Pages

dimanche 28 décembre 2014

Eric Maravelias : " La faux soyeuse "




4 ème couverture


"Je suis couvert de sang mais je suis bien. Rien à foutre. Dans l'univers cotonneux et chaud de la défonce opiacée, le sang n'est rien. La mort n'est rien. Et moi-même je ne suis rien. Joies et chagrins se succèdent dans une espèce de brouillard confus, un ballet macabre, et rien ne subsiste de tout cela, sinon parfois, au détour du chemin, un sentiment de gâchis irréversible qui me prend à la gorge. Nos vies de parias sont comme de frêles esquifs privés de gouvernail. Sans plus personne à bord. Elles sont ballottées au creux de flots tourmentés, secouées par des vents inconnus et changeants qui les mènent à leur gré vers des côtes plus ou moins hospitalières, incapables que nous sommes de changer ne serait-ce que la moindre virgule au récit chaotique de nos existences."


Mon avis


Un roman dont je ne suis pas sortie indemne, une claque magistrale et un uppercut dans la tronche tel est le ressenti que j'ai à la lecture de " La faux soyeuse".

Je vous parle de l'écriture car je préfére vous mettre tout de suite dans l'ambiance du livre, cette écriture est séche, rapide, pas de temps de répit, et sans fioritures. Mais il n'y a pas que ça,l'amour et l'amitié sont présents dans ce roman.

L'angoisse se fait sentir également car la drogue fait ravage et la mort s'installe dans les chapitres.

Une descente aux enfers et le nez rempli de neige poudreuse sont l'ultime ami du personnage principal et une touche humoristique  peut parfois alléger la souffrance et la torture de Eckel,le héros du livre.


Une histoire où le lecteur est plongé dans les méandres, l'enfer de la drogue et Eckel le décrit très bien.


"La faux soyeuse" est un récit où la mort est omniprésent car la came fait ravage.Tout est nauséabond, ça sent la mort à plein nez,je me suis pris un shoot terrible en lisant cette histoire,d'ailleurs Eckel prend le lecteur comme un confident.Il raconte tout, ses faits et gestes et les conséquences de cette faux soyeuse qui est inévitablement incontrolable.


L'auteur, Eric Maravélias,de par son écriture a su me mettre une claque fondamentale avec ce récit,bien écrit et a eu le don de sonner mon esprit car il utilise une telle intensité dans ces phrases que j'en suis restée ébahie et scotchée et je ne pourrais oublier "la faux soyeuse" d'ici peu.


Le livre une fois terminée ne me laisse pas de marbre et un drôle de goût dans la bouche,quelle dureté dans certains passages!!!!

"Il faudrait au minimum un centimètre cube d'air pour provoquer une embolie qui soit mortelle.
Mes veines sont comme un fleuve tari, une rivière asséchée et parsemée de cailloux, où la roche affleure, une terre devenue stérile et dure. Elles forment de longues cicatrices qui ne véhiculent plus aucune vie.Ce sont les routes sombres du passé que mon sang a désertées. Trouver un passage au poison est chaque jour plus difficile, et la plupart du temps,ce n'est qu'après un long et pénible charcutage que tremblant de haine et de frustration je parviens enfin à insérer l'aiguille dans un vaisseau moribond."

J'en conclus de ce fait que c'est un roman à vous glacer les veines et dont vous verrez d'un autre oeil "la faux soyeuse".



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire