480 pages
4 ème de couverture
Cuba, 1956. Nora et Alicia, deux cousines très proches et complices, vivent une enfance heureuse et insouciante.
Mais la révolution éclate, et Fidel Castro accède au pouvoir. Un climat de peur, nourri par la répression, s’installe peu à peu. Nora émigre alors aux États-Unis, laissant Alicia derrière elle, qui s’apprête à vivre des heures sombres à La Havane.
Tandis que Nora, bien nostalgique de son pays natal, s’accommode peu à peu de cet environnement nouveau, Alicia subit les coups durs, dans un Cuba où la situation se détériore. Grâce aux lettres qu’elles continuent d’échanger, Nora comprend que la vie d’Alicia est devenu un enfer. Elle décide alors de retourner à la Havane pour lui venir en aide.
Mais ce qu’elle va découvrir à Cuba est bien loin de tout ce qu’elle pouvait imaginer…
Mon avis
"Nora ou le paradis perdu" de Cecilia Samartin porte bien son titre. Tout au long de ce roman, j'ai été submergée d'émotions et surtout d'un parfum de nostalgie.
"Mais n'oublie jamais, Nora, n'oublie jamais le Cuba que nous avons connu et dis-le à Lucinda et à tes enfants avant même qu'ils aient l'âge de comprendre, pour que Cuba fasse partie d'eux comme il fait partie de nous."
L’histoire commence à Cuba en 1956. On suit le lien entre Nora et Alicia, deux cousines. Ce lien est mis à rude épreuve avec l’arrivée de Castro. Elles tentent pourtant de rester en relation alors que l’une est partie se réfugier aux Etats-Unis et l’autre est restée dans leur beau pays natal. Les événements historiques bousculent la vie de ces deux cousines. Mais c’est surtout Nora qui raconte…
Les relations épistolaires ponctuelles sont un bon moyen de suivre la vie des deux jeunes filles séparées. De plus ce procédé permet de gagner beaucoup de temps dans la narration. Il faut savoir que ce livre est un pavé de 471 pages. Une fois plongée dedans, je me suis noyée avec plaisir dans la beauté d’un pays agressé et abimé par la folie d’un homme.
" Je n’avais plus besoin de lire les mots : je les savais pas cœur. Au lieu de cela ; j’étudiais l’écriture d’Alicia et je sentais la douleur dans chaque courbe de la ligne, dans chaque avancée ténue de la plume. Bien que séparées par des milliers de kilomètres, nous étions de nouveau réunies et notre connivence était plus forte que jamais. "
Je suis vite tombée sous le charme de Nora et Alicia. Les voir devenir des femmes est très prenant. La plume traduite par Colette Joyeux n’est jamais simpliste. Certes, il y a du romantisme dans ce roman mais Cecilia Samartin ne se laisse pas aller à peindre ses personnages à l’eau de rose. La violence, la peur et la mort sont très présents sans indulgence.