lundi 15 avril 2019

Gaëlle Perrin-Guillet: " Haut le chœur"



Editions Taurnada
244 pages


4 ème de couverture



« Quand je sortirai, tu seras la première prévenue… Je saurai te retrouver. »
Depuis qu'Éloane Frezet, la tueuse en série la plus abjecte de ces dernières années, a prononcé ces mots, Alix Flament vit dans l'angoisse que la criminelle sanguinaire s'évade de prison...
Alors, quand la journaliste reçoit un coup de téléphone d'Éloane en pleine nuit, elle comprend que la meurtrière va honorer sa promesse...
Une promesse de sang...



Mon avis



" Haut le chœur" est à la fois un véritable jeu de massacre et jeu macabre. Eloane est une tueuse en série qui fait froid dans le dos. Redoutable, intelligente elle me fait  beaucoup penser à une araignée vénéneuse. Elle tente de pousser dans sa toile ses prochaines victimes.
Elle s'évade de prison et contacte la journaliste Alix Flament, celle qui l'a interviewée pendant deux ans. L'objectif d'Eloane est de poursuivre son oeuvre machiavélique. Les cadavres s’amoncellent sur le chemin de la journaliste.

Dans " Haut le chœur", rien n'est laissé au hasard, l'auteure se glisse dans la peau de cette serial killeuse. La chasse est ouverte. Pour Eloane, Alix est la prochaine proie. La journaliste sait très bien que sa vie sera totalement différente depuis l'évasion d'Eloane. Le lecteur entre petit à petit dans l’abîme et la noirceur de l'âme humaine.

" Cette femme est dangereuse. Et pas seulement parce qu’elle tue avec autant de plaisir qu’elle bouffe une glace, mais parce qu’elle t’a dans le collimateur et te connait par cœur. Ne te laisse pas avoir. Sois vigilante, s’il te plait. "

samedi 13 avril 2019

Stephen King: " Élévation"



Le Livre de poche
160 pages



4 ème de couverture



Dans la petite ville de Castle Rock, les rumeurs circulent vite. Trop vite.
C’est pourquoi Scott Carey ne veut confier son secret à nul autre que son ami le docteur Bob Ellis. Car avec ou sans vêtements, sa balance affiche la même chose, et chaque jour son poids diminue invariablement. Que se passera-t-il quand il ne pèsera plus rien ?
Scott doit également faire face à un autre problème : les chiens de ses nouvelles voisines ont décidé que sa pelouse était le lieu idéal pour faire leurs besoins. Entre le couple et Scott, la guerre est déclarée. Mais lorsqu’il comprend que le comportement des habitants de Castle Rock, y compris le sien, envers les deux femmes mariées met en péril le restaurant qu’elles ont ouvert en ville, il décide de mettre son « pouvoir » à contribution pour les aider.

Un roman joyeux, exaltant et teinté de tristesse. Entertainment Weekly.

Édition illustrée.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Michel Pagel.


Mon avis



" Élévation" est une novella inédite extraordinaire! 160 pages qui se savourent et vous laissent en émoi à la fin du livre!
Stephen King se renouvelle sans cesse. Dans " Élévation", l'hémoglobine et l'horreur, qui sont des thèmes chers à l'auteur, sont absents. " Élévation" est une histoire fabuleuse remplie d'intenses émotions.
Scott Carey est un homme corpulent d'une quarantaine d'années.Il maigrit chaque jour sans que son physique ne change. Il raconte ce phénomène étrange à Bob Ellis, un médecin à la retraite. A Castle Rock, les habitants se moquent de Deirdre McComb et de Melissa Donaldson, deux lesbiennes qui ont ouvert ensemble un restaurant.
C'est lors d'une course "Le Trot des Dindes" que Scott et DeeDee vont enterrer certains désaccords du voisinage. Une grande amitié va ainsi naître.

" Il n'y avait plus que McComb et lui à présent, tous les deux courant aveuglément à travers le déluge, et Scott n'avait jamais été aussi heureux de sa vie. Quoique le mot heureux fût trop faible; ce qu'il découvrait en explorant les limites ultimes de sa résistance, c'était un autre monde. " 

 " Élévation" est une nouvelle qui parle de différence mais pas que...
Stephen King est très fort pour conter un récit à la fois touchant et profondément humain. Les personnages sont agréables à suivre. Ils sont assez authentiques et chacun a sa propre histoire. Et c'est grâce à Scott que la tension à Castle Rock va s'alléger. La fin m'a profondément touchée, j'ai ressenti beaucoup de tristesse.

" Élévation" est comme un ciel rempli d'étoiles qui scintillent. A la lecture de ces 160 pages, l'émotion va vous submerger. Stephen King est capable de vous faire passer de la douceur à la poésie avec beaucoup de talent.
" Élévation" est une novella qui tient ses promesses jusqu'au dénouement.




lundi 8 avril 2019

Sebastian Fitzek: " Le colis"




Editions l'Archipel
320 pages



4 ème de couverture



Vous n'auriez jamais dû accepter ce colis !


Psychiatre, Emma Stein a été victime d’une agression nocturne dont elle s’est miraculeusement sortie. Depuis, elle vit recluse dans sa maison, de peur de croiser à nouveau la route de ce psychopathe que la presse a surnommé le Coiffeur.

Un jour, son facteur lui demande d’accepter un colis pour l’un de ses voisins. Emma connaît tous ceux qui habitent dans sa rue.
Or, jamais elle n’a entendu parler de cet homme…
 
 
 
Mon avis
 
 
 
J'attendais avec impatience la prochaine sortie du roman de Sébastian Fitzek. Le trailer de ce livre est juste hallucinant et laisse présager un excellent moment de lecture. La couverture en jette, ce qui me donne envie de savoir ce que contient ce colis étrange.
Alors sans hésitation je me plonge dans ce thriller d'un de mes auteurs préférés.
 
Dans " Le colis", l'histoire est principalement ciblée sur Emma Stein, une jeune psychiatre, vivant désormais et totalement chez elle. Elle ne sort plus depuis qu'elle a été agressée par  le prénommé le " Coiffeur". A cela s'ajoute le facteur, Salim, qui lui remet un colis pour son voisin qu'elle ne connait absolument pas. Quelle étrange atmosphère qui se dégage de ce roman! La paranoïa s'installe petit à petit pour développer une plongée dans la folie. L'entourage d'Emma lui dit fermement qu'elle commence à perdre la raison. Ses crises d'angoisse se font de plus en plus fortes. L'auteur délivre parfaitement le mal être et la peur de cette jeune psychiatre.
 
" La peur l'envahit. La fuite fut la première chose à laquelle elle pensa en voyant les mots. Sur le miroir de la salle de bains. Des lettres bien nettes, tracées en diagonale sur la glace embuée, proclamaient: FICHE LE CAMP. AVANT QU'IL SOIT TROP TARD! "
 
Sebastian Fitzek met en scène de façon prodigieuse cette psychiatre; sa psyché humaine et son inconscience sont totalement mises en avant.C'est un des points qui m'a particulièrement plus dans " Le colis".

jeudi 4 avril 2019

Susanne Jansson: " Les âmes englouties"




Editions Presses de la Cité
320 pages


4 ème de couverture



Surgie des tourbières scandinaves, une nouvelle voix du polar nordique
Pour travailler à sa thèse de biologie, Nathalie retourne vivre dans sa région natale, au cœur d’une Suède humide et reculée. Dans la petite maison qu’elle habite en forêt, elle se laisse rappeler à son enfance douloureuse, à l’époque où la disparition de la jeune Tracy avait inauguré une succession de drames. Un jour, un cadavre est retrouvé dans la tourbière. Dix années auparavant, déjà, une jeune fille momifiée avait été découverte au même endroit. Bientôt, de nouveaux cadavres affleurent. Alors que la police se met en quête d’un serial killer, Göran, ancien
professeur de physique, est convaincu que l’endroit est peuplé de revenants. Cette théorie intrigue aussi Maya, photographe judiciaire. Les trajectoires de Nathalie et de ces deux enquêteurs de l’ombre vont se mêler… et de nombreux secrets seront déterrés.

Angoissant et précis, un thriller atmosphérique à la rare puissance suggestive, qui conjugue tentations surnaturelles, croyances populaires, explications scientifiques et fines analyses psychologiques.



Mon avis



Nathalie Ström est biologiste et prépare une thèse de doctorat sur le réchauffement climatique planétaire. Elle quitte Göteberg afin de se rendre à Fengerskog. C'est un endroit où les tourbières sont omniprésentes. Mais le passé de Nathalie va rapidement ressurgir au sein de ce lieu sombre et glaçant...

Le roman aurait pu s'intituler « Noir Tourbière » tant j'ai ressenti les odeurs d'une nature étrange et tant je me suis perdue dans une noirceur glaçante et intrigante!

" C'est la raison pour laquelle les tourbières sacrificielles avaient la réputation d'être à la fois dangereuses et sacrées. Un lieu à craindre et à vénérer en même temps. "

J'ai été agréablement surprise par les apports culturels et historiques de ce thriller. J'ai ainsi appris beaucoup sur les découvertes archéologiques de cette région suédoise notamment aux alentours de ce manoir . Ma curiosité en a été émoussée.

mercredi 3 avril 2019

Roy Braverman: " Crow"



Editions Hugo Thriller
364 pages

4 ème de couverture



Hunter et Crow, deux fugitifs accusés de crimes odieux, décident de se soumettre d’eux-mêmes à l’esprit de la loi en s’isolant au coeur des Brooks Range.
Mais les flics locaux et le FBI, dont l’obsession est d’appliquer la loi à la lettre, les laisseront-ils faire ? L’obstination d’un ex-agent du FBI, devenu serial killer pour l’occasion, déclenche une chasse à l’homme haletante et sans pitié à travers les paysages sauvages de l’Alaska. Une terre rude et immense où tout chasseur devient un jour la proie de quelqu’un d’autre.
Tour à tour chassés ou chasseurs, Hunter et Crow vont poursuivre, croiser ou fuir une shérif amoureuse d’un orignal, une agent spéciale du FBI surnommée Fiasco suite à l’échec de sa dernière mission, une trappeur romantique qui ne craint ni les loups ni les ours, un collecteur de dettes arménien et mélomane, un gang de rednecks qui carbure à la bière locale, un pilote de brousse hippie fan de Jefferson Airplane… Tout ça pour sauver sa peau, appliquer la loi ou mettre la main sur un butin de plus d’un million de dollars. Voire les trois à la fois !

Plus connu sous le pseudonyme de Ian Manook, Patrick Manoukian alias Roy Braverman est l’auteur de la trilogie Yeruldelgger (385.00 exemplaires vendus) pour laquelle il a reçu le Prix des Lectrices de Elle, le Prix SNCF et le Prix Quais du Polar.
Crow est la suite de Hunter, trilogie entamée aux éditions Hugo Thriller en 2018. Le premier tome Hunter sort conjointement aux éditions Pocket.



Mon avis



Dès les premières pages de « Crow » de la trilogie de Roy Braverman, j'ai senti le mélange des sentiments. Durant tout le roman, j'ai été secouée par le décalage à différents niveaux.
Au début de l'intrigue, l'auteur met en avant des paysages à couper le souffle. Ces territoires souvent extrêmes sont âpres mais purs. On passe de la chaleur au froid d'un chapitre à l'autre.

« Groove hésite à terminer son hot dog dont le ketchup goutte dans la poussière. L'air brûlant. Le soleil, un chalumeau. Autour de la station, quelques maisons dispersées cuisent en contrebas du remblai de la route 90. »

La nature tente de reprendre ses droits difficilement. L'homme rôde et tranche dans cette innocence. Le contraste est parfois cruel mais donne une touche originale à l'intrigue. En quelques lignes, je visualisais parfaitement le décor et le monde dit « sauvage ».

« Il a neigé juste ce qu'il faut. Pas assez pour recouvrir les premières empreintes, mais suffisamment pour bien marquer les nouvelles. Longhorn Sally s'enfonce dans les sous-bois sur le côté de la route, là où l'ourse a disparu deux jours plus tôt. Le tapis de neige est un livre. Elle peut y lire la vie de la forêt depuis la veille au soir. »

L'histoire est secondaire par rapport aux personnages qui sont à la fois truculents, violents et attirants. Je me suis laissée porter par la chasse à l'homme qui est au final une quête d'identité. Qui est recherché et qui est le vrai chasseur ? Tout au long du livre, je me suis posée ces questions ?

L'action se situant aux États-Unis, Roy Braverman y fait évoluer des personnes en manque de repère. Ainsi « Crow » est aussi un constat d'une société américaine en grande mutation et on comprend nettement que ce n'est pas toujours en bien.

dimanche 31 mars 2019

Sandrine Destombes: " Le prieuré de Crest"




Editions Hugo Thriller
347 pages


4 ème de couverture



Jeune sous-lieutenant de la gendarmerie de Crest, Perceval Benoit rêve de missions d’envergure et de grands frissons.
Il ne se doutait pas qu’un simple contrôle routier déboucherait sur une enquête aussi marquante pour sa carrière :
- une enfant victime d’un accident, kidnappée à l’hôpital
- plusieurs meurtres d’hommes retrouvés avec un chiffre gravé sur le front en l’espace d’une semaine
- la descente des Experts du PLGN (Pole Judiciaire de la Gendarmerie Nationale) pour épauler l’équipe
Tous ces évènements mènent inexorablement au Prieuré de Crest, où l’association des soeurs de Marie Fortunée recueille des femmes en détresse....


Sandrine Destombes a remporté, avec Les Jumeaux de Piolenc, le Prix VSD RTL du meilleur thriller français 2018 présidé par Michel Bussi qui s’est vendu à plus de 30.000 exemplaires.
Le Prieuré de Crest est son sixième roman.



Mon avis



Fortement impressionnée par « Les jumeaux de Piolenc », j'attendais avec impatience « Le prieuré de Crest » de Sandrine Destombes. Un simple contrôle routier et la vie du sous-lieutenant Benoit prend un cap inattendu : pour lui, sa carrière et les personnes concernées par l'accident qui en découle. L'auteur plonge ses lecteurs dans le quotidien pour mieux le noyer dans les affres d'une affaire qui, elle, s’avère tout sauf banale !
Tout le roman est haletant grâce à un style clair et sans bavure. Sandrine Destombes s’efface totalement derrière ses mots pour mieux faire surgir les événements. Ainsi les éléments de l'intrigue sont ciselés sans phrases inutiles. Les dialogues sont d'une redoutable efficacité au profit de l'action. 

Ainsi j'ai pu facilement visualiser les contours des personnages tout en me faisant ma propre idée sur les protagonistes. L'auteure n'est jamais dans le jugement, elle raconte et chacun peut se faire sa propre opinion. C'est d'autant plus important que dans « Le prieuré de Crest », un sujet de société est soulevé. Sans divulguer l'intrigue, je peux vous assurer que Sandrine Destombes sait évoquer les thèmes brûlants tout en finesse ! 

Justement l'humour est un levier qui permet dans ce roman de faire passer une histoire grave tournant autour d'une petite fille. Le personnage de Benoit est touchant avec ses réactions parfois maladroites. Ses paroles et ses gestes sont cocasses et inattendues. J'aimerais retrouver ce sous-lieutenant dans d'autres enquêtes. D'ailleurs l'équipe qui travaille sur l'affaire provoquée par le contrôle routier est agréable à suivre ; chacun ayant une personnalité bien soulignée. J'ai apprécié la complicité entre les enquêteurs. 

mardi 26 mars 2019

Amélie Antoine: " Raisons obscures"



XO Editions
384 pages


4 ème de couverture



Deux familles ordinaires à l’heure de la rentrée scolaire.
Deux familles où chacun masque et tait les problèmes pour ne pas inquiéter les autres.
Chez les Kessler, la mère a retrouvé son premier amour.
Chez les Mariani, le père est mis à l’écart dans son entreprise.

Deux familles où règnent les secrets.
Où, sans que personne ne s’en aperçoive, un enfant est progressivement démoli par un autre.
Harcelé, rabaissé, moqué au quotidien.
Détruit dans le silence et l’aveuglement le plus complet.

Deux familles où, en apparence, tout va bien.
Jusqu’à ce que tout déraille…
Pour des raisons obscures.

Un roman sur les non-dits, les faux-semblants, et ce regard que, parfois, l’on ne sait plus toujours porter autour de soi.

Une chronique implacable sur le harcèlement, le silence des victimes, la cécité des proches, servie par une écriture puissante et cinématographique.


Mon avis



" Raisons obscures" est un roman qui m' a sacrément mise en vrac et qui me laisse stupéfaite.
Il y a des romans où tu aimes suivre les personnages; dans cet opus je les ai à moitié aimés. J'ai eu une certaine réticence pour l'un d'entre eux. Je ne citerai pas son prénom car je ne veux pas dévoiler l'histoire.

Pour des " Raisons obscures", ce livre m'a tourmentée et restera longtemps graver dans mon esprit. Mon cœur s'est serré comme s'il était pris dans un étau. Je n'ai pu retenir mon souffle; par moment la crainte, l'effroi ont jailli de moi et j'ai eu peur de savoir ce qui allait se passer par la suite. Rarement j'ai ressenti autant d'émotions dans un roman. L'angoisse s'est développée au fil des pages surtout dans la deuxième partie.

Je prends ainsi conscience de la gravité du récit, les protagonistes ont tous une part de vérité et de responsabilité. Jusqu'où peut-on aller pour se faire entendre, montrer que l'on existe ou que l'on souffre?

lundi 25 mars 2019

Delphine de Vigan: " Les gratitudes"



Editions JC Lattès
192 pages


4 ème de couverture



« Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent, au détour d’un prénom, d’une image, d’un mot. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles d’aujourd’hui. Les confidences. 
Et la peur de mourir. 
Cela fait partie de mon métier.
Mais ce qui continue de m’étonner, ce qui me sidère même, ce qui encore aujourd’hui, après plus de dix ans de pratique, me coupe parfois littéralement le souffle, c’est la pérennité des douleurs d’enfance. Une empreinte ardente, incandescente, malgré les années. Qui ne s’efface pas. »

Michka est en train de perdre peu à peu l’usage de la parole. Autour d’elles, deux personnes se retrouvent : Marie, une jeune femme dont elle est très proche, et Jérôme, l’orthophoniste chargé de la suivre.


Mon avis



Michka Seld, correctrice dans un grand magasin, est une vieille dame qui commence à avoir des difficultés à rester seule. Atteinte d'aphasie, elle va devoir se reconstruire et s'adapter dans un centre Ehpad. Michka a la visite de sa voisine, Marie qui lui apporte de quoi lire et  Jérôme, l'orthophoniste qui vient deux fois par semaine pour faire quelques exercices.

Mais Michka est sans cesse préoccupée; elle a tout le temps peur et fait beaucoup de cauchemars. Elle n'a pas eu le temps de remercier certaines personnes.

" Perdre ce qui vous a été donné, ce que vous avez gagné, ce que vous avez mérité, ce pour quoi vous vous êtes battu, ce que vous pensiez tenir à jamais. Se réajuster. Se réorganiser. Faire sans. Passer outre. N’avoir plus rien à perdre. "

" Les gratitudes" est un roman éprouvant de par les thèmes cités. A-t-on le privilège de dire à temps ce que l'on pense, de remercier humblement ceux et celles qui nous entourent?

" Vous êtes vous déjà demandé combien de fois dans votre vie vous aviez réellement dit merci? Un vrai merci. L'expression de votre gratitude, de votre reconnaissance, de votre dette.
A qui? "

jeudi 21 mars 2019

Dylan Jones: " David Bowie: A Life"



Editions Ring
745 pages


4 ème de couverture



David Bowie : A life est une biographie kaléidoscope articulée autour de plus de 180 interviews compilées de 1947 à sa mort. Dylan Jones livre des témoignages de première main : amis, rivaux, amants, maîtresses ou encore collaborateurs de l'artiste, s'exprimant parfois pour la première fois. Le journaliste relate les détails de la vie de Bowie, de sa banlieue londonienne de naissance en passant par New York, Los Angeles, Berlin et tous les lieux où il a puisé les innombrables inspirations qui ont façonné son immense carrière. Les anecdotes vont de la chambre à coucher au studio d'enregistrement et nous dessinent les multiples facettes de cet être aussi tourmenté qu'exceptionnel. Bowie lui-même se prête à l'exercice avec de nombreux entretiens donnés à Dylan Jones. Plus qu'une biographie, ce livre retrace le cheminement, souvent tortueux, parfois cruel, mais toujours fascinant de cet artiste unique et inoubliable.


Mon avis


En commençant « David Bowie : A Life » de Dylan Jones , je me suis demandée si j'allais parvenir à lire un tel pavé de plus de 730 pages sans m'ennuyer. En définitive, le voyage fut très agréable. Je suis fan du chanteur mais je n'en connais pas tous les secrets. Ma curiosité en était donc aiguisée!

Tout d'abord, j'ai été étonnée par la façon d'aborder la vie de la star. Tout en respectant la chronologie, l'auteur se met en retrait en faveur d' une série de témoignages. Dylan Jones se permet seulement quelques ajouts non systématiques. Il a en effet connu l'artiste durant une trentaine d'années. Différentes personnalités s'expriment au fil des pages. Certaines reviennent, d'autres sont ponctuelles! C'est assez clair car très souvent de petites notes expliquent qui sont ces personnes. Ainsi, même sans connaître l'histoire du rock, chacun peut s'y retrouver. Cela est aussi une occasion d'en apprendre sur la scène rock et pop depuis les années 60.

David Bowie, né David Jones (non aucun rapport avec l'auteur! ) est un homme plein de surprises. Ce livre nous le montre à la fois charmeur, sympathique et provocateur. Certains le taxent de voleurs d'idées, d'autres de génie créateur. Un homme de légende, finalement! Pourtant, un élément semble certain; Bowie a eu conscience très tôt de devenir important, une star. Cela même s'il a mis longtemps avant de percer définitivement.

« En banlieue vous avez l'impression que culturellement, rien ne vous appartient, que vous êtes en quelque sorte dans cette terre en jachère. Je crois que chacun est habité d'une passion, une sorte de curiosité qui les pousse à s'échapper, à s'enfuir pour se retrouver soi-même, pour se chercher des racines plus profondes.» Bowie.

J'ai été fascinée par les témoignages sur la beauté et la culture de l'artiste. Son exigence de qualité se retrouve dans les dires de nombreuses personnes. Je ne doutais pas de ces qualités-là mais je ne savais pas qu'elles étaient si présentes dans la carrière de David Bowie.

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