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jeudi 12 mars 2020

Paul Colize : " Toute la violence des hommes"




HC Editions
320 pages



4 ème de couverture



Qui est Nikola Stankovic ?
Un graffeur de génie, assurant des performances insensées, la nuit, sur les lieux les plus improbables de la capitale belge, pour la seule gloire de l’adrénaline ?
Un peintre virtuose qui sème des messages profonds et cryptés dans ses fresques ultra-violentes ?
Un meurtrier ?
Un fou ?
Nikola est la dernière personne à avoir vu vivante une jeune femme criblée de coups de couteau dans son appartement. La police retrouve des croquis de la scène de crime dans son atelier.
Arrêté, interrogé, incarcéré puis confié à une expertise psychiatrique, Niko nie en bloc et ne sort de son mutisme que pour répéter une seule phrase : C’est pas moi.

Entre Bruxelles et Vukovar, Paul Colize recompose l’Histoire. Au-delà de l’enquête, c’est dans les replis les plus noirs de la mémoire, à travers les dédales de la psychologie et la subtilité des relations humaines qu’il construit son intrigue.



Mon avis



« Toute la violence des hommes » de Paul Colize commence comme une enquête conventionnelle concernant un meurtre de prostituée. Cependant l'auteur nous surprend très vite pour nous mener dans les méandres d'un récit à plusieurs dimensions.

Comme sait très bien le faire Paul Colize, la réalité se mêle parfaitement à la fiction. On est confronté au domaine de l'Art, de l'internement psychiatrique et à l'Histoire. Le conflit serbo-croate, une plaie pas vraiment cicatrisée pour les Européens, ajoute une tournure tragique au roman.

L'enquête singulière interroge sur l'Art, scrute l'esprit du suspect, un artiste marginal. Deux personnes atypiques vont chercher à mieux comprendre ce qui entoure le meurtre pour lequel Nikola Stankovic est suspecté. Par touches impressionnistes, l'auteur dévoile ses personnages, les manipule, les triture et ainsi nous éclabousse de sentiments ; on en prend plein la vue sans surenchères inutiles. Sa plume très humaine mais tranchante m'a laissée sans voix jusqu'à la fin.

Avec l'auteur, on pénètre dans la tête de Nikola. On côtoie la noirceur et une certaine forme de violence. L'ensemble est d'autant plus fort que le milieu de l'internement est décrit sans concession.

L'actualité est aussi mise en relief par le biais de l'Art. Quelle est son utilité dans notre société ? Peut-on tout accepter au nom de la cause artistique ? Excuse-t-elle certains débordements ? Ces interrogations font, pour ma part, la force de « Toute la violence des hommes ».

Il voulait peindre, peindre, peindre encore. Peindre pour oublier, peindre pour exorciser son mal, peindre pour se sentir libre, peindre pour remplir le trou noir qui lui rongeait l'âme. Peindre avant de mourir. 

Il m'a été difficile de lâcher l'histoire, chaque chapitre me laissant dubitative. Paul Colize, un auteur qui compte ? « C'est pas moi » qui dirait le contraire à la suite de la lecture de ce roman !
L’art ne dévoile ses secrets que dans le silence absolu.On devrait interdire aux gens de parler dans les musées.Le silence peut aussi être une arme . Il masque les mensonges, les aveux et les trahisons.

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