vendredi 1 juin 2018

Patrick Tudoret: " Printemps acide"




Editions De Borée
176 pages


4 ème de couveture



Nom : Le Stang. Prénom : Roch. Age : 46 ans et des broutilles. Raison sociale : commissaire divisionnaire, patron de la DIPJ de Bordeaux. Signe particulier : Breton abrupt, taillé dans le granite. Pourquoi cette convocation du directeur général de la " Grande maison " et cette brillante promotion au rang de contrôleur général sonnent-elles pour lui comme une sanction, une mise à l'écart, un avertissement qui viendrait " d'en haut"? C'est le début de cinq jours fous. Cinq jours haletants. Une enquête explosive aux lisières du pouvoir dont il sortira meurtri. Et si, resurgie d'un passé oublié, Claire était la clé de tout...? Fantômes du passé, assassinats, filatures, interrogatoires, écoutes téléphoniques, réseaux d'influence et machination impliquant des politiques au plus haut niveau... Tels sont les ingrédients de ce brillant polar à la française au style enlevé, à l'humour acéré.



Mon avis



" Printemps acide" de Patrick Tudoret nous fait passer cinq jours avec Roch Le Stang, commissaire divisionnaire, patron de la DIPJ de Bordeaux. Cet homme est brillant et respecté par son équipe. Et pourtant une promotion au goût de sanction lui est offerte sur un plateau douteux.

J'ai tout de suite trouvé Le Stang très sympathique. Il n'est pas forcément original mais c'est un flic doté d'humour noir. L'auteur lui insuffle une efficacité et un caractère sarcastique. Certains clins d’œil sont savoureux voire potaches. Cependant les moments émouvants ne sont pas absents. Le Stang, s'il sait être humain, ne verse jamais dans la guimauve.

Le style est vivant, agréable et sans longueur. Patrick Tudoret a une belle écriture capable de décrire les états d'esprits des personnages sans concession. Les mots collent à la peau des différents protagonistes. Il est parfois tendre avec son flic mais impitoyable avec la galerie de portraits d’imbéciles et de pédants. Cela a été un régal pour moi tout au long de ma lecture. 

mardi 22 mai 2018

J.B. Leblanc: " Sombres résurgences"


Editions Fleur Sauvage
396 pages


4 ème de couverture



Paul Grassi, fonctionnaire de police à l’unité de protection sociale, n’en peut plus de sa profession. Il ne gère plus ce quotidien de violence, de sordide, de misère humaine et de pression psychologique. Son métier a fait de lui un homme violent envers ses enfants et négligeant envers son épouse.
Un jour, il craque et quitte le domicile conjugal sans prévenir sa famille. Il ne se présente plus à son travail. Sa hiérarchie n’ayant pas été avisée, Paul devient un homme recherché. Il s’éloigne de sa vie pour atterrir dans un village du nord de la France, achète une maison en ruine pour y vivre en ermite et se couper de toute relation humaine.

Mais cette maison a appartenu à une personne particulière, toujours en quête d’un secret enfoui. Et le village abrite un tueur en série en sommeil depuis près de trente ans… L’arrivée de Paul Grassi va provoquer de nombreux remous.


Mon avis



JB Leblanc dans " Sombres Résurgences" raconte une étrange histoire mêlant une vieille maison et un fonctionnaire de police, Paul Grassi, qui craque face à la noirceur de la vie et de son métier. Je ne veux pas en dire plus par crainte de divulguer l'intrigue.

Effectivement les personnages sont nombreux même si Paul Grassi est le héros. Ces différentes existences s'imbriquent pour aboutir à une histoire d'une grande complexité. L'auteur parvient à faire suivre ces diverses dimensions sans difficulté. Il est très clair dans cette démarche et cela est une des grandes qualités de JB Leblanc.

Il est aussi très méticuleux, ne laissant rien au hasard à l'image de Grassi. Parfois, malheureusement, cela engendre quelques longueurs préjudiciables au rythme de l'action. Ainsi les obsessions du personnage principal sont mises en avant et contribuent à faire mieux connaître son caractère mais j'ai ressenti un peu de lassitude à retomber à plusieurs reprises sur ces éléments, certes importants, mais trop souvent évoqués.

mercredi 16 mai 2018

Jean-Hugues Oppel: " Zaune"



Editions Archipoche
192 pages


4 ème de couverture



La Zone. Un territoire au-delà du périphérique. Des pavillons entassés, des achélèmes tristes et des parkings sans printemps. Des usines et des humains en ruine. Des loubards, des flics et des malfrats.
Et Zaune, la fille cuivre et or. Qui n’a pas vingt-quatre heures pour sauver son frère, un toxico victime des jeux d’argent, poursuivi par deux tueurs pour récupérer un kilo d’héroïne et un paquet de fric qu’il a subtilisés au dealer en chef.
Zaune prend les choses en main. Aidée de deux animateurs de MJC, elle escamote « Nanard » aux yeux des flics et des truands qui n’en reviennent pas d’une telle audace. Début d’une traque ponctuée de violence et de souffrance… À quoi bon ? Pour donner un sens à sa vie.
Dans un style rapide et sec, plus efficace qu’une descente de police, Zaune est une course poursuite à travers la banlieue des années 1990, quand les ordinateurs personnels balbutiaient et que le téléphone portable ne faisait rêver qu’au cinéma. Mais l’Homme était déjà un loup pour les petits chaperons rouges de la Cité…


Mon avis



Avec "Zaune", Jean-Hugues Oppel a mis le turbo. C'est un petit roman mais qui est très dense et nerveux. L'action se situe dans les années 90 car "Zaune" était sorti en 1991 dans la collection "Série noire". Zaune est le prénom de la jeune fille qui va tenter de sortir son frère d'une situation très délicate. 

Plus que l'histoire qui est une sorte de course poursuite, j'ai apprécié les relations entre les personnages hauts en couleurs. Zaune est une fille courageuse et attachante. L'auteur sait bien la faire vibrer avec sa chevelure flamboyante, parfois j'avais l'impression de la voir vivre. Les descriptions sont en effet trés réalistes. 

Aussi l’atmosphère est très bien mise en avant. J'ai plongé dans le social et ses difficultés. La misère de la Zone est décortiquée au scalpel. Jean-Hugues Oppel tranche dans le vif et ça fait très mal. 

" C'est un réel plaisir de jouer avec Micheline, c'est un vrai livre ouvert. Brune, cheveux raides, poitrine provocante, elle adore taper le carton avec les potes, ça lui fait oublier ses cinquante-deux heures de caisse enregistreuse au super-hyper du centre commercial. Même avec la lecture optique des codes-barres, c'est lessivant, malgré les pauses pipi. Chronométrées par la subalterne-chef. " 

La cruauté de la rue est froidement décrite avec un style rapide, un débit d'écriture haletant. C'est fulgurant et jouissif à lire. Ce roman est pour moi une satire d'une époque sordide qui laisse de côté des familles et des adolescents dans la souffrance et le dénuement. Les jeunes filles y sont parfois considérées comme des animaux, déjà perdues. 

" Une moue de maquignon. Appréciation flatteuse de la bête. Jauge. Elle est nue sur le trottoir, déjà promise au bordel. Evaluée, tarifée, cataloguée. Tout en un imperceptible mouvement de lippe. Elle voudrait échapper à cette emprise. " 

Dans " Zaune", j'ai trouvé beaucoup de noirceur mais également une bonne dose d'humour. Bien sûr c'est grinçant mais très réjouissant, toujours bien calibré. 

On l'aura compris, j'ai beaucoup aimé ce roman fulgurant. L’atmosphère y est privilégiée à l'histoire mais cela ne m'a pas du tout gênée car le rythme est porteur jusqu'au bout.


L'auteur

                       


Né à Paris en 1957, Jean-Hugues Oppel commence sa carrière dans le cinéma en tant qu'assistant caméra, et collabore notamment avec Ariel Zeitoun, Bertrand Tavernier et Roman Polanski. Il publie son premier polar dans la Série noire de Gallimard en 1983 : Cabine et Gunn. Suivront, notamment, Barjot (1987), Zaune (1991) ; chez Rivages/Noir : Ambernave (1995, Grand Prix de Littérature policière), Ténèbre (1998, Prix Sang d'encre)...

lundi 14 mai 2018

Marin Ledun: " Ils ont voulu nous civiliser"



Editions Flammarion
240 pages


4 ème de couverture



Thomas Ferrer n'est pas un truand. Pas vraiment. Les petits trafics lui permettent de sortir la tête de l'eau, même si la vie n'a pas été tendre avec lui. De petits larcins en détournements de ferraille, le voilà face à face avec un truand, un vrai cette fois. Celui-ci, laissé pour mort par Ferrer, embarque deux frères assoiffés de vengeance à la poursuite de son agresseur. La traque sera sans pitié, alors qu'une puissante tempête s'abat sur la région.


Mon avis



J'ai déjà lu pas mal de bouquins de l'auteur et à chaque fois, je suis admiratrice de ce que Marin écrit.
Il arrive à raconter et à mettre en action des personnages simples mais aussi abîmés par la société et la vie.
Avec une écriture directe, coupée au vif, il capte le lecteur et fait vivre ses protagonistes de façon magistrale.

Dans " Ils ont voulu nous civiliser", Marin Ledun attire l'intention sur un des personnages voire deux; Thomas Ferrer. C'est un jeune homme qui veut se faire du fric en vendant des poules et des canards. Il collabore avec Baxter mais un jour l'affaire tourne mal. S'ensuit une chasse à l'homme où les événements naturels se déchaînent. Les pinèdes virevoltent et les bourrasques se font sentir à Begaarts. Le cyclone extratropical commence à prendre rage mais il n'est pas le seul car Villeneuve, Corral, Baxter sont prêts à tout pour traquer Thomas Ferrer.

" Chacun son karma, mon pote ! T’as besoin de pognon, pas eux ! T’es devenu éboueur de grandes surfaces, un peu comme ces petits vers de terre chargés de la décomposition des matières organiques. Tu représentes l’un des maillons essentiels du cycle naturel. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. "

jeudi 3 mai 2018

Amélie Lamiée: " Comme la fleur sur l'arbre"



LBS Sélection
231 pages


4 ème de couverture


Juliette, 6 ans, est accueillie par ses grands parents paternels suite au décès de ses parents dans un accident de voiture. Petite fille sensible et émotive, elle ressent un malaise chez eux au sujet du passé de son père. Elle se lie d'amitié avec Stéphane, petit garçon solitaire et ombrageux dont les parents tiennent une ferme dans un village voisin. Leur amitié se brise un jour, sans que Juliette ne comprenne pourquoi, et tout bascule lorsqu'elle apprend, une fois entrée au lycée, que Stéphane s'est suicidé. 
Cet événement va pousser Juliette à vouloir comprendre les raisons de la mort de son ami. Cette quête de vérité va la mener bien plus loin qu'elle n'imaginait, sur le chemin de sa propre histoire familiale.



Mon avis


Je suis heureuse de lire ce roman proposant un nouveau label LBS Sélection. L'auteure avait déjà écrit" Un cri silencieux" aux éditions Fleur Sauvage qui m'avait profondément marquée. Cette fois-ci Amélie Lamiée propose un tout autre genre. Dans " Comme la fleur sur l'arbre", le lecteur suit principalement une petite fille âgée de 6 ans prénommée Juliette. Elle va devoir vivre avec ses grands parents, Claude et Jeannette, car ses parents sont morts suite à un accident de voiture.

" Il s'agissait de sa première journée en primaire, dans une nouvelle école où elle ne connaissait aucun de ses camarades. Juliette venait tout juste de fêter ses six ans au mois d’août. Premier anniversaire sans ses parents. Première rentrée sans eux. "
Juliette devra faire preuve de patience et prendre de nouveaux repères pour vivre avec ses derniers. Elle tente de faire les gestes qu'il faut de façon à ne pas offusquer Jeannette car elle est très maniaque.

A l'école, Juliette se lie d'amitié avec Stéphane, ce garçon solitaire et parfois brusque. Cette relation semble gênée ses grands parents. Ainsi le passé et certains événements resurgissent.

" - Il s'appelle Stéphane. Stéphane Boidin.
Le visage de la grand-mère se ferma, comme chaque fois qu'elle recevait une information qu'elle devait analyser et digérer. "

vendredi 20 avril 2018

Amy Lloyd: " Innocente"



Editions Hugo Thriller
393 pages


4 ème de couverture



Quand la toute jeune Holly Michaels disparaît au printemps 1992 de la petite commune de Red River en Floride, l’enquête de la police locale se concentre très vite sur Dennis Danson, un jeune marginal de 18 ans. Il sera condamné à mort pour ce crime. D’autant que certains le suspectent d’être également à l’origine d’autres disparitions mystérieuses dans la région.
Aussi, quand il est libéré en 2014, après 21 ans passés dans le couloir de la mort, grâce à de nouveaux témoignages l’innocentant, une nouvelle vie de couple s’ouvre à Dennis... et Sam. Sam, jeune Britannique esseulée qui s’est prise de passion pour le cas de Dennis, est allée jusqu’à l’épouser pendant son incarcération.
Mais la lune de miel prend rapidement une tournure angoissante entre la gêne évidente de ce couple inexpérimenté, la pression médiatique et les rancœurs locales qui les plongeront inévitablement au cœur des secrets les mieux gardés de la communauté farouche de Red River...

Amy Lloyd est une jeune auteure britannique.
Elle a remporté en 2016 le Prix du premier roman du Daily Mail avec son thriller Innocente (The Innocent Wife en VO), sorti en janvier 2018 au Royaume-Uni.
Les droits ont été cédés dans 17 pays et les droits d’adaptation audiovisuelle ont été acquis par les producteurs de La Fille du train.

Mon avis



Amy Lloyd avec "Innocente" nous raconte l'histoire de Samantha, une enseignante anglaise et de son mariage avec un détenu, Dennis. Celui-ci est accusé du meurtre d'une jeune fille mais est finalement reconnu innocent. Comment leur vie va-t-elle évoluer après la libération d'un homme habitué à la prison depuis vingt ans?

L'auteur sait du début à la fin parfaitement jouer sur les ambiguïtés. On se doute qu'il y a maldonne mais c'est un vrai régal de suivre les doutes et les angoisses de Samantha.

" Ce n'était pas vraiment le mariage auquel elle aurait pu aspirer, admit-elle, mais elle n'avait jamais été obnubilée par la question. Le groupe qui l'entourait manifestait une joie simple et contagieuse, et cela l'aidait à dissiper les embryons de doute qui grossissaient en elle de temps à autre. La crainte montait parfois comme une crue - froide et insidieuse."
Tout est en faux semblant comme la belle couverture du livre. Les hypothèses se sont succédées dans mon esprit sans que jamais je ne devine la suite de l'intrigue. Bien sûr, j'ai parfois perçu certains éléments mais l'originalité de l'histoire m'a bien bluffée.
J'ai plongé dans l'univers de l'auteur, ce décor du sud des Etats-Unis dans sa moiteur et sa luxuriance. Les lieux sont souvent sordides dans une nature pourtant très belle. Amy Lloyd parvient à dépeindre les endroits sales et en perdition... Un peu comme les personnages et la noirceur de certains protagonistes. Vouloir nettoyer le passé est-il possible?

dimanche 15 avril 2018

Victoria Redel: " Nous avant tout le reste"



Editions Flammarion
304 pages


4 ème de couverture



Sur cette photo, ce sont elles avant tout le reste. Elles? Cinq amies d’enfance réunies pour quelques jours dans la maison d’Anna en plein Massachusetts. Tout le reste? C’est ce qu’elles ont traversé, chacune, parfois ensemble, des quatre cents coups de l’adolescence jusqu’aux femmes qu’elles sont devenues, c’est-à-dire la vie et son cortège de mariages, séparations, enfants, drames et joies. Aujourd’hui le temps a passé et Anna, la forte tête du groupe, est malade. Mais pour l’heure, il y a encore cette amitié qui a survécu à tout et qui est, elle, plus vivante que jamais.

Avec ce roman dont la forme éclatée en fragments fait écho au «puzzle de la mémoire» que nous portons en chacun de nous, Victoria Redel signe une très belle ode à l’amitié à travers cinq portraits de femmes plus vraies que nature et réveille les questionnements qui nous traversent à toutes les étapes de la vie.


Mon avis


Les cinq amies de "Nous avant tout le reste" de Victoria Redel vivent des événements qui peuvent jalonner l'existence de nombreux lecteurs. Anna, la plus éclatante et délurée de ce cercle va bientôt mourir après plusieurs rémissions d'un cancer. Elle ne veut plus recommencer de traitements. A partir de là, le roman fait dérouler les visites de ses  quatre amies et le passé ressurgit.

" Anna ferma les yeux. Elle écoutait. Elle connaissait par cœur les intonations et inflexions des voix de ses amies. Jusqu'aux pauses de Caroline pour trouver le mot juste. Elle ressentait un bien-être qu'elle ne s'expliquait pas. Qu'elle n'aurait jamais pu imaginer. Et qui était  en partie dû au fait qu'elle n'avait plus à se forcer. "

Je dois avouer d'emblée que l'histoire ne m'a pas vraiment séduite. Pourtant ce roman a des qualités certaines. Des qualités qui n'entrent pas dans mes critères. 
Tout d'abord, cette amitié très forte unissant les cinq femmes est très bien dépeinte. Cependant je trouve que c'est un thème souvent repris dans la littérature et Victoria Redel n'ajoute rien de nouveau.

Aussi, la description d'un quartier aisé avec des gens très riches est assez banal et parfois pesant quand ces dames se plaignent de petits soucis. il est vrai que ces femmes qui ont réussi leur vie professionnelle sont bien décrites. Et parfois, leurs malheurs sont plus touchants que l'ensemble des événements de l'intrigue. Seulement je n'ai pas été personnellement sensible à ces péripéties.

samedi 14 avril 2018

Interview: " Vincent Hauuy"



Je suis heureuse de vous présenter Vincent Hauuy et pour le connaitre un peu plus il s'est pris au jeu en répondant à ces quelques questions.

Si vous n'avez pas encore lu ses romans, vous pouvez également lire mes ressentis sur  Le tricycle rouge" et sur  Le brasier". Ses deux romans sont apparus aux éditions Hugo thriller.



1- Comment te définirais-tu ?

Plusieurs adjectifs me viennent en tête : rêveur, passionné, angoissé, épicurien, bienveillant, hypocondriaque.


2- Comment t'est venue l’idée d’écrire ?

Depuis très jeune. Je suis tombé amoureux de la fantasy en lisant "Bilbo le Hobbit". Plus tard, j’ai mis la main sur les livres de Stephen King de ma mère. Je me suis dit, j’ai envie de faire cela moi aussi. Raconter mes propres histoires.


3- Quels sont tes auteurs préférés ?

Il y en a pléthore. Mais quatre se distinguent par le rôle de « mentor » que je leur attribue : Stephen King, G.R.R. Martin, J.R.R. Tolkien, Phillip K Dick. Avec une mention spéciale pour Dan Simmons dont j’ai lu plusieurs fois le cycle d’Hyperion et dont je suis très admiratif de son thriller fantastique « L’échiquier du mal »


4- Quel est ton film préféré ?

Je pense qu’on pourrait me poser plusieurs fois la question et à chaque fois je pourrais avoir une réponse différente, selon l’humeur. Je pense que le film que j’ai vu le plus c’est Excalibur de John Boorman. Mais j’aurais pu dire Blade Runner, The Thing, Alien… Dans les plus récents, j’hésiterais entre Inception, Interstellar, Dunkirk, Blade Runner 2049, Sicario (on voit quels réalisateurs je préfère) mais aussi Whiplash et LaLaLand.


5- Comment as-tu créé ton personnage Wallace?

Il est venu à moi plus que je ne l’ai créé en fait. J’avais en tête un personnage brisé, qui avait été brillant par le passé, mais qu’un accident avait diminué. Il devait vivre avec l’ombre de ce qu’il avait été, tout en trouvant un moyen de se redéfinir, se reconstruire. Un monstre d’analyse qui doit appréhender ses investigations avec son intuition plutôt qu’en comptant sur son intellect. À ce moment, je n’avais encore rien défini de son passé ni de l’histoire. Il y avait juste ce personnage qui me hantait, tout comme le prologue du Tricycle Rouge.


6- Comptes-tu écrire de nouveau un roman avec les mêmes protagonistes ?

Oui, mais cela n’est pas prévu pour tout de suite.


7- Quel est le moment le plus propice pour écrire ?

Après plusieurs essais, c’est soit tôt le matin, soit tard le soir. C’est le moment où le monde des rêves affleure, où la barrière qui sépare le monde réel et le monde onirique devient poreuse. Manque de chance, c’est à ce moment que je suis le plus fatigué. Après, j’écris surtout quand je le peux, sur le temps de midi, en rentrant du travail, en pleine journée.


8- Quelles sont tes passions en dehors de l’écriture ?

La musique, j’ai été batteur pendant dix-huit ans, j’ai fait de composition musicale également. Le jeu vidéo, mon métier est concepteur de jeu. Le jeu de rôle, moins maintenant, mais pendant les années 90-2000, c’était intense (j’étais maître de jeu pour la plupart du temps, j’écrivais mes scenarii), le monde de l’audiovisuel en général. Films, Séries TV. Les voyages (j’adore découvrir de nouvelles cultures et nouveaux paysages). La gastronomie (j’aimerais faire un tour du monde pour découvrir les spécialités culinaires de chaque pays). Et la science, bien sûr.


9- Prépares-tu déjà ton prochain roman, va-t-on suivre de nouveau Wallace? 

Je suis en train de préparer mon nouveau roman, mais ce sera sans Wallace, cette fois-ci. Un roman plus intime, et moins « choral », puisque le nombre de personnages sera plus limité.


10- Libre à toi de conclure cette interview.

Merci, alors j’en profite pour remercier chaleureusement mes lecteurs. C’est une chose d’écrire seul pendant des mois, donner naissance à son œuvre, lutter, s’enthousiasmer, rire, grincer des dents, plaquer sa tête entre ses paumes en soupirant, crier « Yes ! » en levant les bras quand une idée vient vous libérer d’une impasse. C’en est une autre de placer son bébé sur les présentoirs et de le laisser poursuivre sa route entre les mains des lecteurs. Angoisser en espérant qu’il lui sera fait un bon accueil. Pour le moment, je ne peux que me réjouir, alors, merci encore une fois.

N'hésitez pas à vous procurer " le tricycle rouge" sorti en livre de poche.




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