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dimanche 1 avril 2018

Natalie Carter et Nicolas d'Estienne d'Orves: " Le silence et la fureur"



XO Editions
368 pages


4 ème de couverture



Un lac perdu de l’Ontario, et au milieu, une petite île escarpée où souffle le vent mauvais du soupçon.
Max King, pianiste adulé dans le monde entier, y vit reclus dans sa maison, prisonnier de ses obsessions et de ses cauchemars.
Il y a dix ans, un drame l’a condamné au silence : la moindre note sur le clavier provoque en lui d’effrayantes douleurs.
Pour cet immense artiste, la musique est devenue un bourreau.
Mis à part sa gouvernante, Max King ne voit personne. Ni sa femme Fiona, ni son fils Luke, qui a quitté l’île et que tout le monde surnommait le « petit prince ».
Un futur pianiste de génie, comme son père.
Le retour de Luke résonnera comme un cataclysme sur cette terre maudite.
Et du silence jaillira bientôt la fureur. Le romancier Nicolas d’Estienne d’Orves signe avec sa mère, Natalie Carter, scénariste, un thriller psychologique redoutable, où il est question de musique, d’îles, de lacs lointains, de nature dévorante, de piano mortel, de crimes irrésolus et de passions impunies.


Mon avis



Nathalie Carter et Nicolas d'Estienne d'Orves ont écrit ensemble "Le silence et la Fureur" : un duo mére-fils qui aborde le monde de la musique classique. N'étant pas une spécialiste de cet univers, j'ai appris des choses mais suis peut-être aussi passée à côté de quelques références. Néanmoins, j'ai suivi avec intérêt les contours d'un drame se situant sur une île escarpée au milieu d'un lac dans l'Ontario.

Max King était un pianiste renommé mais un drame dix ans plus tôt l'empêche de rejouer du piano. Le retour de son fils Luke remue le couteau dans la plaie du musicien très pertubé.

Dès les premiers chapitres, j'ai ressenti l'importance de la nature dans l'intrigue. Elle est comme un personnage qui ponctue les moments forts et les crises du pianiste. Elle est une musique suivant l'action d'autant plus que les rafales et la pluie ne cessent de torturer la petite île et ses habitants.

" Surtout, il y avait la nuit.
Cette grande nuit de l'hiver canadien. La nuit profonde, impénétrable, de la nature brute. Une nuit sans lune, sans étoiles, sans le moindre signe de ce qui peut exister lorsque revient le soleil. L'heure où les arbres ont des griffes, où les choses prennent vie, où l'obscurité vous aspire, comme une crevasse."

Le style est agréable. Les auteurs savent donner la parole à différents personnages. C'est parfois un peu longuet mais la lecture n'en est pas vraiment affectée. La poésie des descriptions permettent de faire rêver. Elle donne une impression de douceur et soudain le macabre fait irruption dans ce monde de silence. Le titre est bien justifié  car l'écriture à quatre mains parvient à faire monter le ton ou au contraire à faire peser une accalmie trompeuse.

Le son, justement est très présent. Il fait bien sûr référence à la musique mais également au suspense régnant dans l'air étouffant. Un caisson est d'ailleurs réservé à Max King qui est sensé protéger l'homme et sa musique des désordres du monde extérieur.

" Tout ce que la nature pouvait appeler "son" était au rendez-vous de ce concert muet, né d'un simple livre ouvert dans une pièce, où pas un bruit n'avait droit de cité. "

Un goût de temps gâché surplombe ce roman original et glaçant. " Le silence et la fureur" reste un livre à découvrir pour les amoureux de musique classique ou des espaces sauvages et hostiles. C'est un thriller psychologique angoissant où la nature met en scène un décor à la fois oppressant et sombre.

Bande annonce




Les auteurs



                                            


Née en 1955 à New York, Natalie Carter a fait ses études au Boston Museum School of Fine Arts.
Elle a passé de nombreuses années à cheval sur les pistes et les champs de course comme jockey d’entraînement et journaliste hippique, avant de mettre pied à terre. Elle commence alors à travailler pour la télévision, puis pour le cinéma.
Elle a notamment collaboré avec Claude Miller, Alain Corneau, Nicole Garcia, Jean-Paul Salomé, Lionel Delplanque, Christian Carion, Brian de Palma, Paul Verhoeven, Barbet Schroeder, Nathan Miller, Alain Tasma, Gilles Mimouni, Jean Daniel Verhaeghe, Christian Faure…

Scénariste, adaptatrice, dessinatrice, dialoguiste, Natalie Carter est également romancière : après Grandes Plumes (Stock) et Valdingue (Robert Laffont), elle publie en 2018 chez XO Éditions son troisième roman, Le Silence et la Fureur, qu’elle a écrit à quatre mains avec son fils, Nicolas d’Estienne d’Orves.


Nicolas d’Estienne d’Orves est né en 1974 à Neuilly-sur-Seine. Passionné par les arts et la musique, il réalise après ses études de lettres plusieurs stages dans le milieu du cinéma et de l’opéra, puis commence une carrière journalistique en tant que critique.
Il a notamment collaboré au Figaro littéraire, à Madame Figaro, au Figaro Magazine, au Figaroscope, au Spectacle du Monde, à Classica et aux Echos. Il a également animé pendant quatre ans une chronique dans l’émission Étonnez-moi Benoît de Benoît Duteurtre sur France Musique.
Il est l’auteur de plusieurs nouvelles, essai et romans, parmi lesquels Othon ou l’Aurore immobile (Les Belles lettres), couronné par le Prix Roger-Nimier 2002, Les Orphelins du mal (XO Éditions), et le Dictionnaire amoureux de Paris (Plon).
Nicolas d’Estienne d’Orves a longtemps porté des nœuds papillons. Sa passion pour l’andouillette lui vaut bien des inimitiés.


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