Editions Zinedi
192 pages
4 ème de couverture
La paisible île de Ré abrite au milieu des marais salants une sinistre clinique de cobayes humains vendus par leurs familles. Lors d’un jour hivernal, Corentin et Kléber réussissent à s’évader de cet enfer. Témoins vivants, les enfants représentent un danger pour les pratiques criminelles du docteur Malaquin qui envoie ses tueurs à leur poursuite.
Mon avis
Avec " Portrait de la mort donnant le sein ", Brice Tarvel raconte la courte épopée de Corentin et de Kléber. Ces deux jeunes enfants ont été pratiquement vendus par leur famille à un soi-disant médecin. En fait, on devine que celui-ci fait subir des expériences illégales sur les enfants. Ainsi, certains passages se référant au monde de l'enfance s'entrechoquent avec la trivialité des adultes. Les deux jeunes héros assez innocents doivent faire face à l'esprit avide des grandes personnes censées les protéger.
L'histoire se situe sur l'île de Ré et confère un caractère hors du temps à la traque de Corentin et de Kléber.
" Corentin, lui quasi muet, était resté recroquevillé dans un angle de la banquette arrière, évitant d'accrocher du regard la petite valise placée à ses côtés qui lui semblait la plus immonde des choses."
Ils parviennent à s'enfuir de la sinistre clinique du docteur Malaquin aux activités nauséabondes. Dans leur fuite, ils rencontrent quelques personnes qui leur font comprendre que le monde est fait de toutes sortes d'individus. Mais heureusement pour eux, ils tombent parfois sur des âmes charitables. Mais attention, il faut savoir les repérer ; c'est une chose pas évidente pour des jeunes gamins. Même la mère de Corentin hésite entre le pactole et la vie de son fils. D'ailleurs, l'auteur effleure au fil des pages les méandres de l'instinct maternel.
Le style est dynamique et léger pour un sujet lourd et angoissant. Les dialogues entre Corentin et Kléber font naître un vent d'humour qui donne du rythme à l'évasion de ces gosses livrés à eux-mêmes.
Les descriptions des protagonistes sont lapidaires et efficaces. Brice Tarvel utilise une écriture imagée et sensuelle pour décrire les décors de son intrigue. Je me suis demandée où allait aboutir les pérégrinations des deux enfants.
La dure réalité du titre apparaît tout à la fin comme la chute d'une nouvelle. Je ne peux pas dire avoir été déçue mais j'aurais apprécié plus d'explications.
Ce roman me semble trop court car il contient suffisamment de matière et de personnages pour être plus longuement développé.
" Portrait de la mort donnant le sein " ressemble justement à une grande nouvelle. Ce roman est tellement riche en idées originales que je trouve dommage de ne pas avoir eu davantage à la fin de ma lecture. Il reste que cette histoire est très agréable à lire et donne envie de découvrir d'autres romans de cet auteur.
L'auteur
Il est né à Reims et réside toujours dans cette ville. Possédé dès le plus jeune âge par la passion de lire et d’écrire, abordant tous les genres ou presque, il a publié de nombreuses nouvelles dans divers magazines et anthologies, ainsi que de multiples scénarios de bandes dessinées, pour adultes et pour la jeunesse. S’ajoute à cela une trentaine de romans qui vont du thriller à la SF, en passant par le fantastique, et la fantasy. Puisque, parallèlement, il s’attaque désormais à l’écriture des aventures de Bob Morane, on ne s’étonnera pas qu’il soit aussi l’auteur de récits inédits mettant en scène le célèbre détective Harry Dickson de Jean Ray.
En 2021, les éditions Zinédi publient un recueil de nouvelles noires, La Maison à claire-voie, un roman initiatique pour adolescents, Les Évadés du silence et, en 2023, un roman noir Portrait de la mort donnant le sein.
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