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mardi 31 mai 2022

Vincent Delareux : " Le cas Victor Sommer "


 Editions L'Archipel

208 pages


4 ème de couverture


Faut-il commettre l'irréparable pour être enfin quelqu'un ?
À 33 ans, Victor Sommer mène une vie monotone qui lui pèse. Secrètement, il aspire à devenir quelqu’un. Une ambition entravée par sa mère, infirme autoritaire et possessive qui l’empêche de prendre son envol.
Le jour où celle-ci disparaît de façon mystérieuse, Victor est confronté à un monde qu’il n’a jamais appris à connaître…

« J’ai lu Le Cas Victor Sommer avec plaisir. Un livre à mi-chemin entre les Évangiles et Psychose d’Alfred Hitchcock. Une réussite ! »
Amélie Nothomb


Mon avis



« Le cas Victor Sommer » est un livre inclassable. Le début fait penser à un roman d’Amélie Nothomb qu'elle a d'ailleurs elle-même qualifié de réussite sur la quatrième de couverture. Mais Vincent Delareux s'en écarte peu à peu pour en faire l'analyse d'un jeune homme vraisemblablement trop couvert par sa mère. On découvre très vite qu'il est aussi en manque de repères paternels, en effet son père aurait abandonné cette femme avant sa naissance.

Le sujet est donc très sombre. Victor est un homme d'une trentaine d'années très réservé et triste qui est englué par l'amour toxique de sa « maman ». Mais la disparition de celle-ci va lui faire entrevoir que la vie peut être belle. Va-t-il savoir saisir l'opportunité de devenir un autre, quelqu'un qui prend enfin sa vie en main ? Sa rencontre avec la belle Eugénie lui apportera-t-elle un horizon plus clair ? L'auteur parvient à montrer comment l'éducation peut influencer la vie d'une personne. Mais en aucun cas il ne juge, il laisse la lecture libre de tirer les conséquences des actes évoqués ou sous-entendus.
« Je devenais, en somme, un individu à part entière ; je portais en moi tout un univers de sons, d'images, de mots et de sentiments, et cet univers m'appartenait, j'en étais l'unique régisseur. »
Le thème est lourd et il y a parfois des longueurs mais j'ai bien fait de lire cet ouvrage jusqu'au bout tant la fin est parfaitement amenée et les faits analysés avec finesse. Le style est impeccable et les personnages, peu nombreux, sont particulièrement bien dessinés. Victor n’apparaît pas sympathique mais on peut comprendre certaines de ses réactions. Quelquefois, ses réflexions sont agaçantes néanmoins on saisit mieux son comportement à l'issue du roman.
« Je me suis lancé dans la cage d'escalier. Maman me suivait d'un pas lourd. Nous avons pénétré dans sa chambre. J'y ai retrouvé l'odeur d'église qui me déplaisait tant : un mélange d'humidité et de poussière qui, en plus de souligner la vétusté de la pièce, prend à la gorge. D'année en année, cette odeur gagnait en intensité. »
« Le cas Victor Sommer » n'est pas le type de livre à lire sur la plage tant il est caustique. C'est pour ma part plus une analyse sociale et psychologique qu'un récit classique. Il est cependant facile à lire et mérite le détour. De plus, au fil des pages des traits d'humour avec des quiproquos savoureux apportent un peu de lumière dans cette sombre histoire. J'engage donc à le lire surtout pour la dernière partie qui m'a vraiment surprise !


L'auteur


Après des études littéraires à Paris, Vincent Delareux s’installe en Normandie et commence à écrire.
À 22 ans, il signe "Le Cas Victor Sommer", qui remporte le Prix des Étoiles Librinova 2020. Le livre est repéré par les Éditions de l'Archipel dans la foulée.
"Le Cas Victor Sommer" est le premier d’une série de romans où les tourments de l’âme côtoient les secrets de famille.


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