Editions Hugo suspense
414 pages
4 ème de couverture
Lac Pasakukoo, dans le Maine des été indiens. Le corps noyé d'une jeune romancière prometteuse, égérie annoncée d'une nouvelle génération d'écrivains. De chaque côté du lac, la résidence de deux auteurs à succès, meilleurs ennemis du monde. Un shérif qui ne les aime pas, et un village où aucun secret ne résiste à la douceur de vivre apparente. Un avocat noir et théâtral qui débarque. Une secrétaire à faire pâlir Venus en personne. Un assistant littéraire appliqué et ambitieux. Un manuscrit dont la seule existence fait frémir les familles les plus puissantes de la région. Des mots qui deviennent des armes, et des pages blanches des linceuls. Et soudain, une série de violences qui se déchaînent entre les rancoeurs d'hier et les menaces de demain.
Mon avis
Roy Braverman a dû bien s'amuser en écrivant « Passakukoo » ! J'ai trouvé ce roman très léger même si les thèmes abordés sont assez graves ; la mort, les relations amicales difficiles, les trahisons… L'histoire peut faire penser à ces livres sortant en été pour divertir les lecteurs sur les plages. Mais quand on connaît l'auteur, on devine qu'il va tordre les clichés afin de nous faire grincer des dents. Et en effet, c'est le cas !
Déjà, il faut voir Dempsey et Akerman, les deux protagonistes écrivains... Les héros du roman ? Non pas vraiment puisqu'il n'y a pas réellement de personnages principaux dans « Passakukoo » mais une nuée de caractères riches et inspirants. Alors, ces deux romanciers nous emmènent dans une intrigue mettant en scène la mort d'une jeune beauté. L’auteur égratigne le milieu littéraire en passant.
« C’est Dempsey et son sens de la formule. Je dois lui reconnaitre ça. Il s’applique à rester écrivain jusque dans son quotidien. »
Bien sûr, il va y avoir une enquête mais pas que… Roy Braverman profite de ce crime afin de nous plonger tour à tour dans des questions existentielles et des histoires d’ego et d'amour. J'ai réussi à détester et à aimer la même personne sur une cinquantaine de pages tant l'auteur parvient à visiter l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus noir mais aussi de plus courageux. À cet égard, j'ai beaucoup apprécié Abigail qui à elle seule représente de nombreuses femmes. Je regrette pourtant de ne pas en savoir plus sur quelques protagonistes, sur leur passé et ce qu'il va leur arriver après.
Également, c'est le style de l'auteur qui fait de « Passakukoo» un opus original et inclassable. Les chapitres commencent de façon intrigante et le rôle de chacun est mis en valeur par de petites phrases bien percutantes. Les dialogues sont savoureux comme toujours chez cet auteur. L'humour est sans conteste au rendez-vous de ce roman très divertissant.
« Je n’ai jamais compris ce métier, même si je sais qu’il faut bien des légistes. Cette façon de lire dans les viscères la vie des morts. Cette façon de pouvoir tout dire d’un corps qui ne pourra plus jamais rien faire. Je trouve ça obscène. A moins que ce voyeurisme médical ne soit exagéré dans les séries télé. C’est à souhaiter. »
J'ai donc pris beaucoup de plaisir à lire ce livre même si la valse trop folle des situations m'a un peu déstabilisée. Ainsi quand j'appréciais un chapitre, j'aurais aimé m'y installer encore un peu plus longtemps. Donc sur la plage ou au bord d'un fleuve aux États-Unis, tentez l'aventure proposée par Roy Braverman dans ce livre au titre des plus dépaysants comme son histoire !
« Comme Dieu, l’auteur tue certains de ses personnages et en laisse vivre d’autres plus longtemps. »
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