mardi 1 novembre 2016

Nicolas Beuglet: " Le cri"


XO Editions
496 pages


4 ème de couverture




Hôpital psychiatrique de Gaustad, Oslo. À l’aube d’une nuit glaciale, le corps d’un patient est retrouvé étranglé dans sa cellule, la bouche ouverte dans un hurlement muet. Dépêchée sur place, la troublante inspectrice Sarah Geringën le sent aussitôt : cette affaire ne ressemble à aucune autre…
Et les énigmes se succèdent : pourquoi la victime a-t-elle une cicatrice formant le nombre 488 sur le front ? Que signifient ces dessins indéchiffrables sur le mur de sa cellule ? Pourquoi le personnel de l’hôpital semble si peu à l’aise avec l’identité de cet homme interné à Gaustad depuis plus de trente ans ?
Pour Sarah, c’est le début d’une enquête terrifiante qui la mène de Londres à l’île de l’Ascension, des mines du Minnesota aux hauteurs du vieux Nice.
Soumise à un compte à rebours implacable, Sarah va lier son destin à celui d’un journaliste d’investigation français, Christopher, et découvrir, en exhumant des dossiers de la CIA, une vérité vertigineuse sur l’une des questions qui hante chacun d’entre nous : la vie après la mort…
Et la réponse, enfouie dans des laboratoires ultrasecrets, pourrait bien affoler plus encore que la question !

Inspiré par des découvertes et des événements réels, Le Cri renvoie à nos peurs les plus intérieures. Un thriller sur la folie des hommes et le danger d’une science dévoyée, transformée en arme fatale.


Mon avis 



Voici un thriller comme je les aime!

" Le cri" est un roman que je n'oublierai pas, il vaut vraiment le coup de le lire!

C'est vrai qu'avec la rentrée littéraire, on ne cesse de mettre en avant les nouveautés et " le cri" fait partie de l'engouement des lecteurs et des lectrices.
Je me méfie toujours des retours positifs et élogieux des nouveautés mais pour ce thriller j'ai été non seulement attirée par la  couverture le résumé.

L'histoire se déroule dans un hôpital psychiatrique de Gaustad. Un patient nommé 488 est retrouvé étranglé dans sa cellule. les circonstances de sa mort sont étranges...
L'enquête est confiée à l' inspectrice Sarah Gerinden.

Quelle est la véritable identité de la victime? 
Que veulent dire les chiffres 488 sur le front de ce dernier?

Autant de questions subsistent à la lecture. Ainsi divers énigmes vont se succéder et pour notre inspectrice ce n'est pas de tout repos!

Cette enquête est fascinante et m'a littéralement transportée.
A la fois enrichissante et terrifiante, l'histoire  me chamboule, m'emmène très loin et me procure des sensations glaciales.

Nicolas Beuglet maîtrise parfaitement les thèmes  prédominants dans " Le cri".

samedi 29 octobre 2016

Chris Thorimbert: " Charlotte Barrette et le manuscrit de Taormina"


Editions Jets D'encre
205 pages




Ci-joint l'avis de Martine Beau-Delemos sur ce roman.


4 ème de couverture




Romancière toulousaine mondialement connue, Charlotte Barrette est également douée pour déchiffrer les hiéroglyphes. C’est en cette qualité qu’Angelo di Chiari, un vieil ami de son père, la fait mander chez lui, en Sicile : il a besoin qu’elle perce les mystères d’un drôle de code trouvé dans un antique ouvrage ayant toujours appartenu à sa famille. Parmi les figuiers et les oliviers, la jeune femme va goûter aux plaisirs de la vie sicilienne tout en mettant à jour un lourd secret familial…

Dans ce roman résolument dépaysant, Chris Thorimbert tisse autour de son attachante héroïne une envoûtante intrigue.


L'avis de Martine Beau Delemos 



" Charlotte Barrette et le manuscrit de Taormina" est une histoire pleine de mystères dans la lignée du "Da Vinci code" mais en plus léger !
J'ai fait la connaissance de Charlotte Barrette ,une romancière et enquêtrice dans le style de Jessica Fletcher, de 30 ans, plus jeune et rousse !

Au début du roman ,on retrouve des sources identifiables comme Tauromenium ( Taormina en latin), le manuscrit de Voynich; il contient un décodage. Aimant les ouvrages avec des codes et des mystères j'ai suivi avec intérêt ce récit.
L'histoire fait référence à  Tancrède de Hauteville, roi normand de Sicile; ayant déjà fait l'objet d'une quadrilogie que j'ai lu avec bonheur et délice.
C' est au fil des pages que je me retrouve à décrypter un code qui aboutira par la suite  sur un lourd secret de famille.

" Charlotte Barrette et le manuscrit de Taormina" est un roman bien documenté et enrichissant.
Chris Thorimbert n'a pas trop étayé son récit de vérités historiques car cela aurait pu alourdir son récit.
On y trouve d'ailleurs des recettes de cuisine clin d'oeil  à la Sicile ce qui est chère à notre auteure.

jeudi 27 octobre 2016

Hervé Le Corre: " Du sable dans la bouche"






Editions Rivages/ Noir
176 pages


4 ème de couverture



Quand une femme revenue de loin - votre passé et le Pays Basque - sollicite comme qui dirait votre assistance humanitaire, que faites-vous ? Malgré les flics - nerveux -, un tueur - déjanté -, et votre bien-aimée - si tendre -, vous foncez. A corps perdu. Le sable absorbera le poids de votre chute.



Mon avis



" Du sable dans la bouche" est une pépite du roman noir. Déjà paru en 1993 chez Gallimard, les éditions Rivages/Noir ont relancé une nouvelle édition et c'est plutôt une bonne nouvelle.

J'ai fait connaissance de Mathilde; elle sort de prison et boite dans les rues de Bordeaux. Elle est prête à tout pour entraîner tout le monde dans la violence. De nombreux personnages entrent en action; il y a des forts, des tueurs qui ne manquent pas de prendre plaisir à tuer froidement des victimes.

Les flics quant à eux vont aussi détruire pas mal de vies. Vous l'aurez compris dans cette histoire, la vengeance et la manipulation sont au cœur de l'intrigue.


" Elle regarde le petit écran du Minitel. Autour d’elle, le bureau de poste presque vide flotte un peu. Elle a retrouvé le dernier sanglier du Médoc dont l’adresse, « Vignemorte-Cantenac », jette un éclat grisâtre.
C’est facile. Pas de vaines recherches, pas d’enquête compliquée.
Sa gorge se noue, sa bouche s’assèche, elle tousse un peu dans le silence approximatif des préposés au travail. Les doigts tremblants ont du mal à maîtriser le stylo. Elle calligraphie enfin, en larges capitales, les coordonnées de la tanière.

Tout peut alors commencer et finir en même temps".

mercredi 26 octobre 2016

Maud Mayeras: " Hématome"







Editions Livre de poche
320 pages



4 ème de couverture



Dans une chambre d’hôpital, une jeune femme se réveille péniblement. Elle ne sait ni qui elle est, ni pourquoi son corps la fait autant souffrir : sa mémoire est comme effacée.
À son chevet, Karter, son compagnon, effondré, lui apprend qu’on l’a agressée, puis violée. Dès sa sortie, Emma, assaillie par des flashs terrifiants, tente de reconstituer le puzzle de sa vie. Qui l’a agressée alors qu’elle attendait un enfant ? Quel grand malheur a mis un terme à sa carrière ? Et pourquoi le silence la sépare-t-il de son père depuis toutes ces années ?
Bribe par bribe, les souvenirs resurgissent, sans apporter compréhension ni réconfort. Emma croise des personnages de plus en plus inquiétants et la mort semble peu à peu tout recouvrir autour d’elle…



Mon avis




Emma se réveille auprès de Karter : elle est dans un lit d’hôpital, cassée, blessée physiquement et moralement. On suit à partir de là, l’évolution de sa mémoire. Et comme elle, on est happé et surpris par la vie qu’elle redécouvre. Mais rien n’est sans danger !!

« Hématome » de Maud Mayeras est incontestablement un roman noir qui nous offre de multiples facettes de son talent d’écrivain.Cela nous prouve combien le thriller fait maintenant partie de La Grande Littérature!

J’ai été ravie par la sensualité de son style. L’intrigue est bien sûr au centre de ce livre mais les phrases ciselées et charnelles donnent encore plus de relief à l’ensemble. Ainsi les choses du quotidien permettent de remonter le fil d’une vie. On peut comprendre l’importance pour Emma de s’accrocher aux moindres détails afin de réapprendre à vivre.

« Une lumière rouge s’allume et la cafetière s’anime. Elle ronfle doucement, tousse un peu. Et le liquide sombre commence à s’écouler, répandant son parfum dans toute la cuisine. »

Dans « Hématome » par petites touches, Maud Mayeras laisse entrevoir une faille dans la vie de l’héroïne.
Là encore le style impeccable de l’auteur sait se faire discret mais efficace.

mardi 25 octobre 2016

Gaël Faye: " Petit pays"





Editions Grasset
224 pages


4 ème de couverture



En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…



Mon avis



Le narrateur est Gabriel surnommé Gaby. Enfant âgé de 10 ans, il vit avec son père de nationalité française, sa mère rwandaise d'origine Tutsi et sa sœur Ana à Burundi.

Gaby raconte son enfance burundaise des années 90. Cette enfance aura le goût des saveurs des mangues et sera marquée par une bande de copains faisant les quatre cents coups.

" La guerre n'était encore qu'un simple mot. Nous avions entendu des choses, mais n'avons rien vu. La vie continuait comme avant, avec nos histoires de boums, de cœur, de marques, de mode. "

Mais Gaby voit malgré tout son petit pays entrer dans l'horreur et l'atrocité de la guerre; le génocide et la guerre civile éclatent.

" On dirait des coups de feu.... Ana s'est glissée dans mon lit pour se blottir contre moi. Un silence angoissant succédait aux bruits d'explosions et de tirs de mitraillette. "

Avec beaucoup de poésie et de finesse, Gaël Faye nous bouleverse, nous fait ressentir toutes les émotions de ce petit garçon. On est loin d'une ode joyeuse et d'une berceuse car à la lecture de ce roman, la mort et les massacres sont omniprésents.

" A ces heures pales de la nuit, les hommes disparaissent, il ne reste que le pays, qui se parle de lui-même. "

samedi 22 octobre 2016

Barbara Abel: " Je sais pas"





Editions Belfond
304 pages


4 ème de couverture




À cinq ans, on est innocent, dans tous les sens du terme...


« Une belle journée de sortie des classes qui vire au cauchemar.

Une enfant de cinq ans a disparu.

Que s’est-il passé dans la forêt ?

À cinq ans, on est innocent, dans tous les sens du terme.

Pourtant, ne dit-on pas qu’une figure d’ange peut cacher un cœur de démon ?»




Mon avis




Je savais qu'en démarrant ce roman je passerai un bon moment. En effet, j'ai ressenti diverses émotions.
L'intrigue est présente mettant en scène une petite fille Emma âgée de 5 ans. Elle est loin d'avoir un visage d'ange cette gamine!

Ce que vous allez découvrir sera cauchemardesque. Mais l'histoire n'est pas axée que sur la disparition de cette fille, d'autres facteurs vont entrer en jeu. Divers thèmes sont abordés tels que l'ignorance, l’innocence, la franchise mais aussi le pardon.

" Comment lui en vouloir? Elle a cinq ans et, à cet âge, la notion de vérité a des contours bien flous."

vendredi 21 octobre 2016

Emmanuel Prost: " Kamel Léon"





Editions Aconitum
328 pages




4 ème de couverture



Kamel est un jeune marié descendu sur Paris afin devenir comédien. En attendant la gloire, il est employé dans un cabaret où il s’occupe tour à tour de la salle et de la régie. Il se lie d’amitié avec Pierrot, un homme souriant qui cache pourtant un passé nébuleux. Rien ne se passe comme prévu, le succès ne vient pas et Kamel se sépare de son épouse. Après un soir de beuverie, le jeune comique se réveille dans le corps d’un autre ou plutôt avec le corps d’un autre. Il découvrira rapidement qu’il est métamorphe. Il met Pierrot dans la confidence. Grâce à ce pouvoir, il va se créer une nouvelle identité, celle de Léon, et va conquérir le cœur d’Iréné, une star qu’il adule depuis des mois. En parallèle, sa carrière d’artiste va exploser puisque Kamel est désormais en mesure de faire des imitations plus vraies que nature. Mais à tout vouloir, tout avoir, Kamel-Léon ne risque-t-il pas de se perdre ?



Mon avis




Dans « Kamel Léon », Emmanuel Prost nous conte l’histoire de Kamel qui a le pouvoir d’être Métamorphe. Comme il court les cachets pour devenir comédien, ce pouvoir s’avère très utile pour séduire les producteurs de spectacle. Seulement, en approchant de la gloire, ne va-t-il pas se brûler les ailes ?

On a, avec ce roman, une idée géniale. La couverture témoigne d’ailleurs de la dualité du personnage principal et le jeu de mots s’appuie à merveille sur le don particulier de Kamel.

On sent aussi la volonté de l’auteur d’écrire une fable sur l’ambition et ses dangers. A cet égard, on pense à Marcel Aymé et son « Passe-muraille ».
Cependant, de mon point de vue, le thème demandait davantage de flamboyance. Emmanuel Prost a choisi une certaine forme d’humour bon enfant pour décrire le parcours de son héros; cela va certainement trouver des adeptes. Pourtant j’aurais apprécié un style plus audacieux à l’image du pouvoir de Kamel. Le côté grinçant et ironique manque parfois, je ne l’ai ressenti que dans les derniers paragraphes avec une fin qui ne déçoit pas. C’est justement ce ton assez incisif que j’attendais bien avant.

Emmanuel Prost sait bien évoquer les déboires de son héros avec des mots justes :

« Ce jour n’était donc toujours pas son jour.

Son père n’avait cesse de lui seriner dans sa jeunesse que les échecs étaient la meilleure école de la vie. N’empêche que Kamel commençait à en avoir ras la casquette de toujours redoubler. Il aurait tant aimé qu’on le remarque. »

vendredi 14 octobre 2016

Anna-Véronique El Baze: " La fille au 22"



Editions Cherche Midi
192 pages


4 ème de couverture



La dérive d’une femme qui se mue en une tueuse en série.



Léa s’ennuie. Son existence terne ne lui apporte ni bonheur, ni désir. Mariée trop jeune, elle s’étiole dans une vie de couple médiocre. Sa seule évasion, cette fille de mafieux la trouve dans la lecture. Une vraie boulimie. Un livre en entraîne un autre. Puis survient une rencontre. C’est le déclic qui la fait basculer. Léa se transforme physiquement et moralement. Elle commence à tuer…


Mon avis



« La fille au 22 » d’Anna-Véronique El Baze est un livre court mais intense. Léa vit un divorce et un drame familial à sa façon. Grande lectrice de polars dont elle est une spécialiste dans une librairie, Léa s’inspire peu à peu de certains de ces romans qu’elle vend avec brio. Sinon, c’est une femme effacée qui va réserver quelques surprises.

Tout d’abord, j’ai trouvé Léa assez sympathique d’autant plus que c’est une lectrice de classiques du polar comme moi. D’ailleurs les quelques références que l’auteure glisse au fil des pages ne peuvent que ravir les amateurs du genre.

Mais peu à peu je découvre une autre personnalité effrayante sous les traits de la timide jeune femme. L’intrigue montre l’évolution de Léa qui sait être douce et brutalement cruelle selon ses souffrances.

La plume de l’auteure offre d’intenses moments de lecture. El Baze est très littéraire sans nous lasser. Le style est incisif et froid en adéquation avec la personnalité de l’héroïne. 

« Le journaliste se gratte le crâne. Visiblement, une tournée d’implants capillaires ne serait pas un luxe. »

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