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mercredi 12 février 2020

Hanni Münzer : " Marlène"



Editions Archipel
464 pages



4 ème de couverture



Prix Skoutz du meilleur roman historique.

Qui est la véritable Marlène ?

Munich, juillet 1944. L’une des femmes les plus recherchées du IIIe Reich se tient face à la maison bombardée de Déborah et de son frère, qu’elle croit enfouis sous les décombres. Si elle était arrivée la veille, Marlène aurait pu les sauver.

Mais qui est au juste cette femme ? La veuve d’un notable connu pour ses sympathies nazies ? Une actrice en devenir ? Une résistante ?

Marlène va devoir prendre l’une des décisions les plus difficiles de sa vie : épargner la vie de millions de personnes… ou sacrifier l’homme qu’elle aime.

Dans le sillage d’Au nom de ma mère, ce roman s’attache au destin d’une femme courageuse, confrontée aux soubresauts de l’Histoire !


Mon avis

 

Dès le prologue de « Marlène », Hanni Münzer plante le décor : un contexte historique axé sur la seconde guerre mondiale. Au début de certains chapitres, elle donne des précisions sur les événements de l'époque. Cela rend l'histoire plus claire pour les lecteurs qui ne connaissent pas forcement tout sur cette période historique.

« Mais l'épicier et sa femme n'étaient pas les seuls à avoir changé : elle aussi. En ce jour de juillet 1935, sa conscience politique s'était éveillée. Le temps de l'innocence était révolu. »

Marlène est une femme qui présente son autobiographie à des proches. C'est ainsi que l'on va remonter avec elle les innombrables péripéties d'une vie bien remplie et trouble. Elle est pacifiste et féministe comme on va le découvrir. Je n'ai pas trop accroché à ce personnage car l'auteur lui attribue un peu trop de prouesses. Ainsi, j'ai eu l'impression que Marlène n'était pas assez réaliste. Pourtant avec des procédés littéraires intelligents comme une fausse interview, Hanni Münzer tente de rendre ses aventures authentiques.

Le style est classique et très précis dans les descriptions des lieux et des protagonistes. Hanni Münzer parvient parfaitement à décrire une ville allemande en désolation après les destructions des bombardements. D'ailleurs, Marlène ne cesse de démontrer la stupidité des hommes face à la barbarie et la guerre. La nazisme est pour elle une des pires horreurs du XXème siècle.

« Sur tout ce décor se déposait l'inévitable poussière soulevée à chaque pas et à chaque mouvement qui transformait l'acte de respirer en supplice. On entendait tousser de tous côtés. »

On sent que le prix de la survie est parfois très élevé. Les amies de Marlène souffrent comme elle des conditions ignobles des opposants à Hitler. Elles sont obligées de vendre leur corps pour survivre. L'auteur évoque une partie de la vie dans un camp de concentration. Les effets de la propagande sont également mis en relief avec subtilité.

Malgré les qualités littéraires et historiques de ce roman, la magie n'a pas opéré pour moi. Les péripéties et les situations qui s'enchaînent manquent de sensualité. En effet, Marlène est un prénom qui inévitablement évoque la volupté et le pacifisme. Si cette notion de pacifisme est très bien passée, la sensualité quant à elle manque dans ce roman. La froideur de l’héroïne m'a un peu laissée de marbre!


L'auteure

           


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