vendredi 16 avril 2021

François-Xavier Dillard : " Prendre un enfant par la main "

 


Editions Belfond

336 pages


4 ème de couverture



Lorsque vous lâchez la main de votre enfant, êtes-vous certain de pouvoir la serrer de nouveau un jour ?

Quatre ans après la disparition de leur fille Clémentine dans le naufrage d'un voilier, Sarah et Marc sont rongés par la culpabilité et la tristesse.
Jusqu'à ce que de nouvelles voisines emménagent sur le même palier avec leur enfant, Gabrielle, dont la ressemblance avec Clémentine est troublante. Au contact de cette adolescente vive et enjouée, Sarah reprend peu à peu goût à la vie.
Mais lorsque le destin de Gabrielle bascule dans l'indicible, les démons que Sarah avait cru pouvoir retenir se déchaînent une seconde fois.

Prends ma main, mon cœur. Ne la lâche pas, quoi qu'il arrive. Serre-la fort !


Mon avis



Comment ai-je pu passer à côté de ce roman ? Je ne connais absolument rien des écrits de cet auteur mais il n'est jamais trop tard pour le lire. Pourquoi avoir choisi ce titre et non pas un autre ? Tout simplement parce qu'il était sur un des présentoirs de la médiathèque et la couverture m'a attiré.

Marc Cygnac part en bateau avec son épouse et ses deux enfants mais une tempête s'annonce et malheureusement Clémentine, leur fille, est emportée par les vagues déferlantes. Depuis ce jour, plus rien n'est pareil. Un grand vide s'installe au sein de ce couple.
" Marc est bouleversé. Ces quatre dernières années, il a été comme absent de sa propre existence, il le comprend à présent. Et il imagine les dégâts que cela a pu provoquer chez ses enfants. Et chez sa femme. "
Un couple Hélène et Leila et Gabrielle emménagent dans un nouvel appartement non loin du couple Cygnac. L'arrivée de ces dernières vont perturber plus particulièrement Sarah ; la jeune Gabrielle ressemble étrangement à Clémentine. Ainsi les souvenirs reviennent.

mardi 13 avril 2021

Armelle Carbonel : " L'empereur blanc "

 


Editions Mazarine

414 pages


4 ème de couverture


Cinq auteurs de romans noirs à l’imagination débordante enfermés dans une maison isolée au passé lugubre.

Un écrivain acculé dans cette même maison par le Ku Klux Klan en 1965.
Un récit à double tranchant où se mêlent fiction et réalité, où s’efface la limite entre vérité inacceptable et mensonge salvateur.
Cinq auteurs de romans noirs se retrouvent à Crescent House, une maison isolée, érigée au creux d’une vallée perdue de l’Arkansas pour un week-end de création dans une ambiance propice à l’imagination la plus lugubre. De fait, la rumeur locale prétend qu’en 1965, un écrivain, nommé Bill Ellison, y aurait été assassiné par des membres du Ku Klux Klan. D’autres disent qu’il aurait lui-même tué son épouse avant de se donner la mort.
Alors que le week-end passe, les nouveaux habitants de Crescent House disparaissent l’un après l’autre … Une famille entière, bien sous tous rapports, est massacrée dans la ville voisine. Quel est le lien entre passé et présent, entre locataires d’hier et d’aujourd’hui – entre légende et réalité ?



Mon avis



Armelle Carbonel est une auteure que je suis depuis ses débuts. Pas un seul de ses romans ne se ressemble, l'auteure a le don de se renouveler sans cesse. " L'empereur blanc" crée incontestablement une ambiance anxiogène. L'écriture dégage un univers très noir et pesant. Armelle Carbonel sait dépeindre une atmosphère poétique et désœuvrée. Les phrases sont magnifiques et percutantes, enrobées de noirceur.

Ce que j'aime avant tout chez cette auteure est la construction de ses romans ; elle développe un univers propre à elle. Les personnages sortent de l'ordinaire. Tout est ordonné et c'est aussi une des qualités que j'apprécie aussi dans ses histoires.

Cette vieille demeure Crescent House est également un personnage à part entière. Ainsi se met en place un huis clos glaçant, effrayant et très étrange.
" Crescent House est une demeure séculaire enclavée au creux d'une montagne surplombant le village d'Eureka Spring. Auparavant, personne ne s'y aventurait sciemment, non par crainte de son apparence glaçante, mais par méconnaissance de son existence. "  

dimanche 11 avril 2021

Marie Compagne : " Interview "

 


Après avoir lus La nuit avalera le mal " et " La mémoire dans le sang " j'ai voulu en savoir plus sur Marie Compagne. Voici l'interview afin de mieux connaitre son univers.


1. Comment vous définiriez-vous ?

Je dirais que je suis une hypersensible qui fait ce qu’elle peut. Ce n’est pas toujours facile mais avec le temps, j’apprends à me protéger. En ce sens, l’écriture est une bénédiction parce qu’elle me permet parfois de mettre de la distance entre moi et certaines émotions. Un peu à la façon d’un prisme, je prends de plein fouet et je rends de façon différente, déstructurée et restructurée autrement.


2. Comment vous est venue l’idée d’écrire ?

« Idée » n’est pas vraiment le terme approprié. « Besoin », « sensation » me semble plus juste. J’ai très tôt été séduite par la musique des mots, ce qu’ils permettaient de donner à voir, aussi, à imaginer. Pour moi, écrire, ce n’est pas juste raconter une histoire ; c’est plus que ça ; c’est composer un rythme, une mélodie, un chant. J’ai écrit pas mal de poèmes ; j’en garde le goût pour la phrase bien ciselée, harmonique, si j’ose dire. Fluide, je l’espère.


3. Quels sont vos auteurs préférés ?

Les deux premiers qui me viennent sont Stefan Zweig et Jacqueline Harpman. Dans les deux cas, la psychologie des personnages est particulièrement fouillée. Ce qui n’est pas très étonnant lorsqu’on sait que Zweig était un ami de Freud et Harpman psychanalyste. Et quel style ! J’aime également beaucoup l’auteur japonais Haruki Murakami, ses univers oniriques et tellement bien construits. Cet homme est un génie. C’est ce que je me suis dit en fermant le dernier tome d’1Q84. Quelle imagination, et quel souffle ! Après… Il y a beaucoup d’auteurs de grand talent. Et notamment dans le polar.


4. Quel est votre film préféré ?

C’est assez difficile à dire. J’ai adoré le « Dracula » de Coppola qui est un film très esthétique. Très esthétique aussi, le « Giorgino » de Laurent Boutonnat qui n’a pas eu le succès qu’il méritait. J’ai un souvenir très fort également d’un film que j’ai vu « dans ma jeunesse », « La mort en direct » avec Romy Schneider. Dans un autre genre, je pourrais citer « Le silence des agneaux ». Et dernièrement, l’indispensable « Hors normes » de Nakache et Toledano, forcément…


5. " La nuit avalera le mal " et '' La mémoire dans le sang " sont deux romans que j'ai littéralement dévorés. Comment avez-vous construit ces deux histoires ?

Pour La nuit avalera le mal, j’avais envie de parler d’une technique assez particulière, la communication facilitée (ou psychophanie) qui me tient à cœur. Le polar me paraissait se prêter parfaitement au sujet. J’ai très vite imaginé qu’un enfant mutique était témoin d’un meurtre. Après, tout s’est enchainé de façon assez naturelle. Une orthophoniste névrosée qui ne peut que se décrédibiliser, une enquêtrice curieuse et bienveillante…

Pour La mémoire dans le sang, j’avais envie d’explorer le thème du vampirisme, à ma façon. Et il me semblait qu’Emma, l’orthophoniste de La nuit avalera le mal, était le meilleur des vecteurs pour cela. Sombre, torturée, originale, capable de se mettre dans les situations les plus extravagantes même si elles sont dangereuses – et peut-être même, inconsciemment, surtout si elles le sont… Elle était parfaite pour le rôle ! Et puis, j’avais laissé mes deux héroïnes sur un guet qu’elles allaient peut-être traverser ensemble. J’ai eu envie de les retrouver quelques mois plus tard.

vendredi 2 avril 2021

Roy Braverman : " Sunset Manhattan "

 


Editions Hugo Thriller

363 pages


4 ème de couverture


Un New York sombre et violent, avec des rues comme des canyons dans lesquels la vie se perd et la mort s'engouffre. Avec fracas parfois, comme lorsqu'elle vient saisir une petite fille, retrouvée assassinée, le corps mutilé, au milieu d'un amas d'épaves de voitures.

En équilibre précaire, accroupi tout en haut d'une pile de carrosseries déglinguées, Pfiffelmann interroge son partenaire, l'inspecteur Donnelli : " Alors, tu en dis quoi ? " Un début d'enquête somme toute normal.

Sauf que " Pfiff " est un fantôme, qui exige lui aussi la vérité sur les circonstances de sa mort. Comme si Donnelli n'avait pas déjà tout son soûl de crimes, d'obsessions et de vengeances. Comme si la ville ne lui avait pas déjà arraché un lourd tribut.

Pourtant, une fois par an, New York lui offre aussi un instant magique, lorsque le soleil couchant symétrique et flamboyant du Manhattanhenge prend la 42e rue en parfaite enfilade. Une illumination divine, comme la révélation d'un indice éclaire un crime d'une lumière nouvelle. Avant que tout, la ville comme la vie de Donnelli, ne sombre à nouveau dans la nuit.

Un polar noir et puissant, dans une ville que l'on croit connaître mais dont Roy Braverman fait un portrait inédit, aussi tragique et attachant que ses autres personnages, aussi à l'aise dans l'humour que dans le suspense, et porté par une écriture remarquable.


Mon avis




Roy Braverman fait passer ses lecteurs des bayous de la Louisiane à l'asphalte new-yorkais. Ayant préféré me balader du côté de la Nouvelle-Orléans, je n'ai pas pour autant boudé mon plaisir avec ce nouvel opus, « Manhattan Sunset ».

Dès le début, l'histoire est déstabilisante, plantant une scène sordide dans une casse quasi-apocalyptique. Une enfant y est retrouvée dans un état qui laisse les flics sans voix, eux qui sont pourtant habitués à l'horreur quotidienne. Les dialogues s’insèrent d'emblée dans ces visions de chaos. Dès lors, j'ai été emportée par le roman.

On plonge littéralement dans le décor de cette ville gigantesque. La couverture se révèle d’ailleurs être un personnage du roman à part entière ; solaire tout en étant d'une noirceur absolue. J'ai souvent pensé à l'atmosphère de ces séries américaines montrant l'ambiance de commissariats submergés par la violence urbaine. L'inspecteur Donnelli est un ces anti-héros que l'on pourrait rencontrer dans un épisode de NYPD blues. C'est un personnage désenchanté qui a perdu beaucoup et qui va continuer à souffrir. Il est entouré d'une équipe d'enquêteurs de qualité et poursuivi par... le fantôme de son ex coéquipier mort dans des circonstances assez bizarres. J'ai apprécié de retrouver le schéma du vieux flic désabusé à qui on impose une nouvelle recrue, ce qui renforce mon sentiment d'évoluer dans le cinéma des années 70. « Manhattan Sunset » est aussi une histoire d’amitié au relent de désenchantement.

jeudi 1 avril 2021

Marie Compagne : " La mémoire dans le sang "

 


Editions Amanite

348 pages



4 ème de couverture



Lille. Église Saint-Maurice.

Derrière le rideau rouge du confessionnal, une femme nue, agenouillée, le front posé sur ses mains jointes. Morte. Le corps est d’une pâleur spectrale. Au creux du cou, deux incisions évoquent le baiser d’un vampire… Et dans la croix en bois qui pend sur sa poitrine, des vers d’un autre temps. « Dans ton sang, ma chérie, je bois l’éternité… »

Un étrange tableau pour une intrigue addictive.

Après La nuit avalera le mal, c’est au cœur d’une palpitante chasse aux vampires que nous emmène Marie Compagne. Une course contre le passé qui réserve à la capitaine Sybille Lievič son lot de sinistres surprises…



Mon avis



Après " La nuit avalera le mal " , j'ai poursuivis les aventures du capitaine Lievič. Cette fois-ci, le lecteur est plongé dans une histoire de vampirisme. Divers corps sont trouvés dans une église. Le modus operandi fait penser à Lestat, ce fameux personnage dans Dracula.

Lille est en bain de sang. L'équipe de Lievič fait tout pour retrouver la trace de ce satanique mais la capitaine prend cette affaire vraiment au sérieux, elle s'investit davantage au point de mettre en péril sa vie et celle d' Emma.
Les cadavres s'accumulent, l'enquête piétine. C'est une affaire redoutable pour Sybille. Marie Compagne a l'art de construire une intrigue parfaitement cousue. Les indices dans ce roman sont sacrément bien dispatchés tout au cours de l'histoire. L'ambiance est à son comble. Difficile de trouver le pourquoi du comment.
" Ces vers ont été retrouvés sur une scène de crime et j'aimerais savoir qui les a écrits et si, justement, ils sont tout ou juste un extrait. "
J'aime l'écriture de l'auteure ; tout est ordonné et admirablement bien construit. Les personnages sont bien mis en relief. Rien n'est laissé au hasard. Les lieux sont parlants pour moi car le récit se passe dans les Hauts de France.

J'ai hâte de retrouver les personnages de Sybille et d'Emma dans une prochaine aventure. Je suis bien surprise de ne pas avoir tant d'échos sur les écrits de Marie Compagne et c'est bien dommage.

Alors n'hésitez pas à vous plonger dans cette aventure vampirique si le cœur vous en dit ! 



Book Trailer



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