Editions Grasset
224 pages
4 ème de couverture
En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…
Mon avis
Le narrateur est Gabriel surnommé Gaby. Enfant âgé de 10 ans, il vit avec son père de nationalité française, sa mère rwandaise d'origine Tutsi et sa sœur Ana à Burundi.
Gaby raconte son enfance burundaise des années 90. Cette enfance aura le goût des saveurs des mangues et sera marquée par une bande de copains faisant les quatre cents coups.
" La guerre n'était encore qu'un simple mot. Nous avions entendu des choses, mais n'avons rien vu. La vie continuait comme avant, avec nos histoires de boums, de cœur, de marques, de mode. "
Mais Gaby voit malgré tout son petit pays entrer dans l'horreur et l'atrocité de la guerre; le génocide et la guerre civile éclatent.
" On dirait des coups de feu.... Ana s'est glissée dans mon lit pour se blottir contre moi. Un silence angoissant succédait aux bruits d'explosions et de tirs de mitraillette. "
Avec beaucoup de poésie et de finesse, Gaël Faye nous bouleverse, nous fait ressentir toutes les émotions de ce petit garçon. On est loin d'une ode joyeuse et d'une berceuse car à la lecture de ce roman, la mort et les massacres sont omniprésents.
" A ces heures pales de la nuit, les hommes disparaissent, il ne reste que le pays, qui se parle de lui-même. "