dimanche 19 novembre 2023

Edouard Bernadac : " Les passeurs d'ombres "

 


Editions du 123

4 ème de couverture


De nos jours, au cœur des Pyrénées ariégeoises, deux randonneurs découvrent le corps d’un octogénaire enchâssé jusqu'au cou dans un étang gelé. L’hypothèse du suicide est aussitôt écartée par la capitaine de gendarmerie Sophie Blandy. Quand Laure Duvernoi apprend que la victime, son grand-père, lui a laissé un important héritage, toutes ses certitudes vacillent. D’où vient cet argent ? Pourquoi le vieil homme refusait-il d’évoquer son enfance sous l’Occupation ? L’intrigue s’obscurcit encore avec l’arrivée du commandant de police Robert Destagne dont l’enquête sur des meurtres rituels l’entraîne au fin fond de cette région magnifique et sauvage.
Secrets de famille et crimes macabres rythment ce grand thriller.


Mon avis



« Les passeurs d'ombres » est un thriller qui m'a littéralement plu. J'ai apprécié l'intrigue et les lieux que l'auteur décrit admirablement bien. L'histoire débute par la découverte d'un octogénaire, Louis Duvernoi, dans un lac gelé et parallèlement à cette enquête, trois corps d'enfants retrouvés dans un jardin.
" Au bout d'un heure, à l'aide de tronçonneuses, les gendarmes réussirent à enfin extraire le corps de Louis Duvernoi. Vêtu d'une veste d'alpinisme, le cadavre était complétement gelé. "  
Deux affaires totalement différentes mais c'est sans compter sur les investigations de Sophie Blandy et de Robert Destagne. Dès lors le lecteur comprendra les tenants et aboutissants de ses deux intrigues.

Laure Duvernoi, petite fille de Louis Duvernoi, tente d'en savoir plus sur la cause de son décès et sur sa véritable histoire.

Édouard Bernadac est comme un cinéaste posant sa caméra selon les points de vue de ses personnages. Dans « Les passeurs d'ombres », il impose de cette façon un rythme qui scotche ses lecteurs. L'action est donc mise en valeur avec une suite de scènes qui au départ n'ont aucun lien entre elles. Différents lieux se retrouvent au centre de deux enquêtes distinctes.

dimanche 5 novembre 2023

Sigrid Nunez : " Et nos yeux doivent accueillir l'aurore "

 

Editions Livre de poche

544 pages


4 ème de couverture


En 1968, Ann Drayton et Georgette George sont colocataires à l’université. Ann vient d’une famille fortunée qu’elle déteste et vit son engagement politique avec romantisme. Georgette, issue d’un milieu pauvre, voit la faculté comme une occasion inespérée de changer de vie. Une amitié paradoxale unit les deux jeunes filles jusqu’à ce qu’une violente dispute les sépare. Des années plus tard. Georgette retrouve la trace de son ancienne amie à la lecture d’un fait divers : elle est condamnée à la prison à perpétuité pour meurtre. Ce drame fait resurgir le passé, les espoirs ainsi que les désillusions politiques et intimes. Georgette réalise combien la rencontre avec cette femme complexe et charismatique a influencé toute son existence. « Je n’ai jamais cessé de penser à elle », confie-t-elle.

Un formidable roman, un livre passionnant d’une intelligence qui combine mélancolie et mordant. Raphaëlle Leyris, Le Monde.



Mon avis



L'histoire se passe dans les années 60. Deux étudiantes, Georgette et Ann, vont partager la même chambre au campus de Barnard. Toutes les deux sont totalement différentes de par leur milieu familial.

Dans ce roman c'est Georgette qui raconte sa vie personnelle, sa famille et sa colocation universitaire avec Ann. L'entente avec elle ne s'est pas faite de suite car Georgette est assez distante. Mais le temps passe et l'amitié s'est installée.

Ces deux étudiantes arrivent à s'entendre jusqu'au jour où un problème les sépare. L'université terminée, Georgette et Ann prennent des chemins opposés. C'est lors d'un événement assez grave que Georgette retrouve la trace d'Ann.

 " Et nos yeux doivent accueillir l'aurore " est un roman qui dépeint la société américaine à travers l'histoire des deux jeunes étudiantes. L'autrice, Sigrid Nunez, aborde les thèmes de la drogue, du mouvement hippie avec la musique des années 70 telle que Bob Dylan et Woodstock .

jeudi 26 octobre 2023

Geoffrey Decoëne : " Les passagers incertains "


 Aubane Editions

245 pages


4 ème de couverture


L'autoroute A16, Marc la connaît par cœur. Il la sillonne depuis des années pour la Sanef, alertant les conducteurs pressés des dangers, des travaux, des intempéries. Mais ça, il ne l'avait jamais vu : un jour de travail banal, il découvre sur le bas-côté de l'autoroute une caisse pour animaux. Avec, à l'intérieur, une enfant apeurée ne parlant pas français. Qui est-elle ? Quelle est son histoire ? Léonie, un agent zélé de la police de l'air et des frontières des Hauts-de-France, enquête. Aidée de Marc et guidée par une inscription sur une mystérieuse camionnette blanche, elle tire toutes les ficelles pour découvrir ce qui se trame sur les routes de l'Oise et du Pas-de-Calais.


Mon avis



Cela fait 11 ans que Marc est agent de la SANEF, et s'occupe de l'autoroute du nord-est de la France. C'est lors d'un appel matinal sur la voie qu'il va se rendre à un endroit précis pour un signalement d'objet sur la chaussée. Mais ce qu'il va découvrir à l'intérieur de la caisse le secouera.
" Il coupa le scotch qui scellait le haut de la caisse. Il avait la sensation d'avoir une boule de pétanque dans l'estomac. "
L'enquête est confiée à Léonie, fonctionnaire de la PAF, Police de l'Air et des Frontières des Hauts-de-France. C'est avec l'aide de Marc, qu'elle tentera d'élucider cette affaire.

« Les passagers incertains » est un livre original pour plusieurs raisons. D'abord, le lieu de l'action, l'autoroute est au centre d'une histoire complète, ce qui est assez rare. Geoffrey Decoëne s'empare intelligemment de l'asphalte et en fait un personnage puisque l'ensemble de l'intrigue gravite autour de ces endroits si fréquemment empruntés. Quand on prend la route pour les vacances, on pense rarement aux mystères et aux éventuelles horreurs qui peuvent s'y dérouler.

mercredi 18 octobre 2023

Rosalie Lowie : " La malédiction de Reggio "

 



Editions Nouveaux Auteurs

298 pages


4 ème de couverture


Une nouvelle enquête de Marcus Kubiak mêlant vendetta et révélations entre la Côte d'Opale et la Calabre italienne...

La vengeance est aveugle, dit-on...

En 1970 , alors que de violents conflits sociaux agitent l'Italie du Sud, Nullo Strongoli, un entrepreneur despotique et brutal de Reggio en Calabre, voit ses locaux incendiés. Il lance une malédiction contre les coupables, les frères Rossano qui, craignant pour leur vie, s'évanouissent dans la nature...

En 2022, à Wimereux, sur la Côte d'Opale, le sympathique tandem d'enquêteurs formé par le policier Marcus Kubiak et son intrépide compagne la journaliste Zoé Rousseau est confronté aux tragiques enlèvements de deux jeunes garçons. Se pourrait-il que ces rapts aient un rapport avec les événements de Reggio, cinquante ans auparavant ? Difficile à imaginer ...

Entre découvertes macabres et vengeances familiales, Marcus et Zoé vont faire face à des péripéties aussi mouvementées que périlleuses !


Mon avis



J'avais lu " Dernier été sur la Côte " il y a plus de deux ans maintenant et je me souviens encore de l'histoire. Pour dire que j'avais littéralement dévoré ce titre. Alors, je me suis précipitée sur " La malédiction de Reggio " et je me suis plongée dans cette nouvelle enquête avec le duo choc Marcus Kubiak et Zoé Rousseau.

Dans le Sud de l'Italie, Reggio de Calabre, en 1970, le propriétaire d'une usine d'huile d'Olive, Nullo Strongoli, voit sa vie basculée lorsque que des émeutes et autres grèves attisent le conflit.
" Y en a marre d'être exploités, de trimer comme des galériens et de ne récolter qu'une misérable liasse de lires ! Les conditions de travail sont inhumaines ! Nous sommes en 1970 ! A présent, le prolétariat a son mot à dire et le patronat doit nous respecter !
L'usine est brûlée. Le patron est un véritable tyran et ne compte pas en rester là et s'en prend aux frères Rossano.

En 2022, Marcus Zoé sont sur l'affaire de l'enlèvement de deux jeunes garçons.
Quel lien entre ces deux affaires ?

Rosalie Lowie sait très bien jouer avec la temporalité afin de distiller un suspense garanti jusqu'à la dernière page. C'est donc en premier lieu, la qualité littéraire qui permet à ce roman d'être efficace. Les phrases sont ciselées et mettent les personnages et le décor naturel en valeur. Ainsi, les chapitres s’enchaînent à vive allure et ne laissent aucun répit aux lecteurs.

Les thèmes abordés tout au long de cette enquête éprouvante sont multiples mais bien menés. On ne perd donc jamais le fil du récit. C'est une prouesse puisqu'en plus on passe d'une époque à une autre sans difficulté. Les douleurs de l'enfance, les luttes ouvrières et les rancœurs ne cessent de malmener les enquêteurs.

samedi 14 octobre 2023

Clarence Pitz : " Les enfants du serpent "

 


Editions Phenix Noir

478 pages


4 ème de couverture


Tout le monde est capable d'aimer. Même les pires ordures.
2012. La brutalité des hommes s’abat sur le village de Bumia, à l’est de la République démocratique du Congo. Un groupe armé surnommé « les arracheurs » commet les pires atrocités. Parmi les victimes, Gloria et sa fille Phionah. L’âme blessée, le corps ravagé, elles parviennent à prendre la fuite, laissant derrière elles un champ de cendres et plusieurs dizaines de morts.
2017. Au cœur de Bruxelles, dans le quartier populaire de Matonge, un homme défiguré et énucléé est retrouvé dans un caniveau. L’inspecteur Karel Jacobs reconnaît la signature des « arracheurs ». A l’approche du procès d’un de ces miliciens, Jacobs craint que les témoins du massacre de Bumia ne soient à nouveau en danger. Engagé dans une course contre la montre, il va devoir se plonger dans ses souvenirs pour sauver la vie des deux rescapées. Mais aussi de ses proches.
Pour son quatrième roman, Clarence PITZ - la lauréate du Prix de l’auteur belge 2022 - Catégorie Thrillers - signe un récit poignant, à la fois dur et profondément humain.


Mon avis



J'ai rencontré plusieurs fois Clarence Pitz dans des salons et je n'avais jamais lu ses romans. C'est lors du salon du polar de Templemars fin septembre que j'ai pu lire un de ses écrits " Les enfants du serpent " sorti récemment.

Dès les premiers chapitres, Clarence Pitz décrit une ambiance noire et tortueuse. Des miliciens sèment la panique dans le village de Bumia. Ils s'en prennent à des femmes et à des filles afin de leur faire subir les pires atrocités. Les hommes du village sont obligés de regarder une telle monstruosité. Sinon ils perdent la vie. Gloria et sa fille, Phionah, ont réussi à fuir la violence de ces soldats.
" Ces ordures se servent de leur corps pour les anéantir, les rendre honteuses, impures, impossibles à marier, incapables d'enfanter. "
En 2017, à Bruxelles une scène de crime est confiée à l'inspecteur Karol Jacobs  de la Police fédérale de Bruxelles. Un homme est retrouvé sans ses yeux à Matonge. Serait-ce l'œuvre " des arracheurs " ? 

" Les enfants du serpent " explore des thèmes toujours d'actualité tels que la violence faites aux femmes et aux enfants en Afrique. Je ne suis pas sortie indemne de cette lecture car ce thème est assez dure et me touche profondément. Clarence Pitz a une écriture vive, remarquable et assez intense. Beaucoup d'actions et de rebondissements se ressentent au fil des pages, si bien qu'il est impossible de lâcher ma lecture.

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