samedi 14 avril 2018

Interview: " Vincent Hauuy"



Je suis heureuse de vous présenter Vincent Hauuy et pour le connaitre un peu plus il s'est pris au jeu en répondant à ces quelques questions.

Si vous n'avez pas encore lu ses romans, vous pouvez également lire mes ressentis sur  Le tricycle rouge" et sur  Le brasier". Ses deux romans sont apparus aux éditions Hugo thriller.



1- Comment te définirais-tu ?

Plusieurs adjectifs me viennent en tête : rêveur, passionné, angoissé, épicurien, bienveillant, hypocondriaque.


2- Comment t'est venue l’idée d’écrire ?

Depuis très jeune. Je suis tombé amoureux de la fantasy en lisant "Bilbo le Hobbit". Plus tard, j’ai mis la main sur les livres de Stephen King de ma mère. Je me suis dit, j’ai envie de faire cela moi aussi. Raconter mes propres histoires.


3- Quels sont tes auteurs préférés ?

Il y en a pléthore. Mais quatre se distinguent par le rôle de « mentor » que je leur attribue : Stephen King, G.R.R. Martin, J.R.R. Tolkien, Phillip K Dick. Avec une mention spéciale pour Dan Simmons dont j’ai lu plusieurs fois le cycle d’Hyperion et dont je suis très admiratif de son thriller fantastique « L’échiquier du mal »


4- Quel est ton film préféré ?

Je pense qu’on pourrait me poser plusieurs fois la question et à chaque fois je pourrais avoir une réponse différente, selon l’humeur. Je pense que le film que j’ai vu le plus c’est Excalibur de John Boorman. Mais j’aurais pu dire Blade Runner, The Thing, Alien… Dans les plus récents, j’hésiterais entre Inception, Interstellar, Dunkirk, Blade Runner 2049, Sicario (on voit quels réalisateurs je préfère) mais aussi Whiplash et LaLaLand.


5- Comment as-tu créé ton personnage Wallace?

Il est venu à moi plus que je ne l’ai créé en fait. J’avais en tête un personnage brisé, qui avait été brillant par le passé, mais qu’un accident avait diminué. Il devait vivre avec l’ombre de ce qu’il avait été, tout en trouvant un moyen de se redéfinir, se reconstruire. Un monstre d’analyse qui doit appréhender ses investigations avec son intuition plutôt qu’en comptant sur son intellect. À ce moment, je n’avais encore rien défini de son passé ni de l’histoire. Il y avait juste ce personnage qui me hantait, tout comme le prologue du Tricycle Rouge.


6- Comptes-tu écrire de nouveau un roman avec les mêmes protagonistes ?

Oui, mais cela n’est pas prévu pour tout de suite.


7- Quel est le moment le plus propice pour écrire ?

Après plusieurs essais, c’est soit tôt le matin, soit tard le soir. C’est le moment où le monde des rêves affleure, où la barrière qui sépare le monde réel et le monde onirique devient poreuse. Manque de chance, c’est à ce moment que je suis le plus fatigué. Après, j’écris surtout quand je le peux, sur le temps de midi, en rentrant du travail, en pleine journée.


8- Quelles sont tes passions en dehors de l’écriture ?

La musique, j’ai été batteur pendant dix-huit ans, j’ai fait de composition musicale également. Le jeu vidéo, mon métier est concepteur de jeu. Le jeu de rôle, moins maintenant, mais pendant les années 90-2000, c’était intense (j’étais maître de jeu pour la plupart du temps, j’écrivais mes scenarii), le monde de l’audiovisuel en général. Films, Séries TV. Les voyages (j’adore découvrir de nouvelles cultures et nouveaux paysages). La gastronomie (j’aimerais faire un tour du monde pour découvrir les spécialités culinaires de chaque pays). Et la science, bien sûr.


9- Prépares-tu déjà ton prochain roman, va-t-on suivre de nouveau Wallace? 

Je suis en train de préparer mon nouveau roman, mais ce sera sans Wallace, cette fois-ci. Un roman plus intime, et moins « choral », puisque le nombre de personnages sera plus limité.


10- Libre à toi de conclure cette interview.

Merci, alors j’en profite pour remercier chaleureusement mes lecteurs. C’est une chose d’écrire seul pendant des mois, donner naissance à son œuvre, lutter, s’enthousiasmer, rire, grincer des dents, plaquer sa tête entre ses paumes en soupirant, crier « Yes ! » en levant les bras quand une idée vient vous libérer d’une impasse. C’en est une autre de placer son bébé sur les présentoirs et de le laisser poursuivre sa route entre les mains des lecteurs. Angoisser en espérant qu’il lui sera fait un bon accueil. Pour le moment, je ne peux que me réjouir, alors, merci encore une fois.

N'hésitez pas à vous procurer " le tricycle rouge" sorti en livre de poche.




dimanche 8 avril 2018

Vincent Hauuy: " Le brasier"



Editions Hugo Thriller
526 pages



4 ème de couverture



Quand le général Lavallée engage Noah Wallace pour retrouver les assassins de sa fille Sophie, le profileur refuse de croire à sa mort.
Persuadé que la jeune journaliste et blogueuse est en danger, mais vivante, il accepte la mission et mène l’enquête avec Clémence Leduc, sa troublante partenaire.
Mais tous deux vont très vite se rendre compte que les ramifications de cette disparition sont beaucoup plus vastes qu’il n’y paraît et pourraient être liées à la récente vague de meurtres et de suicides inexpliqués qui frappent l’ensemble du territoire américain.
Hanté par les visions d’un petit garçon sans visage et d’un brasier d’où s’échappent des cris d’effroi, Noah va se retrouver au cœur d’une investigation menée tambour battant mais qui le mènera aux portes de la folie.

Concepteur de jeux vidéo, Vincent Hauuy aime créer des puzzles, tisser des intrigues et donner vie à des personnages. Son premier roman, Le Tricycle rouge, paru en 2017, a remporté le Prix VSD RTL du meilleur thriller français présidé par Michel Bussi et conquis plus de 50 000 lecteurs.


Mon avis




J'avais beaucoup aimé" Le tricycle rouge" et c'est avec plaisir que j'ai abordé " Le brasier" de Vincent Hauuy. J'ai retrouvé Noah Wallace qui doit rechercher l'assassin de Sophie Lavallée. Mais pour lui celle-ci n'est pas morte ! A-t-il raison ? Comment va-t-il avec Clémence Leduc entreprendre cette enquête à haut risque?

" Le brasier" est une fois de plus un moment très agréable de lecture. Ce livre est une suite du " Tricycle rouge" car les personnages sont les même mais l'intrigue est différente. On peut donc lire les deux ouvrages indépendamment. Cependant la complexité des relations entre les protagonistes me fait dire qu'il est quand même préférable d'avoir lu "Le tricycle rouge" en premier. De plus les liens entre chacun d'entre eux sont tellement riches qu'il serait dommage de ne pas les suivre dans l'ordre chronologique. On n'en apprécie que mieux l'écriture de Vincent Hauuy.

" C'est peut-être ça, le plus rageant. S'être fait damer le pion par une jeune ex-recrue du CSIS et par une ancienne marionnette de la CIA à moitié timbrée."

Le style est impeccable, les traits d'humour très fins. L'auteur sait manier les mots avec une grande classe. L'écriture coule et s'infiltre dans les neurones du lecteur qui n'en sortira pas indemne. Malgré la violence des situations, le livre n'est jamais vulgaire. Il y a chez Vincent Hauuy un respect des lecteurs. Son souci du détail et un travail en profondeur sur les thèmes abordés se font ressentir.

mercredi 4 avril 2018

Philip Le Roy: " Le neuvième naufragé"



332 pages
Editions du Rocher


4 ème de couverture




« Et si parmi vos amis sur Facebook se cachait votre pire ennemi ? »

Sur une petite île inhabitée de Méditerranée, huit touristes naufragés soupçonnés d'avoir tué l'un d'entre eux, sont interrogés par une criminologue d'Interpol qui comprendra trop tard qu'elle n'est qu'un pion sur l'échiquier d'une vengeance diabolique.

« Un roman que vous voudrez relire après le twist final ! »

Né à Toulouse l'année de la publication du premier chef-d'oeuvre de Philip K. Dick, Philip Le Roy est écrivain et scénariste, auteur de 14 romans et lauréat du Grand Prix de Littérature Policière. Quand il ne s'aventure pas à l'autre bout du monde, il vit dans le Sud de la France.


Mon avis



Dans " Le neuvième naufragé" , Philip Le Roy nous offre un huis clos non loin d'une île se trouvant au large de Gibraltar.

Le voilier " Spanish Queen" s'est retrouvé en flammes avec huit naufragés totalement effrayés.
Que s'est-il réellement passé à bord de ce ketch?

Eva Velasquez, psycho-criminologue pour Interpol, va tenter d'élucider cette affaire même si sa crainte d'être sur cette île la rend nerveuse. Il faut dire que cette belle flamboyante est devenue veuve car son mari s'est noyé lors d'une régate. Depuis Eva a la phobie de l'eau.

Elle prend connaissance de l'affaire " Spanish Queen" en allant sur cette île. Quatre garçons et cinq filles de nationalités différentes sont à bord de ce voilier. Tous partagent les mêmes passions qui sont le voyage et la voile. Grâce au réseau Facebook ils se sont réunis pour ainsi partager un bon moment.
Ce sera de courte durée, le voilier s'échoue et l'un des passagers est porté disparu.Il s'agit de Dorian Panzer-Vaugel, fils du Consul de France à Madrid.

Eva interroge alors chacun des rescapés....

dimanche 1 avril 2018

Natalie Carter et Nicolas d'Estienne d'Orves: " Le silence et la fureur"



XO Editions
368 pages


4 ème de couverture



Un lac perdu de l’Ontario, et au milieu, une petite île escarpée où souffle le vent mauvais du soupçon.
Max King, pianiste adulé dans le monde entier, y vit reclus dans sa maison, prisonnier de ses obsessions et de ses cauchemars.
Il y a dix ans, un drame l’a condamné au silence : la moindre note sur le clavier provoque en lui d’effrayantes douleurs.
Pour cet immense artiste, la musique est devenue un bourreau.
Mis à part sa gouvernante, Max King ne voit personne. Ni sa femme Fiona, ni son fils Luke, qui a quitté l’île et que tout le monde surnommait le « petit prince ».
Un futur pianiste de génie, comme son père.
Le retour de Luke résonnera comme un cataclysme sur cette terre maudite.
Et du silence jaillira bientôt la fureur. Le romancier Nicolas d’Estienne d’Orves signe avec sa mère, Natalie Carter, scénariste, un thriller psychologique redoutable, où il est question de musique, d’îles, de lacs lointains, de nature dévorante, de piano mortel, de crimes irrésolus et de passions impunies.


Mon avis



Nathalie Carter et Nicolas d'Estienne d'Orves ont écrit ensemble "Le silence et la Fureur" : un duo mére-fils qui aborde le monde de la musique classique. N'étant pas une spécialiste de cet univers, j'ai appris des choses mais suis peut-être aussi passée à côté de quelques références. Néanmoins, j'ai suivi avec intérêt les contours d'un drame se situant sur une île escarpée au milieu d'un lac dans l'Ontario.

Max King était un pianiste renommé mais un drame dix ans plus tôt l'empêche de rejouer du piano. Le retour de son fils Luke remue le couteau dans la plaie du musicien très pertubé.

Dès les premiers chapitres, j'ai ressenti l'importance de la nature dans l'intrigue. Elle est comme un personnage qui ponctue les moments forts et les crises du pianiste. Elle est une musique suivant l'action d'autant plus que les rafales et la pluie ne cessent de torturer la petite île et ses habitants.

" Surtout, il y avait la nuit.
Cette grande nuit de l'hiver canadien. La nuit profonde, impénétrable, de la nature brute. Une nuit sans lune, sans étoiles, sans le moindre signe de ce qui peut exister lorsque revient le soleil. L'heure où les arbres ont des griffes, où les choses prennent vie, où l'obscurité vous aspire, comme une crevasse."

vendredi 30 mars 2018

Yannick Dubart: " La fille qui se faisait des films"



Editions Fleur Sauvage
231 pages
Parution le 3 Avril 2018

4 ème de couverture



Après une attaque cérébrale, la quadragénaire Emma est obligée de partager une chambre d’hôpital avec une vieille dame. Celle-ci lui raconte des histoires étranges, évoquant la mort d’une belle opportuniste dans les années 50. L'affaire aura été classée mais Emma, intriguée, décide de la rouvrir... peut-être à ses dépends.

Roman policier savoureux, La fille qui se faisait des films est aussi un subtil portrait de femme qui, grâce ses références et sa construction, ravira le cinéphile dormant en nous.


Mon avis



Emma se retrouve à l’hôpital suite à un AVC ; une maladie qu’on ne voit pas forcément mais provoque par la suite des séquelles physiques et cérébrales. Elle partage sa chambre avec une vieille dame prénommée Marie-Ange. Sa seule préoccupation est de regarder Derrick ou Navarro. Un jour elle confie un secret à Emma.

" Vous savez jeune fille, je sais qui a commis le meurtre... " 

A partir de là, Emma commence à douter de la santé mentale de Marie-Ange, d'autant plus que ce secret est assez ancien.
Marie-Ange a-t-elle inventé cette histoire?
Pour ce faire Emma va mener l'enquête malgré sa fragilité due à son AVC.
Mais au vue de sa santé, il se pourrait bien qu'elle invente elle-même cette histoire de toute pièce.
N'a-t-elle pas perdu le sens de la réalité, sa mémoire ne fait-elle pas défaut?

" Certains mettent des années avant de retrouver une vie normale et toi ça fait à peine 6 mois que tu es revenue de l’hôpital. Ton cerveau a souffert. C'est normal que tu imagines des choses. " 

" La fille qui se faisait des films" est comme une bobine de film que l'on déroule au fil du récit.
D'ailleurs les titres de chaque chapitre font référence à quelques films.
Yannick Dubart distille son intérêt cinématographique à travers le personnage d'Emma.

jeudi 22 mars 2018

André Blanc: " Rue des fantasques"



Editions Jigal Polar
264 pages


4 ème de couverture



"Les perles du collier, entraînées dans un sillon de sang et d'eau de pluie, englouties par la bouche d'égout, seront vomies dans le fleuve purificateur après un voyage dans les entrailles de la ville." Par une nuit pluvieuse, le commandant Farel, chef de groupe de la BRB, se penche sur le cadavre d'une femme tuée par balle et qui a apparemment fait le saut de l'ange depuis le 7ème étage d'un immeuble de la rue des Fantasques.
En remontant La piste de ce qui semble être un contrat, Farel fait sortir du bois quelques personnages sulfureux dont une redoutable femme d'affaires, quelques uns de ses nombreux amants, plusieurs mafieux géorgiens et, entre autres, un ministre en exercice... Grand banditisme, arnaque à la taxe carbone, banques maltaises et réseaux criminels, qui tire les ficelles de tout ce beau monde ? Des comparses abattus, des serments trahis et une course poursuite dans le gigantesque réseau souterrain de la ville obligeront Farel à révéler au grand jour les dérives de ceux qui nous gouvernent.


Mon avis



André Blanc décrit dans "Rue des fantasques" les milieux du pouvoir et de l'argent. Tout commence avec la découverte d'une femme qui s'est défenestrée et qui en plus a reçu une balle. C'est le commandant Farel qui se colle à l'enquête.

J'ai apprécié la minutie de ce commandant et son équipe dans la recherche de la vérité. Dans de nombreux polars, on fait la connaissance du légiste. L'auteur a su aborder le personnage avec originalité tout en l'impliquant dans la bonne marche de l'intrigue. Celui-ci est clair et intéressant.

D'ailleurs André Blanc parvient à dépeindre les protagonistes en profondeur. Il est vrai que parfois cela me semblait une peu trop détaillé car j'avais envie d'avancer dans l'histoire elle-même. Mais c'est une caractéristique de cet auteur et c'est tout à fait justifié dans sa démarche pour établir un climax de qualité.

"- Avec la fémorale qui pulse, le sang gicle, fort. Le mec est hors course dans le salon, mais en plus de ses drogues, il décharge sans doute un max d'adrénaline parce qu'il sait qu'il va crever. Alors il tente de se faire un garrot avec sa ceinture, se rue dehors pour fuir. Mais c'est trop tard, la blessure est trop importante, le garrot, la compression inadaptée. Il rend l'âme, vidé de son sang, là où vous l'avez trouvé. Tu sais quoi sur son arme à elle?"

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