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jeudi 19 mai 2022

Ludovic Lancien : " La caste des ténèbres "

 


Editions Hugo Thriller

453 pages


4 ème de couverture


1995 : Faubourg de Kombakkam (Sud-Est de l'Inde)
Viresh est un Dalit, un Intouchable. À huit ans à peine, il comprend que son existence ne sera qu'un enfer pavé d'humiliations. Révolté par cette condition qu'il n'a pas choisie, désireux de s'affranchir d'une société régie par un système de castes archaïque et profondément inégalitaire, le jeune garçon apprendra bientôt ce qu'il en coûte de défier la volonté des dieux.

Janvier 2020 : Paris. Un hiver poisseux et humide
Le lieutenant Lucas Dorinel quitte sa Bretagne adoptive et prend le premier train pour Paris, deux ans après son départ forcé de la capitale. Réintégré au sein de la prestigieuse Brigade criminelle, il n'est pas encore parvenu au Bastion qu'une femme se suicide sous ses yeux en se jetant tête la première sous les roues d'un bus.
Quelques heures plus tard, le lieutenant est envoyé sur une scène de crime atroce dans un HLM de Bondy : un homme retrouvé mort chez lui, les membres disloqués, mutilés, son corps nu écrasé au fond d'une malle. Le plus étrange survient lorsque le légiste retrousse les lèvres du mort pour dévoiler des canines anormalement longues, tout droit sorties d'un film d'horreur.
Pour Lucas Dorinel et ses équipiers, le cauchemar ne fait que commencer.


Mon avis



Si on commence à lire « La caste des ténèbres » de Ludovic Lancien, dès les premières pages, c'est bon, on est piégé, on est obligé de poursuivre. Les mots sont de véritables coups de canif ne laissant aucune chance au pauvre lecteur, accro directement à l'histoire et au style. L'écriture est somptueuse mais abordable, elle coule de source.

Le réalisme des situations avec des formules qui claquent impose du rythme au récit jusqu'à la fin. On se croit vraiment dans les lieux dépeints par l'auteur. On entre également dans la tête des personnages. Les sensations sont fortes autant psychologiquement que dans l'action.

Les personnages sont nombreux mais le héros, Lucas, est particulièrement mis en avant. Il apparaît magnétique de par son passé de flic torturé et ses réparties au scalpel. Il revient intégrer la Brigade criminelle après deux ans passés en Bretagne. Très vite, il se voit confronter à une affaire sombre le menant avec ses collègues dans des milieux faisant froid dans le dos.
« La montée dura environ deux minutes, au cours desquelles Lucas s'appuya contre la glace piquetée de rouille en fermant les yeux. Il n'était à Paris que depuis trois heures. Bilan : un suicide et un meurtre.
À ce rythme, il finirait la journée avec un ulcère. »
Ludovic Lancien décortique l'enquête dans ses moindres recoins sans perdre l'attention du lecteur distillant des rappels judicieux au fil des pages. Il parvient à démontrer les rouages de la culpabilité, de la lâcheté et de la souffrance des protagonistes. Qu'ils soient du côté des enquêteurs et des malfaiteurs !
« L'homme et sa quête perpétuelle de la perfection autorisaient toutes les dérives et malversations, sur fond assumé de révisionnisme. Le présent et l'avenir n'étaient qu'un long passé, surgi d'une époque où toutes les vies ne se valaient pas… »
C'est un plaisir de lire un tel roman riche en suspense et en dialogues savoureux. On découvre l’existence de pathologies particulières, on plonge dans le passé de l'Inde et des mouvements de l'extrême droite. Quelle aventure de suivre Lucas dans la noirceur de l'âme humaine !


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