mardi 11 avril 2023

L'île des souvenirs - Chrystel Duchamp

 

Editions L'Archipel

240 pages


4 ème de couverture


Delphine, 22 ans, est étudiante à Lyon. Issue d'une famille bourgeoise, elle tente de s'affranchir de son éducation stricte en écumant bars et boîtes de nuit.
Au cours d'une soirée, elle suit une mystérieuse brune jusqu'à sa voiture...
Quand Delphine se réveille dans un lieu inconnu, elle est menottée à un radiateur. Bientôt rejointe par une autre prisonnière, qu'elle connaît. L'une des deux ne survivra pas à l'horreur.
L'enquête confiée à la Crim n'avance pas assez vite aux yeux de l'opinion. Sous pression, le capitaine Romain Mandier accepte l'aide d'un profiler et d'une psychotraumatologue.
Choquée, la rescapée se souvient d'un homme en noir, mais sa mémoire est un champ de ruines. Peut-on seulement se fier à ses souvenirs ? Exhumer d'eux le détail qui mènera au coupable ?
Une fois de plus, Chrystel Duchamp surprend par une intrigue des plus originales et un épilogue aussi glaçant que retors !


Mon avis



Mais comment fait Chrystel Duchamp pour se renouveler sans cesse ! Déjà quatre romans à son insu et aucune histoire ne se ressemble. A travers une construction originale, le lecteur fait plus ample connaissance avec chacun des personnages même avec un écureuil. Je vous assure, j'ai toute ma tête et ce n'est pas encore l'heure de l'apéro car il est 16h10. Je suis rentrée dans le cortex de chaque protagoniste et si le récit prend de l'ampleur au fil des pages c'est grâce au rôle de chacun.

Ainsi l'histoire telle une peinture a de l'épaisseur. L'intrigue tient la route et propose divers questionnements. Chrystel Duchamp aime jouer avec toutes les facettes de ses personnages. L'Art prédomine également dans ce roman, d'ailleurs la couverture reflète très bien l'ambiance et le sujet de l'histoire.
" Si l'écureuil pouvait parler, il vous dirait que les amateurs de polars se complaisent dans une démarche masochiste consistant à éprouver du plaisir en acceptant de se laisser piéger par le sadisme et l'imagination d'un auteur. "
" L'île des souvenirs " est un thriller qui m'a littéralement captivé et ne parlons pas de la fin qui est un véritable twist de malade !   

Chrystel Duchamp va à l'essentiel, les phrases sont courtes : l'ambiance est assez sombre tout de même car il est question de séquestration et d'enfermement. La psychologie des personnages est magnifiquement dépeinte.

Alors une fois de plus, l'auteure m'a de nouveau conquise avec ce titre très original. J'aime quand les auteurs sortent de leur zone de confort pour ainsi explorer d'autres horizons. Chrystel Duchamp a un véritable don : écrire des histoires hors normes. Quel talent !

Alors n'hésitez pas à suivre de près cette auteure car Chrystel Duchamp nous surprend à chaque fois avec ses écrits !


Salon du Polar de Lens

Ce livre a été une lecture commune avec Sandra Bonnélie. Voici son avis en quelques mots.

Après un début assez lent avec la présentation des deux victimes, présentation qui m’a laissée un peu sceptique moi qui aime tant quand ça « speed », ça finit par démarrer et ça ne s’arrête plus !!!
Cette prise de temps était en fait indispensable pour la suite donc je pardonne amplement à l’auteure d’avoir usé de cette stratégie de départ, Chrystel Duchamp se lance en effet par la suite dans un truc de malade ! La psychologie des personnages est extrêmement soignée et elle fait preuve d’un machiavélisme total qui m’a laissée sur le carreau ! C’est psychologiquement très fort, carrément déstabilisant, voire même diabolique après l’intervention d’un écureuil… (là je ne peux pas en dire plus mais j’ose espérer que cela vous questionnera au point de vouloir ouvrir ce livre !).
Perso je sors complètement groggy de « L’île des souvenirs »
(Bientôt en lecture « Délivre nous du mal » car je viens encore une fois de découvrir une auteure que je veux suivre de près !!!)




mardi 4 avril 2023

Outaouais - Page Comann

 

M+ Editions


4 ème de couverture


Des côtes déchiquetées d’Irlande jusqu’aux immensités enneigées du Québec, le vent de l’Outaouais souffle ses tempêtes et ses blizzards. Les hommes se révèlent plus violents encore que la nature la plus sauvage. Larguez les amarres et chaussez les raquettes. L’Outaouais vous attend. L’amour et la mort aussi.


Mon avis


Dès les premières pages, les auteurs campent bien le décorum et la vie des héros de « Outaouais » :

    « Vie de misère, cœur de pierre. »

En effet, comment réagir quand la famine ravage l'Irlande et que les immigrants s'entassent misérablement dans des bateaux vers un destin américain aléatoire ? Avec violence, pitié, sauvagerie ou humanité ? Ce sont tous ces enjeux qui jalonnent ce roman hors norme. Je serais incapable de résumer l'histoire sans en dévoiler les rebondissements. Et surtout, il importe aux lecteurs d'en goûter la sensualité selon leur propre vécu.

Le titre est déjà un mystère dont on découvre la signification au cours de la lecture. Il est tout à fait en rapport avec la véritable histoire de ces hommes et de ces femmes qui ont débarqué sur le nouveau continent. D'ailleurs, plus qu'un thriller classique, « Outaouais » est plutôt un hymne à l'aventure un peu à l'image d'un western en technicolor. La nature est magnifiée comme un calice aux péripéties vécues par les nombreux personnages. Ceux-ci sont parfaitement mis en scène et décrits. Ainsi nous sommes à chaque fois plantés en plein milieu de l'action.
« Les dernières lueurs du jour donnent au décor des reliefs de caverne de flibustier. Cheveux gris et gras, barbe de plusieurs années, Padraig Fergusson a le faciès d'un fou mystique échappé d'un prieuré. Ses sourcils en broussaille barrent un front étroit d'homme peu enclin à se préoccuper du malheur des autres. »
Certains thèmes universels sont abordés et intelligemment illustrés par les attitudes et les infortunes des protagonistes. Ainsi l'exil et la nostalgie sautent aux yeux et à la gorge des lecteurs. On comprend vite que les immigrés ne quittent pas leur terre avec joie : le dépaysement n'a pas toujours le doux parfum de l'exotisme touristique. Ceci fait pour ma part écho à l'actualité sociale et économique de notre monde contemporain. D'ailleurs, les choses ont-elles vraiment évolué depuis le XIXème siècle ?

vendredi 31 mars 2023

Les beaux mensonges - Céline de Roany

 


Editions Pocket

552 pages


4 ème de couverture


Certaines blessures ne disparaissent jamais…
La première enquête de Céleste Ibar
Après dix ans à la BRI, Céleste Ibar a dû quitter Paris. Une agression d’une brutalité extrême l’a défigurée. À peine nommée capitaine à la PJ de Nantes, elle arrête en flagrant délit de violences conjugales… un de ses collègues. Sa hiérarchie va alors la cantonner aux affaires courantes et l’envoie constater le suicide de l’héritière et PDG des biscuiteries Arnotte.
L’enquête se révèle terriblement troublante. Qui était la si respectable Anne Arnotte ? Céleste va déterrer un à un des secrets profondément enfouis. Et découvrira la part très obscure d’un monde de notables où les apparences règnent, où les apparences tuent.



Mon avis



Je vous dis d'entrée de jeu, ce thriller est une réussite ! Je découvre pour la première fois cette auteure et croyez moi je n'ai pas été déçue avec ce titre.
Certes ces derniers jours, je prends beaucoup plus de temps à lire les romans étant préoccupée par pas mal de choses. Avec " Les beaux mensonges", le style est assez condensé avec une enquête bien construite. Céline de Roany a su faire preuve d'une parfaite et minutieuse analyse en décrivant cette affaire des plus délicates.

C'est un thriller qu'il faut sérieusement suivre car au fil des pages certains indices sont dévoilés. De plus les thèmes abordés sont d'actualité. 

Anne Arnotte est présidente de la biscuiterie Arnotte à Nantes et est retrouvée morte à son appartement. Céleste Ibar tout juste débarquée à la P.J. de Nantes est sur l'enquête avec le lieutenant Ithri. S'agit-il d'un suicide ? C'est ce que tente de découvrir Céleste avec Ithri.
" Trente minutes plus tard, Céleste contemplait le corps avec perplexité. Tout ce qu'elle savait, c'était que la victime s'appelait Anne Arnotte, 47 ans, propriétaire et présidente des biscuiteries Arnotte, et, à en juger par son appartement, à l'abri du besoin pour trois siècles. Allongée sur son lit immense, elle donnait l'impression de dormir, les épaules à plat et les hanches tournées vers la lumière. "
" Les beaux mensonges " retrace le passé et la vie d'Anne Arnotte car pour comprendre les causes de sa mort il faut retracer l'existence de la défunte. Au fil des pages vous irez de surprise en surprise ! Anne Arnotte cachait bien son jeu. 

mercredi 29 mars 2023

Portrait de la mort donnant le sein - Brice Tarvel

 


Editions Zinedi

192 pages


4 ème de couverture


La paisible île de Ré abrite au milieu des marais salants une sinistre clinique de cobayes humains vendus par leurs familles. Lors d’un jour hivernal, Corentin et Kléber réussissent à s’évader de cet enfer. Témoins vivants, les enfants représentent un danger pour les pratiques criminelles du docteur Malaquin qui envoie ses tueurs à leur poursuite.



Mon avis



Avec " Portrait de la mort donnant le sein ", Brice Tarvel raconte la courte épopée de Corentin et de Kléber. Ces deux jeunes enfants ont été pratiquement vendus par leur famille à un soi-disant médecin. En fait, on devine que celui-ci fait subir des expériences illégales sur les enfants. Ainsi, certains passages se référant au monde de l'enfance s'entrechoquent avec la trivialité des adultes. Les deux jeunes héros assez innocents doivent faire face à l'esprit avide des grandes personnes censées les protéger.
L'histoire se situe sur l'île de Ré et confère un caractère hors du temps à la traque de Corentin et de Kléber.
" Corentin, lui quasi muet, était resté recroquevillé dans un angle de la banquette arrière, évitant d'accrocher du regard la petite valise placée à ses côtés qui lui semblait la plus immonde des choses."
Ils parviennent à s'enfuir de la sinistre clinique du docteur Malaquin aux activités nauséabondes. Dans leur fuite, ils rencontrent quelques personnes qui leur font comprendre que le monde est fait de toutes sortes d'individus. Mais heureusement pour eux, ils tombent parfois sur des âmes charitables. Mais attention, il faut savoir les repérer ; c'est une chose pas évidente pour des jeunes gamins. Même la mère de Corentin hésite entre le pactole et la vie de son fils. D'ailleurs, l'auteur effleure au fil des pages les méandres de l'instinct maternel.

mardi 21 mars 2023

Le châtiment des fidèles - Nadine Matheson

 


Editions Seuil

560 pages


4 ème de couverture


Baignant dans son sang, le pasteur Caleb est retrouvé en plein cœur de Londres poignardé de plus de quarante coups de couteau. Anjelica Henley et son équipier Salim Ramouter, à peine remis de leur dernière enquête, découvrent une chambre cachée en inspectant l’église. Dans cette pièce gît le corps agonisant de Brandon, victime d’un rituel religieux obscur. Très vite, une autre chambre est découverte et une nouvelle victime est identifiée. Ce ne sont que les prémices d’un dessein plus grand. S’amorce alors une terrifiante course contre la montre pour cette brigade spécialisée ; on n’échappe pas aux châtiments divins.


Mon avis



Sur fond de religion douteuse, de sauvagerie mystique et d'abus sexuels, on retrouve Anjelica Henley de la brigade des crimes dans un Londres plein d'insécurité. Avec son équipier Ramouter, elle cherche à dénouer une affaire sanglante et malsaine. Nadine Matheson déroule son intrigue de façon rigoureuse.

« Le châtiment des fidèles » décrit une enquête bien ficelée mais sans grande originalité. Par contre, ce qui m'a particulièrement attirée, c'est la façon dont la vie de ces deux enquêteurs est mise en avant. Anjelica reste traumatisée par une enquête qui l'avait confrontée à une extrême violence. D'ailleurs cette histoire nous avait été relatée dans « L’équarrisseur », le précédent roman de Nadine Matheson. Son équipier, de son côté, doit faire face à la démence de son épouse. 

Entre la nouvelle affaire et les affres psychologiques des deux personnages principaux, Nadine Matheson a su m'intéresser. Je déplore cependant ses trop nombreuses références à « L'équarrisseur » que j'avais pourtant apprécié. Cela ralentit un peu le rythme et je me demandais où ces rappels allaient aboutir. Est-ce que les relents de son ancienne affaire ont un rapport avec le pasteur Annan, victime du crime atroce qu'elle doit résoudre ? Aux lecteurs de se faire leur propre opinion…
" L'inspectrice sentit sa joue tressauter quand elle vit le trou béant dans celle du pasteur. La large blessure exposait le maxillaire, plusieurs molaires et une langue mouchetée prise dans une masse de sang coagulée. L'œil droit était ouvert, la pupille figée, dilatée. Le sang séché qui imprégnait les cils évoquaient du mascara mal appliqué. "

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