samedi 1 novembre 2025

Eric Dupuis : " La loi des oubliés "


Aubane Editions 
528 pages


4 ème de couverture

En 1986, après 18 ans de carrière à Paris, l’inspecteur de police Pierre Sénéchal revient dans le Pas-de -Calais, sa région natale. Sa première mission consiste à escorter Carrel, l’écorcheur du bassin minier, un criminel condamné en 1970 qui vient d’obtenir une libération conditionnelle. Cette décision judiciaire suscite l’émoi des familles car, parmi les victimes, deux jeunes filles du coron sont toujours considérées disparues. Connaissant l’une d’elles, sœur de son premier amour, Pierre décide de réétudier le dossier dans l’espoir de faire rouvrir l’enquête. Dès lors, l’inspecteur est propulsé dans un engrenage où crimes, vengeance, trahison et misère sociale vont peupler son quotidien. Confronté à l’omerta et aux exactions d’une bande de jeunes loubards qui ralentissent ses investigations, Sénéchal réalise que ces oubliés du coron ne répondent qu’à une seule loi, la leur…



Mon avis



On retrouve dans « La loi des oubliés », l’intérêt d’Éric Dupuis pour ses racines ; le Nord-Pas-de-Calais. Ses personnages évoluent autour de la ville d'Hénin-Beaumont et poursuivent leur enquête dans les corons du bassin minier. Le personnage principal, Sénéchal revient dans sa région alors qu'il a travaillé longtemps sur Paris.
« L'agréable impression de redécouvrir ces vastes étendues et ce bol d'air pur oublié depuis presque vingt ans. Le plat pays de son enfance. Sa patrie. »
L'auteur sait donc de quoi il parle. De plus, en sa qualité d'ancien flic, il connaît les procédures et les cadres du milieu policier. On est donc sûr qu’Éric Dupuis ne dit pas n'importe quoi ! On sent bien l'homme de terrain qui utilise le vocabulaire adéquat. Également, il fait référence aux progrès scientifiques concernant la criminalité. Parfois, j'avoue que c'est un peu trop détaillé pour moi mais je pense que cela plaira à d'autres lecteurs.

Les personnages de Pierre Sénéchal et de Berthelot sont deux enquêteurs au commissariat central d'Hénin-Beaumont. Le premier est le chef de groupe. Il est droit, il suit une méthode bien huilée tout en étant strict et exigeant par rapport à ses collègues.
 « Il était rentré dans la police nationale pour veiller à la tranquillité des personnes et des biens, faire régner la loi et stopper les criminels, alors il traçait sa route droit devant lui sans se poser de question. »
Ce caractère heurte parfois son second Berthelot qui tente de moduler les exigences de son supérieur. Ils doivent escorter Carrel qui a obtenu une libération conditionnelle. Ce criminel avait été condamné en 1970 pour viol, soupçonné d'assassinat et d'être à l'origine de la disparitions de deux jeunes filles. En montrant les pensées de Carrel, Éric Dupuis nous explique ce qu'est un psychopathe. Il démontre les mécanismes d'un « esprit criminel ».
 « D'ailleurs il avait conservé un bijou de chacune de ses victimes. Le fait de les ressortir, de les toucher, lui procurait une sensation inextricable, une jouissance extrême... »
On assiste à des échanges entre ces deux flics qui ne manquent pas de saveur. D'ailleurs même si quelques descriptions me semblent un peu trop longues, il faut dire que les dialogues donnent un coups de fouet au récit. Le tout est un polar agréable à lire car très visuel et réaliste. J'ai eu plaisir à retrouver Kaczmarek, héros d'un précédent roman que j'avais lu du même auteur. Le tout comme un préquel !

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