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lundi 31 décembre 2018

Jussi Adler-Olsen: " L'Unité Alphabet"







Editions Albin Michel
640 pages


4 ème de couverture





L’Unité Alphabet est le service psychiatrique d’un hôpital militaire où, pendant la Seconde Guerre mondiale, les médecins allemands infligeaient d’atroces traitements à leurs cobayes, pour la plupart des officiers SS blessés sur le front de l’Est.
Bryan, pilote de la RAF, y a survécu sous une identité allemande en simulant la folie. Trente ans ont passé mais, chaque jour, il revit ce cauchemar et repense à James, son ami et copilote, qu’il a abandonné à l’Unité Alphabet et qu’il n’a jamais retrouvé. En 1972, à l’occasion des jeux Olympiques de Munich, Bryan décide de repartir sur ses traces. Sans imaginer que sa quête va réveiller les démons d’un passé plus présent que jamais.

Le premier roman de Jussi Adler Olsen, l’auteur de la célèbre série du Département V, où éclatait déjà le talent de ce maître du thriller scandinave.


Mon avis



Dans la première partie du roman, le lecteur suit James Teasdale et Bryan Young, deux amis pilotes et copilotes de RAF anglais. Survolant le territoire ennemi, leur avion est pris d'assaut et est touché. Ils ont réussi malgré tout à s'échapper en montant dans un train mais pas n'importe lequel. A leur grande  surprise se trouvent à l'intérieur différents soldats SS.
La destination sera le centre psychiatrique appelé " L'Unité Alphabet". Ces deux copilotes prennent l'identité de deux soldats allemands en balançant leurs corps du wagon. Ils font par la suite semblant d'être fous, jouant au véritable soldat schizophrène. Seul Bryan tentera de s'échapper...

" James et lui avaient réussi à se faire passer pour fous, comme les autres, et ça, c'est plutôt bien. Mais maintenant qu'ils se retrouvaient dans la même situation que cette clique d'officiers plutôt mal en point, quel sort leur réservait-on? "

Dans la deuxième partie, l’histoire porte sur les J.O. à Munich et principalement sur Bryan. De nombreux personnages entrent en scène. Pour ma part, j'ai moins adhéré à cette seconde partie longue qui s'essouffle au fil des pages. La première partie était beaucoup plus intéressante. L'effet des horreurs de la guerre sur les êtres humains fait froid dans le dos. Les traitements des nazis décrits dans ce roman sont violents et extrêmement abrutissants.

dimanche 23 décembre 2018

Valérie Allam: " Quatre morts et un papillon"



Les éditions du Caïman
232 pages


4 ème de couverture



Dans ce roman choral, Valérie Allam nous conte l'histoire de quatre femmes. Rien ne devait les faire se rencontrer, et pourtant... Les mauvais tours que sait jouer la vie pour les unes, le déterminisme social, pour les autres vont les conduire à fréquenter les mêmes lieux. Dès lors, leurs destins seront scellés. Entraide et trahisons pour sauver ce qui peut encore l'être deviendra leur quotidien. Le combat de ces femmes est un conte moderne et noir, un constat de ce que notre monde d'aujourd'hui peut devenir pour chacun d'entre nous...


Mon avis



« Quatre morts et un papillon» est un titre bien mystérieux. En effet le bout de vie partagé par Loubna, Johanna, Magali et Chloé est intense et étonnant. La réalité se mêle parfois au rêve afin de nous mener aux confins d'une drôle d'aventure humaine.

Les personnages de Valérie Allam sont souvent poussés jusqu'à leurs limites les plus désespérées. Que peut-on être capable de faire pour se sortir d'une situation terrible et que saurait-on accomplir pour obtenir ce que l'on veut vraiment dans la vie ? Avec subtilité l'auteur parvient dans ce roman à répondre en partie à ces questions. Elle laisse à ses héroïnes la possibilité de faire les bons choix... ou pas ! Mais elle ne juge jamais.

« Le vertige est toujours là et Loulou se souvient qu'elle n'a rien à perdre. »

La descente aux enfers des quatre héroïnes est vraiment bien décrite. Ce mal-être est comme un personnage supplémentaire à côté de ce quatuor. Les mots, les sons et la bouche de ces femmes manifestent les douleurs de toute une société en crise. Mais qui peut vraiment savoir ce qui se cache derrière les sourires forcés ? L'auteure ne le délivre qu'en toute fin de roman. Et encore, ces failles sont aussi les nôtres et c'est aux lecteurs de trouver les solutions...

lundi 17 décembre 2018

Guillaume Perrotte: " Temps mort"




Editions Fleur Sauvage
204 pages


4 ème de couverture



La miss météo Claire Feyder prépare son nouveau rôle de chroniqueuse littéraire. 
Une soirée charmante a lieu chez les propriétaires du gîte, mais le temps se gâte de manière gravissime, faisant accuser Claire de prévisions meurtrières.
Pour elle alors, c'est la descente aux enfers.


Mon avis



Claire Feyder, ex miss météo loue un gîte non loin des gorges du Verdon, " la ferme des oliviers".
C'est sur le site des Cigalou qu'elle a trouvé ce refuge, de quoi décompresser littéralement. Claire doit préparer son nouveau rôle en tant que chroniqueuse littéraire dédiée aux lectures estivales. Le nez dans les polars, elle a enfin trouvé un lieu calme et apaisant. La mère Cigalou lui rend visite et l'invite à une fête mettant à l'honneur son fils.

" Je savais bien qu'à force de faire tous les soirs la pluie et le beau temps à la télé j'allais décrocher un poste plus gratifiant, bien qu'encore temporaire. Chroniqueuse littéraire. Moi qui au lycée n'ai jamais eu plus de la moyenne à une dissertation. J'ai la tête dans les étoiles. "

Le banquet a lieu dehors mais la météo n'est pas clémente. Pour se changer les idées, Claire décide de se joindre à cette soirée. Les vents se déchaînent, la soirée s'annonce apocalyptique et voire bien pire...

" Temps mort" est un roman où les éléments naturels éclatent, on peut parfois croire que la météo est un personnage à part entière. Le climat passe de la pluie à le tempête, aux coulées de boue. La vision naturelle est désastreuse. Les propriétaires du gîte tiennent pour responsable miss météo, autant la faire porter le chapeau!

vendredi 14 décembre 2018

Delphine de Vigan: " Les Loyautés"



Editions JC Lattès
208 pages


4 ème de couverture



« Chacun de nous abrite-t-il quelque chose d'innommable susceptible de se révéler un jour, comme une encre sale, antipathique, se révélerait sous la chaleur de la flamme ? Chacun de nous dissimule-t-il en lui-même ce démon silencieux capable de mener, pendant des années, une existence de dupe ?"




Mon avis



Que d'émotions à la lecture de ce livre! Les thèmes abordés sont durs mais c'est toujours avec délicatesse que l'auteure les décrit.

Hélène, professeure des sciences s'inquiète pour l'un de ses élèves, Théo Lubin. Son comportement est étrange. Âgé de 12 ans, il donne l'impression d'être battu enfin c'est ce que pense sa professeure. Hélène sait bien ces signes puisqu'elle a également connu par le passé ce malaise. La douleur pressentie par ce garçon lui fait croire qu'il est sujet à la maltraitance, mais est-ce réellement cela dont souffre Théo?

" Je me suis répété plusieurs fois ces mots je suis seule à voir ses blessures, je suis seule voir qu'il saigne, j'ai fermé les yeux, j'essayais de me raisonner, de calmer ma respiration, de retrouver, avec leur intonation ferme et rassurante, les paroles de l'infirmière qui l'avait examiné: " il n'y a rien, aucune marque, aucune trace, aucune cicatrice."

mardi 11 décembre 2018

Cédric Cham: " Le fruit de mes entrailles"



Editions Jigal Polar
280 pages

4 ème de couverture



Une cavale à la vie à la mort !

Vrinks, fiché au grand banditisme, finit de purger une longue peine en centre de détention quand on lui annonce brutalement que le corps mutilé de sa fille Manon a été retrouvé dans un fleuve. Fou de rage, il ne pense plus qu’à s’évader pour la venger… Amia, jeune femme d’une vingtaine d’années, prisonnière d’un sordide réseau de prostitution, réalise soudainement qu’elle va être mère ! C’est peut-être le signal qu’elle espérait pour trouver la force de fuir les griffes de ses bourreaux. La capitaine Alice Krieg, en charge du dossier Vrinks, est une flic pugnace de la brigade de recherche des fugitifs. Elle, a grandi sans père, en a toujours souffert et plus encore aujourd’hui quand elle découvre sa cruelle maladie… Le hasard va tous les faire se télescoper au cours d’une longue cavale infernale et sanglante. À la vie, à l’amour, à la mort, au destin…





Mon avis



Dès les premières lignes de « Le fruit de mes entrailles » de Cédric Cham, le ton est donné ; les phrases pulsent. On comprend que les scènes vont nous bousculer. Plusieurs éléments permettent à l'auteur de nous plonger dans un univers très noir.

Les phrases sont courtes, façon coups de poing. Même si Cédric Cham abuse un peu trop de phrases sans verbe, je dois signaler qu'il est parvenu à me manipuler car ce thriller est difficile à lâcher. Certains chapitres donnent des haut-le-cœur, ils sont crus et précis. Ils font comprendre les violences subies par les personnages. J'ai été mise à rude épreuve et j'en redemande, tant l'ensemble est bien organisé.

« La clope à la main, il actionne le robinet, l'eau frappe son crâne, dégouline sur son corps musculeux, il est entré en détention avec le physique d'un joggeur et va en sortir avec celui d'un catcheur. Dix ans à pousser de la fonte trois fois par semaine, ça laisse des traces. »

Les protagonistes m'ont beaucoup séduite.Vrinks et Amia sont sexy et romantiques à la fois. Mais attention, l'auteur ne tombe jamais dans le sentimentalisme. Il nous livre des héros obligés de vivre dans l'urgence. J'ai été sensible à l'histoire de la jeune Amia qui est au centre de « Le fruit de mes entrailles ».

lundi 3 décembre 2018

Yves Corver: " Ligne de myrrhe"



Editions Fleur Sauvage
492 pages


4 ème de couverture



Le cadavre d’un homme est découvert dans une voiture diplomatique. À ses pieds une statuette égyptienne, entre ses cuisses une plume d’autruche blanche.
La commissaire Nathalie Vincenti se devra d'agir dans la plus grande discrétion. Mais contacté par le mystérieux Imhotep, le pigiste Jim Santiago s'empare à son tour de l'enquête.
Démarre alors une partie de bluff, multipliant les victimes.

Rythme soutenu, suspense total, Yves Corver livre un thriller magistral.


Mon avis



Dans “ Ligne de myrrhe”, Yves Corver traite de sujets d'actualité qui sont assez brûlants. 
La commissaire Vincenti et le pigiste Jim Santiago se retrouvent mêlés à une histoire très compliquée, le tout impulsé par un certain Imhotep.

Pour ma part, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'intrigue même si les premières pages ont de quoi séduire et mettre en appétit. Cependant les personnages sont nombreux et j'ai dû patienter pour me les approprier. De plus les répétitions dans le récit empêchent la machine de se mettre en route rapidement.

Sinon, une fois dans l'histoire, j'ai été agréablement surprise par l'ampleur du sujet. L'auteur maîtrise les différents thèmes abordés. Il semble avoir une culture assez vaste tant les tenants et aboutissants de ce roman sont complexes. Le continent africain est bien mis en lumière avec ses difficultés et sa culture. Insérer certains problèmes de l'Afrique dans une affaire policière est une idée originale et donc à souligner.

Le style est clair, un atout important quand un auteur doit assurer une aventure de plus de 480 pages. Ainsi Yves Corver parvient à faire vivre les personnages avec une plume érudite et précise. Ils sont dominés par une policière et un journaliste. Chacun a un caractère bien trempé, ce qui permet des joutes verbales et des éclats bienvenus dans cette enquête ardue. Ils sont obligés de travailler ensemble, et le challenge est de démasquer le tueur tout en sachant coopérer. Cette confrontation est un des points positifs de “ Ligne de myrrhe”.

vendredi 30 novembre 2018

Thierry Declercq: " Les chiens de la baie"



Editions Ravet- Anceau
320 pages


4 ème de couverture



De la poudreuse jusqu’aux genoux, le commandant Vidal s’enfonce dans les mollières de la baie de Somme. Deux chasseurs ont retrouvé le cadavre d’un homme, déchiqueté par des chiens. Leurs crocs puissants ont déchiré la trachée de la victime puis se sont acharnés sur son corps. Comme s’ils étaient déterminés à la tuer. Le cadavre est celui du p’tit Freddy, un gars bien connu du coin et qui habite Cayeux avec son épouse Audrey. Si Vidal s’accroche à la thèse de l’accident, son adjudante Camille Maxime n’est pas de cet avis. Son expérience passée en brigade cynophile lui indique une autre voie. Déjà tendues, les relations entre les deux gendarmes de Saint-Valery deviennent détestables. La jeune femme reste pourtant convaincue que dans les brumes de la baie se cache un autre meurtrier.



Mon avis



Dans " Les chiens de la baie", Thierry Declercq nous fait voyager dans la baie de Somme et nous fait découvrir des gendarmes face à une affaire très complexe.
Ce roman est très original dans la manière de voir les enquêteurs que sont le commandant Vidal et l' OPJ, Camille Maxime. Leur vie interfère dans les affaires en cours. L'intrigue principale justement montre l'emprise des problèmes personnels des gendarmes dans la recherche de vérité.

" Il avait fait le trajet jusqu'à la caserne l'esprit embourbé dans des pensées éparses. Il avait le sentiment d'être cerné de toutes parts. "

L'auteur prend sont temps dans le déroulement de l'intrigue afin de mieux développer ces personnages. Ils sont l'épine dorsale de son récit.

Comme chez Simenon, oui j'ai lu énormément de livres de cet auteur étant plus jeune, les personnages sont très bien détaillés. Thierry Declercq a une particularité de mettre en lumière la société dans cette partie de la baie de Somme. Avec certains traits humoristiques, l'auteur souligne les méfaits de l'alcoolisme.
Les relations familiales et professionnelles sont souvent soulignées. J'ai mieux compris les motivations des habitants de la baie de Somme.

jeudi 22 novembre 2018

Cyril Carrere: " Le glas de l'innocence"






Le Lys Bleu Editions
356 pages


4 ème de couverture



Okinawa, 1993 – Un jeune garçon subit au quotidien les accès de violence de son père. Au plus fort d’une enfance chaotique et solitaire, il noue une amitié solide avec une camarade de classe.

Mais l’horreur l’attend au tournant …

Tokyo, 2017 – Une série de meurtres dans le quartier cossu de Meguro place l’inspecteur Alex Nakayama dans une situation désespérée. Son excentrique mais talentueux assistant Hayato Ishida le supplée et va apprendre à ses dépens que les masques de la société japonaise renferment parfois de lourds secrets… Entre déni et suspicion, le cauchemar ne fait que commencer.



Mon avis




Cyril Carrere m'a contactée par mail pour lire " Le glas de l'innocence" et vous savez comme j'aime découvrir de nouveaux auteurs, je n'ai point refusé.

La première impression qui m'a touchée dans ce roman, c'est son atmosphère. On baigne dans la culture japonaise, dans une lumière hypnotique. Cette toile de fond est bien dépeinte par l'auteur. J'ai même parfois pensé à l'univers du manga de part le vocabulaire et la réaction de certains protagonistes.


L'intrigue n'est pas négligée pour autant car on a bien affaire à un véritable thriller.

Deux meurtres dont le mode opératoire fait mouche à l'inspecteur Alex, celui de sa mère. D'ailleurs l'affaire n'a jamais été close.

" Alex est au centre de tout ça. Le meurtre des étudiants lui a rappelé celui de sa mère, non élucidé et bizarrement mis au placard par l’administration. Il se rapproche d’Ayana Miller qui aurait des liens avec la mafia, afin de traquer le coupable de ces deux crimes. "

Le lecteur suit également un jeune garçon, prénommé Ken, subissant les violences de son père.

" - Tu crois que j'avais oublié? Je te préviens, fais un seul pas de travers et tu regretteras même d'être né. Ken terrorisé, écarquilla les yeux en se souvenant des derniers mots de madame Sato. "

Ce sont deux histoires que Cyril Carrere développe mais quels sont leurs liens? Je ne vous dévoilerais en aucun cas l'intrigue. Ainsi j'ai été surprise des rebondissements bien ficelés par l'auteur. Il m'a manipulée tout au long de ce suspense à caractère urbain.

La ville de Tokyo est mise en valeur et se mêle bien au jeu des personnages. j'ai eu quelques difficultés quand même à suivre les enquêteurs à cause des noms japonnais.

mercredi 21 novembre 2018

Jacques Saussey: " Enfermé.e"



French Pulp Editions
383 pages


4 ème de couverture



Se retrouver enfermée en prison pour de longues années, alors que l’on est déjà enfermée dans un corps qui n’est pas le sien… une double peine. Est-ce possible de reprendre une vie normale, une fois la dette à la société payée, alors que les autres ne vous jugent pas normale ? L’histoire de Virginie, l’histoire d’une vie, l’histoire d’une vengeance…



Mon avis



L'histoire que raconte Jacques Saussey dans " Enfermé.e" est très originale. Les personnages sont troublants et évoluent dans un monde de violence. La personne que l'auteur suit est lourdement marquée par son enfance et ses rencontres successives. Il est impossible d'en divulguer davantage sans dévoiler les ressorts de l'intrigue.

Il règne dans ce livre un mélange de souffrance, de culpabilité et de rédemption. Tout l'art de l'auteur est de savoir rendre l'ensemble cohérent et digeste. En effet, la dose de malheur y est presque létale. Les horreurs subies par certains protagonistes jaillissent de la plume d'un Jacques Saussey particulièrement en forme.

Celui-ci, justement change un peu de registre en abordant une histoire difficile. Et donc même en s'éloignant de sa zone de confort, j'ai trouvé qu'il avait très bien réussi le challenge. D'autant plus que le thriller y a aussi sa place. Les mystères sont nombreux et planent sur la noirceur générale.
L'auteur parvient à manipuler la chronologie et le lecteur. Effectivement, différentes périodes se côtoient sur plus de vingt ans. Il est vrai que j'ai eu un peu de mal à repérer les époques au tout début. Mais je n'ai pas regretté d'avoir patienté quelques paragraphes car j'ai vite été récompensée: l'ensemble est sublime. Jacques Saussey manie les différents rythmes d'écriture afin de distinguer les périodes et les personnages.

Les caractères sont forgés dans l'acier de la haine et de la violence. Ils sont soulignés par des phrases lapidaires. Des thèmes sont ainsi abordés autour de la nature humaine: la virilité, l'identité ou la misère sexuelle.

" La réussite, c'est comme un slip. ca ne se prête pas."

lundi 19 novembre 2018

Armelle Carbonel: " Sinestra"







Editions Ring
390 pages


4 ème de couverture



Suisse. 1942.
Le Val Sinestra, refuge isolé au cœur de la vallée des Grisons entouré de monumentales montagnes, accueille un convoi de réfugiés fuyant les horreurs de la guerre. Des mères brisées au bras de leur progéniture, des orphelins meurtris et atteints de désordres psychiques. Mais là où ils croyaient avoir trouvé la paix, les résidents vont réaliser que le mal a franchi la frontière avec eux.

Surnommée la " nécromancière ", Armelle Carbonel est avec son style viscéral et son extrême maîtrise du suspense en huis clos, l'une des voix les plus captivantes du thriller contemporain. Récompensée à onze reprises, experte en manipulation et rebondissements, la nouvelle référence française du thriller psychologique entraîne le lecteur au cœur d'une véritable symphonie paranoïaque, dont l'intensité suscite une angoisse quasi inédite dans le monde du thriller.



Mon avis



C'est toujours un moment pour moi d'attendre la sortie du prochain roman de la surnommée " nécromancière", Armelle Carbonel.
Rare sont les livres dans lesquels je me précipite. J'attendais le nouveau roman de mon auteur fétiche et adoré. Ainsi " Sinestra" est le livre qui telle une enfant comble mon impatience.

" Sinestra" est un endroit en Suisse où des enfants et leurs parents sont réfugiés. Afin d'échapper à la guerre de 1942 et atteints d'ordre psychiques, ils pensent fuir à la barbarie de cette guerre en oublier les affres et les atrocités mais dans ce lieu tout est loin d'être serein.
Les chapitres laissent de la place à chacun des personnages mais aussi à cette demeure qu'est le Val Sinestra.

" Elle se figura rempli de rires, de réglisses fondantes et pommes d'amour, jusqu'à ce que l'haleine démoniaque du Val Sinestra effleurât sa nuque délicate tel un tisonnier labourant les cendres de l'innocence perdue. " 

Sinestra est une demeure quelque peu ordinaire, tout parait tranquille mais au fur et à mesure vous allez comprendre que " Sinestra" est étrange et l'ambiance est glaçante. Le Mal rôde. D'ailleurs celà m'a fait penser à l'hôtel Overlook dans Shining. L'atmosphère est noire, glauque et oppressante.

"Sinestra" est un roman différent des écrits de l'auteure mais ce que j'admire dans ce nouvel opus , c'est la façon dont Armelle décrit le lieu comme un personnage à part entière. Il occupe une place importante dans le récit, le rendant ainsi vivant.

" Sinestra" est un huis clos diaboliquement bien écrit et construit. Il se lit à merveille, les pages se tournent inlassablement. Sans vraiment  rentrer dans l’atrocité de l'histoire, Armelle décrit de jolis portraits tels que ceux d'Ana et de Valère. Suivre tous ces orphelins a été parfois une rude épreuve car j'ai eu peur de leur prochaine destinée.

De ces vallées lointaines et montagneuses, " Sinestra" est une demeure où la paranoïa prend le dessus. Sous une forme humaine " Sinestra" est en quelque sorte le maître absolu de l'histoire. C'est un huis clos qui se gorge de la présence des orphelins, mères et autres.


mardi 13 novembre 2018

Gipsy Paladini: " Vices- épisode 1, Trois petits singes"




Editions Reisnan
299 pages


4 ème de couverture



« J’ai alors vu la bouteille de White Spirit sur le sol et les allumettes éparpillées. Puis ma fille sur le sofa, la bouche grande ouverte, l’intérieur entièrement brûlé. (…) Elle avait laissé un mot : j’ai froid à l’intérieur »

La ville. Ses quartiers mal famés, ses odeurs étrangères, ses peuples déracinés… Pas facile de s’en accommoder quand on a grandi dans un village paisible et que l’on s’est construite à travers les films de justiciers. Voilà 6 mois que Marie a intégré la BJV, une brigade spécialisée dans la prise en charge des jeunes victimes, et elle a bien du mal à se faire accepter. La pendaison de Lucie, une lycéenne apparemment sans problème, lui donne l’opportunité de prouver qu’elle mérite sa place au sein de l’équipe. C’est sans compter la malveillance de certains collègues bien décidés à se débarrasser d’elle. Marie sera-t-elle suffisamment armée pour affronter la cruelle réalité alors qu’un lourd secret la handicape ?


Mon avis



" Trois petits singes" parle d'un sujet d'actualité celui du harcèlement scolaire. Une lycéenne est retrouvée pendue dans sa chambre.
C'est une élève qui selon les témoignages des parents est sans histoire.

" La jeune fille pend du lit mezzanine, dans la longueur de la structure en bois. Sa dépouille lourde et inanimée lui donne l'allure grotesque d'un pantin désarticulé. "

Dans cet épisode tout va très vite; le lecteur est tout de suite dans le vif du sujet. J'ai fait connaissance de l'équipe de BJV, Brigade des Jeunes Victimes.

Cette brigade se compose de Marie, Marcus, Amir, Bia, Sophie et Zolan. Tous ces personnages sont à la fois attachants mais aussi intrigants. Ils font face à des affaires d'une extrême violence et sauvagerie. Marie est le personnage que je préfère dans ce groupe. Elle a dû mal à se faire intégrer au sein de cette équipe mais trouve du réconfort auprès de Zolan. Les souffrances de certains d'entre eux se font sentir et j'ai pris plaisir à les suivre.

" Surprise, la jeune femme s'enlise dans le regard épris de Zolan. Quand il se détourne, embarrassé, elle le ramène à elle. Dans ses yeux, elle a l'impression d'exister en entier, elle, rien qu'elle, comme si tout le reste avait été effacé. "

Gipsy Paladini a une écriture noire, directe parfois même provocante. Il n'existe pas de langue de bois, l'auteure fait preuve de beaucoup d'imagination. Elle envoie du lourd en développant une thématique actuelle. Il existe par moment une pointe d'humanité laissant fondre la noirceur au fil des pages. 

lundi 12 novembre 2018

Amélie De Lima: " À Fleur de bruine"



Auto-édition
272 pages


4 ème de couverture



Quand le passé revient pour se venger, quand les vieux secrets ressurgissent, la mort ne peut être que la seule échappatoire?Lille, septembre 2016.Six ans après la terrible affaire de la Deûle, des corps de jeunes hommes sont retrouvés la bouche scarifiée, pieds et mains liés, immergés dans un canal. Qui sont-ils et pourquoi les a-t-on tués ? C'est ce que Véronique De Smet et Bettina Rosco tenteront de découvrir, dans une enquête complexe dont elles ne sortiront pas indemnes?


Mon avis



Dans " À Fleur de bruine", je retrouve l'inspecteur Véronique De Smet. Cette fois-ci il est question d'un redoutable tueur sévissant dans les Hauts de France plus précisément à Lille. Elle va devoir travailler avec Bettina Rosco, inspectrice en chef à la PJF de Tournai.
Un cadavre a été retrouvé dans la canal de l' Esplanade. Bettina vient sur cette affaire car il semblerait qu'il y ait d'étranges similitudes avec des cadavres repêchés en Belgique.

Des marques de scarifications sont sur les victimes et le sourire de l'ange serait la signature de l'assassin.

"- Jeune homme, même tranche d'âge. Pieds et mains liés par une cordelette de lin, visage scarifié au niveau des lèvres et joues, ce que vous connaissez comme le sourire de l'ange..."

Même si la collaboration entre ces deux inspectrices est tendue, elles doivent à tout prix coincer le tueur.

Amélie De Lima après avoir sorti déjà deux livres, s'affirme de plus en plus dans son écriture. " À Fleur de bruine" est un thriller psychologique qui commence très fort; l'ambiance est pesante et noire. Même si l'enquête piétine pour nos deux inspectrices, l'histoire tient en haleine le lecteur. Le passé de chacune resurgit. C'est un plaisir de suivre ces deux femmes dans cette enquête assez difficile à résoudre.

lundi 5 novembre 2018

Iac: " Et le tonnerre grondait"



Edition LBS
192 pages


4 ème de couverture



1890.

Joshua, ancien éclaireur de l’armée, a pour mission de ramener un adolescent à sa seule parente vivante, la Première Dame des États Unis. Le jeune homme, autrefois enlevé par les Sioux, est maintenant connu sous le nom de Main Qui Frappe.

Pendant ce temps, Mattie débarque de France pour éduquer de jeunes Indiens arrachés à leurs parents. Mais révoltée par la violence des méthodes, elle s’enfuit avec deux petites filles, les sœurs de Main Qui Frappe...

Maîtrise du sujet, écriture cinématographique, Iac nous livre un roman passionnant, soucieux du détail historique. Du très grand western !


Mon avis



Iac use d'une écriture directe dans un livre d'aventures qui nous plonge dans l'univers du grand ouest américain. "Et le tonnerre grondait" a tout d'un bon western. Les indiens et leur histoire y tiennent une place prépondérantes. Dès les premiers chapitres, j'ai eu l'impression de revivre les dialogues d'un bon vieux John Ford. Ils sont ciselés et rapides comme des flèches, l'auteur ne rate pas ses cibles!


" -Mais enfin mon général, vous plaisantez! Bon, c'est le neveu de la Présidente, mais il faut lui dire à la Présidente que son petit-neveu qu'elle doit avoir en photo, cul nu sur un coussin, il porte des nattes aujourd'hui et il a le visage couvert de peinture de guerre, il doit pas parler un mot de notre langue, et il doit avoir des scalps à la ceinture et..."


Joshua a eu l'habitude de côtoyer les indiens alors qu'il était éclaireur de l'armée. Il va rencontrer des personnes de tout bord en tentant de rendre un jeune homme à sa tante. Les haines et les coups de bravoures se mêlent dans ce roman. L'histoire du peuple indien s'insère très bien dans l'intrigue; ce qui insuffle une émotion inattendue au fil de la lecture.

Les protagonistes ont pris vie sous mes yeux car IAC est doué pour les faire apparaître dans des décors réalistes. "America! America!" ces mots sortant du texte face à la description d'un New York du XIXème siècle sont magiques et efficaces. Je suis entrée dans le vif du sujet comme dans une scène de western. Imaginez une rue devant un saloon et vous pouvez alors commencer l'aventure avec les principaux acteurs du film... enfin du roman.

samedi 3 novembre 2018

Juliette Dierckens: " Où que tu sois"



Editions Ravet-Anceau
144 pages


4 ème de couverture



Lucie Ducairne est hantée par ses souvenirs. Dans ses rêves, elle revoit inlassablement sa coéquipière Alicia tomber du haut d’un immeuble arrageois alors qu’elles pourchassaient toutes deux le Faucheur, un tueur en série d’une cruauté inégalée. Le meurtrier s’attaquait à de jolies femmes aux yeux clairs, les obligeant à se maquiller avant de les torturer et de les égorger. Un temps tranquille, le voilà qui assassine à nouveau. Lucie reprend l’affaire avec l’aide du lieutenant Luc Martin. Obnubilée par sa vengeance, elle laisse peu à peu son collègue pénétrer son monde de douleur. Et comprend bientôt que c’est avec elle que le Faucheur veut jouer.


Mon avis



" Où que tu sois" est un petit polar de 140 pages et c'est sans conteste pour moi un bijou noir. Ce qui m'a étonnée c'est l'oeuvre d'une auteure âgée d'à peine 20 ans.
C'est son premier livre et Juliette Dierckens connaît déjà tous les codes d'un bon polar. L'action se situe à Arras, l'héroïne Lucie Ducairne enquête sur une affaire qu'elle connaît déjà.
Oui, ce roman est un cold case, cinq ans auparavant, sa coéquipière Alicia et elle étaient sur la piste d'un tueur en série, prénommé " Le Faucheur".

" Un monstre qui a lacéré, saigné sa chair à blanc. La lame mordant la peau et les muscles, et formant sur chaque centimètre de larges sourires ensanglantés. " 

Attristée et hantée par la perte de sa meilleure amie, Lucie doit surmonter et combattre ses propres démons.
Il faut de nouveau retrouver le meurtrier. Pour cela, elle fera équipe avec Martin...

mercredi 31 octobre 2018

Christophe Ferré: " La petite fille du phare"


Editions l'Archipel
448 pages


4 ème de couverture



Qui a kidnappé le bébé ?

Le temps d'une soirée dans un pub tout proche de leur villa située sur la côte de granit rose de Ploumanac'h, Morgane et Elouan ont laissé la garde de leur fille de 10 jours, Gaela, à son frère adolescent, Arthur.
Mais au retour, un berceau vide les attend.
Aucune trace d'effraction, pas de demande de rançon. À la douleur de la disparition, s'ajoute la violence du soupçon de la gendarmerie. Morgane est une mère déjà éprouvée par la perte d'un enfant, Elouan, un père souvent absent…
Les pistes se multiplient mais l'enquête n'avance pas.
Pourtant, près d'un mois plus tard, le miracle : Gaela est rendue à ses parents. Le soulagement l'emporte sur l'incompréhension.
Sauf pour Arthur, convaincu que ce bébé n'est pas sa sœur…


Mon avis



Quand j'ai vu la bande annonce de ce roman, je me suis dit ça va être génial tout ce que j'aime! En plus la couverture est magnifique...
Mais ma joie ne fut que de courte durée. Certes les chapitres sont très courts, se lisent ainsi très vite mais ce qui m'a profondément ennuyée ce sont les personnages, je ne les ai pas du tout appréciés; il manquait à tous de la sensibilité, des émotions vives voire touchantes. Comment Morgane , la mère, peut-elle laisser la garde d'un bébé de 10 jours à son frère juste pour rejoindre son mari dans un bar?

Quant aux dialogues, ils manquent d'intérêt et de crédibilité. L'auteur ne cesse de développer des rebondissements au fil des pages afin de faire planer le doute sur chacun des protagonistes mais à vouloir trop en rajouter, j'ai finalement décroché, l'intrigue devenait parfois invraisemblable.
Malgré ces points négatifs, j'ai tout de même apprécié le cadre dans lequel se situe l'action. Ploumanac'h, la côte de granit rose. Les paysages sont merveilleusement dépeints. D'ailleurs, la description de la côte bretonne prend parfois le dessus sur l'intrigue.

" À Ploumanac’h, même les cœurs sont en granit, forts et durs, habitués aux embruns, aux averses, aux vagues, aux coups de tabac. Pas tous les cœurs. Certains cœurs sont comme des hortensias, graciles et doux, fins et fragiles."

" La petite fille du phare" est un roman duquel j'attendais beaucoup de suspense malheureusement ce fut une lecture en demi teinte. L'intrigue n'est pas crédible et les personnages ne m’ont guère touchée. Je ne remets en cause l'écriture de l'auteur mais à en vouloir trop en faire, j'ai finalement décroché et l'histoire s'est essoufflée au fil des pages.


Bande annonce



L'auteur


Christophe Ferré est romancier et auteur dramatique. Il a obtenu le Prix de la nouvelle de l'Académie française en 2010. Il est l'auteur de La Chambre d'amour (Arléa, 1995), La Septième nuit (Seuil, 2000) ou encore Paradis Turquoise (Flammarion, 2005). Son premier suspense, La Révélation de Chartres(Salvador, 2015) s'est vendu à plus de 20 000 exemplaires, toutes éditions confondues.


dimanche 21 octobre 2018

Johanna Almos: " La norme et nous "




Editions LBSSélection
204 pages


4 ème de couverture




La norme et nous conte l'errance de trois jeunes personnes. Tommy, enfant de l'assistance publique, vit dans la rue depuis ses quatorze ans. Stéphane vient de perdre son logement et dort dans sa voiture. Clémence, adolescente perturbée, recherche désespérément l'amour de sa mère. Dans les bas-fonds de Pigalle, de squats punks en bars miteux, ces trois exclus du début des années 2000 vont sympathiser, mêler leurs destins violents et parfois tragiques.

Un premier roman qui résonne et raisonne comme un coup de cœur. Un récit fort et réaliste, aux personnages attachants, qui refuse la carte du misérabilisme. Une auteure est née.

Préface de Emmanuel Delporte

Mon avis



Johanna Almos fait apparaitre dès les premières pages des personnages sympathiques, très vite totalement attachants. Ils sont tous différents les uns des autres mais j'ai ressenti qu'ils allaient avoir des liens forts. Une thématique de ce roman est, je crois, la façon dont ses liens vont se tisser.

" Tout à coup, elle comprend. La veste rapiécée, le treillis raide de crasse. Les ongles noirs. Elle comprend et elle s'en fout. A quinze ans, on ne fait pas cas de ce genre de choses. "

L'auteure raconte par le biais de ses protagonistes, la fracture sociale à sa manière. Elle ne parle pas d'un phénomène nouveau car la misère n'est malheureusement pas un scoop. Pourtant, elle le fait très bien. Elle aime ses "héros" de la rue et cela donne une chaleur à la lecture. Elle utilise des formules dures qui soufflent le chaud et le froid dans une atmosphère à la fois engageante et dérangeante.
Chacun, dans sa précarité, s'accroche à ce qu'il peut. J'ai croisé beaucoup de misère dans ce roman. Le clash entre le froid de la rue et la chaleur des sentiments est bien dépeint. J'y ai vu une des grandes qualités du livre.

" Il quitte le bureau, dépité et regagne son rayon. Parmi les disques, il se sent mieux que parmi les gens. La musique, elle, ne triche pas. Depuis l'enfance, il voue une sorte de culte qui lui permet de tenir le choc. Il croit aux riffs de guitares comme d'autres croient en Dieu. "

Le sujet des sans-abris a déjà été traité, évidemment. Delphine de Vigan l'a très bien souligné dans " No et moi". Les deux titres me semblent d'ailleurs assez proches. Johanna Almos avec maestria rajoute sa pierre à l'édifice de l'exclusion. 

L'auteure appuie sur les peurs de chacun. Elle montre les douleurs et les failles que peut rencontrer tout un chacun. Elle déroule le mécanisme qui mène à la pauvreté. Elle triture les blessures de l'âme humaine noyée dans les apparences trompeuses de la société de consommation.

Guillaume Sire: " Réelle"



Les Editions Observatoire
320 pages


4 ème de couverture



Enviée, choisie, désirée : Johanna veut être aimée. La jeune fille ne croit plus aux contes de fée, et pourtant… Pourtant elle en est persuadée : le destin dans son cas n’a pas dit son dernier mot.

Les années 1990 passent, ses parents s’occupent d’elle quand ils ne regardent pas la télé, son frère la houspille, elle danse dans un sous-sol sur les tubes à la mode, après le lycée elle enchaîne les petits boulots, et pourtant…

Un jour enfin, on lui propose de participer à un nouveau genre d’émission. C’est le début d’une étrange aventure et d’une histoire d’amour intense et fragile. Naissent d’autres rêves, plus précis, et d’autres désillusions, plus définitives.

L’histoire de Johanna est la preuve romanesque qu’il n’y a rien de plus singulier dans ce monde qu’une fille comme les autres.


Mon avis



Guillaume Sire, avec un style personnel, exprime ce qu'il pense d'une certaine télévision. Il use d'un vocabulaire riche et poétique. Il attribue à cet objet une place très particulière. La télévision est à la fois un cadre autour duquel on se réunit ou un accessoire qui filtre le monde. C'est aussi un témoin du quotidien. Cette "chose" fait partie de la vie, fait partie des meubles. Il répète volontairement le mot "télévision" afin de le marteler, montrant ainsi que sa présence peut être obsessionnelle.

" Quand elle arriva chez elle, ce soir-là, Sylvie et Didier s'étaient endormis devant la télévision. Ça leur arrivait de plus en plus souvent. Sur la table basse : un paquet de chips, des bâtonnets de glace ; à la télévision une émission sur Kennedy. Johanna remarque que la main de Didier était posée sur la cuisse de Sylvie. Elle n'éteignit pas la télévision de peur de les déranger. "

L'auteur raconte l'histoire d'une jeune fille qui, en voulant devenir célèbre, va passer de l'autre côté du miroir et de l'écran. Sa famille est aussi décrite. Au début, je les trouvais tous sans grand intérêt. Mais très vite, j'ai remarqué que chaque membre de la famille avait son charme. Et cela même dans la petitesse de leur vie banale. Guillaume Sire n'est jamais méchant ni moqueur envers la famille de Johanna. Leurs défauts sont finalement moins lourds qu'il n'y paraît. La passion du père pour Johnny Hallyday ou les réparties de la mamie sont des moments de tendresse ou de franche rigolade. Mais je le reprécise, le tout n'est jamais dégradant.

" Johanna proposa à Jennifer de l'accompagner au cinéma voir Titanic. Le film avait coûté plusieurs centaines de millions de dollars. Mamie prétendait qu'avec ça on aurait pu nourrir l'humanité pendant trente siècles à condition de savoir cuisiner. "

Des pages savoureuses sur la condition de "beauf" exprime bien le mépris et l'importance de l'argent et des apparences dans notre société. Les prénoms sont aussi passés au crible de l'écrivain. Il nous fait bien comprendre ce que le prénom peut transmettre comme message. A l'image de la pièce et du film Le prénom, des passages évoquent aussi avec humour ce que peut révéler le simple fait de prénommer quelqu'un.

jeudi 11 octobre 2018

Fabio M. Mitchelli: " Le dernier festin"



French Pulp Editions
382 pages



4 ème de couverture



Clarisse est morte. Elle ouvre les yeux sur son corps mutilé, entouré par la police scientifique qui s’affaire sur la scène de crime de son propre meurtre, quelque part sur une route de montagne des Alpes françaises… Elle va se remémorer les heures qui ont précédé sa mort, afin de confondre son meurtrier. Des indices portent à croire qu’un tueur, recherché par la police depuis des années serait dans la région… 

Trouver son meurtrier une fois mort, le seul moyen d’accéder au repos éternel…


Mon avis



Fabio M.Mitchelli s'inspire des comportements de tueurs en série dans ses romans; c'est d'ailleurs son image de marque. Dans "Le dernier festin", la démarche reste la même mais l'histoire n'en demeure pas moins un vrai roman et non une biographie d'un tueur sanguinaire. Je trouve que justement Fabio Mitchelli y met beaucoup de lui-même.

Le début est fracassant et ensuite énormément d'adjectifs me viennent en tête pour décrire ce qui ressort de ma lecture.

Haletant! L'action se succède sans repos pour les héros et le lecteur. Ici, pas la peine de vouloir reprendre son souffle. L'auteur ne m'en a pas laissé la possibilité. Les personnages sont nombreux et ont tous leur minute de gloire. Même les morts ont leur mot à dire! Les fantômes du passé rongent au fil des pages l'esprit des protagonistes.

Fantastique! Pour le genre qui se mélange au thriller... Pour moi, l'ensemble est bien dosé afin de faire la part belle au suspense sans pour autant insister sur le côté fantastique trop lourdement. Un bon point pour moi qui préfère le thriller au fantastique.

Documenté! Certains passages, en effet, m'ont appris beaucoup sur les étapes d'une enquête policière, surtout sur les termes techniques de l'autopsie. Un sujet souvent traité dans le polar mais Fabio Mitchelli y ajoute sa touche perso à la fois gore et pertinente. Oui, les deux sont possibles, cet auteur nous le prouve.

"Chris laissa s'éloigner le gros bonhomme aux cheveux grisonnants, ce vieux flic qu'une vie passée à massacrer des macchabées avait vacciné.
Voilà, ma dépouille allait être déposée au centre médico-légal afin que l'ont me découpe dans les règles de l'art."

dimanche 7 octobre 2018

Cathy Galliègue: " Et boire ma vie jusqu'à l'oubli"



Editions Emanuelle Collas
246 pages




4 ème de couverture



Betty s'efforce de vivre mais, à la nuit tombée, elle se cache et boit pour oublier la mort de son mari, Simon, et pour se souvenir de sa mère. Elle s'abrutit et s'effondre. Dans sa quête de la vérité, les images reviennent peu à peu. Des clichés tendres de l'enfance, une mère trop belle pour être vraie, des souliers rouges... et cette question lancinante : " Elle est où, maman ? "



Mon avis


Cathy Galliègue nous narre un récit dont le sujet est parfois difficile à aborder tel que l'addiction à l'alcool.

Dans " Et boire ma vie jusqu'à l'oubli", j'ai suivi l'héroïne, Betty avec compassion.
A la suite de la mort de son mari, Simon, et de sa mère disparue, Betty s'enfonce chaque soir dans l'alcool. C'est sa seule échappatoire pour braver la solitude et tenter d'oublier son être aimé.
Mais chaque matin, la réalité refait surface. Pourquoi la fuir? Pourquoi ne pas tenter de connaître enfin la vérité?
C'est sûr qu'il est difficile de faire aussitôt le deuil de son époux parti trop tôt laissant un fils derrière.

" Je me suis traînée hors du lit, la tête lourde, la tête basse, le squelette broyé. La culpabilité est un fardeau bien plus encombrant que la gueule de bois. Pourtant chaque soir, le même traitement: abrutir le chagrin, trouver le sommeil, les rêves peut-être, et n'avoir plus peur de la nuit. "

Les peines, les chagrins sont si forts que le seul remède est de boire jusqu'à l'oubli.
Mais il ne faut pas oublier les proches.
Afin d'éclater la vérité, Betty visite sa maison d'enfance et le passé va ressurgir laissant quelques interrogations en suspens.

" Elle a bien dû faire des choses, cette mère qui a vécu là. Elle est partie. C'est tout ce que je sais. Tout ce qu'on m'a dit."

Cathy Galliègue raconte cette histoire avec beaucoup d'amour et de délicatesse.
Il est très difficile de parler de ce tabou mais l'auteure parvient à le faire  de façon envoûtante .

Le deuil et les souvenirs sont des thèmes assez touchants. Avec des mots enrobés de poésie, l'écriture ne peut être que majestueuse et d'une extrême justesse.
J'ai vraiment été touchée par le personnage de Betty et par l'histoire des souliers rouges.
La sensibilité ressort au fil des pages et certains passages du roman ne font qu'accroître  les émotions.

" Et boire ma vie jusqu'à l'oubli" est un bijou rempli de sentiments. A lire sans aucun doute!


L'auteure



Cathy Galliègue aborde dans Et boire ma vie jusqu'à l'oubli un sujet tabou, celui de l'alcoolisme féminin, et nous offre un roman sans filtre sur la mémoire et le deuil, un diamant brut plein d'humanité et d'espoir. Après une carrière dans l'industrie pharmaceutique en France, elle est partie vivre en Guyane, où elle a animé pendant un saison une émission quotidienne littéraire sur la chaîne Guyane1ère et où elle se consacre désormais à l'écriture. Son premier roman, La nuit, je mens (Albin Michel, 2017), a remporté un succès d'estime, il est sélectionné pour le Prix Senghor 2018. Et boire ma vie jusqu'à l'oubli est son deuxième roman.


Interview: " Jacques Pons"




Jacques Pons publie son premier roman " Organigramme "  chez Hugo Thriller. Il reçoit le coup de cœur RTL 2018. Voici une petite interview afin de mieux le connaitre.


1- Présentez-vous en 3 mots?

Papa - Parisien - Passionné


2- Comment vous définiriez-vous?

Question difficile ! Je dirais que je suis quelqu'un d'extrêmement curieux et actif. Mon rêve ultime est d'avoir plusieurs vies, mon ambition est de parvenir à en vivre le plus possible ! 
Je suis très tourné vers autrui, très perméable aux histoires individuelles autant qu'aux histoires inventées. Je me nourris de songes et de réalité.


3- L'histoire cible une maison de mode mêlant le côté thriller et un sujet actuel. Pourquoi avoir mélangé ces deux sujets?

La maison de mode est un contexte qui présente plusieurs avantages, du point de vue narratif : elle permet d'introduire un peu d'humour, en jouant sur des clichés (dont il faut d'ailleurs préciser qu'ils sont tous réels !) et sur des dialogues futiles, mais elle représente également un univers dur, soumis à une double exigence d'authenticité esthétique et de résultat économique ; cette double exigence est parfois inconciliable, et c'est de ce hiatus que peut naître le thriller, c'est-à-dire la douleur, la mauvaise intention, et donc l'exploration d'une volonté de destruction quand on pousse l'étude au paroxysme.


4- D'où vous est venue l'idée d'écrire un tel roman?

Au départ, j'ai commencé à écrire "à froid", à la première personne. Si je me mets dans la peau d'un personnage qui rejette ce système qui le broie tout en le nourrissant, si ce personnage voit monter en lui une volonté implacable de destruction de ce système et de ces acteurs, essayons de voir jusqu'où on peut aller, en respectant un principe de réalisme dans la description de l'organigramme en tant que tel, et dans les rapports que celui-ci induit, joués sur différentes tonalités de violence. 
Ensuite, j'ai essayé de composer une histoire plus large, en suivant différentes partitions, et en construisant une sorte d'enquête plus classique dont les questions fondamentales sont : QUI ? POURQUOI ? COMMENT ?
Mon ambition est à la fois de divertir le lecteur, mais aussi de le toucher et de le faire réfléchir sur ces problématiques malheureusement très actuelles, liées au burn out et à la souffrance au travail.


5- " Organigramme" fait l’unanimité, je n'ai vu que des avis positifs, partageriez-vous tous les ressentis même s'ils sont négatifs?

Bien sûr ! D'une part parce que je suis un débutant dans l'écriture et le roman, donc des avis négatifs me permettraient d'améliorer mon style, mes techniques narratives, en d'autres termes d'arriver à écrire un meilleur roman. Et d'autre part parce que pour moi, des ressentis négatifs sont aussi des propos qui légitiment les avis positifs.
Mais je suis infiniment reconnaissant de cet accueil enthousiasme des débuts. C'est un carburant formidable pour mes prochains projets d'écriture !


mercredi 26 septembre 2018

Ilaria Tuti: " Sur le toit de l'enfer"




Editions la Bête Noire
416 pages



4 ème de couverture



« Les tueurs voient l’enfer que nous avons sous nos pieds, tandis que nous, nous ne voyons que les fleurs… »


Dans les montagnes sauvages du Frioul, en Italie, le commissaire Teresa Battaglia, la soixantaine, la langue acérée et le coeur tendre, est appelée sur les lieux d’un crime pour le moins singulier : un homme a été retrouvé mort, les yeux arrachés. À côté de lui, un épouvantail fabriqué avec du cuivre, de la corde, des branchages… et ses vêtements ensanglantés.
Pour Teresa, spécialiste du profilage, cela ne fait aucun doute : le tueur frappera à nouveau. Elle va devoir rassembler toute son énergie et s’en remettre à son expérience pour traquer cette bête humaine qui rôde dans les bois. Si tant est que sa mémoire ne commence pas à lui faire défaut…
Une auteure au talent magistral.
Un thriller au rythme implacable.
Une héroïne d’une extraordinaire humanité. 
« L’Italie tient enfin sa reine du thriller ! » Sandrone Dazieri.
« Inoubliable ! » Donato Carrisi.



Mon avis


Quand je lis derrière la 4 ème de couverture " l'Italie tient enfin sa reine du thriller" d'après Sandrone Dazieri, je peux vous dire je suis bien d'accord!
C'est une auteure qui promet d'être suivie. L'histoire se déroule dans chef lieu de province, le bourg de Travenì. Une série d'homicides a lieu; les cadavres sont retrouvés de façon abominables.

" L'auteur du meurtre l'a énucléé avec les doigts et nous n'avons jamais retrouvé ses globes oculaires. Une femme a été agressée alors qu'elle rentrait du travail à son domicile. A elle aussi, il lui manque une partie du visage. "

La commissaire Teresa Battaglia et le jeune inspecteur Massimo Marini sont sur cette affaire. La paysage montagnard prédomine dans ce roman. L'atmosphère est glaciale.

" Au fond des sous-bois, entre les pins des Alpes et les ronciers de myrtilles, jaillissaient des torrents aux eaux transparentes qui s'écoulaient avec agilité entre les rochers, les stalactites et une mousse odorante... "

lundi 24 septembre 2018

Jacques Pons: " Organigramme"




Editions Hugo Thriller
379 pages


4 ème de couverture




La vision sans exécution n’est qu’hallucination.
Telle est la devise du célèbre patron de la Maison Louis Laigneau, fleuron du luxe français. Martelée en chaque occasion, de séminaires de créativité entre beautiful people en conference calls des membres du CoDir, elle va également devenir celle d’un tueur dont le seul but est d’anéantir de façon brutale, méthodique et cruelle l’intégralité de l’entreprise et de ses salariés.
Quelles sont ses motivations ? Quelles sont réellement ses cibles ? Pourquoi un tel déferlement de haine froide ?
Une chose est sûre: rien ni personne ne sera épargné dans la réalisation de ce mortel projet.

Passionné de littérature, de voyages et de gastronomie, Jacques Pons travaille depuis plus de quinze ans dans l’univers de la mode. C’est cette expérience qui lui a inspiré l’écriture d’Organigramme, dans le cadre du concours du meilleur thriller 2018 présidé par Michel Bussi 2018, pour lequel il a reçu le Coup de cœur RTL.
Organigramme est son premier roman.


Mon avis



Je me méfie toujours des bandeaux rouges " Coup de cœur", mais " Organigramme" est véritablement un thriller maîtrisé et abouti.
Jacques Pons cible l'histoire sur l'entreprise Louis Laigneau spécialisée dans la mode. Dès le début, le ton est donné; une exécution a eu lieu.
S'ensuivent des disparitions inquiétantes, des meurtres et d'étranges situations. Qui est derrière tout ça? Pourquoi s'acharner sur les salariés?

" La vision sans exécution n'est qu'une hallucination répétait notre président à l'envi. Mantra repris par tous les membres du comité exécutif, puis par le middle management, puis par les consultants, les prestataires, les actionnaires. Exécuter, exécuter, exécuter. Peu importe le reste. Ils ne seront pas déçus. Aujourd'hui j'exécute. "

Il semble que ce soit l'oeuvre d'un serial killer redoutable semant la peur et l'angoisse parmi les salariés de cette grande Maison.

" Il va falloir que je redouble d'imagination. CRÉATIVITÉ- VISION- EXÉCUTION. "

Jean-Luc Luciani: " Et mon cœur dévasté ne te veut que du bien"




Editions LBS Sélection
152 pages


4 ème de couverture



A la mort de leurs parents, Markus revient s’occuper de son frère Luka qui vit replié sur lui-même suite à un traumatisme subit durant son enfance. Un soir de Nouvel An, Markus parvient à le convaincre de sortir affronter le monde extérieur. Au milieu de la foule, ils rencontrent Jade qui n’a pas pu rentrer chez elle en Nouvelle Zélande à cause d'un avion raté. Entre Markus et Jade, c'est le coup de foudre. Quelques semaines après le départ de la jeune femme, une terrible nouvelle arrive. Markus s'envole alors à l'autre bout du monde.


Mon avis



L'impression générale que me laisse " Et mon cœur dévasté ne te veut que du bien" est une impulsion de vie.

" Puis, il descendit la vitre de la voiture et sentit le vent s'engouffrer dans ses cheveux avant de hurler son prénom à elle. Tout fort, le plus fort possible. "

Les liens amoureux sont mis sur un piédestal. L'auteur fait part du caractère irréel du sentiment amoureux.

" Mais c'est seulement lorsque Jade se pencha sur lui et l'embrassa tendrement sur la bouche qu'il comprit que tout ce qu'il avait entrepris jusqu'alors, tous ses actes, ses choix, les routes prises, les décisions, tout cela n'avait en fait qu'un seul but, le mener jusqu'à cet instant précis. "

Les traumatismes suite à de gros problèmes familiaux du héros sont dévoilés et décortiqués avec des mots simples. Justement l'écriture est agréable, elle est faite d'images et de descriptions très parlantes. Cette variété est bien venue.

vendredi 21 septembre 2018

Coin & Kwapinski: " Kiaï"



Editions Lucien Souny
224 pages


4 ème de couverture



Un violent incendie a ravagé un orphelinat religieux. Les pensionnaires sont évacuées et Marie, l’une des jeunes filles, est placée d’office dans un hôpital psychiatrique à Auxerre. À des centaines de kilomètres de là, à l’exception des morts qu’il a laissés derrière lui et des années qu’il a passées dans la Légion comme tireur d’élite, rien ne distingue Fabrice des autres habitants de ce village en pays cathare où il s’est désormais retiré. Jusqu’au jour où Peter Wolff, son vieux complice de randonnée, biker au look de Viking et prêtre défroqué, va attirer sur eux les foudres d’un groupe activiste catholique. Les méthodes de l’Inquisition renaissent de leurs cendres. En quoi cette croisade mortelle concernerait-elle Marie ? Pourquoi elle seule pourrait y mettre un terme ? Une intrigue vertigineuse, un thriller sobre, acéré et addictif.


Mon avis



Tout commence sans un espace qui aurait dû rester calme. Pourtant au fil des pages ce ne sera jamais le cas. L'atmosphère est lugubre à souhait. J'ai ressenti la pesanteur des lieux. J'ai frissonné comme si le froid et la noirceur du décor m'étaient très proches.

" La lumière rougeâtre qu'il répandait conférait une atmosphère inquiétante à ce corridor déjà lugubre. Les chambres qu'il distribuait étaient en fait des cellules de neuf mètres carrés comportant une douche minuscule et un lavabo. "

L’héroïne Marie se bat avec ses souvenirs. Elle ne sait plus comment appréhender le passé et le présent.
Les longueurs sont utiles; elles se calquent à merveille sur les paysages montagneux. Le style est une prouesse quand on sait que le roman a été écrit à quatre mains.
J'ai découvert des types de tortures se rapportant au Moyen Age et à l'Inquisition. C'est difficile à supporter mais impressionnant à lire.

mercredi 19 septembre 2018

Mike Horn: " L'Antarctique, le rêve d'une vie"



XO Editions
286 pages


4 ème de couverture



“Traverser l’Antarctique, c’était mon rêve d’enfant. J’ai décidé d’affronter cette immensité blanche en empruntant un itinéraire jamais exploré, le plus long que l’on puisse envisager : 5 100 km d’une trace presque rectiligne, avec, devant moi, la solitude, les champs de crevasses, les tempêtes de neige, les températures glaciales.

Cette traversée m’obligera, je le sais, à battre des records de vitesse pour ne pas être englouti par l’hiver. On me prédit l’enfer, une course contre la mort. Après trois semaines de bateau pour rejoindre le continent au milieu des icebergs, je plante fermement mes bâtons dans la glace, mes skis bien parallèles, un traîneau de 256 kg fixé aux épaules.

L’espace d’un instant, mon cœur se serre. Comme un début de vague à l’âme. Je repense alors à Cathy, ma femme, qui, avant de rejoindre les étoiles, m’avait soufflé : « Vis pour moi, Mike, vis pour nous deux. » Je ne me retournerai plus. Je regarderai devant. Armé de mon seul ski-kite et de mes mollets, je suis loin d’imaginer l’épreuve qui m’attend.”



Mon avis


Je me lance cette fois-ci dans un roman d'aventure et pas n'importe lequel; c'est celui du célèbre aventurier Mike Horn. C'est un homme qui fait des exploits incroyables voire vertigineux!
J'ai choisi ce roman car je voulais lire autre chose que mon périmètre littéraire.
" L'Antarctique, le rêve d'une vie" est un roman que j'ai beaucoup apprécié. Ainsi le lecteur suit les péripéties de Mike Horn à bord du Pangaea mais pas que...
Cet homme décide de traverser le Pôle Sud; depuis déjà l'âge de 8 ans, Mike Horn en rêvait de ce voyage.
En 2015, il a perdu sa femme, Cathy, à la suite d'une maladie. Ses derniers mots prononcés ont été: " Vivre, encore et toujours. "

" Le plus beau cadeau que tu puisses me faire, c'est de continuer à vivre pour moi. Comme avant, comme toujours. Demain encore plus fort qu'hier. Vis pour moi, Mike! Vis pour nous deux..."

Son rêve de traverser le Pôle Sud, Mike Horn avait commencer à y travailler avec sa femme sur le sujet.
Ces deux filles, Jessica et Annika, l'ont amenées à faire de ce projet une réalité. Il quitte le Cap en novembre et se lance dans la plus belle des aventures. Jamais un homme n'a accompli cette traversée en solitaire!

A travers ce voyage, il rencontrera bien des dangers; les glaciers font parfois barrage sur sa route. La seule solution est de garder son sang froid et de prendre son mal en patience. Vous l'aurez compris cette traversée s'avère dangereuse. Les conditions climatiques sont extrêmes. Il fait très froid -50°C. Il ne faut pas faire de fausses manœuvres, la moindre erreur peut être fatale.