Pages

dimanche 4 septembre 2016

Gilles Vidal: " Le sang des morts"







Editions Hélios noir
356 pages


4 ème de couverture



"Le sang des morts coule toujours dans les veines de ceux qui leur ont survécu." L'ambiance vire au cauchemar dans la paisible cité balnéaire de Vernais. Un mort est retrouvé dans la piscine d'un jardin, la police découvre des cadavres en pagaille dans une maison jusqu'ici sans histoire, un informaticien est enlevé par une inconnue aussi belle que dangereuse et une jeune femme commence à avoir de sérieux doutes sur les fréquentations de son mari. Et s'il y avait un lien entre toutes ces affaires ? Y a-t-il quelqu'un d'innocent dans cette ville ? Auteur chevronné de polar avec des titres chez Baleine, Coups de tête, Le Castor Astral ou les éditions du Jasmin dont son dernier livre Les Sentiers de la nuit), Gilles Vidal tisse en expert une intrigue imparable aux personnages saisissants, nous ouvrant peu à peu les portes de l'enfer. Un roman sur la banalité du mal... 


Mon avis




Gilles Vidal nous transporte une fois de plus dans  un univers bien personnel dans ses romans. Il trace un sillon dans le Noir qui le rend attachant.
J’ai retrouvé dans « Le Sang des morts » », ses thèmes de prédilection tournant autour des liens maternels, la parentalité, la culpabilité et les faux-semblants.
Dans la station balnéaire de Vernais, des corps sont retrouvés, on enlève un informaticien, une femme découvre un homme mort dans sa piscine… Rien ne va plus dans cette commune habituellement sereine.

D’abord, on est frappé par la misère ordinaire des personnages. Et ils sont nombreux. Leurs destins vont se rejoindre au final.
Gilles Vidal a l’art de se faire croiser des êtres très différents. Des hommes et des femmes sont projetés dans un espace paradisiaque, ensoleillé. Ils semblent ne rien avoir de commun… Et pourtant, c’est à partir de ces improbables rencontres que le fil du polar se tisse et se détisse pour notre plus grand plaisir.
L’intrigue claque et nous assomme au fil des pages. Il y a du suspense, de l’humour et du sexe, le tout est imbriqué intelligemment.


« À la vue du puits de Chimène et de son clin d’œil touffu, il oublia les braiments de son épouse qu’il avait essuyés une heure plus tôt et sentit une érection de tous les diables fleurir au bout de son fusil. »

Gilles Vidal fabrique son histoire un peu à la manière des cinéastes; du bon vieux cinéma français avec des seconds rôles qui donnent une saveur particulière à la banalité des événements. Une banalité qui va conduire ainsi à l’horreur absolue.

« Et enfin, Talmot-Laffont venait juste de l’appeler : c’était son banquier, qui le harcelait régulièrement pour qu’il fasse de nouveaux investissements « juteux » et « sans aucun risque »-deux qualificatifs incompatibles-, celui qu’il appelait l’homme qui murmurait à l’oreille des pigeons, celui qui avait inventé la machine à courber les bananes et dont l’honnêteté était aussi vraie qu’un billet de trois euros ».

Enfin, si Walter, un des protagonistes, écrit des romans sans intrigue, ce n’est pas le cas de ce cher GillesVidal qui nous fait encore une fois profiter de son imagination débordante!


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire