Editions Maia
250 pages
4 ème de couverture
« Lorsque je commençai à avoir des formes féminines, Tom me compara à des actrices ou des chanteuses. La première qui eut la chance d’assurer la comparaison fut Béatrice Dalle. Celle de 37°2 le matin, lippe vengeresse et créoles indolentes. Sans être vraiment belle, j’avais le charme brut de la jeunesse prolétaire. Une sensuelle, tout un programme ! Encore fallait-il connaître les codes de mon humeur vagabonde. »
Estelle a tout pour avoir un destin prometteur, mais des événements vont lui montrer que l’on tombe très vite dans les limbes de l’addiction. Et, surtout, elle va sentir que c’est difficile de remonter la pente. Des pièges qui peuvent faire souffrir tout un chacun… malheureusement.
Mon avis
C'est un roman plus personnel que nous propose Yannick. J'ai tout lu de cette autrice et quand elle m'a proposée de lire son dernier, je n'ai pas refusé. La seule chose qu'elle m'a dite : " Tu verras il est très différent de mes précédents romans.
" Avec le manque " Yannick Dubart exploite divers thèmes tels que l'addiction aux jeux de casino, aux médicaments mais aussi à l'emprise de l'amour.
Le lecteur va suivre l'histoire d' Estelle Pillot qui dès sa jeunesse est protégée par son meilleur ami Thomas. Pendant les cours de récréation et dès qu'une personne s'approche de trop près d'Estelle, Thomas est prêt à intervenir pour sauver son amie. Ainsi l'amitié s'installe.
Mais les années passent et tous les deux commencent à se perdre de vue. Estelle prend confiance en elle et s'affirme davantage quand des ennuis s'annoncent au point parfois de commettre l'irréparable.
Ainsi la vie n'est pas un long fleuve tranquille car sur son chemin Estelle devra faire face à des choix plutôt aventureux. Elle fait la connaissance de Cédric et de ses deux enfants, Sébastien et Bessie.
Cédric cache bien "son jeu" car il ne lui dit pas tout ; il est sous l'emprise des jeux casino et incite Estelle à le suivre dans l'univers tentateur des machines …
C'est un lieu où l'on peut autant gagner que tout perdre. Pour eux cela devient une drogue, une soif de pouvoir gagner sans compter.
" Enchaînés devant les roues du hasard. Oui, je voulais encore vibrer ! D'une manière ou d'une autre. Fuir le vide. Fuir le manque. "
Mais à force de jouer et de perdre, Estelle va devoir solliciter les crédits de consommation pour subvenir malgré tout aux besoins de la famille. Ces addictions conduisent ainsi Estelle à affronter certains dangers.
" J'avais tout perdu. Même l'honneur. J'avais enfoncé mon index dans le liquide visqueux des crédits et du jeu. J'étais désormais engluée de dettes. D'un être doué de pensées, je m'étais transformée en un être doué pour dépenser. "
Yannick Dubart s'identifie à son personnage qu'est Estelle car elle a connu l'enfer des jeux au casino.
" Avec le manque " est un roman empreint de noirceur et une petite note de suspense se mêle à l'histoire d'Estelle. Certains passages me sont dédiés et m'ont fait sourire. Merci pour ses clins d'œil.
" Celle-ci était une femme très rigoureuse qui savait donner beaucoup, mais attendait une participation conforme aux règles établies. Et la ponctualité en faisait partie ! Cette organisatrice hors pair avait aussi une vie de famille, et comme elle recevait dans sa salle à manger ou sa véranda , elle ne pouvait rien laisser au hasard. "
" Avec le manque " est un roman intimiste que j'ai beaucoup apprécié. Il se dénote de mes lectures habituelles et j'ai aimé le style de l'auteure et la construction narrative des extraits de lettre de Bessie et le point de vue de Sébastien.
Je sais que l'autrice a consacré beaucoup de temps pour écrire ce dernier roman car il est parfois difficile de retranscrire sur papier des mots sur ses propres maux personnels.
" Avec le manque " est une histoire touchante et avec les thèmes cités, Yannick Dubart fait de ce roman un sujet toujours d'actualité.
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