mercredi 4 mars 2020

Claire Favan :" Les cicatrices"



Editions Harper Collins
368 pages


4 ème de couverture



Centralia, État de Washington. La vie d’Owen Maker est une pénitence. Pour s’acheter la paix, il a renoncé à toute tentative de rébellion.
En attendant le moment où il pourra se réinventer, cet homme pour ainsi dire ordinaire partage avec son ancienne compagne une maison divisée en deux. Il est l’ex patient, le gendre idéal, le vendeur préféré de son beau-père qui lui a créé un poste sur mesure. Un type docile. Enfin, presque. Car, si Owen a renoncé à toute vie sociale, il résiste sur un point : ni le chantage au suicide de Sally ni les scènes qu'elle lui inflige quotidiennement et qui le désignent comme bourreau aux yeux des autres ne le feront revenir sur sa décision de se séparer d’elle.
Mais, alors qu’une éclaircie venait d’illuminer son existence, Owen est vite ramené à sa juste place. Son ADN a été prélevé sur la scène de crime d’un tueur qui sévit en toute impunité dans la région, et ce depuis des années. La police et le FBI sont sur son dos. L’enfer qu’était son quotidien n’est rien à côté de la tempête qu’il s’apprête à affronter.


Mon avis



Avec " Les cicatrices", Claire Favan revient à une ambiance que je connaissais avec les titres comme " Le tueur intime" et " Le tueur de l'ombre" .

Dans ce récit il est question de séquestration, de haine, de vengeance et de tueurs en série. L'histoire se déroule à Washington où l'on suivra particulièrement l'oeuvre d'un sinistre criminel prénommé Twice.

" - Sur quel planète vis-tu ? Tu sais, c'est un tueur en série depuis des années ! Il séquestre toujours deux femmes en même temps. "
Les chapitres courts poussent le lecteur à poursuivre non stop le récit et à en savoir plus sur la vie d'Owen. Parallèlement certaines parties du livre vont laisser place à l'histoire de Jacklyn Hollander et Lucy Anderson qui sont séquestrées par leur bourreau. Elles vont subir les pires atrocités de ce dernier.


Une graine pourrie a été plantée dans le cœur de ce garçon. Dans le terreau de sa haine, elle germe, tant et si bien qu'elle ravage tout ce qu'il aurait pu devenir. "

vendredi 28 février 2020

Virginie Anglard : " L'ombre du crime"



Editions Le Gestenoir
400 pages


4 ème de couverture




La folie meurtrière plane au-dessus de Brive-La-Gaillarde qui s'engourdit sous le poids de la canicule. Bientôt, la terreur s'abattra sur la paisible cité corrézienne.
Qui a enlevé Delphine de Combray, première femme maire de Brive ? Qui se cache derrière les mains érotiquement criminelles attardées entre les cuisses de l'élue corrézienne ? Et qui s'est livré à ce rituel sordide sur le corps d'Irène, gérante d'une boutique ?
Les deux victimes fréquentaient peut-être le sauna « Les Naïades Coquines », dont on chuchote que les soirées privées seraient un peu... spéciales.
Cassandra Walter - élève-officier stagiaire torturée par un lourd secret - mène sa première enquête, entre le regard protecteur de l'inspecteur Guiliano et les plaisanteries scabreuses du Docteur N'Guyen, médecin légiste peu conforme...



Mon avis



" L'ombre du crime" est un roman policier où l'action se déroule entre Brive-La-Gaillarde et Limoges.
La région de Corrèze est perturbée par la découverte d'un corps retrouvé dans la réserve d'un magasin du prêt-à-porter. On apprendra par la suite que la victime est la gérante prénommée Irène Lagorce.
Parallèlement à cette affaire, le lecteur va suivre l'emprisonnement de Madame de Combray, maire de Brive.

Ces deux histoires vont se lier mais font-elles l'objet d'un seul et même tueur? Le commandant Victor Guiliano, Franck Bréchard, Befey, et la stagiaire inspectrice, Cassandra Walter, vont mener cette enquête s'avérant hostile sur tous les fronts.
Le commissariat de Brive puise ainsi les connaissances de la jeune recrue, Cassandra, pour comprendre les agissements de ce meurtrier. Les corps des deux victimes ont subi des sévices corporels dont la mise en scène est sinistre et étrange.

" La tête roula sur le côté gauche, entraînée par le lien qui la maintenait au poignet. Le médecin desserra l'attache et redressa le crâne dans le prolongement du cou, exposant le visage au regard de tous. Alors la stupeur se peignit sur les figures. Le légiste dénoua délicatement les extrémités du foulard entortillé autour de la tête, révélant le cuir chevelu entièrement rasé du cadavre. " 

jeudi 27 février 2020

Bruno Veyrès : " Tout ce que nous n'avons pas fait"



Editions Toucan
352 pages


4 ème de couverture



Gallina, Etats-Unis, dans les années 1970. Parti passer l’été aux Etats-Unis dans la petite ville de son correspondant, au cœur des Rocheuses, un adolescent français est hébergé par une femme qui lui prête la chambre de son fils. Dans cette pièce, Mme Barns conserve les souvenirs de Clive. Il était étudiant quand il a été appelé sous les drapeaux pour servir au Vietnam. Il y est mort au combat. Tous les objets de son quotidien sont là, intacts, et sa courte vie envahit lentement l’esprit du narrateur. Longtemps après, l’adolescent est devenu un homme et il ne lui est plus possible de repousser encore son rendez-vous avec Clive.


Mon avis



Bruno Veyrès nous plonge dans les années 1970 aux États-Unis avec « Tout ce que nous n'avons pas fait ». L'existence de Clive est dévoilée par le narrateur, ce qui donne une touche originale et humaine à cette histoire. Les objets, la chambre et des documents personnels permettent de faire connaissance avec un jeune homme sensible qui n'a pas vraiment eu de chance dès les débuts de sa vie.


" La tunique de la malchance collait à la peau de Clive, cette poisse dont on ne se défait pas et qui invite les gens heureux à passer leur chemin. "


Le style impeccable rend les personnages très « vivants » pour le lecteur. Bruno Veyrès évite les dangers de la sensiblerie en accompagnant ce jeune Clive. La couverture témoigne de la nostalgie et l'émotion qui planent sur tout le roman. 

Les passages sur la guerre du Vietnam rappellent les blessures de ce conflit encore à vif pour les Américains. L'auteur souligne aussi les inégalités sociales de l'époque. Clive est victime des contradictions d'une société en mutation. Mais à côté du contexte historique, des moments simples et intimes font passer les lecteurs dans une spirale de sensibilité. 

lundi 24 février 2020

Magali Vanhoutte : " Qui a tué Jane Mas"



Editions Nouvelle Bibliothèque
310 pages


4 ème de couverture



Dans une déchèterie de la métropole lilloise, on retrouve dans la benne à jouets le cadavre d'une adolescente portant une tenue gothique extravagante. Le lieutenant Adrien Carpentier, féru de musique et de vidéo, découvre que la victime est la réplique parfaite de la chanteuse Jeanne Mas dans l'un de ses clips. La fille a été droguée aux anxiolytiques puis rouée de coups. Qui a cassé sa jolie poupée avant de l'abandonner dans le container à jouets ? Qui a tué Jeanne Mas ? Un thriller psychologique et musical, enchaînant des scènes de crime aux allures de Top 50, entre le délire pop insouciant des années 80 et le tourbillon infernal d'une nostalgie meurtrière.



Mon avis



Salut les p'tits clous, fans des années 80 et du top 50, " Qui a tué Jane Mas" est un thriller musical qui vous fera non seulement pousser la chansonnette à tue-tête mais aussi vous plongera dans une histoire meurtrière !

Magali Vanhoutte est une auteure que je suis depuis ses débuts. Ses précédents romans ont été publiés chez Fleur Sauvage. Dans ce roman, je suis de nouveau les aventures de Benoît Demazure et de Laurent Pujadas, mais on peut lire ce livre indépendamment.

Une mineure est retrouvée dans une déchèterie. Le lieutenant Adrien Carpentier et Benoît Demazure sont sur l'affaire. Tout porte à croire que le meurtrier costume ses victimes d'une autre époque ; les années 80. En effet la victime ressemble étrangement à Jeanne Mas.

" Elle avait le visage recouvert d'une poudre diaphane, les lèvres peintes en rouge et les yeux en noirs. Un peu de mascara avait coulé, ne suffisant pas à entacher la beauté du visage , entouré de boucles d'oreille dépareillées en faux diamants noirs, l'une carrée et l'autre pendante. "

Plusieurs cadavres sont découverts et tous ont un look s’apparentant à des stars des années 80. Que signifie ce modus operandi ? Un seul point commun existe : la couleur des cheveux. Au fur et à mesure de la lecture, vous comprendrez que l'on a affaire à un serial killer déjanté.

Je suis heureuse de retrouver l'écriture de Magali Vanhoutte. Après plus d'un an d'absence, elle signe ici un thriller musical totalement addictif. Je me suis demandée où l'auteure voulait en venir et à mon grand étonnement je ne m'attendais pas à une telle thématique !

vendredi 21 février 2020

Dean Koontz : " L'escalier du diable"



Editions L'Archipel suspense
448 pages


4 ème de couverture



« Je pourrais être morte demain. Ou pire… »

Luttant contre l’étrange épidémie de suicides qui a emporté son mari, Jane Hawk est devenue la fugitive la plus recherchée des États-Unis. Tant par le gouvernement que par les responsables d’une confrérie secrète. À présent, elle tient une proie dans son viseur : un homme influent… disposant d’une armée de tueurs.

Mue par sa soif de vengeance, Jane rejoint les flancs enneigés du Lac Tahoe, en Californie. Ce qu’elle va y découvrir est terrifiant. D’autant qu’elle va devoir gravir l’escalier du diable !

Jane sait que le temps lui est compté. Que sa vie ne tient qu’à un fil. Mais, elle respire encore… Et une conspiration menace des millions d’êtres humains.


Mon avis



« L'escalier du diable » de Dean Koontz est le troisième volet des aventures de Jane Hawk. Deux autres opus vont arriver normalement en France prochainement. Je conseillerais de lire les trois premières parties pour mieux cerner le combat de Jane et d'appréhender son passé. Celle-ci a encore la mort de son mari en tête, elle est gonflée à bloc.

« C’est l’instant qui compte. Demain devient aujourd’hui, et aujourd’hui devient hier. Je dois à mon petit garçon suffisamment d'aujourd’hui pour qu’il puisse disposer un jour d’un passé digne de ce nom. »

Dans ce roman, l'action est intense. Jane doit faire face aux mêmes genres d'ennemis dangereux que précédemment. Les revirements de situations sont variés, l'adrénaline est à son comble ! On est dans la même vague que les autres volets mais cette fois-ci l'auteur a accentué les côtés sombres et gores. Notre héroïne est confrontée à des personnes qui ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins. La violence et la manipulation sont au rendez-vous.

Jane est égale à elle-même: courageuse et très intelligente. Heureusement, Dean Koontz a développé le côté maternel de la jeune femme. Cela atténue son aspect « Wonder Woman » et la rend plus attachante. Elle veut protéger son fils d'êtres malveillants.
D'autres protagonistes sont abordés par l'auteur avec des paragraphes qui leur sont bien définis. C'est habile mais pas toujours efficace en matière de rythme.

lundi 17 février 2020

Simone Gélin : " L'affaire Jane de Boy"



Editions Cairn
432 pages


4ème de couverture



En 1960, dans le village de Jane de Boy, une petite fille de trois ans disparaît sur la plage. Qu’est venu faire en France ce jeune couple d’Espagnols, Felix et Justina, les parents ? Que sait Sarah, la voisine, prostituée du samedi soir ? Quel rôle a pu jouer la bande de blousons noirs commandée par Bertille ? Quel est celui de Pablo ? De Saveiro ? Le commissaire Arnaud Lasserre, aidé par son vieux complice Hippolyte, mène son enquête à travers les ruelles bordelaises du quartier espagnol dit la petite Espagne, et le marché des Capucins. Une affaire qui se corse aux bassins à flot et s’infiltre dans les ramifications de l’antifranquisme. Enlèvement ? Crime politique ? Passionnel ? Ou crapuleux ? Les lettres d’Abril nous éclaireront peut‐être.



Mon avis


Simone Gélin avec « L 'affaire Jane de Boy » emmène ses lecteurs dans le bassin d'Arcachon et dans le monde des émigrés espagnols. Elle maîtrise bien son sujet en cernant les limites historiques de son histoire.

Son style est clair sans abus et éclats inutiles. Elle ne cherche pas à éblouir mais prend son temps pour poser les jalons d'un récit complexe. C'est d'autant plus important quand le sujet s'inspire d'une réalité politique et historique du XXème siècle. Ainsi, on apprend certains pans du militantisme anarchiste de même que des points sombres de cette période. 

Les personnages sont à fleur de peau. Bien sûr, j'ai été sensible au sort de la petite Jane, une enfant de trois ans disparue au début du roman.

" Un bout d’chou de même pas trois ans, un talent fou pour inventer des cachettes inattendues et le chic pour disparaître en moins de deux. Si sa mère tourne les talons une minute, elle en est quitte pour perquisitionner la maison.
À cause de cette fantaisie, un temps précieux sera perdu. "


On ne sait pas au juste ce qui lui est arrivé et le commissaire Lasserre est chargé de l'enquête. Deux femmes sont ensuite mises en parallèle, ce qui permet à l'auteure de mélanger le réel et le mystère autour de Jane. Le lecteur est confronté à plusieurs hypothèses quant à la disparition de cette enfant. Les arguments s'opposent en laissant planer le doute habilement.

dimanche 16 février 2020

Natacha Calestrémé : " Les blessures du silence"




Editions Le livre de poche
408 pages



4 ème de couverture



Une femme a disparu. Son mari évoque un suicide, ses parents affirment qu’elle a été tuée, ses collègues pensent qu’elle s’est enfuie avec un amant. Et si tous se trompaient ? Qui croire ? Qui manipule qui ?
Après le décès d’une de ses proches et deux ans de recherche sur les mécanismes de l’emprise et de la perversion, la journaliste Natacha Calestrémé dépeint les effets du harcèlement conjugal, les silences qui accompagnent cette violence invisible, les pièges dans lesquels tombe l’entourage… et donne au cœur de ce roman des clefs pour s’en libérer. 



Mon avis



Amandine Moulin a disparu le 5 septembre laissant derrière elle trois enfants, Zoé, Jade et Lola et un mari, Henri. Sa disparition choque plus d'un notamment ses parents et sa sœur mais Henri ne semble pas pour autant s'alarmer quoique...
Est-ce une fugue, un suicide ou encore une disparition déguisée ?
Son mari, professeur de quartier, est réputé pour son professionnalisme mais il est loin d'être inquiet pour sa femme qui souffre de dépression. C'est bien plus tard qu'il décide de signaler son absence. Une enquête est alors menée par Yoann Clivel et son binôme Christian Berckman sous les ordres de Filipo.
Au fil des pages, les langues se délient, le lecteur apprend que le quotidien d'Amandine n'est pas tout beau tout rose. Sa vie est semée d'obstacles touchant son état moral et psychique.

" J'aimerais crier qu'on me donne le mode d'emploi. Je voudrais cesser de parler, de penser, d'agir à contre courant. Je voudrais surtout arrêter d'être terrassée par la peur de mal faire. " 

C'est une première découverte de l'auteure et ce roman m'a littéralement touchée. Le thème abordé est la manipulation plus précisément la perversion narcissique. Comment reconnaître que l'on est sous l'emprise d'un tel individu ? C'est que tente d'expliquer Natacha Calestrémé au travers des chapitres.

mercredi 12 février 2020

Hanni Münzer : " Marlène"



Editions Archipel
464 pages



4 ème de couverture



Prix Skoutz du meilleur roman historique.

Qui est la véritable Marlène ?

Munich, juillet 1944. L’une des femmes les plus recherchées du IIIe Reich se tient face à la maison bombardée de Déborah et de son frère, qu’elle croit enfouis sous les décombres. Si elle était arrivée la veille, Marlène aurait pu les sauver.

Mais qui est au juste cette femme ? La veuve d’un notable connu pour ses sympathies nazies ? Une actrice en devenir ? Une résistante ?

Marlène va devoir prendre l’une des décisions les plus difficiles de sa vie : épargner la vie de millions de personnes… ou sacrifier l’homme qu’elle aime.

Dans le sillage d’Au nom de ma mère, ce roman s’attache au destin d’une femme courageuse, confrontée aux soubresauts de l’Histoire !


Mon avis

 

Dès le prologue de « Marlène », Hanni Münzer plante le décor : un contexte historique axé sur la seconde guerre mondiale. Au début de certains chapitres, elle donne des précisions sur les événements de l'époque. Cela rend l'histoire plus claire pour les lecteurs qui ne connaissent pas forcement tout sur cette période historique.

« Mais l'épicier et sa femme n'étaient pas les seuls à avoir changé : elle aussi. En ce jour de juillet 1935, sa conscience politique s'était éveillée. Le temps de l'innocence était révolu. »

Marlène est une femme qui présente son autobiographie à des proches. C'est ainsi que l'on va remonter avec elle les innombrables péripéties d'une vie bien remplie et trouble. Elle est pacifiste et féministe comme on va le découvrir. Je n'ai pas trop accroché à ce personnage car l'auteur lui attribue un peu trop de prouesses. Ainsi, j'ai eu l'impression que Marlène n'était pas assez réaliste. Pourtant avec des procédés littéraires intelligents comme une fausse interview, Hanni Münzer tente de rendre ses aventures authentiques.

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