Editions Cherche Midi
504 pages
4 ème de couverture
« Aussi évocateur et ensorcelant que le tango lui-même. » (Library Journal)
Février 1913. Leda a dix-sept ans. Elle quitte son petit village italien pour rejoindre en Argentine son cousin Dante, qu’elle vient d’épouser. Dans ses maigres bagages, le précieux violon de son père.
Mais à son arrivée, Dante est mort. Buenos Aires n’est pas un lieu pour une jeune femme seule, de surcroît veuve et sans ressources : elle doit rentrer en Italie. Pourtant, quelque chose la retient… Leda brûle d’envie de découvrir ce nouveau monde et la musique qui fait bouillonner les quartiers chauds de la ville, le tango, l’envoûte. Passionnée par ce violon interdit aux femmes, Leda décide de prendre son destin en main. Un soir, vêtue du costume de son mari, elle part, invisible, à travers la ville.
Elle s’immerge dans le monde de la nuit, le monde du tango. Elle s’engage tout entière dans un voyage qui la mènera au bout de sa condition de femme, de son art, de la passion sous toutes ses formes, de son histoire meurtrie. Un voyage au bout d’elle-même.
Carolina De Robertis signe avec ce roman un texte d’une grande sensualité, une ode à la liberté, à la passion, à la vie. Pour accompagner la destinée de ces personnages sublimes et poignants, le tango, omniprésent, résonne à chaque page. Plus qu’un roman, ce texte est aussi un témoignage captivant sur la Buenos Aires du début du XXe siècle, et un document rare sur la naissance du tango.
Mon avis
"Les dieux du tango" de Carolina De Robertis est une pure merveille. De la littérature blanche de grande qualité. L’histoire commence en 1913 avec l'arrivée de Leda en Argentine à Buenos Aires. Elle croit y retrouver son mari mais celui-ci est mort. À partir de là elle va tenter de survivre.
Ainsi parallèlement à l'histoire du tango, l'auteur nous conte la vie d'une femme exceptionnelle : Leda!
L’intrigue virevolte à la façon d'un violon. Les 543 pages glissent comme des danseurs sur un parquet d'une salle de bal enivrante. Il y a du rythme dans ce roman. Les certitudes y volent en éclat. J’en suis encore bouleversée, renversée par l’écho du violon de Leda.
Beaucoup de sujets sont abordés sans lasser le lecteur. L’auteure est une bonne narratrice et la traduction de l'anglais (Etats-Unis) par Eva Monteilhet a su me séduire.
J'ai été émue par l'histoire de ces immigrants dont fait partie Leda. J'ai compris les affres du déracinement. Ce livre est un hymne à la tolérance alors que les problèmes migratoires sont au cœur de l’actualité.
"Combien de secrets entraient clandestinement, ce jour-là, dans le Nouveau Monde ? Elle regarda vers le dock, sous l'auvent de bois d'où lui parvenaient les rumeurs d'une foule réunie.[...] L'auvent ne portait aucun signe distinctif mais il lui semblait qu'on aurait dû y mettre une pancarte "Dernier espoir". C'était bien cela pour un si grand nombre d'entre eux. On le voyait sur leurs visages marqués par la faim. Pour quelle autre raison seraient-ils venus ?
J’ai eu l'impression de saisir les couleurs et de sentir les odeurs de l'Italie et de Buenos Aires. Carolina De Robertis est une virtuose de la sensualité.
Elle nous donne une définition du désespoir et de la résilience. Leda, son personnage principal, est à la fois forte et apeurée car elle cache un secret !