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vendredi 10 mai 2019

Estelle Tharreau: " Mon ombre assassine"


Editions Taurnada
260 pages


4 ème de couverture



En attendant son jugement, du fond de sa cellule, Nadège Solignac, une institutrice aimée et estimée, livre sa confession.
Celle d'une enfant ignorée, seule avec ses peurs.
Celle d'une femme manipulatrice et cynique.
Celle d'une tueuse en série froide et méthodique.
Un être polymorphe.
Un visage que vous croisez chaque jour sans le voir.
Une ombre. Une ombre assassine.



Mon avis



Nadège, quel doux prénom! De plus cette créature a une profession qui inspire confiance puisqu'elle est enseignante. Et pourtant, dans « Mon ombre assassine », Estelle Tharreau nous fait entrer dans le
cheminement d'une tueuse en série.
J'ai été intéressée par les mécanismes qui auraient conduit à l'escalade d'une tueuse. Attention, rien n'est certain car l'auteure n'affirme rien mais laisse des pistes pour le lecteur. Cette démarche fait l'originalité de ce roman.

Le cadre provençal est bien dépeint dans toute son âpreté et fait partie de la personnalité de Nadège. Tout aurait pu être idyllique mais ce n'est pas si simple, il y a eu maldonne et on ne sait pas forcément
pourquoi!
L'ensemble est étouffant et j'y ai rarement trouvé des éléments pour alléger l’atmosphère de mort. Nadège se raconte et se livre aux lecteurs : ceci contribue à un certain malaise. De plus l'utilisation du « je » amplifie la proximité par rapport à cette femme. La tueuse nous fait douter mais pour ma part, l'effroi domine et persiste au fil des pages.

" Je suis confiante : ils ne trouveront rien, car, mise à part cette erreur, j’ai toujours veillé à ne jamais semer de petits cailloux sur mon chemin. "

" Le sort m'avait destinée à infliger la mort. Je ne savais pas quand. Je ne savais pas qui. Mais je savais que je tuerais encore, que je tuerais beaucoup et que je n'offrirais aucune occasion de m'arrêter. Je m'apprêtais à entamer une prédation méthodique. Le destin se chargerait de me désigner les proies. "

Estelle Tharreau ne laisse rien au hasard du début à la fin. Elle construit son récit avec précision; ainsi le suspense va crescendo et fait de ce roman un moment de lecture très agréable.
Quand on voit dans la presse des faits divers, des affaires de tuerie, on est effaré et on condamne bien sûr ces atrocités. Dans ce roman , on va aussi du côté de la personne qui est capable de commettre ces
méfaits. Nadège personnifie les horreurs que l'on peut lire dans les journaux. La plume de l'auteure parvient à nous la rendre réelle et c'est fascinant mais en même temps glaçant.


« Mon ombre assassine » est à lire pour l'originalité du personnage de Nadège. On ne doit absolument pas s'attendre à des réponses toutes faites sur les tueurs en série mais le livre fait réfléchir sur ce phénomène récurent dans les thrillers et c'est ce que j'ai beaucoup apprécié!


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