mercredi 29 juillet 2020

Sacha Erbel : " L'emprise des sens "


Editions Eaux troubles poche
319 pages


4 ème de couverture



Lorsque Talia, en pleine désillusion sentimentale, s'envole pour des vacances de rêve à la Nouvelle-Orléans, elle est loin de s'imaginer que son destin l'y attend. Dès le lendemain, elle se retrouve mêlée à un crime, exécuté selon un rituel macabre et violent. Rites vaudou ou crimes en série, la frontière entre les deux semble floue pour Louis Lafontaine, policier chargé de l'enquête, lui-même confronté à des troubles obsessionnels.
Avec sa coéquipière il est prêt à tout pour remonte à la source de l'horreur. Face à l'emprise du mal, Talia saura-t-elle affronter ses démons et le don terrifiant qui lui est révélé ? Le soutien d'Azaïa, prêtresse excentrique et l'amour de Basile seront-ils suffisants pour l'y aider ? Dans la chaleur mordante de ce voyage en pays cajun, les esprits tourmentés se révèlent, les traumatismes refont surface et les peurs inavouables s'entrechoquent jusqu'à la révélation finale.



Mon avis



" L'emprise des sens " est la première aventure de Talia. Elle est affectée par sa situation amoureuse alors elle décide de prendre le large en se rendant en Louisiane pour ainsi profite un peu de la vie. Elle y découvre les clubs de jazz et une boutique de souvenir " Baron's shop " où Talia fera connaissance d'une grande prêtresse Azaïa,.
" Le vaudou fait partie intégrante de la culture, ici, à La Nouvelle-Orléans. C'est le culte des esprits, un mélange de magie et de catholicisme. L'affirmation d'un monde surnaturel et les moyens permettant d'entrer en contact avec celui-ci. "
Mais depuis qu'elle est arrivée sur les terres de la Nouvelle-Orléans, Talia est sujette à d'étranges visions au point d'en faire de véritables cauchemars. Ses visions ne sont pas le fruit de son imagination : les morts déciment La Nouvelle-Orléans. De crimes atroces à caractère vaudou sont l'oeuvre d'un tueur redoutable.
" A côté du cadavre, des bougies noires sont posées sur une étoffe de couleur pourpre, elle-même parsemée de petits morceaux d'os sanguinolents et d'une patte de poulet. "

lundi 27 juillet 2020

Philip Le Roy : " 1, 2 , 3 , nous irons au bois "



Editions Rageot
416 pages


4 ème de couverture



Lassée par les révisions du bac, Fanny surfe sur les réseaux sociaux et tente sa chance pour participer au jeu Ne reviens pas ! Sélectionnée, elle est convoquée avec neuf autres adolescents. On leur masque les yeux avant de les faire monter dans un fourgon et de leur expliquer l’objectif du jeu : rester à l’intérieur d’une forêt isolée le plus longtemps possible, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul d’entre eux. Chacun pourra utiliser tous les moyens légaux pour pousser les autres à abandonner. Fanny s’inquiète, il n’y a pas de réseau et seulement neuf kits de survie ont été dissimulés dans la forêt. L’un des concurrents en sera donc dépourvu.
La nuit tombe, on dépose Fanny, seule, au milieu de nulle part. L’environnement obscur grouille de sons inquiétants. Il commence à pleuvoir. Le jeu peut commencer…



Mon avis



Fan des réseaux sociaux, Fanny adore faire le buzz en octroyant le plus de like. C'est lors d'une bande annonce étrange que son intention est attirée. On voit une forêt avec une comptine d'enfants en fond sonore, une forme sombre qui prend la fuite et à la fin est écrit en majuscule les mots suivants " NE REVIENS PAS. "

Fanny décide d'en savoir plus en cliquant sur le lien ; 10 candidats doivent être sélectionnés et être le seul à rester dans la forêt en prime il empochera 10 000 euros. Le vainqueur partagera sur les réseaux quelques images filmées lors de la survie en forêt.
Fanny sera sélectionnée ; pour elle ce sera le bon plan pour faire parler d'elle.

Dans " 1 , 2 , 3 , nous irons au bois " , Philip Le Roy nous raconte les dérives des réseaux sociaux. C'est au travers de l’aventure de Fanny que la loi du plus fort est mise en avant. Le kit de survie comprend un pistolet de détresse, de quoi boire et manger. Être la seule personne à survivre dans les bois et à vaincre ses peurs seront les principaux objectifs des candidats pour ainsi remporter le badge de notoriété.

jeudi 9 juillet 2020

T.M. Logan : " Holiday "



Editions Hugo Thriller
459 pages


4 ème de couverture



SEPT JOURS. TROIS COUPLES. UN MEURTRE.


Le Sud de la France, un temps de rêve, une villa somptueuse avec vue imprenable sur les vignes : tout est réuni pour que Kate, ses meilleures amies et leurs familles passent des vacances parfaites.
Mais Kate bascule du paradis à l’enfer lorsqu’elle découvre à son arrivée un message qui ne lui laisse aucun doute : son mari la trompe. Et sa maîtresse est là, dans la villa, avec eux. C’est l’une de ses trois meilleures amies. Mais laquelle ? Laquelle est prête à piétiner vingt ans d’amitié et à détruire sa famille ? Rowan, si raffinée ? Izzy, si magnifique ? Jennifer, si douce ?
Plus Kate s’approche de la vérité, plus elle comprend que son mari n’est pas le seul à avoir des secrets. Et que quelqu’un, dans la villa, est prêt à tout pour protéger les siens.



Mon avis



Quatre meilleures amies se retrouvent dans une villa de rêve en compagnie de leurs enfants et de leurs maris dans le Sud de la France.Le décor est splendide et les vignes sont à perte de vue. Le soleil est au rendez-vous. Les vacances s'annoncent plutôt bien voire même parfaites. Mais il y a un souci. Kate sait que Sean la trompe avec l'une de ses trois amies, Jennifer, Rowan et Izzy suite aux messages laissés sur son téléphone.

" Tout a commencé par un petit picto bleu qui annonçait trois messages non lus sur Messenger. J'ai cliqué en haut de l'écran, une conversation ouverte avec un contact du nom de Fille-de-Corail. Écris-moi plus tard quand tu pourras.x. JE te l'ai dit, faudra être prudents cette semaine. N'oublie pas d'effacer les messages dès que tu les auras lus. "

Qui des trois amies est l'amante de Sean ? C'est ce que Kate tente de découvrir tout au long de son séjour. Kate observe, traque le moindre indice. Les vacances virent au cauchemar. La détente tourne vite à une tension faisant perdre le sang froid pour certains.

L'auteur T.M. Logan plante un décor somptueux réunissant des amis de longue date. Plus de vingt-ans que Kate, Jennifer, Roaan et Izzy se connaissent mais cette amitié va se briser au cours de ces vacances.
L'auteur guide le lecteur dans différentes pistes sans pour autant lui donner la solution. Ainsi les révélations ne seront développées qu'à la fin de ce roman. Des non-dits et les secrets des protagonistes font de ce roman un thriller palpitant.
La méfiance de Kate s'affirme davantage au fur et à mesure de l'histoire frôlant même parfois la paranoïa.

mercredi 8 juillet 2020

Sébastien Didier : " Les yeux bleus "



Editions Hugo poche
558 pages





4 ème de couverture



1986. Une famille est assassinée dans sa villa près de Saint-Paul-de-Vence. Le père, la mère et leurs jumeaux d’à peine deux ans. Un crime monstrueux qui demeurera impuni.
2018. Anthony Delcourt sait que la vie de son fils
ne tient plus qu’à un fil. Le petit Maxime a été enlevé en plein jour, dans le jardin de la demeure familiale
à Nice. Chaque minute qui passe réduit les chances de le retrouver sain et sauf.
Emballement médiatique, services de police et de gendarmerie en ébullition, l’affaire prend rapidement une dimension exceptionnelle. Car l’enfant n’est
pas n’importe qui. Il est le petit-fils du millionnaire Claude Cerutti, homme d’affaires à la réputation sulfureuse et puissante figure locale.
Celui-ci en est persuadé : à travers cet enlèvement, c’est lui que l’on cherche à atteindre.
Lui, son nom, sa famille.
Et ses secrets.



Mon avis



On rentre très rapidement dans « Les yeux bleus » de Sébastien Didier. L’action attrape le lecteur à la gorge et avant les trente premières pages, on prend connaissance des principaux protagonistes. 

« À l'intérieur, de la lumière filtrait du grand salon. Il laissa la porte se refermer et avança dans la maison ; les poings serrés. Qu'espérait-il ? Des excuses ? Des explications ? Rien n'arrivait à le calmer. L'alcool brouillait ses sens, affûtait sa haine comme une lame. » 
Le style de cet auteur est clair et permet de glisser facilement dans l'intrigue. Maxime a été enlevé et son père, Anthony Delcourt veut tout mettre en œuvre pour le retrouver. De plus, le grand-père est riche et très célèbre. Les descriptions de la mise en place des recherches (brigades cynophiles, battues...) et du protocole à appliquer par la police aident à bien saisir les enjeux du kidnapping. J'ai suivi avec beaucoup d’intérêt cette enquête. 

Pourtant, ce roman ne retrace pas uniquement la recherche du petit garçon mais on est emmené dans une spirale remontant trente ans plus tôt. Ainsi Sébastien change les trames du roman classique de kidnapping. Il mêle la chronologie et différentes histoires avec brio. Un cold case et une femme mystérieuse insufflent un dynamisme en relançant les pistes. Les personnages sont nombreux et bien dessinés. J'ai bien aimé Jacques Belleville que j'aurais voulu connaître davantage. 



« Nom de Dieu, c'était un sacré mystère. Claude avait pris soin de conserver ces objets comme s'ils étaient des bijoux hors de prix. La photo de cette femme devait être bien plus qu'un souvenir auquel il était attaché. Et tout cela ressortait aujourd'hui. Ce ne pouvait être une coïncidence. » 

Sébastien Didier ne néglige pas non plus l'ironie et l'humour. Et il en faut quand on met en scène un enfant aux mains d'inconnu(s). L'ensemble est anxiogène mais reste agréable à lire. La fin est étonnante mais très complexe. Beaucoup de rebondissements se précipitent (un peu trop?) pour aboutir à une résolution époustouflante. 

L'auteur a incontestablement un esprit machiavélique et j'attends avec impatience son prochain roman pour voir où il est encore capable de nous mener.



mardi 30 juin 2020

Barbara Abel : " Et les vivants autour "



Editions Belfond
448 pages


4 ème de couverture




Voilà quatre ans que l’ombre de Jeanne plane sur eux.
Comme s’ils n’avaient plus le droit de vivre pour de vrai tant qu’elle était morte pour de faux.
Cela fait quatre ans que la vie de la famille Mercier est en suspens. Quatre ans que l’existence de chacun ne tourne plus qu’autour du corps de Jeanne, vingt-neuf ans. Un corps allongé sur un lit d’hôpital, qui ne donne aucun signe de vie, mais qui est néanmoins bien vivant. Les médecins appellent cela un coma, un état d’éveil non répondant et préconisent, depuis plusieurs mois déjà, l’arrêt des soins. C’est pourquoi, lorsque le professeur Goossens convoque les parents et l’époux de Jeanne pour un entretien, tous redoutent ce qu’ils vont entendre. Ils sont pourtant bien loin d’imaginer ce qui les attend. L’impensable est arrivé. Le dilemme auquel ils sont confrontés est totalement insensé et la famille de Jeanne, en apparence si soudée, commence à se déchirer autour du corps de la jeune femme…

Après Je sais pas et Je t’aime, le nouveau thriller de Barbara Abel dissèque à la perfection la psychologie et les émotions en montagnes russes des personnages qui gravitent autour du corps de Jeanne, inerte et si présent à la fois.


Mon avis



Jeanne Mercier est dans le coma depuis 4 ans suite à un accident de voiture. La famille Mercier tente de continuer à vivre normalement malgré la situation.

" Après le départ des filles, Micheline a réalisé que le monde lui-même avait tellement changé qu'elle ne le reconnaissait plus. Il lui semblait être une naufragée sur une terre inconnue dont elle ne possédait plus les codes.Et puis Jeanne est tombée dans le coma. "

Mais le docteur Goosens demande à voir Micheline et Gilbert, les parents, Jérôme, le mari de Jeanne et Charlotte sa sœur.

La famille est sortie de cet entretien complètement abasourdie,interrogative et secouée. Qu'est-ce-que le docteur a bien pu lui dire pour les mettre dans un tel état ?
C'est à ce moment là que les langues vont se délier, les proches de Jeanne vont se déchirer moralement. Les vivants autour de Jeanne réagissent différemment, des révélations et des secrets de certaines personnes vont éclater et mettre chacun dans une posture parfois très malsaine.

" Et les vivants autour " est bien plus qu'un thriller car j'ai senti que l'intrigue se développe une fois que les personnages s'affirment davantage dans le récit. Ainsi la tension monte d'un cran. Je n'ai pas deviné ce qui allait se passer par la suite. 
Cette histoire m'a littéralement touchée en plein cœur. Chacun des protagonistes se différencie selon la façon dont il réagit. Les choix à faire et leur propre vie sont ainsi remis en cause.

" Peut-être faut-il affronter la mort en face pour permettre à la vie de s'imposer enfin ? "
Douleur et souffrance font de ce roman une oeuvre hors du commun. Que feriez-vous face à cette situation ?

Barbara Abel entre petit à petit dans le rôle de ses personnes, d'ailleurs chacun cache bien son jeu et le fait admirablement bien. Leurs ressentis et leurs émois sont ainsi dévoilés.

" Et les vivants autour " déborde brillamment des cadres du thriller ; c'est prenant, pesant mais bien proche du réel. Toujours aussi près de ses personnages, Barbara Abel m'a de nouveau touchée émotionnellement. Ce roman est une réussite mais aussi un des meilleurs titres que j'ai lus de cette auteure !



dimanche 21 juin 2020

Marion Cabrol : " La lionne rouge "



Editions Hugo poche
489 pages



4 ème de couverture



Le zoo d’Amnéville. Dans le froid de l’hiver lorrain, deux veilleurs font leur ronde de nuit. Rien d’inhabituel, semble-t-il, dans le parc animalier endormi... jusqu’à ce qu’un scintillement attise leur curiosité. Celui d’une lampe torche allumée, braquée sur le bassin des ours polaires.
Au fond duquel semble les scruter le regard terrifié, figé dans une expression d’épouvante, d’un corps sans vie, à moitié dévoré, bercé par le remous de l’eau désormais teintée de sang...
Une plongée dans l’univers sombre du zoo : le quotidien des soigneurs, la vie des animaux en captivité, les trafics, les mouvements activistes...

Marion Cabrol a travaillé au zoo d’Amnéville il y a quelques années. Les contacts qu’elle y a noué ont nourri son histoire, et certains soigneurs ont accepté de relire le roman afin d’assurer son authenticité dans le récit du travail quotidien des animaliers. La Lionne Rouge est son premier roman.



Mon avis



Marion Cabrol avec « La lionne rouge » nous fait découvrir l'univers d'un zoo. C'est un cadre original pour une enquête policière. Elle sait de quoi elle parle car elle a travaillé dans le zoo d'Amnéville qui sert de toile de fond à son roman.
Je suis assez partagée sur « La lionne rouge ». D'une part, j'ai trouvé beaucoup de qualités à cet ouvrage et d'autre part, j'ai quelques réticences sur différents aspects du roman.

J'ai été très intéressée par le quotidien du zoo. L'organisation des lieux est parfaitement claire surtout que les emplois concernés sont rarement mis en valeur dans les thrillers. j'ai découvert un milieu complexe, bien organisé. On ne soupçonne pas les dessous de ces métiers multiples. De plus, l'auteure y glisse subtilement une intrigue policière soulignant la spécificité de l'endroit qui est pratiquement un personnage à lui seul.
« Quel milieu étonnant, s'occuper d'animaux mortellement dangereux qui à tout moment pouvaient leur être enlevés. L'envers du décor était beaucoup moins paisible que ce que l'on pouvait imaginer.Et beaucoup plus réglementé. »
Marion Cabrol parvient à nous faire ressentir les odeurs exhalées par les animaux et le travail de soigneur. Ainsi on visualise bien l'atmosphère qui règne sur le zoo. On grelotte en voyageant avec les différentes personnes dans les allées du parc. Elle sait exprimer les sentiments des protagonistes. J'ai particulièrement aimé Éric Belt l'enquêteur plein de failles.

« Au début, ils l'aimaient bien, ce gaillard un peu sauvage. Il en jetait, Éric Belt, du haut de son mètre quatre-vingt-dix-huit et de ses cent-cinq kilos de muscles. Les cheveux taillés court, la mandibule carrée, un menton volontaire. »
Le style est prometteur avec de très belles pages sur le monde animal et la psychologie du tueur.

« Là où le plomb avait percé la chair. Le trou, c'était la mise à mort. La vie s'en allait par le trou, la mort y rentrait. La mort était dans le trou. Indélogeable. »
Cependant, ces qualités indéniables ne masquent pas toujours quelques maladresses. Marion Cabrol insiste parfois avec complaisance sur le spectacle sanguinaire autour du corps de la victime. Elle y revient à plusieurs reprises sans pour autant faire avancer le récit. Certains passages gores reviennent en alourdissant l'histoire. Et attention aux esprits sensibles par rapport à la maltraitance animale !

Plusieurs narrations se superposent. Au début, c'est très facile à suivre mais l'abondance de personnages intervenant dans les méandres de l'intrigue m'a un peu freinée dans ma lecture.

« La lionne rouge » est suffisamment prometteur pour laisser entrevoir un avenir à cette jeune auteure. J'attends ce qu'elle nous réserve pour la suite. Elle sait manier sa plume pour donner des frissons aux lecteurs et du réalisme à ses décors. Marion Cabrol, une future lionne du polar ? Pourquoi pas !




L'auteure



jeudi 18 juin 2020

Phoebe Morgan : " Pièces détachées "



Editions L'Archipel
384 pages


4 ème de couverture



Corinne, Londonienne de 34 ans, a déjà eu recours à trois FIV. Mais cette fois, elle en est sûre, c’est la bonne. Elle va tomber enceinte. Cette cheminée miniature en terre cuite, qu’elle découvre un matin sur le pas de sa porte, n’est-elle pas un signe du destin ?

Cette cheminée coiffait le toit de la maison de poupée que son père adoré – célèbre architecte décédé il y a bientôt un an – avait construite pour elle et sa sœur Ashley quand elles étaient enfants.

Bientôt, d’autres éléments de cette maison de poupée font leur apparition : une petite porte bleue sur le clavier de son ordinateur, un minuscule cheval à bascule sur son oreiller…

Corinne prend peur. Qui s’introduit chez elle ? Qui l’espionne ? La même personne qui passe des coups de téléphone anonymes à Ashley ? Y a-t-il encore quelqu’un en qui la jeune femme puisse avoir confiance ?
Phoebe Morgan mène deux vies : le jour, cette jeune trentenaire est éditrice pour une maison d’édition londonienne ; la nuit, elle écrit des suspenses. Pièces détachées, son premier roman, a immédiatement connu le succès. Il s’est vendu à plus de 50 000 exemplaires outre-Manche et a été traduit en cinq langues.


Mon avis



" Pièces détachées " est un thriller psychologique effarant et survoltant. L'histoire parle de deux sœurs, Corinne et Ashley. Elles sont très affectées par la décès de leur père Richard un an auparavant. Corinne et Dominique de leur côté tentent de devenir parents après plusieurs fécondations in vitro infructueuses. Ashley doit s'occuper de ses trois enfants, Benji, Holly et Lucy en l'absence de son mari trop pris par son travail selon ses dires. 
La vie de ces deux sœurs va être chamboulée par l'apparition de morceaux de maison de poupée. Ces pièces feront penser de suite à celle que leur père a construit pour ses filles. Quant à Ashley des coups de téléphone la dérange au sein de son foyer. Qui donc peut bien perturber ces deux sœurs ? 


" D’un coup d’épaule, je tente de fermer la porte. En vain. Je l’ouvre en grand, répète la manœuvre, sans plus de succès. Quelque chose fait obstacle. Je m’accroupie, j’observe l’objet pendant une poignée de secondes. La lumière se fait dans mon esprit. Je sais exactement de quoi il s’agit. "

lundi 15 juin 2020

Virginie Anglard : " Interview "




J'ai le plaisir de partager avec vous, lecteurs, une interview pour mieux connaitre l'auteure Virginie Anglard.
Après avoir lu " L' ombre du crime " et " Une bonne raison de tuer " , j'ai voulu en savoir un peu plus sur cette auteure.


1. Comment vous définiriez-vous ?

Cette question est très difficile. 
Mais je peux vous rapporter ce que les autres disent de moi : drôle, entière, fiable, passionnée, bosseuse, juste, et d’une sensibilité maladive. 
Ça, c’est ce que me renvoient les gens qui m’aiment bien. 
Et pour les autres ? Froide, exigeante, cassante, ironique, injuste et insensible. 
Comment voulez-vous que je m’y retrouve ? 
Non, sérieusement : ce que je sais de moi depuis 60 ans, c’est ma volonté de progresser, chaque jour un peu plus, vers l’image que je me fais d’un humain digne. 



2. Comment vous est venue l’idée d’écrire ? 

La question que je me suis posée, ces dernières années, c’est surtout qu’est-ce qui m’en a détournée ?
Mon grand-père me disait que j’avais su me servir d’un stylo avant de maîtriser la fourchette ! Et mon premier roman n’a été publié qu’en 2019… Que s’est-il donc passé entre-temps ? J’ai vécu, j’ai lu, beaucoup, presque compulsivement. Puis est venu le temps de la compréhension : je ne m’autorisais pas à écrire ! Un interdit familial pesant (dont je me réserve le détail), m’avait détournée de ma passion pour l’écriture. Il m’a fallu de très longues années pour me guérir de ce mal insidieux. Mais rassurez-vous, je vais beaucoup mieux ! 


3. Quels sont vos auteurs préférés ? 

Je n’ai pas réellement d’auteur favori. Ou alors ils sont trop nombreux pour que je prenne le risque d’en oublier. Je n’en citerai que deux, non parce qu’elles sont les « meilleures », mais parce qu’elles me touchent, l’une comme l’autre, en plein cœur : Colette, et Anna Gavalda. 
Par ailleurs, j’ai un modèle de réussite dans le métier d’écrivain : Franck Bouysse. Parce que c’est un gros bosseur, un acharné, que j’aime ses ambiances, sa façon de dire ou de taire les choses. 



4. Quel est votre film préféré ?

Je ne suis pas très cinéma. Mais il y a des films dont je ne me lasse pas : La ligne verte, l’Impasse, le Vieux fusil, la Liste de Schindler. Et toute la série des Pagnol, version d’origine, bien entendu. Ah ! j’allais oublier Le grand chemin, qui a le don de me faire rire autant que pleurer. Tout ce que j’aime, au fond… 


5. " L'ombre du crime " et " Une bonne raison de tuer " sont deux romans que j'ai littéralement dévorés, mais sont assez différents l'un de l'autre. Comment avez-vous construit ces deux histoires ? 

Décidément, je vais encore vous décevoir, Delphine. Je ne construis rien ! 
Pour l’un comme pour l’autre de ces romans, je n’avais aucune intrigue en tête, sans doute parce que j’attache très peu d’importance à l’aspect anecdotique de l’écriture. Mais j’ai des sujets, des thèmes qui me trottent en tête et que je tiens à aborder. J’en dresse alors une liste. 
Au risque de passer pour une dilettante, je vais essayer de vous décrire le processus. A partir de ma liste, et durant plusieurs semaines, je me couche en laissant venir les images. Je ne peux pas écrire sans image. Au matin, je note dans un petit carnet les séquences que j’ai « vues » en m’endormant. Petit à petit, le carnet s’enrichit. Il m’arrive de rajouter quelques notes en journée. 
Au bout d’un délai dont la durée ne dépend pas de moi, mon petit carnet contient suffisamment de séquences pour que des personnages m’apparaissent. Je décide alors de faire avec, et de me laisser porter. 
Dans l’Ombre du crime, le coup de théâtre final n’était absolument pas prémédité. Il s’est imposé à moi. Pour « Une bonne raison de tuer », jusqu’aux deux tiers du roman, je ne savais pas plus que vous qui avait assassiné Lyse, ni pourquoi. Et c’est très bien comme ça. C’est dans cette totale liberté que j’aime créer. 

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