mercredi 3 novembre 2021

Ophélie Cohen : " Interview "

 


J'ai le plaisir de partager avec vous, lecteurs, une interview pour mieux connaitre Ophélie Cohen.
Après avoir lu "Héloïse" paru aux Editions IFS, j'ai voulu en savoir un peu plus sur elle.


1- Peux-tu te présenter en quelques mots ?

J'ai 41 ans, je suis fonctionnaire de police depuis plus de vingt ans et maman d'un ado de 14 ans.
Grande lectrice, même si j'ai considérablement réduit mon rythme, j'aime passer du temps avec les miens et les balades en pleine nature.


2- Comment t'est venue l’idée d’écrire?

J'ai toujours aimé écrire, mettre en mots mes émotions plutôt que de les verbaliser. Poèmes, lettres en tous genres, un blog consacré à ma rencontre avec le cancer ... puis il y a eu mes premiers retours de lecture.
Écrire mon propre roman était un rêve mais je ne me pensais pas capable d'imaginer une histoire et encore moins de la coucher sur papier. J'ai écrit des petites choses pour le Collectif Polar à l'époque, puis une nouvelle qui était l'embryon d' Héloïse. C'est un ami auteur qui, après avoir lu ce début d'histoire, m'a encouragé à poursuivre. Il m'a soutenue, secouée quand je voulais abandonner. Il m'a dit "on commence tous avec un premier roman et bien souvent, il n'est pas publié". Il m'a rappelé que l'essentiel était d'écrire pour soi et de se faire plaisir. Alors grâce à lui et à son soutien, je suis allée au bout de mon rêve.


3- Quels sont tes auteurs préférés ?

Il y a quelques auteurs que j'aime beaucoup et dont je lis presque toutes les productions. Yasmina Khadra, Marek Halter, Patrick Bauwen, Michael Mention, Elsa Roch, Bénédicte Rousset ou encore le duo Ravenne-Giacometti pour ne citer qu'eux. Mais il y a aussi des auteurs que j'ai découvert récemment dont j'ai hâte de lire les prochains romans comme Marlène Charine par exemple.


4- Quel est ton film préféré ?

Question compliquée parce que je ne suis pas très cinéphile, mais les films que je regarde sans jamais me lasser sont Gorilles dans la Brume, Moulin Rouge ou encore Roméo +Juliet.


5- Etant fonctionnaire de police est-ce plus facile pour toi de trouver l'inspiration pour écrire un roman?

Plus facile je ne sais pas. Mais il est vrai que l'on croise des parcours de vie qui nous marquent et qui, sans forcément inspirer, nous donnent envie de traiter certains sujets. Je ne voulais surtout pas tomber dans le cliché de "vis ma vie de flic"... L'inspiration est partout où l'on pose les yeux... Il suffit d'observer.


6- Comment as tu créé le personnage Héloïse? Son histoire est noire mais lumineuse ; est-ce que sa vie est le reflet de ta personnalité ?

Héloïse s'est créée seule... Elle m'a soufflé son histoire. Contrairement à elle j'ai eu une enfance heureuse, des parents aimants, je n'ai manqué de rien. L'amour de la famille a toujours tenu une grande place dans ma vie. Héloïse m'a permis d'extérioriser certaines émotions qui ont une toute autre origine que les siennes mais sa vie n'est pas le reflet de ma personnalité même s'il y a une part d'elle en moi. Des prénoms, des lieux... et la musique ;-)


7- Quelles sont tes passions en dehors de l’écriture ?

Je suis une passionnée de la vie. J'aime la musique, les concerts, mais par-dessus tout, partager des moments avec les personnes qui me sont chères.


8- Prépares-tu déjà ton prochain roman ?

J'ai commencé oui, mais pas de précipitation. A mon rythme. Je veux prendre le temps et profiter aussi, encore un peu, d'Héloïse…


9- Libre à toi de conclure cette interview.

Merci Delphine pour cet entretien et pour m'avoir offert la possibilité de parler un peu plus d' Héloïse. Merci aussi pour tes belles chroniques et ta bienveillance et à très bientôt IRL !





jeudi 28 octobre 2021

Nadine Matheson : " L' équarrisseur "

 


Editions Seuil

529 pages


4 ème de couverture



Lorsque des morceaux de cadavres sont retrouvés sur les rives de la Tamise, l'inspectrice Angelica Henley pense immédiatement à Peter Olivier, alias l’Equarrisseur, emprisonné à vie pour avoir démembré ses sept victimes. Elle l’a elle-même mis derrière les barreaux et en a payé le prix : poignardée, elle a failli y laisser la vie et a passé de longs mois ennuyeux derrière un bureau. De nouveau sur le terrain, elle cherche à retrouver ce copycat dont les motivations sont opaques. Et le choix des victimes, incompréhensible. Mais rapidement, Henley comprend que ce tueur lui adresse des messages tout à fait personnels.
Pour l’arrêter, Henley doit affronter ses propres démons et revivre en plus intense ce qu’elle a déjà éprouvé avec l’Equarrisseur.


Mon avis




La couverture reflète bien l’histoire de ce roman. Un tueur en série sévit en laissant derrière lui quelques traces ; des morceaux de cadavre sont éparpillés dans la vallée de la Tamise.
" La découpe n’était pas aussi propre et chirurgicale que celle des cadavres en morceaux retrouvés quelques années plus tôt. La première fois qu’elle avait vu des bras, des jambes, une tête et un torse désolidarisés, jetés sous une arche du pont de chemin de fer de Lewisham, Henley était resté figée sur place. Depuis, elle avait appris à s’endurcir. "
L’inspectrice Angelica Henley se rappelle d'une affaire similaire, celle de Peter Olivier surnommé l'Equarriseur enfermé à vie. Qui est donc ce copycat ? Elle se jette corps et âme pour chasser l'homme " l'éparpilleur de cadavres avec l'aide du stagiaire Salim Ramouter.
" L’équarrisseur "  est un sacré pavé de plus de 500 pages mais est construit admirablement bien. Malgré une intrigue assez longue à démarrer, j'ai pris plaisir à suivre cette inspectrice. C’est une lecture addictive où l’action s'installe tout doucement.

lundi 25 octobre 2021

Rosalie Lowie : " Dernier été sur la côte "

 


Editions Nouveaux auteurs

499 pages


4 ème de couverture


Un polar captivant dans le décor de la côte d'Opale.
Êtes-vous prêts à découvrir la vérité ?

Dans une villa de Wimereux, jolie station balnéaire de la Côte d'Opale, d'ordinaire si tranquille, une jeune femme est sauvagement assassinée.
Le meilleur ami du policier Marcus Kubiak est retrouvé sur les lieux du crime. Groggy, il tient dans sa main un couteau et sa culpabilité ne fait aucun doute.

Ébranlé, mais persuadé que son ami est innocent, Marcus est déterminé à résoudre l'enquête, il va retrouver l'intrépide journaliste Zoé Rousseau, qui viendra mettre son grain de sel et raviver ses sentiments.
La victime, Flavie Robert, cache un passé trouble et plusieurs personnes douteuses interviennent dans l'enquête.

De rebondissement en rebondissement, juillet s'annonce meurtrier sur les rivages du Nord.


Mon avis



Je suis agréablement surprise par ce titre " Dernier été sur la côte ". Ce polar est sacrément bien construit. Les lieux sont bien décrits, l’ambiance et les personnages sont bien campés.
C’est une histoire qui se passe à Wimereux mettant en scène Marcus Kubiak et sa fine équipe. Son meilleur ami Jonas Becker se trouve sur une affaire délicate. Eméché par sa dernière soirée, il découvre en se réveillant le corps de Flavie Robert tuée de cinq coups de couteau dans l’appartement rue Notre-Dame. Marcus doit alors enquêter pour innocenter son ami paraissant de suite le suspect numéro un.
Jonas Becker semble être notre coupable. Tous les indices de la scène de crime le démontrent de façon ostensible. Il est en état de sidération psychique depuis que nous sommes arrivés ici. Néanmoins, il m’a appelé un peu avant. Il était paniqué (et le mot est faible) par ce qu’il pensait avoir fait. "

Mais ce qu’il va découvrir par la suite ne sera pas qu’une affaire non banale. Tout l'entourage de Jonas sera suspicieux. Ainsi les doutes et les faux semblants sont de mises dans ce polar. Quel est la véritable identité du tueur ? C'est ce que tente de savoir Marcus aidé de la belle journaliste Zoé Rousseau. 

dimanche 24 octobre 2021

Amélie Antoine : " Le bonheur l'emportera "

 


Editions XO

384 pages


4 ème de couverture



Elle s’appelle Sophie, elle est dynamique, débordée, et elle déteste lâcher prise. Son enfant, Maël, est différent. Très différent. Elle le sait mais ne l’accepte pas…

Joachim, le père, lui, est un homme engagé. Un combattant. Il aimerait que Maël soit enfin lui-même, libre et heureux dans son corps. Mais il ne sait pas comment l’aider à sortir de son enfermement.

Une famille comme tant d’autres. Déchirée. Dépassée. Au bord du chaos. Il suffit pourtant d’une étincelle pour faire jaillir la lumière. Et croire de nouveau à la possibilité du bonheur…


Mon avis


Quand je commence un roman d'Amélie Antoine je sais d'entrée de jeu que je vais passer un moment inoubliable. Dans " Le bonheur l'emportera " , chaque chapitre laisse la parole à trois personnages ; Sophie et Joachim, le couple et leur enfant Maël. Les parents s'aperçoivent peu à peu d'un désaccord planant sur leur foyer. Ils se rendent compte que le comportement de Maël change et que leur fils semble se sentir très mal physiquement.

" A la place, le garçon sur la photo fait un grand sourire. Parce qu'on le lui a demandé et qu'il veut faire comme si. Un grand sourire alors qu'à l'intérieur, il n'est plus qu'une montagne de chagrin. Mon corps n'est rien d'autre qu'une prison de chair et d'os. Je suis pris au piège, en train d'étouffer, et personne ne s'en rend compte. "
Amélie Antoine nous narre une histoire assez simple au début mais au fur et à mesure du récit, l'auteure montre parfaitement que le récit est finalement semé d'embûches. Pourquoi est-ce aussi difficile pour cette famille d’être épanouie dans leur vie ? C’est ce que le lecteur va comprendre au fil des pages.
Amélie Antoine a le don de nous émouvoir et de nous toucher à chaque roman. D'ailleurs ses écrits sont souvent des histoires proches de notre vie quotidienne.

mercredi 20 octobre 2021

Antonio G. Iturbe : " La bibliothécaire d'Auschwitz "


Editions J'ai lu
576 pages


4 ème de couverture



À quatorze ans, Dita est une des nombreuses victimes du régime nazi. Avec ses parents, elle est arrachée au ghetto de Terezín, à Prague, pour être enfermée dans le camp d’Auschwitz. Là, elle tente malgré l’horreur de trouver un semblant de normalité.
Quand Fredy Hirsch, un éducateur juif, lui propose de conserver les huit précieux volumes que les prisonniers ont réussi à dissimuler aux gardiens du camp, elle accepte. Au péril de sa vie, Dita cache et protège un trésor. Elle devient la bibliothécaire d’Auschwitz.



Mon avis




« La bibliothécaire d'Auschwitz » de Antonio G. Iturbe est un livre à part dans l'océan d'ouvrages sur la Shoas qui a endeuillé le XXème siècle. Il faut noter que l'histoire est tirée de faits réels et que la fin du livre donne des infos sur les évènements évoqués dans ce roman.

Je ne vais pas résumer ce que vont vivre les héros bien malgré eux car chaque instant doit y être ressenti par le lecteur juste à sa façon et cela au-delà du récit lui-même. Je vais juste retenir ce qui m'a paru exceptionnel dans cette histoire.

Bien sûr je ne peux pas éviter d'évoquer la jeune Dita. Elle est au centre du récit et représente un exemple de courage et de sensibilité. Heureusement, elle ressent encore parfois des regains d'enfance qui donnent de l'espoir. Dita est le symbole du bonheur et de l'innocence.
« Elle était tellement jeune qu'elle ne se rappelle presque pas le monde avant la guerre. De même qu'elle cache des livres sous sa robe dans cet endroit où on lui a tout pris, elle conserve aussi dans sa tête un album de photographies composé de souvenirs. Elle ferme les yeux et tente de se remémorer le monde lorsque la peur n'existait pas. »

vendredi 15 octobre 2021

Sandrine Destombes : " Le dernier procès de Victor Melki "

 


Edtions Hugo Thriller

379 pages


4 ème de couverture



La commissaire Maxime Tellier est en disponibilité depuis plusieurs semaines quand un messager anonyme la convie à l'enterrement d'un homme que personne ne semble connaître et encore moins regretter.
D'autres messages s'ensuivent et elle se retrouve à remonter la piste d'une organisation décidée à repousser les limites du système judiciaire. Chaque coupable mérite une peine exemplaire et si la justice ne les condamne pas, certains sont prêts à tout pour y remédier.
N'ayant plus les moyens officiels de mener une enquête, la commissaire fait appel au capitaine de gendarmerie Antoine Brémont, expert en profilage, pour sauver la prochaine cible de ces justiciers. Mais dans cette affaire, deux folies s'affrontent, et Max devra déterminer qui sont les coupables et qui sont les victimes.


Mon avis



Sandrine Destombes fait partie de ces auteurs qui parviennent à se renouveler à chaque ouvrage. Avec « Le dernier procès de Victor Melki », elle retrouve sa commissaire fétiche, Maxime Tellier mais cela ne l'empêche pas de nous donner encore un autre aspect de cette enquêtrice très appréciée de ses lecteurs. J'ai été ravie de voir revenir enfin Maxime qui me manquait. Elle est cette fois en disponibilité car son travail lui a quelque peu assombri l'esprit et en pensant à ses précédentes aventures, on peut la comprendre !
Un message assez inhabituel lui est envoyé anonymement. Elle compte ne pas trop s'en préoccuper mais évidemment ses neurones ne peuvent s'empêcher de bourdonner. Ainsi, elle va s'engager dans une enquête non officielle tout en se faisant aider par l'expert en profilage Antoine Brémont.
« Cela faisait des semaines qu'elle n'avait pas ressenti ce petit picotement à la base de la nuque et, bien malgré elle, cette sensation lui plaisait. »
Comme ses précédents romans, « Le dernier procès de Victor Melki » est totalement addictif, j'ai eu d'ailleurs beaucoup de difficultés à le laisser tant j'aurais aimé le lire d'une seule traite ! Ici, on a affaire à un véritable jeu de piste dans lequel chaque mot a son importance. Les méandres d'un certain type de criminalité sont abordés avec des détails passionnants. Les diverses pistes suivies par les enquêteurs étonnent au fil des pages. Sandrine Destombes met nos nerfs à rude épreuve.

dimanche 10 octobre 2021

Ophélie Cohen : " Héloïse "

 


Editions IFS

346 pages


4 ème de couverture


« Toutes les femmes ont une histoire. La mienne est plutôt moche. » À la veille de ses trente ans, au cours d’une nuit entourée des fantômes de son passé, Héloïse va se raconter. Portée par les souvenirs et les remords, elle ouvre la boîte de Pandore. Noir, intime et dérangeant, un roman à la fois sombre et lumineux dans lequel les émotions sont à fleur de mots.



Mon avis



" Héloïse " est un prénom signifiant " bois robuste " mais dans ce roman cette jeune femme se plie tel un roseau. Ophélie nous narre principalement l'histoire d' Héloïse, son passé, ses troubles, ses déchirures et ses blessures.


Héloïse n'a jamais connu l'amour maternel ni paternel. Allant de foyer en famille d'accueil, elle connaitra inexorablement la colère. Terrassée par le passé et par ce qu'elle a pu subir en famille d'accueil, Héloïse souffre.
" Je souffrais de l'absence de tendresse et d'attention. Aimer, ça faisait mal. S'attacher, c'était souffrir  parce que tous finissaient par s'en aller."
Les fantômes du passé ne font qu'accroître son malheur jusqu'au jour où elle rencontre Alexandre sur son chemin.

Aura-t-elle une lueur d'espérance de vivre intensément chaque instant ?

lundi 4 octobre 2021

Sonja Delzongle : " Sur l'île noire "

 


Les éditions Paulsen


4 ème de couverture


Faut-il croire aux monstres ? Comment un mythe façonne-t-il une région ? Comment une légende fascine-t-elle le monde ? C’est la question que se pose Sonja Delzongle, auteur de polar, pour qui la différence, la solitude, la marginalité ont toujours été sources d'inspiration.

Sonja Delzongle est partie sur les noires terres écossaises pour saisir l'esprit des Highlands et apprécier le trouble de ses eaux. Elle est revenue avec un palpitant récit alternant entre enquête, rencontres improbables et voyage (intérieur comme extérieur).
Autour de Nessie, créature des profondeurs, on trouve : des îles mystérieuses riches en légendes, des canulars, des présumées apparitions, mais aussi de sérieuses études scientifiques ayant abouties en 2018 à 600 prélèvements d’ADN et surtout, des doux dingues, aventuriers du lac, pour qui le fantastique est devenu le quotidien.


L'avis de Yannick Dubart



Je vous propose de découvrir l'avis de Yannick Dubart " Sur l'île noire " de Sonja Delzongle.


Avec « Sur l'île noire », Sonja Delzongle nous fait pénétrer dans un territoire tout à fait dépaysant. D'ailleurs, elle nous dépayse dans le genre abordé également ! Ici elle ne nous offre pas un thriller dont elle a le secret mais un livre original et intéressant pour d'autres raisons. De plus ce livre commence comme un poème invitant à la lenteur. « SLOW. Penser à ralentir, parce qu'une route détrempée est aussi glissante que du verglas. » J'ai pris cela comme une douce injonction à savourer les mots et les lieux. Ses romans sont habituellement intenses et « Sur l'île noire » ne fait pas exception même si cette intensité est différente !

Autant le dire tout de suite, cette lecture m'a émerveillée. Mon côté prof d'histoire a été comblé par la pertinence des aspects abordés. En effet, le mythe du monstre du Loch Ness permet à Sonja Delzongle de détailler plusieurs problématiques : économie, société ou littérature.

Le mythe est également scruté en tant que tel. Sonja Delzongle décrit le merveilleux et le fantastique qui entourent Nessie. J'ai senti le goût du fantastique au détour de chaque phrase. J'ai appris ainsi certaines choses sur l'étude des monstres. De plus, la nature est magnifiée et j'ai eu très vite envie d'aller me promener sur les rives du Loch Ness et dans les régions qui l'entourent.

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