Editions Aconitum
328 pages
4 ème de couverture
Kamel est un jeune marié descendu sur Paris afin devenir comédien. En attendant la gloire, il est employé dans un cabaret où il s’occupe tour à tour de la salle et de la régie. Il se lie d’amitié avec Pierrot, un homme souriant qui cache pourtant un passé nébuleux. Rien ne se passe comme prévu, le succès ne vient pas et Kamel se sépare de son épouse. Après un soir de beuverie, le jeune comique se réveille dans le corps d’un autre ou plutôt avec le corps d’un autre. Il découvrira rapidement qu’il est métamorphe. Il met Pierrot dans la confidence. Grâce à ce pouvoir, il va se créer une nouvelle identité, celle de Léon, et va conquérir le cœur d’Iréné, une star qu’il adule depuis des mois. En parallèle, sa carrière d’artiste va exploser puisque Kamel est désormais en mesure de faire des imitations plus vraies que nature. Mais à tout vouloir, tout avoir, Kamel-Léon ne risque-t-il pas de se perdre ?
Mon avis
Dans « Kamel Léon », Emmanuel Prost nous conte l’histoire de Kamel qui a le pouvoir d’être Métamorphe. Comme il court les cachets pour devenir comédien, ce pouvoir s’avère très utile pour séduire les producteurs de spectacle. Seulement, en approchant de la gloire, ne va-t-il pas se brûler les ailes ?
On a, avec ce roman, une idée géniale. La couverture témoigne d’ailleurs de la dualité du personnage principal et le jeu de mots s’appuie à merveille sur le don particulier de Kamel.
On sent aussi la volonté de l’auteur d’écrire une fable sur l’ambition et ses dangers. A cet égard, on pense à Marcel Aymé et son « Passe-muraille ».
Cependant, de mon point de vue, le thème demandait davantage de flamboyance. Emmanuel Prost a choisi une certaine forme d’humour bon enfant pour décrire le parcours de son héros; cela va certainement trouver des adeptes. Pourtant j’aurais apprécié un style plus audacieux à l’image du pouvoir de Kamel. Le côté grinçant et ironique manque parfois, je ne l’ai ressenti que dans les derniers paragraphes avec une fin qui ne déçoit pas. C’est justement ce ton assez incisif que j’attendais bien avant.
Emmanuel Prost sait bien évoquer les déboires de son héros avec des mots justes :
« Ce jour n’était donc toujours pas son jour.
Son père n’avait cesse de lui seriner dans sa jeunesse que les échecs étaient la meilleure école de la vie. N’empêche que Kamel commençait à en avoir ras la casquette de toujours redoubler. Il aurait tant aimé qu’on le remarque. »