Editions Ombres Noires
251 pages
Date de parution 24-08-2016
4 ème de couverture
Sud de la France. Un homme est enfermé dans un hangar isolé. Après l’avoir séduit, sa geôlière, Émilie, lui a tiré une balle à bout portant. Il peut hurler, frapper, elle vit seule dans son chenil, au milieu de nulle part. Elle lui apprend que, cinq ans plus tôt, alors jeune infirmière, elle a été victime d’un chauffard. L’accident lui a coûté une jambe. Le destin s’acharne. La colère d’Émile devient aussi puissante que sa soif de vengeance.
En douce est un roman sombre, dévastateur, où l’injustice se heurte à la force de vie d’une héroïne lumineuse.
Mon avis
C'est lors de la soirée du 14 juillet que Simon Diez voit sa vie basculer. Emilie joue de ses charmes malgré sa prothèse à la jambe gauche, elle danse au rythme de la musique, se déhanche et attire le regard de certains hommes et plus particulièrement celui de Simon, ce jeune ouvrier forestier.
Tous les deux décident d'aller plus loin dans leur rencontre et arrivés au chenil Amorena sur la route Begaarts tenu par Emilie, cette dernière change son fusil d'épaule en tirant sur la jambe de Simon.
Que lui veut-elle? Pourquoi s'en prend-elle à lui? Pourquoi le séquestre-t-elle?
" Emilie visualisa le mobil-home minable sous ce ciel idyllique. Elle avait laissé faire trop longtemps, mais cette fois-ci, elle ne céderait pas. Elle pensa: " Voilà ma vie." Bientôt quarante ans, célibataire, pas d'enfant, handicapée, payée mille cent trente-sept euros net par mois, survivant dans une caravane miteuse entourée de quarante-sept clébards de toutes tailles et de toutes races. La misère ou presque."
Si Marin Ledun écrit avec une telle noirceur, " En Douce" fait part d'une violence non pas extrême mais assez délicate; le lecteur peut comprendre qu' à travers la situation d' Emilie, la colère et la vengeance se font ressentir à l'encontre de Simon.
Elle éradique le mal à sa façon. L'état psychologique d'Emilie est vraiment mis en avant; le lecteur comprend comment on passe de la folie à l’incompréhension de l' être humain.
J'ai compati à la révolte mais aussi à la faiblesse de la jeune femme; ce qu'elle a pu endurer et ressentir à la perte de sa jambe. Devenir une grande danseuse ou être une excellente infirmière aurait été l'essence même de sa réussite.
La douleur et la faiblesse de la prothèse ne fait que diminuer voire anéantir l'humain et Marin Ledun retranscrit très bien ce point dans ce roman.