samedi 27 mai 2017

Roz Nay: " Notre petit secret"


Editions Hugo & Cie
270 pages

4 ème de couverture



Angela est interrogée par la police : la femme de son ex petit ami a disparu, et l’inspecteur Novak est persuadé qu’elle en sait davantage qu’elle ne veut bien le dire. Alors, encouragée par Novak, Angela va raconter son histoire. Une histoire qui commence dix ans plus tôt, au lycée de Cove, dans le Vermont, par sa rencontre avec HP, en qui elle reconnaît son âme soeur. Mais le récit d’Angela va révéler un sombre écheveau de trahisons et de pulsions destructrices, au coeur d’un troublant triangle amoureux.


Mon avis


" Notre petit secret" a reçu le prix Douglas Kennedy du meilleur thriller étranger.
Après plusieurs déménagements, les parents d' Angela Petit Jean décident enfin de s'installer dans l' Est des États-Unis, dans le Vermont.
Angela rentre ainsi au lycée de Cove, difficile de s'intégrer dans un nouvel établissement quand on est nouvelle mais peu à peu elle fait la connaissance de HP, un homme séduisant et sportif. L'amour plane au dessus de la tête de Petit Jean.

Dans " Notre petit secret", l'auteure raconte avant tout l' histoire d' Angela dix ans avant et après au moment où elle se retrouve dans une salle d' interrogatoire avec l'inspecteur Novak à l'âge de 26 ans.
Roz Nay aime balader le lecteur, le mettant sans cesse en doute sur ce qu'il va  se passer.
L'inspecteur Novak est persuadé qu' Angela est loin d'être innocente dans la disparition de Saskia, la femme de son ex petit ami. Mais Angela essaie de dissuader l'inspecteur en racontant sa vie depuis qu'elle habite dans le Vermont.

" - Bon, parce ce vous ne devriez rien écarter. Vous ne savez pas de quoi les gens sont capables. "

La chose surprenante dans ce thriller est la construction de l'intrigue. Au début le lecteur ne sait pas pourquoi Angela est arrêtée mais c'est au fur et mesure de l'histoire que tout se dévoile. Quand on parle de thriller on pense au meurtre, à l'hémoglobine dans " Notre petit secret" il n'en est rien; Roz Nay joue aisément avec ses personnages les mettant sans cesse en désaccord. C'est un véritable jeu du chat et de la souris. Angela tente d'échapper inoxerablement aux questions de l'inspecteur Novak.

" J'ai lu quelque part que dans le jeu du chat et de la souris, la seule façon de gagner pour la souris est de se jeter volontairement dans la gueule du chat. J'y pense souvent. La futilité nous regarde droit dans les yeux. Nous devrions simplement cesser de courir. "

mercredi 24 mai 2017

Frank Klarczyk: " Mort point final"

Editions Lucien Souny
192 pages

4 ème de couverture



Dans un commissariat de la banlieue parisienne, Paul Catard est interrogé par le capitaine Vigeois. On vient de retrouver l’homme bâillonné et menotté dans la chambre de sa petite amie. La situation prêterait à sourire si la petite amie n’était pas Mélanie Vasseur, lieutenant de police travaillant dans l’équipe de Vigeois. La surprise est d’autant plus grande lorsque Catard dévoile que Mélanie a survécu à une innommable tragédie qui s’est déroulée dans un lycée de province, quelques années auparavant. Souffrant de violents traumatismes psychologiques, elle a pourtant réussi à intégrer la police et, encore mieux, à cacher son passé. Vigeois et ses hommes se questionnent encore sur la véracité de ces révélations quand ils sont appelés en renfort au parc de la Légion d’honneur de Saint-Denis, où un attentat se prépare. Le temps est compté, et la police n’a plus le droit à l’erreur ! L’angoisse, le drame, le suspense saisissent le lecteur là où il ne les attendait pas.


Mon avis


Une journée qui pourrait se dérouler normalement pour les élèves de seconde C, mais le professeur de français, Mr Bernard en a décidé autrement. En verrouillant la salle G3, il commet l'irréparable et prend en otage les élèves.
Mr Bernard donne ordre de continuer le cours en obligeant les lycéens à écrire une dictée extrait de l'oeuvre de " la Divine Comédie" du grand Dante Alighieri. Les élèves n'ont pas le droit à l'erreur; une faute est un avertissement et une deuxième erreur sera une sanction définitive! Comment ne pas obéir devant un tel dilemme? Leur vie ne tient qu'à un seul fil et le professeur le fait savoir en racontant la scène du livre de " Marche ou crève" de Stephen King. Ce n'est qu'une partie du livre que je vous décris, la suite est encore plus angoissante. Un homme retrouvé menotté, Mr Catard raconte non pas son histoire mais celle de Mélanie Vasseur, une fille traumatisée par son professeur de français...

" La majeure partie des lycéens se mirent à écrire, d'autres firent mine de rédiger, se demandant encore si tout cela était réel. Peut être que le canular allait soudainement prendre fin et que Cindy et Bertrand allaient se relever en riant de la blague qu'ils venaient de faire à leurs camarades. "

lundi 22 mai 2017

Marc Welinski: " Le syndrome de Croyde 2"


Editions Daphnis et Chloé
384 pages


4 ème de couverture



Dans la petite bourgade de Chamonville, Albane, une petite fille de 9 ans, est décédée à la suite d’une chute dans l’escalier de l’école. Tout le village est en émoi. Si pour la gendarmerie l’accident ne fait aucun doute, le directeur de l’école est persuadé que la petite a été poussée. Puis d’autres décès "accidentels" surviennent. Les soupçons de la population se portent alors vers le camp de migrants qui s’est installé dans la forêt voisine. Mais ne s’agirait il pas d’une nouvelle manifestation du syndrome de Croyde, cette pathologie inexpliquée capable de transformer les individus les plus normaux en criminels à sang froid ?


Mon avis



Marc Welinski dans "Le syndrome de Croyde 2" raconte l'histoire d'une petite bourgade à qui il arrive des malheurs ; une petite fille, Albane, meurt à la suite d'une chute dans l'escalier de l'école. Ainsi des personnages vont affronter l’horreur. Mais l'affaire n'est pas si simple. La psychologie va s’immiscer dans la maille des doutes et de la suspicion.

J'ai apprécié la succession des narrateurs qui donne une vision plus globale de l'histoire. Ainsi cela semble très original. Pourtant, cela m'a désorientée.

Je déplore la place trop importante à mon goût, donnée aux dialogues, certes bien menés, mais ne permettant pas une profondeur littéraire.

L’intrigue concernant un mystérieux syndrome est assez prenante, elle a cependant tendance à mollir dans la deuxième partie du roman. Je me suis demandé où l'auteur voulait en venir. Ainsi, je me suis prise au jeu et j'avais envie d'en savoir plus sur les différents crimes et la véritable personnalité de chaque protagoniste.
Hélas, la fin ne m'a pas apportée suffisamment de réponses. Mais suis-je peut-être trop exigeante!

jeudi 18 mai 2017

Carolina De Robertis: " Les Dieux du tango"


Editions Cherche Midi
504 pages



4 ème de couverture



« Aussi évocateur et ensorcelant que le tango lui-même. » (Library Journal)


Février 1913. Leda a dix-sept ans. Elle quitte son petit village italien pour rejoindre en Argentine son cousin Dante, qu’elle vient d’épouser. Dans ses maigres bagages, le précieux violon de son père.

Mais à son arrivée, Dante est mort. Buenos Aires n’est pas un lieu pour une jeune femme seule, de surcroît veuve et sans ressources : elle doit rentrer en Italie. Pourtant, quelque chose la retient… Leda brûle d’envie de découvrir ce nouveau monde et la musique qui fait bouillonner les quartiers chauds de la ville, le tango, l’envoûte. Passionnée par ce violon interdit aux femmes, Leda décide de prendre son destin en main. Un soir, vêtue du costume de son mari, elle part, invisible, à travers la ville.
Elle s’immerge dans le monde de la nuit, le monde du tango. Elle s’engage tout entière dans un voyage qui la mènera au bout de sa condition de femme, de son art, de la passion sous toutes ses formes, de son histoire meurtrie. Un voyage au bout d’elle-même.

Carolina De Robertis signe avec ce roman un texte d’une grande sensualité, une ode à la liberté, à la passion, à la vie. Pour accompagner la destinée de ces personnages sublimes et poignants, le tango, omniprésent, résonne à chaque page. Plus qu’un roman, ce texte est aussi un témoignage captivant sur la Buenos Aires du début du XXe siècle, et un document rare sur la naissance du tango.



Mon avis



"Les dieux du tango" de Carolina De Robertis est une pure merveille. De la littérature blanche de grande qualité. L’histoire commence en 1913 avec l'arrivée de Leda en Argentine à Buenos Aires. Elle croit y retrouver son mari mais celui-ci est mort. À partir de là elle va tenter de survivre.
Ainsi parallèlement à l'histoire du tango, l'auteur nous conte la vie d'une femme exceptionnelle : Leda!

L’intrigue virevolte à la façon d'un violon. Les 543 pages glissent comme des danseurs sur un parquet d'une salle de bal enivrante. Il y a du rythme dans ce roman. Les certitudes y volent en éclat. J’en suis encore bouleversée, renversée par l’écho du violon de Leda.

Beaucoup de sujets sont abordés sans lasser le lecteur. L’auteure est une bonne narratrice et la traduction de l'anglais (Etats-Unis) par Eva Monteilhet a su me séduire.

J'ai été émue par l'histoire de ces immigrants dont fait partie Leda. J'ai compris les affres du déracinement. Ce livre est un hymne à la tolérance alors que les problèmes migratoires sont au cœur de l’actualité.

"Combien de secrets entraient clandestinement, ce jour-là, dans le Nouveau Monde ? Elle regarda vers le dock, sous l'auvent de bois d'où lui parvenaient les rumeurs d'une foule réunie.[...] L'auvent ne portait aucun signe distinctif mais il lui semblait qu'on aurait dû y mettre une pancarte "Dernier espoir". C'était bien cela pour un si grand nombre d'entre eux. On le voyait sur leurs visages marqués par la faim. Pour quelle autre raison seraient-ils venus ?

J’ai eu l'impression de saisir les couleurs et de sentir les odeurs de l'Italie et de Buenos Aires. Carolina De Robertis est une virtuose de la sensualité.

Elle nous donne une définition du désespoir et de la résilience. Leda, son personnage principal, est à la fois forte et apeurée car elle cache un secret ! 

mercredi 17 mai 2017

Franck Thilliez: " Rêver"

Editions Fleuve noir
598 pages


4 ème de couverture



« Pour la plupart des gens, le rêve s’arrête au réveil. »

Si ce n’étaient ses cicatrices et les photos étranges qui tapissent les murs de son bureau, on pourrait dire d’Abigaël qu’elle est une femme comme les autres.

Si ce n’étaient ces moments où elle chute au pays des rêves, on pourrait jurer qu’Abigaël dit vrai.

Abigaël a beau être cette psychologue qu’on s’arrache sur les affaires criminelles difficiles, sa maladie survient toujours comme une invitée non désirée. Une narcolepsie sévère qui la coupe du monde plusieurs fois par jour et l’emmène dans une dimension où le rêve empiète sur la réalité. Pour les distinguer l’un de l’autre, elle n’a pas trouvé mieux que la douleur.


Comment Abigaël est-elle sortie indemne de l’accident qui lui a ravi son père et sa fille ? Par quel miracle a-t-on pu la retrouver à côté de la voiture, véritable confetti de tôle, le visage à peine touché par quelques bris de verre ? Quel secret cachait son père qui tenait tant, ce matin de décembre, à s’exiler pour deux jours en famille ? Elle qui suait sang et eau sur une affaire de disparitions depuis quelques mois va devoir mener l’enquête la plus cruciale de sa vie. Dans cette enquête, il y a une proie et un prédateur : elle-même.


Mon avis



" Rêver" est comme un voyage initiatique où nous suivons l'héroïne, Abigaël Durnan, psychologue mais souffrant de narcolepsie et la mettant parfois dans un état de cataplexie. Elle est sans cesse plongée dans la réalité et l'imaginaire. Sa pathologie la rend fragile et faible, quelques gouttes de Propydol pourraient l'aider à se sentir mieux mais ce médicament ne fournit pas les résultats escomptés. Une forte dose et utiliser à une durée trop longue efface certains souvenirs si chers...

" Rêver" est un énorme pavé à lire; plus de 500 pages mais une fois commencé, je me suis laissée emporter par l'histoire mettant en scène Abigaël.
Cette psychologue travaillant dans les affaires criminelles est chargée d'enquêter sur la disparition de plusieurs enfants.
Le méchant est surnommé Freddy comme le croquemitaine de Wes Craven dans les " Griffes de la nuit".
En parallèle le passé d 'Abigaël ressurgit; elle tente de revenir sur ce qui s'est passé le jour de l'accident de voiture...
Les chapitres alternent entre le passé et le présent où quelques indications temporelles figurent au tout début de ces derniers afin de mieux comprendre le cadre spatio-temporel.

mardi 9 mai 2017

Gilles Vidal: " Interview"



J'ai le plaisir de partager avec vous, lecteurs, une interview pour mieux connaitre l'auteur Gilles Vidal.
Après avoir lus les romans suivants: " Les sentiers de la nuit"" Le sang des morts" et son dernier apparu dernièrement chez Les presses littéraires " De sac et de corde"  j'ai voulu en savoir un peu plus sur cet auteur.




1- Comment vous définiriez-vous ?

Difficile ! Ce serait bien prétentieux de s’envoyer des fleurs ou de singer une modestie affable… J’ai des qualités et des défauts comme tout un chacun. S’il y a bien une qualité que je possède, je crois, c’est celle d’être têtu et persévérant, c’est essentiel lorsque l’on veut mener à bien l’écriture d’un roman. Et la patience aussi, tant les arcanes éditoriales sont un mystère que je n’ai toujours pas élucidé…


2- Comment vous est venue l’idée d’écrire ?

Je dévorais les livres dès ma préadolescence, de tous genres, tout ce qui me tombait par les mains et sans doute est-ce la passion de la lecture qui m’a donné envie d’en écrire moi-même. J’ai commencé par des textes courts, puis un jour, j’ai accouché d’un roman qui a eu la chance d’être publié alors que je n’avais que 24 ans. L’écriture est une passion, un besoin viscéral à mon équilibre de vie.


3- Quels sont vos auteurs préférés ?

Très difficile de répondre, il y en a tellement que j’apprécie, qu’ils soient ou non encore de ce monde… Je citerai Richard Brautigan, John Fante (ah ! Demande à la poussière), Charles Bukowski, Jim Harrison, Raymond Carver, pour les Américains, avec David Goodis, Chandler et Hammett au niveau polar. Mais aussi, pour les Français, Georges Perec, René Belletto, Pascal Dessaint, Philippe Djian, etc.


4- Quel est votre film préféré ?

Impossible là aussi d’en choisir un ! Il y en a pléthore, de tous genres, que j’ai aimés. Vous citez dans la critique de mon livre Pulp Fiction et donc, bien sûr, j’aime tous les films de Quentin Tarantino. Mais aussi, par exemple, tous les films des frères Coen. J’ai aussi un faible pour les films de SF, le dernier en date que j’ai apprécié est Interstellar de Christopher Nolan.


5- Dans De sac et de corde, quel est le personnage que vous trouvez le plus pervers et pourquoi?

Le personnage le plus pervers est sans doute Frédéric Gomez. Non content d’être dépourvu de toute humanité et d’être âpre au gain facile, il n’hésite pas à s’en prendre à l’innocente Claudie sans remords aucun. Heureusement qu’il y a le retour de bâton… Mais les autres ne sont pas mal non plus dans le genre salauds !


6- Y a-t-il une suite à ce roman choral et qu’est-ce qui est le plus difficile dans l’écriture de ce dernier ?

Non, il n’y aura pas de suite à ce roman choral, car, à la fin, la boucle se referme sur elle-même avec les destins des personnages. Le plus dur, bien sûr, lorsqu’il y a ainsi beaucoup de personnages est de faire en sorte que malgré la complexité des histoires, l’intrigue « retombe sur ses pattes ».

lundi 8 mai 2017

Gilles Vidal: " De sac et de corde"

Editions Les presses littéraires
298 pages


4 ème de couverture



Morlame, traversée par la Meure, est une ville de province qui, sous des aspects tranquilles, nourrit en son sein de sombres crapules. Est-ce parce qu'elle est la ville de naissance d'Aristide Ridore, poète mythique vénéré dans le monde entier, mais qui fut un sacré brigand et assassin ? Toujours est-il qu'y dominent des êtres malfaisants, comme Barreteau, le parrain local et ses hommes de main, Guérin, une brute qui trempe dans le trafic de drogue, Gomez, un loser prêt à tuer pour une poignée d'euros, Chaudrin, un dentiste charcutier, Franck et Gaby, deux minables petites frappes, Hesnard, un flic ripou, et d'autres encore. 
Dans une construction chorale de la veine de Short cuts de Robert Altman, les destinées de tout ce beau monde nuisible vont s'entrechoquer à la manière de billes folles de flipper, engendrant chaos, cadavres, vengeances et autres exactions.



Mon avis 



Gilles Vidal dans "De sac et de corde" a réussi un roman distrayant bourré de scènes fortes et macabres. Cela commence par un chapitre dans lequel un homme se fait malmené sans savoir pourquoi. À partir de là, une galerie de personnages va s'entrecroiser voire s'entretuer.

Certains portent la mort, d'autres sont emportés par elle. L’intérêt pour nous lecteurs, c'est de ne pas savoir qui va succomber, et de deviner qui a un rapport avec qui... 
En refermant "De sac et de corde", j'ai eu envie de recommencer depuis le début car j'ai été submergée par les personnages et exaltée par la densité de l'intrigue. Il faudra d'ailleurs que je le relise très vite. J'ai déjà eu ce sentiment quand j'ai regardé le film "Pulp Fiction", c'est dire...

Le style est impeccable. Il met en valeur les descriptions. Gilles Vidal est un maître quand il s’agit de dépeindre des zones en décrépitude. La minutie dans les détails qui tuent est littéralement jubilatoire !

jeudi 4 mai 2017

Nada S. Khoury & Robert A. Matta: " Le vivier de l'oubli"

Editions Ecriture
256 pages



4 ème de couverture



Tout commence par un oubli.
Un écrivain, venu visiter une maison à acheter en Provence, a laissé son iPad par mégarde dans la propriété. La conseillère découvre l’objet ; hésite légèrement ; l’allume. Elle y découvre photos (Istanbul, une femme en rouge, lui…), mots d’amour, réflexions éparses. De cette lecture clandestine lui reviennent des bribes de sa propre existence : une romance interdite (avec un prêtre), une séparation douloureuse, et la solitude.
Au village, la conseillère – après avoir laissé un mot sur la nappe de la table de l’écrivain et lui avoir rendu son iPad – aperçoit la femme en rouge, celle des clichés de la tablette numérique. Intriguée, troublée, elle la suit jusqu’à une galerie. Elle la photographie discrètement…



Mon avis



J'ai été séduite par les images de la Provence et d'Istanbul que les auteurs mettent régulièrement à l'honneur au cours du roman. Ces paysages sont la toile de fond d'un chassé-croisé entre des hommes et des femmes, entre le vrai et le faux et entre le rêve et la réalité. Et c’est ce flou qui m’a gênée dans ma lecture. Dans la première partie j’ai pourtant apprécié la valse des personnages. Ensuite j’ai été un peu perdue dans le récit.

Bien sûr le style est très travaillé avec des références littéraires et artistiques. Les titres de chaque chapitre ainsi que la richesse du vocabulaire utilisé au détour des pages sont un réel ravissement. 

« Des bancs qu’ils savaient investis, une fois la nuit tombée, par les clochards éméchés qui se ramassent sous des couvertures mitées et s’endorment sur les initiales gravées qui superposent, palimpsestes de promesses échangées, de caresses partagées, évanouis avec l’usure du temps et les serments d’amour d’autres amants. »

L’histoire ne se laisse pas facilement apprivoiser dans « Le vivier de l’oubli ». On peut apprécier ou déplorer le manque de clarté. Ainsi l’absence de prénom laissant place à des « elle » et des « il » rend l’histoire parfois hermétique.
Il est vrai que cette façon de procéder peut séduire certains lecteurs. Pour ma part, je ne suis pas très adepte car même si les indices permettent de reconnaître les personnages, cela a freiné ma lecture.

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