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vendredi 14 août 2015

Julie Otsuka:" Certaines n'avaient jamais vu la mer "



Editions 10/18
140 pages


4ème couverture



Ces Japonaises ont tout abandonné au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis, sur la foi d'un portrait, un inconnu. Celui dont elles ont tant rêvé, qui va tant les décevoir. Choeur vibrant, leurs voix s'élèvent pour raconter l'exil : la nuit de noces, les journées aux champs, la langue revêche, l'humiliation, les joies aussi. Puis le silence de la guerre. Et l'oubli.


Mon avis



Quel beau roman, jamais je n'ai eu autant d'émotions en lisant un livre! Certes c'est un roman court mais procure tant de sensations. Des sensations où  je me suis sentie  mal à certains  passages. Je ne m'attendais pas à une telle histoire. Un texte écrit a la première personne du pluriel "Nous" et ce nous désigne toutes ces japonaises fuyant leur pays pour espérer avoir une vie meilleure en Amérique.

"Sur le bateau, la première chose que nous avons faite [...] c'est de comparer les portraits de nos fiancés. C'étaient de beaux jeunes gens aux yeux sombres, à la chevelure touffue, à la peau lisse et sans défaut. Au menton affirmé. Au nez haut et droit. A la posture impeccable. Ils ressemblaient à nos frères, à nos pères restés là-bas, mais en mieux habillés, avec leurs redingotes grises et leurs élégants costumes trois-pièces à l'occidentale. [...] Tous avaient promis de nous attendre à San Francisco, à notre arrivée au port.

Sur le bateau, nous nous interrogions souvent : nous plairaient-ils? Les aimerions-nous ? Les reconnaîtrions-nous d'après leur portrait quand nous les verrions sur le quai?"


Mais ces femmes vont connaître bien des déboires; leurs expériences en Amérique vont se changer en cauchemar...

Quant à la plume de l'auteure , on sent une dextérité, les mots sont poignants, renversants et poétiques.

"Certaines n'avaient  jamais vu la mer" est un roman de témoignage et un récit historique car il traite de la déportation japonaise qui a eu lieu aux États Unis pendant la seconde guerre mondiale.

Ces quelques pages sont d'une telle sensibilité que je ne pouvais rester indifférente.

Ce roman a reçu  le Prix fémina  étranger en 2012.

Je recommande à tous ce livre car il est magistral et sublime par le style de l'auteure.

L'auteure






Julie Otsuka, née en 1962, est une écrivain américaine d’origine japonaise. Elle vit à New York. Elle est née et a grandi en Californie. Après des études à Yale et Columbia, elle a été révélée sur la scène littéraire en 2002 avec son premier roman «Quand l’empereur était un dieu», une évocation des camps où 110.000 citoyens américains d’origine japonaise ont été internés aux Etats-Unis après l'attaque de Pearl Harbour. «Certaines n'avaient jamais vu la mer» a confirmé son statut, lui valant le très prestigieux PEN/Faulkner Award en 2011.





2 commentaires:

  1. C'est effectivement un livre passionnant et bouleversant. Je l'ai lu il y a 2 ans déjà, et il est encore bien présent dans ma mémoire.
    "Quand l'empereur était un dieu" est passionnant également, il raconte un pan de l'histoire américaine assez peu connu, mais je n'y ai pas retrouvé autant d'émotion que dans "Certaines n'avaient jamais vu la mer"...

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  2. Je vais quand même tenter de lire son second merci Andrée

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