jeudi 31 décembre 2020

Marie Compagne : " La nuit avalera le mal "

 


Editions Amanite

344 pages


4 ème de couverture



Lille. Deux heures du matin. Un homme se fait sauvagement assassiner à son domicile. Le seul à pouvoir reconnaître l’assassin est son fils, Théo, neuf ans, polyhandicapé et mutique. « Il ne dira rien ». C’est ce qui le sauve. Il n’est pas une menace. Sauf que… Le lendemain, l’orthophoniste du garçon, Emma Lordon, troublée par le comportement de son patient, décide de le faire « parler ». Pour cela, elle utilise une technique contestée et interdite en France dans les établissements pour personnes vulnérables : la communication facilitée. Au moyen d’un clavier, l’enfant se livre : « Papa mort ». Et s’il pouvait faire avancer l’enquête ? En portant son témoignage, Emma ne se doute pas de ce qui l’attend : suspicions, sarcasmes et tellement pire encore ! Pour le meurtrier, elle doit disparaître… 

Dans ce roman haletant et original, Marie Compagne nous fait découvrir une méthode étrange qui nous met face aux formidables capacités du cerveau humain. La science n’explique pas donc elle con- damne. Et étouffe. Une autre raison pour le lecteur de se plonger dans ce polar éblouissant ! 

1er Prix Éliane Desort 2019 de la ville de Pont-à-Marcq

Finaliste 2019 du Prix de l’ADAN.


Mon avis




" La nuit avalera le mal " est un polar déjà paru chez Ravet Anceau catégorie Polars en Nord. La maison d'édition Amanite créée depuis peu a repris ce titre.

L'action se déroule à Lille dans la rue de Condé. Un cadavre est retrouvé dans d'atroces circonstances ; énucléé et castré. S'agit-il de l'œuvre d'un sadique ? Un seul témoin était sur le lieu du crime, un petit garçon, Théo, mais très différent des autres. Il est polyhandicapé et mutique. Le corps n'est autre que son père.
" Les souffrances infligées dénotaient un tel degré de sophistication que le meurtrier y avait forcément pris un plaisir qu’il désirerait reconduire, d’une manière ou d’une autre. Le scénario de la simple vengeance était plus réconfortant ; elle ne se limiterait, logiquement, qu’à un coup. "
Sybille Lievič, capitaine à qui l'enquête est confiée et son équipe sont face à une situation des plus délicates. Au cours de cette enquête j'ai suivi principalement trois portraits féminins; Emma Lordon, l'orthophoniste de Théo, Sybille Lievič et Eve Lestat l'avocate d'Emma. Toutes ces femmes vont jouer un rôle essentiel dans le déroulement de l'enquête. Elles sont cabossées par la vie, ce qui est l'occasion de découvrir des aspects de leur existence. J'ai aimé les suivre progressivement dans ce récit.

Marie Compagne aborde un thème assez technique qu'est la communication facilitée, une technique consistant à faire parler une personne mutique à l'aide d'un clavier. Je ne connaissais absolument pas ce principe et c'est qui fait l'originalité de ce polar.

lundi 28 décembre 2020

Andrew Neiderman : " L' avocat du diable "

 


Editions Pocket Terreur

320 pages



4 ème de couverture


Et délivrez-nous du bien !...



Kevin Taylor croit rêver lorsqu'on lui propose de travailler pour l'un des plus célèbres cabinets d'avocats de New York, Milton and Associates. Enorme augmentation, chauffeur, limousine, splendide appartement de fonction dans le même immeuble que le boss.
On lui confie d'entrée une des affaires criminelles les plus retentissantes du moment. Le dossier est prêt à plaider. Mais bientôt, Kevin s'aperçoit qu'en fait le dossier était déjà prêt bien avant le crime... Qui est vraiment John Milton ? Pourquoi le cabinet ne perd-il jamais la moindre affaire ? Pourquoi les assassins se retrouvent-ils toujours blanchis ?



Mon avis



Qui a bien pu faire perdre la tête à Kevin Taylor à ce point là ? Avocat depuis quatre ans dans le même cabinet, Kevin a l'opportunité d'entrer dans un autre cabinet d'avocats où la rémunération et logement gratuit font office d'appât.

Personne ne refuserait une telle proposition, c'est pourquoi ce jeune avocat entre dans le groupe des associés Milton. La gloire, la fortune, la réussite et la compagnie de belles femmes vont mettre Kevin dans un état d'excitation mais aussi Myriam commençant à changer physiquement. Elle est plus langoureuse et désirable. Pourquoi un tel changement physique si soudain de ce couple ?
"Il vaut mieux régner en enfer que de servir au paradis".
Kevin a vendu son âme au diable. Certaines scènes érotiques et sensuelles pimentent cette histoire diabolique. Andrew Neiderman prend son temps à décrire ses personnages et à les mettre en scène. Mais tout est bien construit. L'univers est oppressant, chaque protagoniste est admirablement ciselé et le suspense se ressent.

Avant de lire ce roman j'avais visionné le film intitulé " L'Associé du diable " où l' on retrouve comme acteurs principaux Al Pacino et Keanu Reeves. J'avais beaucoup apprécié le film mais le livre est encore mieux. Il est plus intrigant et surprenant !

Je suis vraiment tombée par hasard sur ce livre acheté dans un magasin en bordure de mer. " L'avocat du diable " est un roman où le Mal se répand petit-à-petit au fil des pages.

Fan de la collection pocket terreur je n'ai pu y résister à l'envie de lire ce titre.
Alors succomberez-vous au charme de Milton pour ainsi assouvir vos propres plaisirs ?



L'auteur



Andrew Neiderman est un romancier.

Il a enseigné l'anglais à Fallsburg Jr. / Sr. High School, dans l'État de New York.

Il est devenu "nègre" pour Virginia C. Andrews après sa mort en 1986.

Neiderman est mieux connu comme l'auteur de L'avocat du diable (1990), adapté en film du même nom en 1997.


lundi 14 décembre 2020

Danielle Thiéry : " Cannibale "

 

Editions Syros

357 pages

4 ème de couverture



Victime ou manipulatrice ? Vous avez des raisons d'avoir peur.

La nuit de la fête de la musique, une jeune fille est retrouvée au bord d'une route, incohérente et désorientée, incapable de dire qui elle est. Dans la forêt toute proche, un groupe de lycéens célèbrent le début de l'été, mais l'ambiance a du mal à décoller. Ils ont participé à une course d'orientation " sans portables ni objets connectés ", et deux d'entre eux manquent à l'appel. Personne n'a revu Roxane et Rafaël depuis le matin. À l'hôpital, l'inconnue apparue sur la route sort doucement de sa léthargie et livre au capitaine Marin ses premiers mots...

 

Mon avis



L'action se passe en plein mois de juin lors de la fête de la musique. Les élèves du lycée Victor-Hugo concourent à une course d'orientation en forêt sans téléphone.

Mais tout ne se passe pas comme prévu car deux adolescents ont disparu ; une fille Roxane a été retrouvée au bord de la route inconsciente et en état de léthargie. Reste plus qu'à trouver l'autre adolescent qu'est Rafaël. S'ouvre alors une enquête menée par le capitaine Anthony Marin.
L'histoire est floue dès le début, l'affaire s'annonce difficile pour notre capitaine. Que s'est-il réellement passé dans cette forêt ? Pourquoi Roxane est une personne si inquiétante au regard des autres ? Le titre " Cannibale " est plus un terme psychologique dans ce récit. Il se définit comme un syndrome narcissique poussant la personne à prendre dangereusement possession de l'autre.
" — [...] Elle présente un syndrome narcissique extrême que les psys, entre nous, nommons “cannibalisme”, au sens métaphorique du terme bien entendu.
Elle émit un petit rire discret comme pour s'excuser de la violence de son propos.

— Cela ne signifie pas qu'elle mangerait de la chair humaine, je vous rassure ! Mais que, en revanche, les gens qu'elle aime, elle les aime au point de les engloutir, de les absorber entièrement, de n'en rien laisser subsister, pas une miette d'autonomie... Elle ne se routait que de ce qu'elle prend aux autres et elle est très... vorace. On ne peut pas exister à côté d'elle, on est avec elle ou on est contre elle, il n'y a aucune concession de sa part... "

mardi 8 décembre 2020

Roz Nay : " La sentinelle "

 

Editions Hugo Thriller

313 pages


4 ème de couverture



Lorsque sa sœur Ruth s'invite chez elle, dans cette station du Colorado devenue son refuge et le point d'ancrage de sa nouvelle vie, Alexandra Van Ness comprend très vite que le monde qu'elle s'est construit à grand-peine est menacé.

Menacé par l'apparition de cette sœur jadis si proche, devenue une étrangère, mais toujours aussi prompte à semer le désordre autour d'elle.

Menacé par le cortège d'addictions et de mauvaises fréquentations dont Ruth ne peut ni ne veut se défaire.

Menacé, surtout, par ce passé qu'Alexandra s'efforce d'oublier.

Aussi, lorsque Ruth lui demande de l'héberger, Alex pose une condition, une seule : ne jamais, jamais parler du passé. Et surtout pas de ce qui est arrivé ce jour-là, près du silo à grains, sous le ciel étincelant des Rocheuses. Ce jour où, pour Alexandra et Ruth, tout a basculé.



Mon avis



Manipulation est le maître mot de ce roman ! Je me suis sentie bousculée tout au long de ma lecture. Les pistes sont brouillées et on risque au fil des chapitres de glisser avec plaisir sur les pistes du doute.
On passe d'un point de vue à un autre et on comprend ainsi les arguments des deux sœurs. Avec habileté l'auteure jongle avec les ressentis de Ruth et d'Alexandra. " La sentinelle " est un roman construit de façon originale qui donne du dynamisme à une histoire qui pourrait sans cela être classique. La dualité des différents points de vue offre un éventail de pensées. L'auteure maîtrise son jeu dans lequel les dés sont pipés dès le départ.

Également, j'ai été surprise par les personnages, ils sont peu nombreux mais prennent une place considérable par le poids de leurs secrets.
" Notre vie d'avant est un tunnel qui s'est effondré il y a longtemps, Ruth, et je n'ai qu'une envie de fouiller dans les décombres. "

mercredi 2 décembre 2020

Camille Salomon : " Maman n'est pas une étoile "

 

Editions Scrineo

240 pages


4 ème de couverture



Un roman émouvant pour parler du deuil avec les adolescents.
Cher journal, hier, j’ai vécu la pire journée de ma vie.
Moïra, treize ans, vient de perdre sa maman, décédée des suites d’un cancer. Comment continuer ? À quoi se
raccrocher ? À son père ? À ses amis au collège ?
Et puis, une nuit, dans ses rêves… Smog apparaît. Un monstre ténébreux mais attachant, qui l’entraîne dans un monde irréel : le Royaume des Sept Contrées…
Commence alors un long voyage initiatique pour Moïra, qui lui permettra de faire son deuil d’une façon inattendue.



Mon avis


Je vous présente un roman jeunesse qui m'a beaucoup touché. L'auteure aborde le thème de la mort de façon simple et sans tristesse.

C'est l'histoire de Moïra qui a perdu sa mère suite à un cancer. Cette jeune fille n'arrive pas à surmonter son chagrin malgré son père à ses côtés. Alors son papa décide de l'emmener chez une psychologue, Marianne Abgrall.

Comment Moïra parviendra-t-elle à sortir de sa tristesse ? Qui est donc ce monstre imaginaire, Smog ?

" Maman n'est pas une étoile " est un roman qui m'a fait comprendre que l'adolescent ne ressent pas les mêmes choses qu'un adulte face à la mort. Il a besoin d'être épaulé dans ces moments de souffrance. Il faut choisir des mots de leur âge pour faire comprendre ce que les jeunes ressentent lorsque qu'ils perdent un être cher.

Ainsi l'auteure parvient à expliquer de façon succincte les différentes étapes émotionnelles. Avec ce monstre imaginaire on voyage à traves le Royaume des Sept Contrées. Ainsi les maux s'effacent petit à petit.

" Lorsque je sors, je fais quelque chose qui me démange depuis un moment : me jeter dans les bras de papa. Il semble surpris de ce rapprochement soudain, mais il me serre fort contre lui, j'ai la certitude qu'ensemble nous serons invincibles."

dimanche 29 novembre 2020

Gilles Vidal : " Loin du réconfort "

 


Editions Zinédi

166 pages


4 ème de couverture



Avec son style efficace, soigné et souvent poétique, Gilles Vidal construit un road movie littéraire haletant au rythme soutenu, sans temps mort. Un roman hors normes, hors cases, sans étiquette.
En rentrant chez lui, Franck découvre sa compagne sauvagement assassinée. D’abord soupçonné du meurtre, il sera finalement innocenté. Que faire de sa vie désormais ? Et pourquoi s’en est-on pris à Ivana qui portait leur enfant à naître ? Il questionnera le père de sa compagne, homme mutique, originaire de Biélorussie, mais n’obtiendra aucune réponse. Il ne lui reste qu’un bout de papier avec un nom griffonné que lui a remis un certain Moreno au commissariat. C’est bien peu pour savoir, bien peu pour comprendre, bien peu pour trouver, mais il va se mettre en route et chercher. Chercher quoi exactement ?
À mesure de ses déambulations, il écoute de la musique, se souvient, une image chasse l’autre et le ramène toujours vers le passé, le sien, celui de ses parents, les livres qu’il a lus, les musiques écoutées par les êtres aimés. Sans futur, il fuit le présent qui s’efface derrière les souvenirs et quand la douleur est trop forte, il écrit, vite, compulsivement, des phrases qui n’en finissent plus comme ce récit écrit comme une énumération sans chapitres, où la pensée saute d’une idée à l’autre, dans un aller-retour incessant entre hier et aujourd’hui, mais jamais demain.

Ce roman de Gilles Vidal surprend par sa construction singulière, comme s’il y avait urgence à ne rien oublier. L’errance nostalgique de cet homme dont le désir de vengeance n’est peut-être rien d’autre qu’une quête de sens et le besoin de rejoindre le monde des vivants est un cheminement intérieur. Comme toujours chez Gilles Vidal, les lieux sont familiers et banals, les personnages ordinaires, comme s’il ne fallait aucune fioriture pour aller à l’essentiel. Un livre en noir et blanc, comme un vieux film.



Mon avis




Dans « Loin du réconfort », Gilles Vidal fait entrer le lecteur dans la tête de Franck, un homme qui a perdu l'amour de sa vie dans des conditions atroces. J'ai adoré suivre les idées qui passent par la tête du personnage principal. Ce livre raconte les errements d'un homme confronté à l'horreur. Que ferions-nous, simples mortels si nous étions à sa place ? Si nous n'étions pas un héros à la John MacClane ? 

Dans ce road movie littéraire, j'ai reconnu le style de Gilles Vidal que j'apprécie beaucoup. Il sait mettre les mots justes sur des attitudes, des émotions ou des événements douloureux. Franck, cette homme face à lui-même, se laisse aller à des réflexions tout au long de son périple en voiture, sa vie défile dans son cerveau et y emprunte des méandres apparemment aléatoires. Il pense comme chacun pourrait le faire en se remémorant un passé plus ou moins douloureux. Qui n'a pas repensait à sa vie au volant de son automobile sur fond de musique diffusée par l'autoradio ? 
« Un panneau annonce une sortie dans une vingtaine de kilomètres. En attendant, pour calmer le jeu, je mets un CD de Johannes Brahms, les deux concertos pour piano et orchestre avec Adam Laloum au piano qui amène sa petite touche de poésie mélancolique. Ce qui comme bien au tableau après tout. » 
La mélancolie, en effet, rôde autour de cet homme qui a un projet en tête. Il aime aussi le rock qui martèle d'autres kilomètres ! Ainsi, il revoit des individus qui ont jalonné sa vie. Des paragraphes courts font la part belle à une galerie de protagonistes !

jeudi 26 novembre 2020

Nicolas Beuglet : " Le dernier message"

 

XO Editions

400 pages


4 ème de couverture



Voulez-vous vraiment connaître la vérité ?
Le dernier message pourrait vous plonger dans des abysses d’angoisse et de folie…

Île d’Iona, à l’ouest de l’écosse.
Des plaines d’herbes brunes parsemées de roches noires. Et au bout du « Chemin des morts », la silhouette grise du monastère.

Derrière ces murs suppliciés par le vent, un pensionnaire vient d’être retrouvé assassiné. Son corps mutilé de la plus étrange des façons. C’est l’inspectrice écossaise Grace Campbell qui est chargée de l’enquête. Après un an de mise à l’écart, elle joue sa carrière, elle le sait.

Sous une pluie battante, Grace pousse la lourde porte du monastère. Elle affronte les regards fuyants des cinq moines présents. De la victime, ils ne connaissent que le nom, Anton. Tous savent, en revanche, qu’il possédait un cabinet de travail secret aménagé dans les murs. Un cabinet constellé de formules savantes…

Que cherchait Anton ? Pourquoi l’avoir éliminé avec une telle sauvagerie ? Alors qu’elle tente encore de retrouver confiance en elle, Grace ignore que la résolution d’une des énigmes les plus vertigineuses de l’humanité repose tout entière sur ses épaules…

Après les succès du Cri, de Complot, de L’île du Diable…

Un thriller époustouflant

Avec Le Dernier Message, Nicolas Beuglet met en scène sa nouvelle héroïne, l’inspectrice écossaise Grace Campbell, jeune femme solitaire et mystérieuse. 




Mon avis




Voilà le roman que j'attendais avec impatience. Nicolas Beuglet est un auteur que j'aime beaucoup. Après sa trilogie avec Sarah Geringën, l'auteur nous présente une nouvelle inspectrice de police de l'unité de Glasgow, Grace Campbell. Agée de 32 ans et mise sur la touche au niveau travail, son supérieur l'appelle alors sur une affaire. Le corps d'un pensionnaire a été retrouvé dans un monastère se situant sur l'île d'Iona à l'Ouest de l'Ecosse.

" - Le type a été retrouvé il y a à peine une heure dans une chambre, poursuivit Elliot. Le visage boursouflé, le crâne fracassé, avec… D'après le premier témoignage, une espèce de liquide épais et blanchâtre coulait de son nez. "
Sous cette pluie glaçante, Grace affronte non seulement le mauvais temps mais aussi l'ambiance qui règne au monastère. Des secrets sont bien cachés et l'inspectrice a bien du mal à résoudre certaines énigmes sur la mort d'Anton. 

samedi 14 novembre 2020

Elena Piacentini : " Vaste comme la nuit "

 

Pocket Editions

368 pages



4 ème de couverture


La capitaine Mathilde Sénéchal n'aurait jamais imaginé retourner sur les lieux de son enfance, un petit village non loin de Dieppe. Mais quand Lazaret, son ancien chef de groupe, lui fait parvenir une lettre sibylline, elle comprend qu'elle va devoir rouvrir une enquête vieille de trente ans. Qu'elle le veuille ou non, le passé ne meurt jamais. Il a même des odeurs, ces odeurs qu'elle sait identifier comme personne et qui sont aussi son talon d'Achille. Il est temps pour elle de sonder sa mémoire défaillante et d'affronter la vérité.


Mon avis



Elena Piacentini nous montre la détresse du capitaine Mathilde Sénéchal dans « Vaste comme la nuit » alors qu'elle est confrontée à un cold case la plongeant dans sa jeunesse. 

J'ai toujours le même plaisir à lire cette auteure et cette fois elle m'a encore surprise par la façon dont elle mène son récit. Sa plume est comme d'habitude très acérée mais elle l'a plantée dans les secrets de famille. Elle avance avec délicatesse dans son histoire sans pour autant être mièvre. Ainsi, rien n'est simple quand Elena Piacentini décide de revenir sur le passé de Mathilde.
" Assise sur la dalle froide, Mathilde Sénéchal est hermétique à la magie du jour qui se lève. Un cauchemar l’a tirée du sommeil. Toujours le même. Elle, enfant, filant sur sa bicyclette, la gorge et le nez agressés par une puanteur mentholée, fuyant elle ne sait quoi ou qui. Et la chute, immuable dénouement de cette course effrénée, insensée. Une culbute vers l’abîme qui la laisse nauséeuse et remue des questions demeurées en suspens. "
Les mots sonnent juste dès lors qu'elle brosse la psychologie des personnages. J'ai découvert au fil des pages les méandres de la psychogénéalogie et me suis laissée entraîner dans une histoire de famille très complexe. 

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