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jeudi 5 mai 2022

Bernard Minier : " Lucia "

 

XO Editions

480 pages


4 ème de couverture


À l’université de Salamanque, un groupe d’étudiants en criminologie découvre l’existence d’un tueur passé sous les radars depuis plusieurs décennies et qui met en scène ses victimes en s’inspirant de tableaux de la Renaissance.

À Madrid, l’enquêtrice Lucia Guerrero trouve son équipier crucifié sur un calvaire et se lance sur les traces de celui que l’on surnomme le « tueur à la colle ».

Tous vont être confrontés à leur propre passé, à leurs terreurs les plus profondes et à une vérité plus abominable que toutes les légendes et tous les mythes.

Une nouvelle héroïne aussi attachante que coriace… sur la piste de crimes inouïs

Les coulisses inquiétantes d’une des plus vieilles universités d’Europe

Un sommet d’angoisse qui blanchira vos nuits

Maître du thriller, Bernard Minier est l’un des écrivains les plus lus en France. Il est traduit et salué dans le monde entier. Lucia est son dixième roman.


Mon avis


Ça y est je me lance dans un des romans de Bernard Minier ! Je vous entends déjà dire non mais cette lectrice est en retard pour lire cet auteur. Bah, il faut dire que je ne voulais pas me plonger dans sa série avec le commandant Martin Servaz car cela va me demander pas mal de temps pour découvrir ses aventures. Alors je jette mon dévolu sur son tout nouveau thriller avec l’enquêtrice Lucia Guerrero.
Dès le prologue, Bernard Minier ne fait pas dans la dentelle. Lucia découvre son équipier collé sur un calvaire ; un seul témoin est sur le lieu du crime et semble le parfait suspect. L’enquête se poursuivra et portera les soupçons sur un dénommé « tueur à la colle ». Dans ses gestes remplis d’une telle cruauté, le tueur s’identifie à certains tableaux de la Renaissance.

Lucia, l’héroïne de ce roman éponyme est une enquêtrice qui ne lâche rien et a un tempérament parfois proche de la rébellion. Ce prénom dont la racine latine fait référence à la lumière est bien nommée car elle représente un contraste avec les ombres qui planent tout au long de ce récit.

Il est question justement de contrastes au fil des pages. Ainsi la police doit enquêter avec des universitaires spécialisés dans la criminologie et s’interrogent sur des affaires assez anciennes mais aussi sur ce qui s’est passé à Madrid.

L'architecture ancienne de Salamanque côtoie l'urbanisme moderne et les personnages sont faits de clarté et de noirceur, de beauté et de laideur. Ces discordances enrichissent un thriller bien mené du début à la fin. Seule la plume de l'auteur est égale à elle-même : juste et solaire dynamisant les certitudes. Il utilise astucieusement la violence des éléments naturels pour distiller encore davantage d'angoisse.
« Ils franchirent un porche, suivirent une ruelle sombre, étroite et profonde comme un défilé, débouchèrent inopinément sur un décor d'un autre temps - une enclave médiévale dans le XXIème siècle : une place cernée d'arcades, dont les façades portaient des fresques religieuses et dont les avant-toits étaient décorés de pignons en bois sculptés. »
Les pièges que Bernard Minier tend aux lecteurs explosent à chaque rebondissement, les faisant passer d'une scène horrifique au machiavélisme des protagonistes. Ainsi l’intrigue n’est pas de tout repos. La construction est habilement orchestrée et bien menée. De plus la vie privée de Lucia vient mettre de la pagaille dans l'enquête et rend l'ensemble encore plus humain.
Les références culturelles sont nombreuses et touchent des domaines variés comme l'art ou la littérature. Et tout cela sans jamais être ennuyeux. Les événements relatés sont complexes mais on ne s'y perd pas une seconde.

Alors, une fois ce roman en main, restez vigilant : si vos yeux regardent dans la bonne direction, vous trouverez peut-être la vérité !


Bande annonce







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