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vendredi 21 octobre 2016

Emmanuel Prost: " Kamel Léon"





Editions Aconitum
328 pages




4 ème de couverture



Kamel est un jeune marié descendu sur Paris afin devenir comédien. En attendant la gloire, il est employé dans un cabaret où il s’occupe tour à tour de la salle et de la régie. Il se lie d’amitié avec Pierrot, un homme souriant qui cache pourtant un passé nébuleux. Rien ne se passe comme prévu, le succès ne vient pas et Kamel se sépare de son épouse. Après un soir de beuverie, le jeune comique se réveille dans le corps d’un autre ou plutôt avec le corps d’un autre. Il découvrira rapidement qu’il est métamorphe. Il met Pierrot dans la confidence. Grâce à ce pouvoir, il va se créer une nouvelle identité, celle de Léon, et va conquérir le cœur d’Iréné, une star qu’il adule depuis des mois. En parallèle, sa carrière d’artiste va exploser puisque Kamel est désormais en mesure de faire des imitations plus vraies que nature. Mais à tout vouloir, tout avoir, Kamel-Léon ne risque-t-il pas de se perdre ?



Mon avis




Dans « Kamel Léon », Emmanuel Prost nous conte l’histoire de Kamel qui a le pouvoir d’être Métamorphe. Comme il court les cachets pour devenir comédien, ce pouvoir s’avère très utile pour séduire les producteurs de spectacle. Seulement, en approchant de la gloire, ne va-t-il pas se brûler les ailes ?

On a, avec ce roman, une idée géniale. La couverture témoigne d’ailleurs de la dualité du personnage principal et le jeu de mots s’appuie à merveille sur le don particulier de Kamel.

On sent aussi la volonté de l’auteur d’écrire une fable sur l’ambition et ses dangers. A cet égard, on pense à Marcel Aymé et son « Passe-muraille ».
Cependant, de mon point de vue, le thème demandait davantage de flamboyance. Emmanuel Prost a choisi une certaine forme d’humour bon enfant pour décrire le parcours de son héros; cela va certainement trouver des adeptes. Pourtant j’aurais apprécié un style plus audacieux à l’image du pouvoir de Kamel. Le côté grinçant et ironique manque parfois, je ne l’ai ressenti que dans les derniers paragraphes avec une fin qui ne déçoit pas. C’est justement ce ton assez incisif que j’attendais bien avant.

Emmanuel Prost sait bien évoquer les déboires de son héros avec des mots justes :

« Ce jour n’était donc toujours pas son jour.

Son père n’avait cesse de lui seriner dans sa jeunesse que les échecs étaient la meilleure école de la vie. N’empêche que Kamel commençait à en avoir ras la casquette de toujours redoubler. Il aurait tant aimé qu’on le remarque. »
L’auteur s’amuse avec des personnages un peu en dehors du temps. Ce recours au burlesque est sans aucun doute le point fort du roman. Certains passages sont un peu nostalgiques d’autres plus amusants. Ainsi j’ai souri lors des changements de personnages effectués par Kamel. Le passage où il est en femme est savoureux :

«Voyaient-ils tous leur taux de testostérone monter ainsi en flèche dès qu’une belle femme apparaissait ? Était-il lui-même à ce point dérangeant lorsqu’il fixait une fille qu’il trouvait belle ? Kamel réalisait là à quel point ils étaient lourds, tous, dans leur comportement de mâles affriolés. Très lourd, même pesant. Écrasants. Un premier coup d’œil satisfaisant l’ego, c’était vrai. Mais les suivants ne provoquaient qu’irritation. Une envie de se lever pour leur en coller une. »

Ainsi dans l’ensemble, « Kamel Léon » est un récit qui peut convenir à toutes les générations. Mais c’est peut-être à cause de ça que je ne suis pas entièrement enthousiaste : en tant que lectrice de roman plus trash, j’attendais plus d’audace dans les dialogues. Pour moi, il y a un manque de mordant. Bien sûr ceci est un choix de l’auteur et je ne fait qu’exprimer la façon dont j’aurais aimé voir évoluer l’atmosphère générale du livre.


Donc, si vous êtes adeptes d’histoires sympathiques avec des personnages agréables à suivre, « Kamel Léon » est un roman qui vous plaira. La fin de ce dernier est une pure merveille!



L'auteur



Emmanuel Prost est l'auteur de :

"Les Enfants de Gayant" (Editions De Borée, 2015)
Hélène, infirmière de l’hôpital militaire parisien du Val-de-grâce, quitte en 1918 le service des « gueules cassées » pour revenir au pays, dans le Douaisis, une région qui, à l’image de sa population, n’aspire qu’à panser ses plaies et à se reconstruire.

"La Descente des Anges" (Editions De Borée, 2014)
Une saga qui se passe dans le bassin minier du Pas-de-Calais du début du XXème siècle.

"Kamel Léon" : les tribulations d'un métamorphe" (2010)
Un roman atypique où l'univers fantastique-réaliste dans lequel il plonge son personnage sert surtout de prétexte pour traiter avec bonne humeur du quotidien d'un homme ordinaire à qui il arrive des choses extraordinaires. 

"Concerto Sur Le Sornin" (2009)
Un recueil de trois nouvelles avec pour décor Charlieu, la petite ville de son enfance. 

Il a aussi en 2011 participé sur la toile à deux aventures littéraires collectives : "L’Exquise Nouvelle" (aux Editions La Madolière) et "De l’autre côté du mur" (publié sur Lulu.com).



2 commentaires:

  1. Il m en a parlé au salon du livre de Nancy et je vais le prendre dès que possible. Merci

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  2. Il m en a parlé au salon du livre de Nancy et je vais le prendre dès que possible. Merci

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