lundi 10 octobre 2022

Stephen King : " Billy Summers "

 


Editions Albin Michel

560 pages


4 ème de couverture


L'histoire d'un type bien...qui fait un sale boulot.
Billy Summers est un tueur à gages, le meilleur de sa profession, mais il n'accepte de liquider que les salauds. Aujourd'hui, Billy veut décrocher. Avant cela, seul dans sa chambre, il se prépare pour sa dernière mission...
À la fois thriller, récit de guerre, road trip et déclaration d'amour à l'Amérique des petites villes, Billy Summers est l'un des romans les plus surprenants dans l'oeuvre de Stephen King, qui y a mis tout son génie et son humanité.



Mon avis



C'est toujours un plaisir pour moi d'attendre la sortie du dernier roman de Stephen King. Me voilà donc plongée dans ce pavé de plus de 500 pages !
Cette fois-ci, Stephen King laisse le côté fantastique et horrifique mais nous immerge plutôt dans un roman noir empreint d'humanité.

" Billy Summers " trace l'histoire d'un ex-tireur d'élite devant accomplir une dernière mission. Un contrat que le tueur à gages ne peut refuser vu le montant qu'on lui propose. Ainsi Billy Summers devra prendre différentes identités ; écrivain, informaticien ou tout simplement d'un homme normal.
" Il se demande à partir de quel moment deux millions de dollars commencent à paraître insuffisants et à ressembler à un piège à con. La réponse lui semble évidente: quand il est trop tard pour faire machine arrière."
Au fil des pages, la vie de Billy Summers se dévoile ; j'ai beaucoup aimé les passages lorsqu'il prend l'apparence de l'écrivain David Lockridge car son passé un peu troublante de tireur d'élite est décrite.

Je m'attache davantage à ce dernier car c'est criant de vérité. Il est loin d'être Billy l'Idiot, il a tout prévu en cas de dérapage de sa mission.

dimanche 9 octobre 2022

Sacha Erbel : " La mort est parfois préférable "

 


Editions Taurnada

256 pages


4 ème de couverture


Yan est flic à la police judiciaire de Lille.
Depuis quelque temps, un « passager clandestin » s'est invité dans sa vie : « l'Araignée », c'est le surnom qu'elle lui a donné.
Alors que Yan traque l'auteur du meurtre d'un journaliste connu pour ses reportages à sensation, elle n'a pas d'autre choix que de composer avec son « invisible ennemie » : insidieuse, omniprésente, l'Araignée tisse sa toile, cuisante morsure dans ses chairs survenant n'importe où, n'importe quand…
En parallèle, Brath, son collègue, enquête sur la mort étrange d'un homme retrouvé décapité, assis au volant de sa voiture, la tête reposant sur la banquette arrière.
En équilibre sur un fil, Yan ne baisse pas les bras, avance sur son chemin de douleurs au risque de se perdre… définitivement.


Mon avis



Voilà bien un roman que j'attendais avec impatience, le tout dernier de Sacha Erbel ! L'action se situe dans le milieu de la police judiciaire de Lille. Le lecteur va suivre Yan et sa fine équipe composée de Granulé, Brath et Michel. La mort d'un journaliste et d'un homme décapité dans sa voiture vont mettre à rude épreuve les coéquipiers. Au delà de ces deux enquêtes en parallèle décrites avec précision, Sacha Erbel aborde un thème plus délicat et plus intime celui de l'endométriose qu'elle surnomme à travers ce roman " l'Araignée ".
C'est au travers du personnage féminin Yan que Sacha Erbel le développe. Yan cache cette maladie à son équipe car elle ne veut pas être mise sur la touche lors des enquêtes en cours. Donc elle ne cesse de prendre des anti-douleurs.
" Il lui arrive même de faire de faire des malaises, essayant d'ignorer une nouvelle étape franchie vers le pire, ainsi qu'une dépendance aux antalgiques qu'elle sait inévitable si la situation se détériore encore. "
J'aime la plume de l'auteure car elle sait de quoi elle parle et détaille avec finesse les techniques policières rendant ainsi l'intrigue avec beaucoup de réalisme. J'ai ressenti la souffrance de Yan, la complexité de cette maladie qui tiraille le quotidien de cette policière. " L'Araignée" est également un personnage à part entière.

Marie-Sophie Villard : " Les petits meurtres de Noé "

 


Editions Fautes de Frappe

290 pages


4 ème de couverture

 

Et si vous pouviez connaître à l’avance le destin de votre enfant ?

C’est ce qui arrive à Manon, juste après être tombée enceinte.

Un rêve lui esquisse le futur. Problème : Son fils Noé ne deviendra ni astronaute ni pilote de course, mais tueur en série… Doit-elle le croire ? Et surtout, comment élever cet enfant avec l’éventualité qu’il devienne un monstre ?

Entre thriller et comédie, Les petits meurtres de Noé se promène sur le fil du rasoir, de tranches de vie en coupes sombres. Un premier roman aussi drôle que cruel à la plume acérée.



Mon avis



" Les petits meurtres de Noé " est le premier roman de Marie-Sophie Villard mettant en scène une mère célibataire, Manon. Sortie de boite de nuit, elle rencontre un homme bien sous tout rapport avec lequel elle fait plus ample connaissance. Par la suite Manon apprend qu'elle est enceinte et d'après le gynécologue ce serait un bébé prédéfini.
Devant cette annonce, Manon essaie de se débrouiller toute seule car la relation avec ses parents est tendue. Mais aux alentours de Toulouse, elle tombera sur une vieille connaissance d'école, Célia, gérante d'une boutique pour enfants. Cela tombe bien car Manon n'a pas de quoi acheter en prévision de la naissance. Célia fera ainsi partie de la vie de Manon et de Noé.

Marie-Sophie Villard développe le thème du futur destin de l'enfant. Marion rêve de l'avenir de Noé mais elle craint pour la suite car elle sait qu'il deviendra un serial killer.
" Ma vie ne sera plus jamais comme avant. J'ai peur que tout parte en vrille et je suis terrifiée à l'idée d'avoir accouché de la réincarnation d'Hitler ". 

mercredi 14 septembre 2022

Ellery Lloyd : " Suivie "

 


Editions Hugo Thriller poche

506 pages


4 ème couverture


Les gens adorent Emmy Jackson, surtout sur Instagram où elle partage sa vie de famille et ses conseils de maman à son million de followers.
Son credo : la sincérité. Sauf qu'Emmy n'est pas aussi honnête qu'elle aimerait le faire croire à ses fans.
Son personnage de mère faussement imparfaite ? Une mise en scène, dans laquelle elle enrôle malgré eux son mari et ses deux enfants. Car dans sa quête de popularité, Emmy est prête à tout. Quitte à aller trop loin, parfois.
Tapi dans l'ombre de l'anonymat des réseaux sociaux, quelqu'un entend le lui faire payer. Au tour d'Emmy d'apprendre ce que cela fait de tout perdre…


Jusqu'où peut-on aller quand on expose sa vie de famille sur les réseaux sociaux ?


Mon avis


« Suivie » est vraiment un roman d'actualité puisqu'il met en scène une femme, Emmy Jackson, qui est influenceuse. Mère de deux enfants et mariée à Dan, écrivain. Une famille ordinaire mais une fois que vous commencez cette lecture vous comprendrez que l'image parfaite de ce couple connait des failles.

J'avais lu « Les enfants sont rois » de Delphine de Vigan qui montre bien les dégâts des réseaux sociaux au sein d'une famille. « Suivie » n'est pas du tout construit de la même façon mais c'est toujours intéressant de voir les diverses manières de traiter un sujet. Je ne ferais donc pas de comparaison de valeur car ce ressenti concerne uniquement le roman de Ellery Lloyd.

Ce livre pose les vraies questions. Peut-on s'exposer sur les réseaux sociaux impunément, sans risques ? Emmy est un peu l'arroseur arrosé puisqu'elle n'hésite pas à se faire passer pour ce qu'elle n'est pas et en subit les conséquences. Est-elle une victime ? Les lecteurs peuvent-ils compatir à ses difficultés qu'elle a elle-même mises en route ?
Tout au long de cette lecture, bien agréable, j'ai apprécié de suivre l'intrigue qui va mener à une spirale infernale. Ainsi sans être le plus palpitant des thrillers, ses auteurs ont su maintenir un certain suspense drôlement bien inséré dans le quotidien de la famille de l'influenceuse.

lundi 5 septembre 2022

David Heska Wanbli Weiden : " Justice indienne "

 

Editions Totem

384 pages



4 ème de couverture


La réserve indienne de Rosebud, dans le Dakota du Sud, souffre des défaillances de la justice, et les pires abus restent souvent impunis. C’est là qu’intervient Virgil Wounded Horse, qui loue ses gros bras pour quelques billets. Et il prend ses missions à cœur, distillant une violence réfléchie pour venger les plus défavorisés. Lorsqu’une nouvelle drogue frappe la communauté et sa propre famille, Virgil en fait une affaire personnelle et se lance sur la piste des responsables de ce trafic ravageur. Tiraillé entre traditions amérindiennes et modernité, il devra accepter la sagesse de ses ancêtres pour parvenir à ses fins.



Mon avis



Me voilà plongée dans la réserve indienne du Dakota du Sud, celle de Rosebud. Des trafiquants de drogue sèment la peur, l'horreur et la mort dans cette communauté. L'histoire c'est celle de Virgil Wounded Horse, un homme cabossé par son passé. C'est quelqu'un de viril avant tout qui est prêt à prendre l'habit d'un véritable justicier. Lorsqu'il y a des ennuis, il vaut mieux ne pas être sur son chemin ; les criminels auront une sévère punition.
" Quand le système judiciaire leur faisait ainsi défaut, les gens s'adressaient à moi. Pour quelques centaines de dollars, ils étaient un peu vengés. C'était ma contribution à la justice. "
Au fil des pages l'auteur se penche un peu plus sur Virgil ; un passé trouble et marquant. Il vit avec son neveu, Nathan âgé de 14 ans. Ce dernier tente de poursuivre comme il peut ses études. Vous allez aussi rencontrer Marie Short Bear, l'ex de Virgil.

Mais quand une affaire de drogue touche son neveu, Virgil déploie toute sa fureur. La police fédérale enferme de ce fait Nathan dans un centre de détention. On ressent alors le désir de vengeance et de justice pour notre personnage principal qui veut faire les choses à sa façon.

Mais " Justice indienne " n'est pas qu'une enquête policière, c'est bien plus… David Heska Wanbli Weiden aborde également la politique judiciaire dans cette communauté  et la culture des Lakotas. C'est un roman passionnant et enrichissant de par les thèmes abordés.

" Justice indienne " est une véritable plongée amérindienne. Le décor planté ainsi que les paysages aux alentours m'ont plus. Même si l'enquête policière est au second plan, je n'ai à aucun moment lâché cette histoire. L'auteur met l'accent sur les traditions et les rites des indiens de Lakota.
" Les Indiens ont toujours su qu'il fallait guérir l'esprit en même temps que le corps. Je veux utiliser les cérémonies, les herbes et les prières combinées aux remèdes allopathique pour aider les gens à marcher dans la beauté. "
" Justice indienne" est une très belle découverte et a su titiller ma curiosité ! 


L'auteur

David Heska Wanbli Weiden est un membre de la Nation Lakota Sicangu. Il est diplômé de l’Institute of American Indian Arts et a reçu un doctorat de l’Université du Texas à Austin. Justice indienne est son premier roman.


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