dimanche 24 octobre 2021

Amélie Antoine : " Le bonheur l'emportera "

 


Editions XO

384 pages


4 ème de couverture



Elle s’appelle Sophie, elle est dynamique, débordée, et elle déteste lâcher prise. Son enfant, Maël, est différent. Très différent. Elle le sait mais ne l’accepte pas…

Joachim, le père, lui, est un homme engagé. Un combattant. Il aimerait que Maël soit enfin lui-même, libre et heureux dans son corps. Mais il ne sait pas comment l’aider à sortir de son enfermement.

Une famille comme tant d’autres. Déchirée. Dépassée. Au bord du chaos. Il suffit pourtant d’une étincelle pour faire jaillir la lumière. Et croire de nouveau à la possibilité du bonheur…


Mon avis


Quand je commence un roman d'Amélie Antoine je sais d'entrée de jeu que je vais passer un moment inoubliable. Dans " Le bonheur l'emportera " , chaque chapitre laisse la parole à trois personnages ; Sophie et Joachim, le couple et leur enfant Maël. Les parents s'aperçoivent peu à peu d'un désaccord planant sur leur foyer. Ils se rendent compte que le comportement de Maël change et que leur fils semble se sentir très mal physiquement.

" A la place, le garçon sur la photo fait un grand sourire. Parce qu'on le lui a demandé et qu'il veut faire comme si. Un grand sourire alors qu'à l'intérieur, il n'est plus qu'une montagne de chagrin. Mon corps n'est rien d'autre qu'une prison de chair et d'os. Je suis pris au piège, en train d'étouffer, et personne ne s'en rend compte. "
Amélie Antoine nous narre une histoire assez simple au début mais au fur et à mesure du récit, l'auteure montre parfaitement que le récit est finalement semé d'embûches. Pourquoi est-ce aussi difficile pour cette famille d’être épanouie dans leur vie ? C’est ce que le lecteur va comprendre au fil des pages.
Amélie Antoine a le don de nous émouvoir et de nous toucher à chaque roman. D'ailleurs ses écrits sont souvent des histoires proches de notre vie quotidienne.

mercredi 20 octobre 2021

Antonio G. Iturbe : " La bibliothécaire d'Auschwitz "


Editions J'ai lu
576 pages


4 ème de couverture



À quatorze ans, Dita est une des nombreuses victimes du régime nazi. Avec ses parents, elle est arrachée au ghetto de Terezín, à Prague, pour être enfermée dans le camp d’Auschwitz. Là, elle tente malgré l’horreur de trouver un semblant de normalité.
Quand Fredy Hirsch, un éducateur juif, lui propose de conserver les huit précieux volumes que les prisonniers ont réussi à dissimuler aux gardiens du camp, elle accepte. Au péril de sa vie, Dita cache et protège un trésor. Elle devient la bibliothécaire d’Auschwitz.



Mon avis




« La bibliothécaire d'Auschwitz » de Antonio G. Iturbe est un livre à part dans l'océan d'ouvrages sur la Shoas qui a endeuillé le XXème siècle. Il faut noter que l'histoire est tirée de faits réels et que la fin du livre donne des infos sur les évènements évoqués dans ce roman.

Je ne vais pas résumer ce que vont vivre les héros bien malgré eux car chaque instant doit y être ressenti par le lecteur juste à sa façon et cela au-delà du récit lui-même. Je vais juste retenir ce qui m'a paru exceptionnel dans cette histoire.

Bien sûr je ne peux pas éviter d'évoquer la jeune Dita. Elle est au centre du récit et représente un exemple de courage et de sensibilité. Heureusement, elle ressent encore parfois des regains d'enfance qui donnent de l'espoir. Dita est le symbole du bonheur et de l'innocence.
« Elle était tellement jeune qu'elle ne se rappelle presque pas le monde avant la guerre. De même qu'elle cache des livres sous sa robe dans cet endroit où on lui a tout pris, elle conserve aussi dans sa tête un album de photographies composé de souvenirs. Elle ferme les yeux et tente de se remémorer le monde lorsque la peur n'existait pas. »

vendredi 15 octobre 2021

Sandrine Destombes : " Le dernier procès de Victor Melki "

 


Edtions Hugo Thriller

379 pages


4 ème de couverture



La commissaire Maxime Tellier est en disponibilité depuis plusieurs semaines quand un messager anonyme la convie à l'enterrement d'un homme que personne ne semble connaître et encore moins regretter.
D'autres messages s'ensuivent et elle se retrouve à remonter la piste d'une organisation décidée à repousser les limites du système judiciaire. Chaque coupable mérite une peine exemplaire et si la justice ne les condamne pas, certains sont prêts à tout pour y remédier.
N'ayant plus les moyens officiels de mener une enquête, la commissaire fait appel au capitaine de gendarmerie Antoine Brémont, expert en profilage, pour sauver la prochaine cible de ces justiciers. Mais dans cette affaire, deux folies s'affrontent, et Max devra déterminer qui sont les coupables et qui sont les victimes.


Mon avis



Sandrine Destombes fait partie de ces auteurs qui parviennent à se renouveler à chaque ouvrage. Avec « Le dernier procès de Victor Melki », elle retrouve sa commissaire fétiche, Maxime Tellier mais cela ne l'empêche pas de nous donner encore un autre aspect de cette enquêtrice très appréciée de ses lecteurs. J'ai été ravie de voir revenir enfin Maxime qui me manquait. Elle est cette fois en disponibilité car son travail lui a quelque peu assombri l'esprit et en pensant à ses précédentes aventures, on peut la comprendre !
Un message assez inhabituel lui est envoyé anonymement. Elle compte ne pas trop s'en préoccuper mais évidemment ses neurones ne peuvent s'empêcher de bourdonner. Ainsi, elle va s'engager dans une enquête non officielle tout en se faisant aider par l'expert en profilage Antoine Brémont.
« Cela faisait des semaines qu'elle n'avait pas ressenti ce petit picotement à la base de la nuque et, bien malgré elle, cette sensation lui plaisait. »
Comme ses précédents romans, « Le dernier procès de Victor Melki » est totalement addictif, j'ai eu d'ailleurs beaucoup de difficultés à le laisser tant j'aurais aimé le lire d'une seule traite ! Ici, on a affaire à un véritable jeu de piste dans lequel chaque mot a son importance. Les méandres d'un certain type de criminalité sont abordés avec des détails passionnants. Les diverses pistes suivies par les enquêteurs étonnent au fil des pages. Sandrine Destombes met nos nerfs à rude épreuve.

dimanche 10 octobre 2021

Ophélie Cohen : " Héloïse "

 


Editions IFS

346 pages


4 ème de couverture


« Toutes les femmes ont une histoire. La mienne est plutôt moche. » À la veille de ses trente ans, au cours d’une nuit entourée des fantômes de son passé, Héloïse va se raconter. Portée par les souvenirs et les remords, elle ouvre la boîte de Pandore. Noir, intime et dérangeant, un roman à la fois sombre et lumineux dans lequel les émotions sont à fleur de mots.



Mon avis



" Héloïse " est un prénom signifiant " bois robuste " mais dans ce roman cette jeune femme se plie tel un roseau. Ophélie nous narre principalement l'histoire d' Héloïse, son passé, ses troubles, ses déchirures et ses blessures.


Héloïse n'a jamais connu l'amour maternel ni paternel. Allant de foyer en famille d'accueil, elle connaitra inexorablement la colère. Terrassée par le passé et par ce qu'elle a pu subir en famille d'accueil, Héloïse souffre.
" Je souffrais de l'absence de tendresse et d'attention. Aimer, ça faisait mal. S'attacher, c'était souffrir  parce que tous finissaient par s'en aller."
Les fantômes du passé ne font qu'accroître son malheur jusqu'au jour où elle rencontre Alexandre sur son chemin.

Aura-t-elle une lueur d'espérance de vivre intensément chaque instant ?

lundi 4 octobre 2021

Sonja Delzongle : " Sur l'île noire "

 


Les éditions Paulsen


4 ème de couverture


Faut-il croire aux monstres ? Comment un mythe façonne-t-il une région ? Comment une légende fascine-t-elle le monde ? C’est la question que se pose Sonja Delzongle, auteur de polar, pour qui la différence, la solitude, la marginalité ont toujours été sources d'inspiration.

Sonja Delzongle est partie sur les noires terres écossaises pour saisir l'esprit des Highlands et apprécier le trouble de ses eaux. Elle est revenue avec un palpitant récit alternant entre enquête, rencontres improbables et voyage (intérieur comme extérieur).
Autour de Nessie, créature des profondeurs, on trouve : des îles mystérieuses riches en légendes, des canulars, des présumées apparitions, mais aussi de sérieuses études scientifiques ayant abouties en 2018 à 600 prélèvements d’ADN et surtout, des doux dingues, aventuriers du lac, pour qui le fantastique est devenu le quotidien.


L'avis de Yannick Dubart



Je vous propose de découvrir l'avis de Yannick Dubart " Sur l'île noire " de Sonja Delzongle.


Avec « Sur l'île noire », Sonja Delzongle nous fait pénétrer dans un territoire tout à fait dépaysant. D'ailleurs, elle nous dépayse dans le genre abordé également ! Ici elle ne nous offre pas un thriller dont elle a le secret mais un livre original et intéressant pour d'autres raisons. De plus ce livre commence comme un poème invitant à la lenteur. « SLOW. Penser à ralentir, parce qu'une route détrempée est aussi glissante que du verglas. » J'ai pris cela comme une douce injonction à savourer les mots et les lieux. Ses romans sont habituellement intenses et « Sur l'île noire » ne fait pas exception même si cette intensité est différente !

Autant le dire tout de suite, cette lecture m'a émerveillée. Mon côté prof d'histoire a été comblé par la pertinence des aspects abordés. En effet, le mythe du monstre du Loch Ness permet à Sonja Delzongle de détailler plusieurs problématiques : économie, société ou littérature.

Le mythe est également scruté en tant que tel. Sonja Delzongle décrit le merveilleux et le fantastique qui entourent Nessie. J'ai senti le goût du fantastique au détour de chaque phrase. J'ai appris ainsi certaines choses sur l'étude des monstres. De plus, la nature est magnifiée et j'ai eu très vite envie d'aller me promener sur les rives du Loch Ness et dans les régions qui l'entourent.

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