samedi 15 novembre 2025

Emilie Gardner " Des fourmis dans ma tête "

 


370 pages



4 ème de couverture


Et si 3 jours étaient passés en une fraction de seconde ? »
C’est par cette amnésie brutale qu’Émilie découvre sa réalité : elle vit avec un trouble dissociatif de l’identité (TDI), autrefois appelé “personnalités multiples”.
Un trouble controversé en psychiatrie, encore largement méconnu, où s’entremêlent pertes de mémoire, traumatismes et voix intérieures.

Thérapeute de profession, elle voit son quotidien basculer. Comment continuer à vivre, à travailler, à aimer, quand des parts de soi prennent tour à tour le contrôle ? Comment donner du sens à une vie morcelée par la dissociation et l’oubli ?

À travers ce récit rare et bouleversant, l’auteure nous plonge dans une quête de compréhension et d’acceptation, entre instabilité, pardon et résilience.
Plus qu’un témoignage, c’est une plongée authentique dans l’un des troubles les plus mystérieux et les plus stigmatisés de la santé mentale.



Mon avis



" Des fourmis dans ma tête " est le premier roman d' Emilie Gardner traitant du Trouble Dissociatif de l'Identité TDI. C'est son récit de vie que vous allez découvrir en compagnie de ses " alters ". Ses fourmis ont des prénoms qui paraissent différents les uns des autres. Nath, Nicolas, Lucie, Blanche vont parfois prendre le contrôle du corps d'Emilie. La vie d'Emilie est ainsi perturbée. Comment vivre avec ses "alters " ?

C'est un récit poignant et très intime que nous propose l'autrice. Elle développe ainsi ses traumatismes au travers de ses alters. Mais elle se confie aussi à son thérapeute. Il est difficile de ne pas être autant touchée par cette histoire. Le lecteur rentre totalement dans le cortex d'Emilie. Mais attention à certaines identités, elles prennent parfois trop le dessus !

Je ne connaissais pas trop le thème décrit par Emilie Gardner. J'en ai appris davantage sur le TDI. A la lecture de ce récit, j'en suis sortie toute émue !
Emilie Gardner retrace la réalité de sa vie quotidienne en se heurtant parfois à un alter pas toujours commode.

jeudi 13 novembre 2025

Adam Nevill : " Tous les démons de l'enfer "

 



Editions Elder Craft

304 pages


4 ème de couveture


En une nuit, l’humanité a été décimée, engloutie par le ciel au son d’un glas fatal.
Sous un jour nouveau aux teintes pourpres, les rares survivants sont dispersés et traqués par des créatures invisibles.

Les derniers hommes sont des proies.

Dans ce monde déserté, Karl, un homme ordinaire qui n’a plus rien à perdre, croise deux orphelins. Poursuivis sans relâche par les prédateurs à mesure que le ciel rouge avance inexorablement, et confrontés à d'autres rescapés sans foi ni loi, Karl et ses protégés doivent survivre coûte que coûte, en quête d’une raison d’espérer.
Adam L. G. Nevill, l’auteur à succès de Appartement 16, Le Rituel et Personne ne sort d’ici vivant, adaptés par Netflix, a remporté quatre fois le prix August Derleth du meilleur roman de terreur.
La rencontre de The Last of Us et The Mist, peuplée de créatures d’inspirations lovecraftiennes.

Mon avis


« Tous les démons de l'enfer » est l’archétype du roman post-apocalyptique. Cependant Adam Nevill a su utiliser les ficelles de ce genre littéraire de façon intelligente. Chaque élément est décortiqué afin de plonger le lecteur dans l'enfer d'un monde déserté d'êtres humains. Les derniers d'entre eux ne sont pas sauver pour autant.

En se réveillant d'un état grippal, Karl croit encore qu'il est malade alors qu'il ne croise plus personne. À partir de là, il va rencontrer deux enfants.
Mais comment ce trio va-t-il faire pour survivre dans un univers sans aucun repère mais semé d’embûches ?
Angoisse, stupeur et même curiosité transpirent de « tous les démons de l'enfer ». J'ai trouvé intéressant la personnalité de Karl qui n'a rien d'un Daryl Dixon ou d'un aventurier aguerri. Il se débrouille comme il peut et c'est en ça qu'il est touchant.

Finalement, savons-nous comment nous pourrions réagir en cas de fin du monde ?
L'Humain n'est-il pas la solution ? Quoique... 
L'ensemble pourrait être glacial mais Adam Nevill sait émouvoir tout en écrivant de belles pages empreintes d'horreur.

lundi 10 novembre 2025

Gavin's Clemente-Ruiz : " Le club des feignasses "

 




    

Editions Livre de poche

320 pages


4 ème de couveture

Que faire...


· si vous avez un jour appris une terrible nouvelle et décidez d’aller manger une côte de bœuf pour fêter ça,
· si vous avez envie d’être aux côtés de personnes que vous aimez quand vous en avez besoin,
· si vous avez toujours rêvé de retrouver l’amoureux de votre jeunesse,
· si vous voulez chanter (faux) sans qu’on vous regarde de travers,
· si vous avez un jour fait partie d’un club de plage et que l’envie vous revient 50 ans plus tard ?


Rejoignez le Club des feignasses !


Rien ne prédisposait Béa, Alice, Sam, Greg et Élisabeth à se rencontrer. Pourtant, ces amoureux et cabossés de la vie, membres d’un club aussi curieux que chaleureux, apprennent vite à se connaître avec leurs failles, leurs richesses et leurs secrets.


Un roman émouvant, une ode à l’optimisme et à la solidarité. Femme actuelle.
Des personnages et des instants de vie croqués en quelques traits d’une plume légère et finement ciselée. L’Écho républicain.



Mon avis


Voilà bien un titre amusant et une couverture sympa ! " Le club des feignasses " est un titre qui suggère de vivre intensément les jours et de procrastiner à volonté.

" La vie est courte. Je ne sais pas où je vais, mais j'y vais. J'avance peut-être pas vite, mais je ne recule jamais. "

Difficile de ne pas spoiler le roman mais l'auteur traite d'un sujet grave enrobé d'humour, de bienveillance et de solidarité. J'ai été touchée par les personnages, Béatrice, Sam, Greg, Elizabeth et Alice. Ces cinq personnes se rencontrent pour traiter d'un même sujet.

samedi 1 novembre 2025

Eric Dupuis : " La loi des oubliés "


Aubane Editions 
528 pages


4 ème de couverture

En 1986, après 18 ans de carrière à Paris, l’inspecteur de police Pierre Sénéchal revient dans le Pas-de -Calais, sa région natale. Sa première mission consiste à escorter Carrel, l’écorcheur du bassin minier, un criminel condamné en 1970 qui vient d’obtenir une libération conditionnelle. Cette décision judiciaire suscite l’émoi des familles car, parmi les victimes, deux jeunes filles du coron sont toujours considérées disparues. Connaissant l’une d’elles, sœur de son premier amour, Pierre décide de réétudier le dossier dans l’espoir de faire rouvrir l’enquête. Dès lors, l’inspecteur est propulsé dans un engrenage où crimes, vengeance, trahison et misère sociale vont peupler son quotidien. Confronté à l’omerta et aux exactions d’une bande de jeunes loubards qui ralentissent ses investigations, Sénéchal réalise que ces oubliés du coron ne répondent qu’à une seule loi, la leur…



Mon avis



On retrouve dans « La loi des oubliés », l’intérêt d’Éric Dupuis pour ses racines ; le Nord-Pas-de-Calais. Ses personnages évoluent autour de la ville d'Hénin-Beaumont et poursuivent leur enquête dans les corons du bassin minier. Le personnage principal, Sénéchal revient dans sa région alors qu'il a travaillé longtemps sur Paris.
« L'agréable impression de redécouvrir ces vastes étendues et ce bol d'air pur oublié depuis presque vingt ans. Le plat pays de son enfance. Sa patrie. »
L'auteur sait donc de quoi il parle. De plus, en sa qualité d'ancien flic, il connaît les procédures et les cadres du milieu policier. On est donc sûr qu’Éric Dupuis ne dit pas n'importe quoi ! On sent bien l'homme de terrain qui utilise le vocabulaire adéquat. Également, il fait référence aux progrès scientifiques concernant la criminalité. Parfois, j'avoue que c'est un peu trop détaillé pour moi mais je pense que cela plaira à d'autres lecteurs.

Les personnages de Pierre Sénéchal et de Berthelot sont deux enquêteurs au commissariat central d'Hénin-Beaumont. Le premier est le chef de groupe. Il est droit, il suit une méthode bien huilée tout en étant strict et exigeant par rapport à ses collègues.
 « Il était rentré dans la police nationale pour veiller à la tranquillité des personnes et des biens, faire régner la loi et stopper les criminels, alors il traçait sa route droit devant lui sans se poser de question. »
Ce caractère heurte parfois son second Berthelot qui tente de moduler les exigences de son supérieur. Ils doivent escorter Carrel qui a obtenu une libération conditionnelle. Ce criminel avait été condamné en 1970 pour viol, soupçonné d'assassinat et d'être à l'origine de la disparitions de deux jeunes filles. En montrant les pensées de Carrel, Éric Dupuis nous explique ce qu'est un psychopathe. Il démontre les mécanismes d'un « esprit criminel ».
 « D'ailleurs il avait conservé un bijou de chacune de ses victimes. Le fait de les ressortir, de les toucher, lui procurait une sensation inextricable, une jouissance extrême... »
On assiste à des échanges entre ces deux flics qui ne manquent pas de saveur. D'ailleurs même si quelques descriptions me semblent un peu trop longues, il faut dire que les dialogues donnent un coups de fouet au récit. Le tout est un polar agréable à lire car très visuel et réaliste. J'ai eu plaisir à retrouver Kaczmarek, héros d'un précédent roman que j'avais lu du même auteur. Le tout comme un préquel !

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