dimanche 22 août 2021

Claire Allan : " Ne la quitte pas du regard "

 


Editions Archipel

340 pages


4 ème de couverture


« Tout au long de ma lecture, une seule question s’est imposée : qui croire ? » goodreads.com

« Haletant. Je l’ai lu d’une traite ! » Marian Keyes

« Ne crois pas ce qu’il te raconte. » Cette note anonyme glissée dans son casier instille le doute dans l’esprit d’Eli, une infirmière enceinte de sept mois. Simple plaisanterie de mauvais goût ou véritable avertissement ?

Le message fait-il allusion à son mari, Martin, qu’elle sent de plus en plus distant depuis le début de sa grossesse ? Un deuxième message lui parvient bientôt, plus explicite mais surtout plus inquiétant. Puis les menaces se précisent…

Dans l’ombre, une femme semble l’épier. Une femme qui souhaite plus que tout devenir mère…

Ne la quitte pas du regard alterne plusieurs voix – dont celle d’Eli, la future maman, et celle de Louise, qui suit une femme enceinte qu’elle ne juge pas digne d’élever la fillette qu’elle attend. Un suspense dont la tension va crescendo, jusqu’au dénouement… inattendu !



Mon avis




" Ne la quitte pas du regard " est un thriller plus ciblé sur la psychologie des personnages. Malgré des chapitres courts, j'ai trouvé que ce roman trainait en longueur. Il faut vraiment atteindre plus de la moitié du livre pour que l'intrigue et l'ambiance me titillent. Eli est infirmière et enceinte ; elle a donc tout ce qu'il faut pour être heureuse ! Mais tout change le jour où elle retrouve des messages anonymes qui lui disent de se méfier et de faire attention à son mari, Martin. 
" Je la déplie et découvre deux simples lignes, rédigées de la même écriture soignée :
Ne crois pas
tout ce qu’il te raconte
Je scrute les mots et les lis à nouveau. Je retourne la feuille, pour m’assurer de ne rien avoir manqué qui pourrait redonner un contexte à cette phrase. Je vais même jusqu’à inspecter l’intérieur de l’enveloppe, je la secoue. Un sentiment étrange m’envahit. "
L'alternance des chapitres donne la parole à la fois à Eli, Angela, la mère d'Eli et à une certaine Louise. On devine aisément que cette dernière souffre de troubles psychiques.

Tout tourne autour de ces trois personnages. Le rythme de ce récit se ressent de ce procédé d'écriture et c'est bien dommage.
Heureusement certains passages sont quand même prenants. Ainsi la fin de l'histoire est assez étonnante mais j'avais deviné où l'auteure voulait en venir.


" Ne la quitte pas du regard " ne sera pas un coup de cœur. 


L'auteure


Claire Allan est une écrivaine.

Diplômée en journalisme à l'Université d'Ulster (1999), elle débute comme reporter au "Derry Journal".

En 2007, elle publie son premier roman, "Rainy Days and Tuesdays", une romance, qui devient un best-seller dès sa sortie.

Après avoir écrit plusieurs romances, elle abandonne le journalisme pour se consacrer à l'écriture.

"Une mère idéale" ("Apple of My Eye", 2019) est son deuxième thriller.

Mariée et mère de deux enfants, elle vit à Londonderry, en Irlande du Nord.

Après une carrière de journaliste au Derry Journal, Claire Allan se consacre à l'écriture de romans à suspense. Dans la lignée des oeuvres de B.A. Paris ou Gillian Flynn, ce roman a connu le succès outre-Manche et aux États-Unis et a figuré en tête des ventes de USA Today.

samedi 21 août 2021

Franck Thilliez : " 1991 "

 

Ed. Fleuve Noir

504 pages


4 ème de couverture



En décembre 1991, quand Franck Sharko, tout juste sorti de l’école des inspecteurs, débarque au 36 quai des Orfèvres, on le conduit aux archives où il est chargé de reprendre l’affaire des Disparues du Sud parisien. L’état des lieux est simple : entre 1986 et 1989, trois femmes ont été enlevées, puis retrouvées dans des champs, violées et frappées de multiples coups de couteau. Depuis, malgré des centaines de convocations, de nuits blanches, de procès-verbaux, le prédateur court toujours.
Sharko consacre tout son temps à ce dossier, jusqu’à ce soir où un homme paniqué frappe à la porte du 36. Il vient d’entrer en possession d’une photo figurant une femme couchée dans un lit, les mains attachées aux montants, la tête enfoncée dans un sac. Une photo derrière laquelle a été notée une adresse, et qui va entraîner le jeune inspecteur dans une enquête qui dépassera tout ce qu’il a pu imaginer…


Mon avis



" 1991 " est un polar qui raconte la première enquête de Sharko dans les années 90. Débarqué depuis peu au 36 quai des Orfèvres, il est sur l'affaire des Disparues du Sud parisien. N'ayant pas d'ordinateur sous la main, Sharko utilise son intelligence et son savoir faire ; ce dossier est loin d'être classé et vite résolu.
Parallèlement à cette enquête, une photo est apportée par un homme, au dos de celle-ci est mentionnée une adresse. Cette photo représente une femme attachée ayant la tête dans un sac. De suite Sharko, ce jeune bleu-bite, s'intéresse de plus près à ce sujet.

Franck Thilliez a une idée ingénieuse de nous présenter la première enquête de Franck Sharko à cette période. La science n'était pas aussi performante qu'aujourd'hui; les comptes rendus étaient encore retranscrits sur format papier. Le début des années 90, c'est l'année où tout le monde écoutait la musique dans son baladeur cassette. J'ai bien aimé ce retour en arrière qui m'a rappelé de très bons souvenirs.

Dans " 1991 " l'affaire décrite est en somme classique si ce n'est l'absence des technologies comme l'ADN, les téléphones portables et réseaux sociaux.

mardi 10 août 2021

Muriel Keuro : " Ne rentre pas trop tard "

 


Editions Flammarion

272 pages


4 ème de couverture


« Je suis mort le mercredi 27 novembre 2019, à moins que cela soit le 26, le médecin légiste n’a pas été formel. L’acte de décès établi par l’officier d’état civil porte froidement la mention : “Décès constaté le 27 novembre 2019, dont la date n’a pu être établie. Le corps a été retrouvé en son domicile.” Le mois dernier, j’avais pourtant tenté de vous prévenir : “Un jour, je vais me foutre en l’air, et vous me retrouverez tout sec étendu sur le sol.” »

Ainsi commence le récit posthume d’Arnaud, vingt ans, retrouvé sans vie dans sa chambre de bonne. En lui prêtant sa voix, Muriel Keuro témoigne du combat de son fils contre la mélancolie. C’est aussi un livre sur les addictions et le drame vécu par les parents qui voient se fermer les portes des médecins dès lors que leur enfant est majeur.

Un récit choc qui dit l’impuissance d’une mère face à un fils qui ne veut plus vivre.



Mon avis




" Ne rentre pas trop tard " est le témoignage d'Arnaud retrouvé mort dans une chambre de bonne à l'    âge de 20 ans. La perte d'un enfant est la pire chose qui puisse arriver dans la vie. Muriel Keuro a eu beaucoup de courage pour écrire ce récit.

Majeur, Arnaud n'a pas su se démêler de ses démons ; la dépression, l'alcool et la drogue font partie intégrante de sa vie. Malgré les suivis des médecins et des psychiatres, Arnaud rechute et sombre à petit feu. Sa mère n' a jamais désaimé son fils malgré son état. Comment réagir et faire face aux addictions de son enfant ?
Mais Arnaud bascule toujours  dans une profonde spirale dépressive. J'ai senti le désespoir de cette maman face à la souffrance de son fils. 

" Heureusement, il y a la bière.
Le week-end, à la sortie de l’internat, je découvre ses effets apaisants et désinhibants.
En semaine, les bouteilles et les canettes circulent sous le manteau.
Je deviens un autre.
Sûr de lui, drôle, sociable.
Le gars ultra-populaire qui ambiance les soirées parisiennes.
Envolés, les complexes et les doutes. Quelques verres suffisent pour que je m’aime enfin. "
" Ne rentre pas trop tard " est un récit qui m'a secouée; l'auteure décrit parfaitement le mal être psychique d'Arnaud. C'est un témoignage criant de vérité. 
Muriel Keuro fait de ce roman un bel hommage ! 

L'auteure


Muriel Keuro est mère de deux enfants.

Après des années de lutte contre la dépression, la drogue et l'alcool, son fil Arnaud a mis fin à ses jours à l'âge de 20 ans, en 2019.

"Ne rentre pas trop tard" (2021), un livre en hommage à son fils, est son premier récit.


lundi 9 août 2021

Claire Norton : " Celle que je suis "

 


Editions Robert Laffont

432 pages


4 ème de couverture



Une bouleversante histoire de résilience qu’on lit le cœur battant dans l’espoir que son héroïne s’en sorte.

Valentine vit dans une petite résidence d’une ville de province. Elle travaille à temps partiel au rayon librairie d’une grande surface culturelle. Les livres sont sa seule évasion ; son seul exutoire, le journal intime qu’elle cache dans le coffre à jouets de son fils. Et son seul bonheur, cet enfant, Nathan, qui vient de souffler ses six bougies. Pour le reste, Valentine vit dans la terreur qu’au moindre faux pas, la colère et la jalousie de son mari se reportent sur Nathan…
L’arrivée d’un couple de voisins âgés dans l’appartement d’en face va complètement bouleverser sa vision du monde. Car comment résister à la bonté de Guy, qui se conduit avec Nathan comme le grand-père qu’il n’a jamais eu ? Comment refuser la tendresse de Suzette, cette femme si maternelle, elle qui a tant manqué de mère ? Peu à peu, Valentine se laisse apprivoiser.
Jusqu’au jour où elle commet une minuscule imprudence aux conséquences dramatiques… Mais une chose change tout, désormais : elle n’est plus seule pour affronter son bourreau et reconstruire sa vie volée.



Mon avis



" Celle que je suis " est un roman qui m'a véritablement touchée. Les thèmes abordés sont les violences conjugales, l'emprise et  l'incompréhension. J'ai suivi le calvaire de Valentine, cette jeune femme sous l'emprise de son mari. Son seul échappatoire est son travail à mi temps dans une grande surface aux rayons livres. Mais elle se confie davantage dans son carnet intime caché dans la chambre de son jeune garçon prénommé Nathan. Tous les deux ont peur de la réaction du mari et papa à la fois.
C'est en comptant sur la présence de leurs voisins Suzette et Guy que Valentine et Nathan prendront un  peu de bien être et de de réconfort auprès d'eux.

Claire Norton arrive à me mettre dans un tel embarras ! D'ailleurs quelques scènes m'ont assaillies de douleur mais aussi de colère. Qu'attend Valentine pour réagir et sortir des griffes d'un tel bourreau ?
J'ai ressenti la souffrance de Valentine mais aussi de Nathan ; pourquoi ne quittent-ils pas au plus vite ce foyer où la terreur et la violence se font sentir ?

dimanche 25 juillet 2021

Djamel Cherigui : " La Sainte Touche "

 


Editions J.C. Lattès

256 pages


4 ème de couverture



Des mecs comme Alain Basile, vous n’en croiserez pas tous les jours et pas à tous les coins de rue.C’est dans son épicerie, La Belle Saison, que j’ai fait sa connaissance. Mon père venait de me mettre à la porte et je vagabondais dans les rues en rêvant d’une vie de bohème. Alain, lui, il en avait rien à faire de la bohème et des lilas sous les fenêtres, sa seule ambition était de devenir millionnaire. Pour réussir, il était prêt à tout et avait besoin d’un associé. C’est tombé sur moi. Mais accuser Alain Basile d’avoir chamboulé mon existence reviendrait à reprocher au Vésuve d’avoir carbonisé Pompéi. Sans lui, je n’écrirais pas aujourd’hui.


Si La Sainte Touche raconte les aventures d’un duo improbable avec humour, c’est aussi un pur joyau littéraire, aussi cynique
que romantique. Un roman dans la veine de Karoo de Steve Tesich, de la série Breaking Bad et du film Dikkenek.



Mon avis



Le narrateur est un jeune paumé mis à la porte par son daron. Sur son chemin il rencontre Alain Basile, le gérant d'une épicerie du coin. N'ayant plus de logement Alain lui propose un endroit pour dormir en échange ce jeune garçon dit " L'artiste " va devoir lui rendre quelques services pas très légaux. De cette rencontre il connaitra des dangers mais aussi de belles aventures et de rencontres assez sympathiques. Djamel Cherigui aborde des thèmes d'actualité qui sont la drogue, la vie sociale, l'alcool, le trafic et le sexe.
" C’est le moment où les cafards sortent de leurs trous. Y a plus de gens normaux dans les rues, y a que des marginaux, des alcooliques des flemmards, des chômeurs. Des mecs qui tournent en rond, qui savent pas quoi faire de leur temps, qui n’ont nulle part où aller. "
A travers ses personnages, l'auteur a réussi à alléger la dureté des sujets grâce à un langage et un humour loufoque. Certaines expressions m'ont bien fait rire.

C'est un style que j'ai trouvé en adéquation avec l'histoire et le rôle de chacun des protagonistes. C'est très réussi car l'auteur a su m'emporter dans les délires des personnes. Mais vous saurez que les ennuis commencent quand vous rencontrez sur votre chemin une personne comme Alain Basile.

" La Sainte Touche " est un roman sociétal où certaines valeurs sont décrites. Les conditions et réussites des jeunes amènent à la réflexion. C'est un roman mettant en scène l'aventure de l'artiste et le magouilleur de première, Alain Basile.

Djamel Cherigui a su me divertir avec " La Sainte Touche ". Avec un style brut et humoristique sans fioriture, ce roman est une belle découverte avec une histoire touchante. C'est un premier roman qui mérite qu'on s'y attarde, j'ai vraiment passé un bon moment. C'est un brin décalé !



L'auteur


Djamel Cherigui a 34 ans, il est épicier à Roubaix. Selon ses mots, sa vie était « merdique » jusqu’à ce qu’il découvre la littérature.
Aujourd’hui, passionné de peinture et de musique baroque, collectionneur de livres anciens, l’enfant du Nord reste fidèle à sa région et à ses racines en racontant la vie des laissés-pour-compte. Ceux que l’on n’entend jamais.


vendredi 23 juillet 2021

Sébastien Destremau : " Retour en enfer "

 


XO Editions

272 pages


4 ème de couverture



À défaut de me conduire jusqu’à destination, mon périple m’a mené à l’essence même de mon être. L’âpreté de la lutte et les illusions perdues ont fait tomber mon égoïsme et mes humeurs de vieil enfant…
Le 8 novembre 2020, quatre ans après avoir bouclé mon premier tour du monde, je m’élance pour un second Vendée Globe. J’ai appelé mon bateau Merci, en hommage à tous ceux qui m’ont permis de vivre cette aventure insensée.
Seulement voilà, ma course tourne au calvaire : l’abri de mon cockpit se déchire, mes instruments lâchent, une fissure apparaît à l’avant. Impossible, dans ces conditions, d’attaquer le Pacifique et ses vents violents.
Le 16 janvier, après 70 jours de mer, je décide d’accoster en Nouvelle-Zélande. Ce que je pourrais ressentir comme un échec me réconcilie avec moi-même. La mer m’a vaincu mais j’ai repris la barre de mon destin. Chaque matin qui se lève est comme une page blanche. J’étais seul au monde, je ne serai plus jamais seul…

Le récit d’un incroyable combat
Une leçon de courage et de sagesse.


Mon avis




Sébastien Destremau montre dans " Retour en enfer " que l'on peut parfois transformer un échec en une nouvelle chance, en une expérience positive ! L'auteur a su trouver les mots pour expliquer son parcours durant sa participation au Vendée Globe. Il raconte ses aventures dans l'Océan magnifique mais dangereux ! Ce livre est pour moi comme une allégorie d'un chemin de vie : naviguer parmi les requins et les écueils de l'existence et finalement parvenir à une paix intérieure, un refuge !
" Lors de mon premier Vendée Globe, j’ai compris qu’il n’y avait pas de meilleure façon de me retrouver que de me perdre en mer. "
Son quotidien hors de la navigation n'est pour lui pas plus facile à vivre que sa traversée. La vie est faite de tracas et de pièges qu'il est presque plus facile de maîtriser son embarcation dans les périls maritimes. Je dirais que " Retour en enfer " ressemble au récit d'une résilience. Un livre d'aventure qui frôle donc le roman philosophique tout en employant des termes durs et sans pitié. Le titre lui-même est volontairement trompeur puisque l'enfer mène au bout de la course à une sorte de renaissance.
L'océan aurait-il des vertus libératrices ? Ainsi pour reprendre le titre d'un livre de Houellebecq, y a-t-il la possibilité d'une île ? C'est aux lecteurs de juger. Faut-il être un adepte des sports nautiques pour apprécier ce livre ? Je crois qu'il faut quand même s'y intéresser un peu. Sinon l'auteur réussi au fil des pages avec sa plume acerbe et directe à donner une idée de ce que représente le Challenge du Vendée Globe. Ce serait dommage de bouder le plaisir d'une virée en mer !


L'auteur


Sébastien Destremau, né le 24 août 1964 est un navigateur et un skipper français. Il a participé au Vendée Globe 2016-2017 : sur 29 concurrents, il termine 18ᵉ.


mercredi 14 juillet 2021

Sophie Loubière : " De cendres et de larmes "

 


Editions Fleuve noir

352 pages


4 ème de couverture




Madeline, Christian et leurs enfants rêvent depuis longtemps d’un appartement plus grand où chacun aurait son espace. Un rêve rendu impossible par la réalité du marché parisien. Quand l’occasion se présente pour Christian d’obtenir le poste de conservateur au cimetière de Bercy, avec un pavillon de fonction de 180 m2, la famille Mara n’hésite pas et s’y installe au début de l’été 2019. Peu à peu, les enfants se font au panorama. Tandis que Madeline, caporale cheffe sapeur-pompier, sauve les vivants, Christian veille les morts. L’âpreté de son métier réveille bientôt en lui le besoin d’extérioriser ses émotions par la peinture. Au cœur de ce fragile équilibre où les métiers de l’un et de l’autre pèsent lourd, la maison révèle ses fêlures. Lentement. Insidieusement.
Quelque chose menace cette famille recluse au milieu des tombes.
Une menace dont personne ne mesure encore l’ampleur.


Mon avis




" De cendres et de larmes " est une histoire familiale où deux traits de caractère s'opposent. Il sera question de vie et de mort.

Madeline est caporale-cheffe sapeur pompier, d'entrée de jeu elle fait face à Notre-Dame, une scène que personne n'oubliera.
" Madeline leva les yeux : le squelette incandescent de la flèche cédait. Sa pointe bascula telle la cime d’un arbre foudroyé. Des craquements formidables suivis d’un bruit sourd ébranlèrent le toit. Transpercés par sa chute, une partie de la voûte et des échafaudages s’effondrèrent. L’ordre d’évacuer tomba aussitôt. "
Les gilets jaunes sont également cités dans ce roman. Son mari, Christian entretient les parcs et jardins mais saisit une opportunité, être conservateur au cimetière de Bercy. La famille quitte alors un appartement très petit pour une immense demeure n'ayant que des tombes aux alentours de celle-ci. Mais depuis qu'ils sont dans cette maison, tout ne se passe pas comme prévu…

vendredi 9 juillet 2021

Eric Dupuis : " Apaches "

 


Editions Les Presses du midi

256 pages


4 ème de couverture


Si vous voulez sauver l’humanité, laissez tomber.

Un seul homme en est capable. Un personnage très discret dont les aventures défient le temps. Un illustre alchimiste de l’époque de Rubens. Depuis on le croise dans d’insolites affaires qui sont relatées dans la collection « L’Anonyme d’Anvers ».


Pendant que la bande à Bonnot sème la terreur sur la capitale en ce début d’année 1912, des corps d’enfants mutilés, semi-enterrés, sont découverts, alors que des adolescents sont portés disparus dans un orphelinat.

Parallèlement, la Sûreté du 36 quai des Orfèvres combat l’insécurité ambiante et les agressions qui se multiplient dans les rues de Paris, imputées aux Apaches, de jeunes malfrats n’hésitant pas à jouer du couteau et à défier les forces de l’ordre.

L’inspecteur-chef Mortelecq, des brigades du Tigre, subit la pression de sa hiérarchie et ne sait plus où donner de la tête face à ce climat délétère. Débordé, il autorise Éléonore, sa fille journaliste, à poursuivre ses investigations sans imaginer qu’elles l’entraîneraient dans une spirale dévastatrice…

Éric DUPUIS nous livre ici son huitième polar, en nous faisant découvrir à travers ce récit sombre de La Belle Époque, l’évolution des techniques en matière de police scientifique nécessaire à l’éradication des crimes déviants de ce début du XXe siècle.



L'avis de Yannick Dubart



J'attendais de lire « Apaches » de Éric Dupuis car la période de la Belle époque me plaît beaucoup. De plus je compte écrire un roman avec pour cadre cette période de notre Histoire. Aussi, je suis régulièrement les publications de cet auteur depuis ses premiers livres. Autant dire tout de suite que je n’ai pas été déçue ! Est-ce la retraite qui rend son travail encore meilleur ?

Dès les premières pages, j’ai eu l’impression d’entendre en sourdine le générique des « Brigades du Tigre ». L’auteur parvient parfaitement à décrire l’atmosphère du début du XXème siècle. Par petites touches, il distille des renseignements sur la vie quotidienne de l’époque, sur un vêtement ou une expression. L’intrigue se fond bien dans les événements historiques ; un bon mélange de fiction et de réalité ! Cela rend la lecture divertissante. Et c’est une prof d’Histoire qui le dit…
« D’un regard songeur, il observa les attelages et les véhicules circuler sur les grandes artères de la capitale. Les encombrements incessants irritaient les conducteurs qui vociféraient sur leurs chevaux, d’autres s’empoignaient pendant que les derniers s’excitaient sur leur avertisseur sonore à air, en forme de trompette ou de serpent. »
« Apaches » est aussi un thriller de grande qualité. Il n’y a aucun temps mort, les scènes d’action s’enchaînent jusqu’à la fin avec un dosage subtil entre les dialogues et le récit. On sent le connaisseur d’Arts Martiaux dans la façon de représenter les combats divers. Les personnages sont originaux et correspondent entièrement à leur époque. J’ai beaucoup apprécié Eléonore qui représente un beau rôle féminin. Justement je vois bien ce roman adapté à la télévision comme « Le bazar de la Charité ».

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