Editions Adéquat
193 pages
Mon avis
Après avoir lu " Le Briquet ", Georges Pierre Guigon m' envoie son dernier roman.
Avec "Moissons nocturnes", l'auteur nous conte le quotidien de Benjamin. Un homme qui n'a pas la vie qu'il voulait, qui n'a plus la vie qu'il voulait. Il veut se rattraper sur ses échecs. En aura-il la possibilité en amour avec Ludivine par exemple ?
Benjamin est un personnage aigri et l'auteur nous le fait bien sentir, parfois à l'excès. Ce personnage végète entre des soirées ringardes et des collègues qu'il déteste.
Justement G-P Guigon sait faire ressentir le dégoût que lui inspire une société sans pitié. Son personnage principal a pourtant des atouts physiques qu'il tente de mettre en valeur lors de soirées plus que sordides. Il essaie de séduire et l'on sent les difficultés qu'il a dans ses relations avec la gente féminine.
"Elle est très jolie et fort appétissante, mais la proximité du domicile de celle-ci a toujours freiné les tentations qu'aurait pu avoir Benjamin. Il ne tient pas à ce qu'elle puisse avoir un contrôle quelconque sur sa vie."
Benjamin ne trouve vraiment que le bonheur dans la nature chez son oncle Raymond. Il rêve de gagner sa vie en élevant des moutons. Il n'a connu de véritables joies que lors de ses escapades dans sa campagne des environs de Langogne en Lozère.
Le style est parfois un peu alourdi par des phrases longues et quelques répétitions. C'est sans doute une volonté de l'auteur afin de faire ressentir ce qui pèse sur la vie minable de Benjamin. Ainsi, je n'ai pas su m'attacher à ce contre-héros. Celui-ci, trop naïf, manque de nerf et de réalisme. Mais ceci n'engage que moi.
Là où Georges Pierre Guigon est très à l'aise, c'est quand il décrit la nature et ses scènes bucoliques. Il y a donc une partie "roman terroir" qui peut séduire certains lecteurs. Le style y est alors flamboyant. Il est à regretter que l'ensemble du roman ne soit pas touché par la grâce que l'auteur met dans sa description de la campagne. Il défend bien le contraste entre ruralité et urbanisme à outrance.
Je dois dire que je n'ai pas totalement adhéré à l’intrigue. Mais je reconnais une volonté sincère de témoigner du quotidien de personnages malchanceux, de montrer la valeur de la simplicité. Ces thèmes de société sont sans conteste la qualité première d'un roman en demi-teinte.
"Son rêve est d'en finir avec cette vie citadine, cette obligation d'être. Il n'espère qu'un retour à ces valeurs simples de vie loin des villes, de ces contraintes toujours plus nombreuses. Il voudrait fuir ces individus qui ne lui permettent pas, sous peine de sanctions définitives, de crier son dégoût, sa colère et son indignation."
L'auteur
Jeune retraité, cet homme partage sa vie entre les salons du livre, où vous pourrez le rencontrer, et la préparation de ses prochains ouvrages.
Né en 1948 à Issoire dans le Puy-de-Dôme il fit ses études secondaires à Clermont-Ferand au Lycée Godefroy de Bouillon, puis décida de s’expatrier quelques années en Suisse dans l’hôtellerie.
À son retour en France il ouvre un magasin d’articles de sport à Langogne en Lozère. En 1991 des événements familiaux lui font quitter cette région qui restera à jamais gravée dans sa mémoire. Il rentre alors dans une société de transport de fonds à Bourges où il restera 22 ans avant de s’adonner à ce qu’il a toujours espérer en secret... écrire.
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