vendredi 23 juillet 2021

Sébastien Destremau : " Retour en enfer "

 


XO Editions

272 pages


4 ème de couverture



À défaut de me conduire jusqu’à destination, mon périple m’a mené à l’essence même de mon être. L’âpreté de la lutte et les illusions perdues ont fait tomber mon égoïsme et mes humeurs de vieil enfant…
Le 8 novembre 2020, quatre ans après avoir bouclé mon premier tour du monde, je m’élance pour un second Vendée Globe. J’ai appelé mon bateau Merci, en hommage à tous ceux qui m’ont permis de vivre cette aventure insensée.
Seulement voilà, ma course tourne au calvaire : l’abri de mon cockpit se déchire, mes instruments lâchent, une fissure apparaît à l’avant. Impossible, dans ces conditions, d’attaquer le Pacifique et ses vents violents.
Le 16 janvier, après 70 jours de mer, je décide d’accoster en Nouvelle-Zélande. Ce que je pourrais ressentir comme un échec me réconcilie avec moi-même. La mer m’a vaincu mais j’ai repris la barre de mon destin. Chaque matin qui se lève est comme une page blanche. J’étais seul au monde, je ne serai plus jamais seul…

Le récit d’un incroyable combat
Une leçon de courage et de sagesse.


Mon avis




Sébastien Destremau montre dans " Retour en enfer " que l'on peut parfois transformer un échec en une nouvelle chance, en une expérience positive ! L'auteur a su trouver les mots pour expliquer son parcours durant sa participation au Vendée Globe. Il raconte ses aventures dans l'Océan magnifique mais dangereux ! Ce livre est pour moi comme une allégorie d'un chemin de vie : naviguer parmi les requins et les écueils de l'existence et finalement parvenir à une paix intérieure, un refuge !
" Lors de mon premier Vendée Globe, j’ai compris qu’il n’y avait pas de meilleure façon de me retrouver que de me perdre en mer. "
Son quotidien hors de la navigation n'est pour lui pas plus facile à vivre que sa traversée. La vie est faite de tracas et de pièges qu'il est presque plus facile de maîtriser son embarcation dans les périls maritimes. Je dirais que " Retour en enfer " ressemble au récit d'une résilience. Un livre d'aventure qui frôle donc le roman philosophique tout en employant des termes durs et sans pitié. Le titre lui-même est volontairement trompeur puisque l'enfer mène au bout de la course à une sorte de renaissance.
L'océan aurait-il des vertus libératrices ? Ainsi pour reprendre le titre d'un livre de Houellebecq, y a-t-il la possibilité d'une île ? C'est aux lecteurs de juger. Faut-il être un adepte des sports nautiques pour apprécier ce livre ? Je crois qu'il faut quand même s'y intéresser un peu. Sinon l'auteur réussi au fil des pages avec sa plume acerbe et directe à donner une idée de ce que représente le Challenge du Vendée Globe. Ce serait dommage de bouder le plaisir d'une virée en mer !


L'auteur


Sébastien Destremau, né le 24 août 1964 est un navigateur et un skipper français. Il a participé au Vendée Globe 2016-2017 : sur 29 concurrents, il termine 18ᵉ.


mercredi 14 juillet 2021

Sophie Loubière : " De cendres et de larmes "

 


Editions Fleuve noir

352 pages


4 ème de couverture




Madeline, Christian et leurs enfants rêvent depuis longtemps d’un appartement plus grand où chacun aurait son espace. Un rêve rendu impossible par la réalité du marché parisien. Quand l’occasion se présente pour Christian d’obtenir le poste de conservateur au cimetière de Bercy, avec un pavillon de fonction de 180 m2, la famille Mara n’hésite pas et s’y installe au début de l’été 2019. Peu à peu, les enfants se font au panorama. Tandis que Madeline, caporale cheffe sapeur-pompier, sauve les vivants, Christian veille les morts. L’âpreté de son métier réveille bientôt en lui le besoin d’extérioriser ses émotions par la peinture. Au cœur de ce fragile équilibre où les métiers de l’un et de l’autre pèsent lourd, la maison révèle ses fêlures. Lentement. Insidieusement.
Quelque chose menace cette famille recluse au milieu des tombes.
Une menace dont personne ne mesure encore l’ampleur.


Mon avis




" De cendres et de larmes " est une histoire familiale où deux traits de caractère s'opposent. Il sera question de vie et de mort.

Madeline est caporale-cheffe sapeur pompier, d'entrée de jeu elle fait face à Notre-Dame, une scène que personne n'oubliera.
" Madeline leva les yeux : le squelette incandescent de la flèche cédait. Sa pointe bascula telle la cime d’un arbre foudroyé. Des craquements formidables suivis d’un bruit sourd ébranlèrent le toit. Transpercés par sa chute, une partie de la voûte et des échafaudages s’effondrèrent. L’ordre d’évacuer tomba aussitôt. "
Les gilets jaunes sont également cités dans ce roman. Son mari, Christian entretient les parcs et jardins mais saisit une opportunité, être conservateur au cimetière de Bercy. La famille quitte alors un appartement très petit pour une immense demeure n'ayant que des tombes aux alentours de celle-ci. Mais depuis qu'ils sont dans cette maison, tout ne se passe pas comme prévu…

vendredi 9 juillet 2021

Eric Dupuis : " Apaches "

 


Editions Les Presses du midi

256 pages


4 ème de couverture


Si vous voulez sauver l’humanité, laissez tomber.

Un seul homme en est capable. Un personnage très discret dont les aventures défient le temps. Un illustre alchimiste de l’époque de Rubens. Depuis on le croise dans d’insolites affaires qui sont relatées dans la collection « L’Anonyme d’Anvers ».


Pendant que la bande à Bonnot sème la terreur sur la capitale en ce début d’année 1912, des corps d’enfants mutilés, semi-enterrés, sont découverts, alors que des adolescents sont portés disparus dans un orphelinat.

Parallèlement, la Sûreté du 36 quai des Orfèvres combat l’insécurité ambiante et les agressions qui se multiplient dans les rues de Paris, imputées aux Apaches, de jeunes malfrats n’hésitant pas à jouer du couteau et à défier les forces de l’ordre.

L’inspecteur-chef Mortelecq, des brigades du Tigre, subit la pression de sa hiérarchie et ne sait plus où donner de la tête face à ce climat délétère. Débordé, il autorise Éléonore, sa fille journaliste, à poursuivre ses investigations sans imaginer qu’elles l’entraîneraient dans une spirale dévastatrice…

Éric DUPUIS nous livre ici son huitième polar, en nous faisant découvrir à travers ce récit sombre de La Belle Époque, l’évolution des techniques en matière de police scientifique nécessaire à l’éradication des crimes déviants de ce début du XXe siècle.



L'avis de Yannick Dubart



J'attendais de lire « Apaches » de Éric Dupuis car la période de la Belle époque me plaît beaucoup. De plus je compte écrire un roman avec pour cadre cette période de notre Histoire. Aussi, je suis régulièrement les publications de cet auteur depuis ses premiers livres. Autant dire tout de suite que je n’ai pas été déçue ! Est-ce la retraite qui rend son travail encore meilleur ?

Dès les premières pages, j’ai eu l’impression d’entendre en sourdine le générique des « Brigades du Tigre ». L’auteur parvient parfaitement à décrire l’atmosphère du début du XXème siècle. Par petites touches, il distille des renseignements sur la vie quotidienne de l’époque, sur un vêtement ou une expression. L’intrigue se fond bien dans les événements historiques ; un bon mélange de fiction et de réalité ! Cela rend la lecture divertissante. Et c’est une prof d’Histoire qui le dit…
« D’un regard songeur, il observa les attelages et les véhicules circuler sur les grandes artères de la capitale. Les encombrements incessants irritaient les conducteurs qui vociféraient sur leurs chevaux, d’autres s’empoignaient pendant que les derniers s’excitaient sur leur avertisseur sonore à air, en forme de trompette ou de serpent. »
« Apaches » est aussi un thriller de grande qualité. Il n’y a aucun temps mort, les scènes d’action s’enchaînent jusqu’à la fin avec un dosage subtil entre les dialogues et le récit. On sent le connaisseur d’Arts Martiaux dans la façon de représenter les combats divers. Les personnages sont originaux et correspondent entièrement à leur époque. J’ai beaucoup apprécié Eléonore qui représente un beau rôle féminin. Justement je vois bien ce roman adapté à la télévision comme « Le bazar de la Charité ».

mardi 6 juillet 2021

Noël Sisinni : " Fucking melody "

 


Editions Jigal Polar

264 pages


4 ème de couverture


Elle a quinze ans, est en soins dans une clinique spécialisée et se fait appeler Fiorella. Pas sûr que ce soit son vrai prénom… Elle ment beaucoup, s’invente des passés, traficote le présent, et ne se projette pas dans l’avenir vu qu’elle vient d’apprendre que le sien est limité. Une saloperie quelque part dans la moelle épinière selon les médecins. Alors, il lui faut vivre, vivre passionnément et vite… Et comme toutes les filles de son âge, elle veut connaître l’amour. Alors elle jette son dévolu sur Boris, le compagnon de Soline, son amie qui officie comme clown dans la clinique. Boris, dessinateur de bandes dessinées, est un personnage lunaire qui vit dans son monde. Un coup de foudre pour Fio. Pris en otage par la jeune rebelle qui, pour aller au bout de son rêve, n’hésite pas à éliminer tout ce qui se met en travers de son chemin, Boris se retrouve dans l’obligation de fuir avec elle pour échapper au rouleau compresseur à leur poursuite. Mais plus ils avanceront vers l’ouest, plus l’horizon va s’obscurcir…



Mon avis



Avec « Fucking melody », Noël Sisinni offre un début complètement speedé à l'adrénaline ! Il ne s'embarrasse pas de longues présentations, j'ai tout de suite été plongée dans l'histoire. Fiorella est atteinte d'une maladie grave et rencontre Boris par le biais d'une amie plus âgée qu'elle. La jeune malade a le coup de foudre et pense que celui-ci ressent la même chose pour elle alors que son but est tout autre... Des quiproquos glaçants vont dès lors aboutir à enchaînement de situations inattendues. Impossible de savoir jusqu'où l'auteur veut emmener le lecteur !
« L'endroit est très agréable, il fait bon, c'est un de ces moments qu'on a envie de cacher dans un congélo pour les ressortir les jours où ça ne va pas. »
Noël Sisinni ne cherche pas à impressionner avec des phrases alambiquées, il va droit au but avec une économie de mots mais le tout reste toujours d'une puissance qui m'a scotchée jusqu'à la fin.

lundi 5 juillet 2021

Angela Marsons : " Nos monstres "

 

Editions Belfond
400 pages


4 ème de couverture



Un homme est retrouvé mort à la sortie d’un pub des Midlands, son corps lacéré de coups de couteau. Un ex-taulard, condamné pour viol. Chargée de l’affaire, l’inspectrice Kim Stone débusque rapidement la coupable : Ruth, une ancienne victime. Simple vengeance ? Sauf que quelque chose ne colle pas.
Pour comprendre les raisons de ce passage à l’acte, la policière se tourne vers Alex Thorne, une psychiatre reconnue qui suivait Ruth depuis des mois.
Dès lors, leurs chemins n’en finissent plus de se croiser. D’autres meurtres vengeurs, sauvages, d’autres assassins aux profils inattendus, avec un lien en commun : Alex Thorne.

Que se passe-t-il dans le cabinet du Dr Thorne ? Quelle thérapie propose-t-elle à ses patients ? Et pourquoi Kim se sent-elle menacée par cette psychiatre qui semble si bien la connaître ?



Mon avis



Je ne connaissais par l'auteure et " Nos monstres " m'a littéralement plu. C'est la deuxième aventure de l'inspectrice Stone mais cela ne gène pas de lire ce titre. Dès les premières pages du roman, j'ai accroché au style de l'auteure ; l'enquête est bien construite et bien ficelée.
Angela Marsons va à l'essentiel. J'ai adoré suivre le personnage Kim Stone. Il est question de manipulation et de vengeance, d'ailleurs méfiez-vous de certaines personnes car elles cachent bien leur jeu. Je n'en dirais pas plus de peur de déflorer l'histoire. " Nos monstres " est un thriller psychologique où le suspense est à son comble. Le passé trouble de l'inspectrice sera mis à rude épreuve. 
" De temps à autre, elle aime taquiner ses démons intérieurs et provoquer les Moires à qui elle a échappé en refusant de mourir avec son frère.
Ils finiront par la rattraper. Ce n’est qu’une question de temps. "

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