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mercredi 26 mai 2021

Noël Boudou : " Et pour le pire "

 


Taurnada Editions

256 pages


4 ème de couverture


Bénédicte et Vincent auraient pu vieillir paisiblement ensemble. Malheureusement, le destin en a décidé autrement, il y a vingt ans…
Vingt ans. Vingt ans à attendre… à attendre que les assassins de sa femme sortent de prison.
Depuis vingt ans, Vincent Dolt n'a qu'une seule idée en tête : venger sa douce Bénédicte…
Depuis vingt ans, seule la haine le maintient en vie.
Mais une vengeance n'est jamais simple, surtout à 86 ans.
Il a vécu le meilleur, il se prépare au pire…



Mon avis



Noël Boudou offre avec « Et pour le pire » un roman très original à plusieurs niveaux. Il est difficile de définir cette histoire mettant en scène Vincent, un vieil homme qui a perdu sa femme vingt ans auparavant. Il a durant tout ce temps ruminé sa vengeance et sa haine envers le coupable qui va sortir de prison ! C'est alors que commence véritablement « Et pour le pire ».
" Vingt ans de rage qui marine, ça fait mal, c’est comme la gnôle. "
On pourrait sous-titrer ce thriller « Tonton fait de la résistance à l'oubli ». En effet ne cessent de tourner dans sa tête les conditions horribles dans lesquelles sa femme est morte. Le style de Noël Boudou fait mal pour justement faire comprendre pourquoi le pardon est impossible. Sa plume est épicée, alcoolisée et chamboule tout sur son passage.
" L’alcool a ce dangereux pouvoir de faire fuir les démons, les mauvais souvenirs, les douleurs et les insomnies. Je deviens peut-être alcoolique, mais je m’en fous. A mon âge, devenir dépendant n’est pas vraiment grave. Je serai mort bien avant que cette dépendance ne devienne dangereuse. "
Le personnage de Vincent est atypique. Cet homme est très vieux mais c'est aussi quelqu'un qui a la dent dure (fausse ou pas !) et qui ne lâche rien. Il personnifie la notion même de vengeance. Ou est-ce la vengeance qui est le personnage principal du roman ? C'est au lecteur de juger et de ressentir puisque les mots sont forts et lapidaires. Les autres protagonistes trouvent leur place autour de Vincent et renforce une analyse personnelle de la société.
J'ai ressenti au fil des pages l’âpreté de la vie. Cela ne s'est pas fait sans un certain malaise. Ainsi attention, la violence est très présente dans « Et pour le pire » et il faut avoir le cœur solide pour suivre certains chapitres. C'est un choix de l'auteur qui se défend par rapport au sujet traité.

« Et pour le pire » est un thriller qui dépote, cogne et marque les esprits. Noël Boudou prend des libertés avec la logique mais cela n'empêche pas de passer un moment de lecture intense. Le récit est acide voire malsain. Mais depuis quand les éditions Taurnada font-elles dans le feel good ?



Bande annonce




L'auteur



Noël Boudou-Pergay est nouvelliste et romancier.
Il a travaillé quinze ans à l’hôpital de Limoges, avant de s’installer à quelques minutes de Cahors. Il exerce en tant qu’aide à domicile auprès de personnes âgées, et il adore ce travail. Mais ses deux vraies passions sont le heavy metal, qu’il pratique en tant que chanteur au sein de plusieurs groupes amateurs, et bien sûr les livres.

Il tombe amoureux de la littérature en découvrant Stephen King, dont il est aujourd’hui encore un immense fan. Le thriller a eu sa préférence pendant de nombreuses années, avec une plongée dans les univers sombres de ses auteurs : Graham Masterton, Peter Straub ou encore James Herbert. Puis il se met à lire des romans noirs. Deux livres vont lui donner envie d’écrire : « 1974 » de David Peace et « Natural Killer » de Pierre Pelot. Il écrit plusieurs nouvelles avant de se lancer dans l’écriture d’un premier roman.




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