Editions Slatkine et Cie
320 pages
4 ème de couverture
Francis, 17 ans, est né de père inconnu. Il vit avec sa mère dépressive dans un mobile-home sordide à la périphérie de Claymont, petite ville de la côte Est des États-Unis. Avant une tentative de suicide ratée, sa mère lui a laissé une lettre d’adieu dans laquelle elle lui révèle qu’il a été conçu grâce à une banque du sperme, dont les donneurs anonymes sont sélectionnés pour leur Q.I. hors du commun. Il se met alors en tête de retrouver son géniteur, et entraîne dans son road trip son meilleur ami, le geek Grover, et Anne May, une jeune patiente de la clinique dont il est amoureux.
Mon avis
Benedict Wells avec « Presque génial » nous emmène dans un road-trip. C'est un pari risqué puisque de nombreux auteurs s'y sont collés avec un grand succès comme Jack Kerouac ! Francis est un jeune homme vivant dans un parc de mobil home foisonnant aux États-Unis avec sa mère dépressive, Katherine. Elle sera internée dans un hôpital psychiatrique car elle souffre de troubles schizo-affectifs bipolaires.
Il apprend par une lettre de sa mère qu'il est né d'un don de sperme, il va ainsi à la recherche de son vrai père, son géniteur. Il est accompagné de Anne-May Gardener, la jeune patiente de la chambre voisine de sa mère et du geek Grover, son meilleur ami.
L'auteur arrive à accrocher le lecteur. D'abord, il sait bien dépeindre les paysages et les lieux que le trio traverse. Et pourtant Benedict Wells est allemand. La psychologie des personnages est plutôt bien réussie. J'ai pris connaissance de chacun des trois amis au rythme de ce voyage initiatique. Ces jeunes reçoivent en pleine figure les duretés de la réalité sociale d'un pays en perte de repères.
Au travers de Francis, j'ai ressenti les chaos et la beauté d'un chemin de vie qui va faire grandir le jeune homme. Toutes les routes ne mènent pas à la gloire. Mais est-ce important ? Le talent de l'auteur est de faire réfléchir sur différents thèmes comme la génétique mais pas seulement !
Le tout est raconté de façon un peu barrée, ce qui donne un ton original au récit. Surtout que l'Amérique profonde avec sa foule de pauvres n'a rien à voir avec le « Rêve Américain ». Francis est confronté à sa propre histoire et à celle des Américains de toutes origines.
" Les gens de Jersey City avaient des complexes parce qu'ils vivaient là-bas et pas à New-York. Mais les plus complexés, c'étaient ceux qui nichaient à la sortie de la ville, dans le trailer park de Pine-Tree. Il y avait des dingues, des losers, des familles brisées. "
Ce livre n'est pas presque génial, il est tout simplement juste et ancré dans l'authenticité, dans un monde peu généreux avec ceux qui souffrent, loin du bling-bling qui inonde nos écrans. « Presque génial » est un roman émouvant et remarquable. Je suis bien contente d'avoir découvert non seulement ce récit mais aussi cet auteur.
L'auteur
Benedict Wells est né en 1984 à Munich. A l’âge de 6 ans il commença son parcours dans trois internats bavarois. Après son diplôme en 2003, il emménagea à Berlin.
C’est là qu’il décida de se consacrer à l’écriture plutôt qu’à des études universitaires.
Pour assurer sa subsistance, il fit plusieurs petits boulots.
En 2008, il publia un premier roman applaudi par la critique Becks letzter Sommer, qui lui valut le prix Bayerischer Kunstförderpreis, prix Bavarois des arts et de la littérature. Le roman a été adapté à l’écran et projeté dans les salles de cinéma en 2015. Son troisième roman Fast genial a acquis une grande notoriété et s’est retrouvé au classement des meilleures ventes pendant plusieurs mois. Après des années passées à Barcelone, Wells est récemment rentré à Berlin.
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