vendredi 13 mai 2022

Daniel Pasquereau : " Anatomie des âmes en peine "

 

Editions Zinédi

238 pages


4 ème de couverture


Il y a des époques sans joie où tout espoir, tout projet se heurtent à la violence et au cynisme ambiants. Parfois, une légère éclaircie parvient à soulager les âmes en peine. Mais pour combien de temps ?

Dans ce roman, des destins se croisent et s’accordent, d’autres s’affrontent. Chacun a ses raisons, plus ou moins avouables. Certains seront sauvés, peut-être, d’autres pas.


Mon avis



Un mot me vient à la lecture d’« Anatomie des âmes en peine » de Daniel Pasquereau, c'est intelligence ! Moon, Abel et Alma sont les héros malgré eux d'une société qui ne donne pas sa chance à tout le monde. Heureusement l'auteur sait rajouter des touches d'humanité dans cette histoire mêlant le social et la politique.

Le style est impeccable. On sent l'empreinte du poète au fil des pages. Daniel Pasquereau parvient à faire passer des émotions aussi diverses que la beauté ou la laideur, le plaisir ou la souffrance avec un grand sens de la sensualité.
« Plus tard dans la soirée, le vent se calma et une fine neige d'avril remplaça la pluie. Il resta une partie de la nuit à fumer en regardant les flocons recouvrir l'asphalte de la rue d'une dentelle fragile qui prenait une teinte ivoire sous les réverbères. »
Il synthétise également les mécanismes qui mènent à la haine de l'autre et au fascisme. Les méandres du jeu des politiciens sont au cœur de ce roman. Ce livre rappelle les problèmes de la politique actuelle en racontant le quotidien de personnes de tout milieu. Cette analyse de la société et des contacts humains est pleine de finesse. Ainsi les réflexions sur l'exil et le choc des cultures sont pertinentes et assez faciles à suivre.

jeudi 5 mai 2022

Bernard Minier : " Lucia "

 

XO Editions

480 pages


4 ème de couverture


À l’université de Salamanque, un groupe d’étudiants en criminologie découvre l’existence d’un tueur passé sous les radars depuis plusieurs décennies et qui met en scène ses victimes en s’inspirant de tableaux de la Renaissance.

À Madrid, l’enquêtrice Lucia Guerrero trouve son équipier crucifié sur un calvaire et se lance sur les traces de celui que l’on surnomme le « tueur à la colle ».

Tous vont être confrontés à leur propre passé, à leurs terreurs les plus profondes et à une vérité plus abominable que toutes les légendes et tous les mythes.

Une nouvelle héroïne aussi attachante que coriace… sur la piste de crimes inouïs

Les coulisses inquiétantes d’une des plus vieilles universités d’Europe

Un sommet d’angoisse qui blanchira vos nuits

Maître du thriller, Bernard Minier est l’un des écrivains les plus lus en France. Il est traduit et salué dans le monde entier. Lucia est son dixième roman.


Mon avis


Ça y est je me lance dans un des romans de Bernard Minier ! Je vous entends déjà dire non mais cette lectrice est en retard pour lire cet auteur. Bah, il faut dire que je ne voulais pas me plonger dans sa série avec le commandant Martin Servaz car cela va me demander pas mal de temps pour découvrir ses aventures. Alors je jette mon dévolu sur son tout nouveau thriller avec l’enquêtrice Lucia Guerrero.
Dès le prologue, Bernard Minier ne fait pas dans la dentelle. Lucia découvre son équipier collé sur un calvaire ; un seul témoin est sur le lieu du crime et semble le parfait suspect. L’enquête se poursuivra et portera les soupçons sur un dénommé « tueur à la colle ». Dans ses gestes remplis d’une telle cruauté, le tueur s’identifie à certains tableaux de la Renaissance.

Lucia, l’héroïne de ce roman éponyme est une enquêtrice qui ne lâche rien et a un tempérament parfois proche de la rébellion. Ce prénom dont la racine latine fait référence à la lumière est bien nommée car elle représente un contraste avec les ombres qui planent tout au long de ce récit.

Il est question justement de contrastes au fil des pages. Ainsi la police doit enquêter avec des universitaires spécialisés dans la criminologie et s’interrogent sur des affaires assez anciennes mais aussi sur ce qui s’est passé à Madrid.

vendredi 22 avril 2022

Sophie Tal Men : " Des matins heureux "

 


Editions Albin Michel

304 pages


4 ème de couverture


Dans le quartier du Montparnasse à Paris, Elsa, Marie et Guillaume se croisent sans le savoir. Si le jour, leur quotidien les éloigne, le soir, tous trois affrontent une même peur de la nuit. 

Elsa se réfugie dans le bus pour éviter la violence de la rue, Marie, qui vient de quitter Brest, multiplie les gardes à l’hôpital pour combler son vide sentimental, et Guillaume retarde la fermeture de son bar afin de fuir la solitude. 

C’est au détour d’un Lavomatic, d’un irish pub ou par le biais d’une annonce sur Leboncoin qu’ils finiront par se trouver. Mais parviendront-ils, ensemble, à aller jusqu’au bout de leur nuit ? À se reconstruire ?

Des matins heureux est le roman des nouveaux départs, la rencontre de trois personnages blessés, touchants dans leur fragilité, inspirants dans leur force de résilience.


Mon avis



J'étais curieuse de savoir ce que cache derrière ce titre " Des matins heureux " . Le début du roman m'a intriguée. Le lecteur va suivre l'histoire de Marie, d' Elsa et de Guillaume. Trois personnages qui vont se croiser une fois par inadvertance et qui par la suite vont se connaitre plus intimement.

C'est le premier roman que je lis de l'auteure et j'ai été surprise par son style d'écriture. C'est agréable à lire ; une histoire ordinaire mais pas que… Chacun des personnages cache un passé qui lui fait du tort pour mener à bien à leur bonheur.

Ainsi le monde à Paris parait petit pour Marie, Guillaume et Elsa. Ils ont réussi à se connaitre dans ce Montparnasse haut en couleur !

Ses trois personnes sont totalement opposées de par leur situation professionnelle. Marie est gynécologue et originaire de la Bretagne. Elle est surnommée la Plouc car toutes les villes commencent par Plou.. quelque chose.
" - Tu viens de Bretagne ? -Oui, tout droit de Plouzané, à côté de Plougonvelin. Non loin de Ploumoguer et de Plouarzel. D'où mon pseudo de Plouc sur Leboncoin, avait-elle répondu d'une traite dans le regard amusé de Guillaume. "
Guillaume est barman dans un pub irlandais et a connu une certaine Virginie mais le couple s'est séparé par la suite. Alors il met  sur Leboncoin une annonce pour des objets qui le liaient tant à son ex.

mardi 19 avril 2022

Barbara Abel : " Les Fêlures "

 


Editions Plon 

432 pages


4 ème de couverture


Qui est le véritable meurtrier d’un être qui se suicide ?
Lui, sans doute.
Et puis tous les autres, aussi.
Quand Roxane ouvre les yeux, elle sait que les choses ne se sont pas passées comme prévu.

Martin et elle formaient un couple fusionnel. Et puis, un matin, on les a retrouvés dans leur lit, suicidés. Si Roxane s’est réveillée, Martin, lui, n’a pas eu sa chance... ou sa malchance. Comment expliquer la folie de leur geste ? Comment justifier la terrible décision qu’ils ont prise ?
Roxane va devoir s’expliquer devant ses proches, ceux de Martin, et bientôt devant la police, car ce suicide en partie raté ne serait-il pas en réalité un meurtre parfait ? Que savons-nous réellement de ce qui se passe au sein d’un couple ? Au sein d’une famille ? Que savons-nous des fêlures de chacun ?



Mon avis



Comme j'attendais cette sortie ! N'allez pas croire de suite que je donne un ressenti positif avec cette phrase mais c'est presque ça ! J'ai tellement aimé son précédent titre que je ne pouvais en rester là avec l'auteure.
J'ai de suite été embarquée dans cette histoire noire ; Barbara Abel entre dans le vif du sujet. Roxane et Martin, couple dans la vie depuis plus d'un an, sont retrouvés suicidés. Seule Roxane échappe de justesse à la mort. Martin n'est plus de ce monde. Que s'est-il réellement passé ? Est-ce véritablement un suicide ? Roxane étant la seule survivante est accusée coupable de cet acte abominable.

Je ne me suis jamais posée autant de questions à la lecture d'un roman. Barbara Abel a la finesse à te retourner inlassablement le cerveau. Déjà avec son précédent titre Et les vivants autour " , l'auteure m'avait laissée pantoise mais ce dernier opus m'a scotchée jusqu'au dénouement.

Est-ce un crime ? Un geste inapproprié de Roxane face à Martin ? L'auteure va au fur et à mesure me mettre dans un état de trouble et de doute tout le long de l'histoire. Reine du thriller psychologique, Barbara Abel a cette faculté à mener le lecteur vers de fausses pistes en alternant son récit entre passé et présent. Roxane et Martin avaient tout pour vivre dans le bonheur mais leur milieu social opposé pose problème à leurs entourages.

Angélina Delcroix : " Synopsix "

 

Editions Hugo Poche

648 pages


4 ème de couverture


Un manoir se dresse dans la neige, majestueux malgré les dommages du temps qui passe. Mais ses lourdes portes ne dissimulent plus son macabre secret : six cadavres pour six scènes de crime.

Quelques semaines plus tôt, Mallory reçoit une étrange proposition par mail : devenir l'un des six participants à un jeu très confidentiel. Le challenge : se glisser dans la peau d'un enquêteur de la police scientifique pendant un mois, avec à la clé 100 000 euros de récompense. Pour la jeune femme, c'est l'occasion rêvée d'échapper à son travail de serveuse et surtout à sa patronne qu'elle ne supporte plus.

Au fil des énigmes de la phase de qualification, Mallory se prend au jeu. Quand elle se réveille un jour après avoir été droguée devant cet imposant manoir, elle comprend qu'il est trop tard pour reculer : le jeu ne fait que commencer...



Mon avis


Me voilà embarquée dans un huis clos machiavélique à souhait ! C'est bien alléchant de recevoir par les réseaux sociaux une annonce pour tenter de gagner 100 000 euros en se mettant dans la peau d'un enquêteur de police scientifique mais seul six participants devront s'affronter. Oui mais et à quel prix ?

Un jeu qui peu à peu va entrainer les candidats vers une descente infernale. Leur soif de réussir et de vaincre l'un des participants est plus fort si bien qu'il faut malgré tout respecter certaines règles simples mais parfois abominables.

" Et c'est censé être un jeu ? Mais enfin quoi ! C'est du délire oui ! Jusqu'où vous êtes prêts à aller pour gagner ? Vous acceptez d'être traités comme des bêtes, d'être parqués jour et nuit, de vous laver avec l'eau du puits, de vivre au rythme du soleil, d'obéir aux volontés du maître. Et puis quoi encore ? "

Avec « Synopsix », Angélina Delcroix s’attaque à l'exercice difficile mais très attirant du huit clos. Elle a su respecter les règles du genre en maintenant une pression et en diffusant un univers asphyxiant.  Les six personnes qui vont devoir résoudre des scènes de crimes dans un manoir abandonné représentent bien ce que l'on attend d'un huit clos réussi. Elle a donc tout bon de ce côté-là. 

Certaines scènes sont à la limite du soutenable ; le lecteur ne sortira pas indemne de cette lecture. Quelques frissons sont ressentis au fil des pages. L'effroi atteint le paroxysme. Mais ce que j'ai moins aimé dans cette histoire, c'est que l'auteure a décrit des parties inégales ; elle a surtout assuré en deuxième partie qui est nettement supérieure qu'au début. Elle fait appel aux classiques du genre horrifique ; le brouillard, la neige envahissante, le vieux manoir et l'impression d'être observé sans cesse ; des redondances certes bien amenées mais trop convenues.

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