vendredi 4 janvier 2019

Niko Tackian: " Avalanche Hôtel"



Editions Calman Lévy
270 pages


4 ème de couverture



SURTOUT, NE VOUS FIEZ PAS 
À VOS SOUVENIRS !

Janvier 1980. Joshua Auberson est agent de sécurité à l’Avalanche Hôtel, sublime palace des Alpes suisses. Il enquête sur la disparition d’une jeune cliente avec un sentiment d’étrangeté. Quelque chose cloche autour de lui, il en est sûr. Le barman, un géant taciturne, lui demande de le suivre dans la montagne, en pleine tempête de neige. Joshua a si froid qu’il perd connaissance…

… et revient à lui dans une chambre d’hôpital. Il a été pris dans une avalanche, il est resté deux jours dans le coma. Nous ne sommes pas en 1980 mais en 2018. Joshua n’est pas agent de sécurité, il est flic, et l’Avalanche Hôtel n’est plus qu’une carcasse vide depuis bien longtemps. Tout cela n’était qu’un rêve dû au coma.

Un rêve, vraiment ?

ENTRE SHINING ET JASON BOURNE,
UN THRILLER HYPNOTIQUE SIGNÉ NIKO TACKIAN



Mon avis


J'ai commencé " Avalanche Hôtel" en me disant " il va s'en passer des choses dans cet hôtel", un peu comme dans Shining de Stephen King. Au fil de ma lecture, je m'aperçois qu'il n'en est rien. L'histoire ne se déroule pas uniquement dans ce palace somptueux.

Une pointe de déception se fait sentir mais je ne lâche rien, je continue ma lecture et je commence sérieusement à m'accrocher au récit. Les sujets sur la mémoire et le passage du monde imaginaire au réel ou l'inverse me plaisent. Le personnage Joshua Auberson est assez hypnotique. L'atmosphère est pour le moins étrange et assez énigmatique. " Avalanche Hôtel" me fait beaucoup penser à l'hôtel Overlook.

" Joshua hésita à suivre le géant, mais avait-il vraiment le choix? Retrouver sa mémoire avait un prix et il était prêt à le payer. "

Niko Tackian s'est lancé dans une histoire difficile. La réalité se confond au rêve. Le doute s'installe, qui croire dans ce récit? Ainsi j'entre profondément dans les méandres de " Avalanche Hôtel".

jeudi 3 janvier 2019

B.A. Paris: " Dix petites poupées"



Editions Hugo Thriller
329 pages


4 ème de couverture



LA DISPARITION. Layla a disparu il y a douze ans, en pleine nuit, alors qu’elle rentrait de vacancesen France avec son petit ami, Finn. On ne l’a jamais revue depuis.

LES SOUPÇONS. Lorsque les policiers l’ont interrogé, Finn leur a raconté la vérité sur cette nuit-là. Mais pas toute la vérité. Pas un mot, par exemple, sur la dispute violente qui les a opposés juste avant la disparition de Layla.

LES SOUPÇONS. Finn a refait sa vie. Avec la soeur de Layla. Jusqu’au jour où le passé ressurgit. Quelqu’un croit apercevoir Layla. Et pourquoi les petites poupées russes de son enfance font-elles soudain leur apparition ?

» Dix petites poupées va vous rendre complètement paranoïaque, jusqu’à l’incroyable twist final » (Kirkus)


Mon avis



B.A.Paris présente son nouveau thriller psychologique en mettant en scène un jeu triangulaire entre Finn, Ellen et Layla. Mais son histoire ne tourne pas uniquement autour de ces principaux personnages.
D'étranges poupées matriochka font leur apparition et déstabilisent principalement Finn. N'oublions pas qu'il a perdu sa bien aimée, Layla, sur une aire d'autoroute. Le seul indice est une petite poupée russe retrouvée sur ce lieu. Pourquoi avoir attendu tant d'années pour remuer cette étrange disparition?

" Tu ne devrais peut-être pas y accorder trop d'importance. Ça pourrait être quelqu’un qui nous fait une farce. Une sale farce, mais une farce tout de même. " 

Maintenant Finn au regard de l'apparition de ces poupées gigognes se sent angoissé et devenir fou.
B.A. Paris attire l'attention non pas sur ses personnages mais sur l'apparition des poupées russes. Il faut dire que Finn fréquente depuis peu la sœur de Layla, Ellen. Layla serait-elle en vie?

Vous pourriez prétendre que ce thriller psychologique contient des clichés vus et revus mais l'auteure arrive néanmoins à me transporter dans ce thriller où un véritable jeu pervers et démoniaque s'installe.

lundi 31 décembre 2018

Jussi Adler-Olsen: " L'Unité Alphabet"







Editions Albin Michel
640 pages


4 ème de couverture





L’Unité Alphabet est le service psychiatrique d’un hôpital militaire où, pendant la Seconde Guerre mondiale, les médecins allemands infligeaient d’atroces traitements à leurs cobayes, pour la plupart des officiers SS blessés sur le front de l’Est.
Bryan, pilote de la RAF, y a survécu sous une identité allemande en simulant la folie. Trente ans ont passé mais, chaque jour, il revit ce cauchemar et repense à James, son ami et copilote, qu’il a abandonné à l’Unité Alphabet et qu’il n’a jamais retrouvé. En 1972, à l’occasion des jeux Olympiques de Munich, Bryan décide de repartir sur ses traces. Sans imaginer que sa quête va réveiller les démons d’un passé plus présent que jamais.

Le premier roman de Jussi Adler Olsen, l’auteur de la célèbre série du Département V, où éclatait déjà le talent de ce maître du thriller scandinave.


Mon avis



Dans la première partie du roman, le lecteur suit James Teasdale et Bryan Young, deux amis pilotes et copilotes de RAF anglais. Survolant le territoire ennemi, leur avion est pris d'assaut et est touché. Ils ont réussi malgré tout à s'échapper en montant dans un train mais pas n'importe lequel. A leur grande  surprise se trouvent à l'intérieur différents soldats SS.
La destination sera le centre psychiatrique appelé " L'Unité Alphabet". Ces deux copilotes prennent l'identité de deux soldats allemands en balançant leurs corps du wagon. Ils font par la suite semblant d'être fous, jouant au véritable soldat schizophrène. Seul Bryan tentera de s'échapper...

" James et lui avaient réussi à se faire passer pour fous, comme les autres, et ça, c'est plutôt bien. Mais maintenant qu'ils se retrouvaient dans la même situation que cette clique d'officiers plutôt mal en point, quel sort leur réservait-on? "

Dans la deuxième partie, l’histoire porte sur les J.O. à Munich et principalement sur Bryan. De nombreux personnages entrent en scène. Pour ma part, j'ai moins adhéré à cette seconde partie longue qui s'essouffle au fil des pages. La première partie était beaucoup plus intéressante. L'effet des horreurs de la guerre sur les êtres humains fait froid dans le dos. Les traitements des nazis décrits dans ce roman sont violents et extrêmement abrutissants.

dimanche 23 décembre 2018

Valérie Allam: " Quatre morts et un papillon"



Les éditions du Caïman
232 pages


4 ème de couverture



Dans ce roman choral, Valérie Allam nous conte l'histoire de quatre femmes. Rien ne devait les faire se rencontrer, et pourtant... Les mauvais tours que sait jouer la vie pour les unes, le déterminisme social, pour les autres vont les conduire à fréquenter les mêmes lieux. Dès lors, leurs destins seront scellés. Entraide et trahisons pour sauver ce qui peut encore l'être deviendra leur quotidien. Le combat de ces femmes est un conte moderne et noir, un constat de ce que notre monde d'aujourd'hui peut devenir pour chacun d'entre nous...


Mon avis



« Quatre morts et un papillon» est un titre bien mystérieux. En effet le bout de vie partagé par Loubna, Johanna, Magali et Chloé est intense et étonnant. La réalité se mêle parfois au rêve afin de nous mener aux confins d'une drôle d'aventure humaine.

Les personnages de Valérie Allam sont souvent poussés jusqu'à leurs limites les plus désespérées. Que peut-on être capable de faire pour se sortir d'une situation terrible et que saurait-on accomplir pour obtenir ce que l'on veut vraiment dans la vie ? Avec subtilité l'auteur parvient dans ce roman à répondre en partie à ces questions. Elle laisse à ses héroïnes la possibilité de faire les bons choix... ou pas ! Mais elle ne juge jamais.

« Le vertige est toujours là et Loulou se souvient qu'elle n'a rien à perdre. »

La descente aux enfers des quatre héroïnes est vraiment bien décrite. Ce mal-être est comme un personnage supplémentaire à côté de ce quatuor. Les mots, les sons et la bouche de ces femmes manifestent les douleurs de toute une société en crise. Mais qui peut vraiment savoir ce qui se cache derrière les sourires forcés ? L'auteure ne le délivre qu'en toute fin de roman. Et encore, ces failles sont aussi les nôtres et c'est aux lecteurs de trouver les solutions...

lundi 17 décembre 2018

Guillaume Perrotte: " Temps mort"




Editions Fleur Sauvage
204 pages


4 ème de couverture



La miss météo Claire Feyder prépare son nouveau rôle de chroniqueuse littéraire. 
Une soirée charmante a lieu chez les propriétaires du gîte, mais le temps se gâte de manière gravissime, faisant accuser Claire de prévisions meurtrières.
Pour elle alors, c'est la descente aux enfers.


Mon avis



Claire Feyder, ex miss météo loue un gîte non loin des gorges du Verdon, " la ferme des oliviers".
C'est sur le site des Cigalou qu'elle a trouvé ce refuge, de quoi décompresser littéralement. Claire doit préparer son nouveau rôle en tant que chroniqueuse littéraire dédiée aux lectures estivales. Le nez dans les polars, elle a enfin trouvé un lieu calme et apaisant. La mère Cigalou lui rend visite et l'invite à une fête mettant à l'honneur son fils.

" Je savais bien qu'à force de faire tous les soirs la pluie et le beau temps à la télé j'allais décrocher un poste plus gratifiant, bien qu'encore temporaire. Chroniqueuse littéraire. Moi qui au lycée n'ai jamais eu plus de la moyenne à une dissertation. J'ai la tête dans les étoiles. "

Le banquet a lieu dehors mais la météo n'est pas clémente. Pour se changer les idées, Claire décide de se joindre à cette soirée. Les vents se déchaînent, la soirée s'annonce apocalyptique et voire bien pire...

" Temps mort" est un roman où les éléments naturels éclatent, on peut parfois croire que la météo est un personnage à part entière. Le climat passe de la pluie à le tempête, aux coulées de boue. La vision naturelle est désastreuse. Les propriétaires du gîte tiennent pour responsable miss météo, autant la faire porter le chapeau!

vendredi 14 décembre 2018

Delphine de Vigan: " Les Loyautés"



Editions JC Lattès
208 pages


4 ème de couverture



« Chacun de nous abrite-t-il quelque chose d'innommable susceptible de se révéler un jour, comme une encre sale, antipathique, se révélerait sous la chaleur de la flamme ? Chacun de nous dissimule-t-il en lui-même ce démon silencieux capable de mener, pendant des années, une existence de dupe ?"




Mon avis



Que d'émotions à la lecture de ce livre! Les thèmes abordés sont durs mais c'est toujours avec délicatesse que l'auteure les décrit.

Hélène, professeure des sciences s'inquiète pour l'un de ses élèves, Théo Lubin. Son comportement est étrange. Âgé de 12 ans, il donne l'impression d'être battu enfin c'est ce que pense sa professeure. Hélène sait bien ces signes puisqu'elle a également connu par le passé ce malaise. La douleur pressentie par ce garçon lui fait croire qu'il est sujet à la maltraitance, mais est-ce réellement cela dont souffre Théo?

" Je me suis répété plusieurs fois ces mots je suis seule à voir ses blessures, je suis seule voir qu'il saigne, j'ai fermé les yeux, j'essayais de me raisonner, de calmer ma respiration, de retrouver, avec leur intonation ferme et rassurante, les paroles de l'infirmière qui l'avait examiné: " il n'y a rien, aucune marque, aucune trace, aucune cicatrice."

mardi 11 décembre 2018

Cédric Cham: " Le fruit de mes entrailles"



Editions Jigal Polar
280 pages

4 ème de couverture



Une cavale à la vie à la mort !

Vrinks, fiché au grand banditisme, finit de purger une longue peine en centre de détention quand on lui annonce brutalement que le corps mutilé de sa fille Manon a été retrouvé dans un fleuve. Fou de rage, il ne pense plus qu’à s’évader pour la venger… Amia, jeune femme d’une vingtaine d’années, prisonnière d’un sordide réseau de prostitution, réalise soudainement qu’elle va être mère ! C’est peut-être le signal qu’elle espérait pour trouver la force de fuir les griffes de ses bourreaux. La capitaine Alice Krieg, en charge du dossier Vrinks, est une flic pugnace de la brigade de recherche des fugitifs. Elle, a grandi sans père, en a toujours souffert et plus encore aujourd’hui quand elle découvre sa cruelle maladie… Le hasard va tous les faire se télescoper au cours d’une longue cavale infernale et sanglante. À la vie, à l’amour, à la mort, au destin…





Mon avis



Dès les premières lignes de « Le fruit de mes entrailles » de Cédric Cham, le ton est donné ; les phrases pulsent. On comprend que les scènes vont nous bousculer. Plusieurs éléments permettent à l'auteur de nous plonger dans un univers très noir.

Les phrases sont courtes, façon coups de poing. Même si Cédric Cham abuse un peu trop de phrases sans verbe, je dois signaler qu'il est parvenu à me manipuler car ce thriller est difficile à lâcher. Certains chapitres donnent des haut-le-cœur, ils sont crus et précis. Ils font comprendre les violences subies par les personnages. J'ai été mise à rude épreuve et j'en redemande, tant l'ensemble est bien organisé.

« La clope à la main, il actionne le robinet, l'eau frappe son crâne, dégouline sur son corps musculeux, il est entré en détention avec le physique d'un joggeur et va en sortir avec celui d'un catcheur. Dix ans à pousser de la fonte trois fois par semaine, ça laisse des traces. »

Les protagonistes m'ont beaucoup séduite.Vrinks et Amia sont sexy et romantiques à la fois. Mais attention, l'auteur ne tombe jamais dans le sentimentalisme. Il nous livre des héros obligés de vivre dans l'urgence. J'ai été sensible à l'histoire de la jeune Amia qui est au centre de « Le fruit de mes entrailles ».

lundi 3 décembre 2018

Yves Corver: " Ligne de myrrhe"



Editions Fleur Sauvage
492 pages


4 ème de couverture



Le cadavre d’un homme est découvert dans une voiture diplomatique. À ses pieds une statuette égyptienne, entre ses cuisses une plume d’autruche blanche.
La commissaire Nathalie Vincenti se devra d'agir dans la plus grande discrétion. Mais contacté par le mystérieux Imhotep, le pigiste Jim Santiago s'empare à son tour de l'enquête.
Démarre alors une partie de bluff, multipliant les victimes.

Rythme soutenu, suspense total, Yves Corver livre un thriller magistral.


Mon avis



Dans “ Ligne de myrrhe”, Yves Corver traite de sujets d'actualité qui sont assez brûlants. 
La commissaire Vincenti et le pigiste Jim Santiago se retrouvent mêlés à une histoire très compliquée, le tout impulsé par un certain Imhotep.

Pour ma part, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'intrigue même si les premières pages ont de quoi séduire et mettre en appétit. Cependant les personnages sont nombreux et j'ai dû patienter pour me les approprier. De plus les répétitions dans le récit empêchent la machine de se mettre en route rapidement.

Sinon, une fois dans l'histoire, j'ai été agréablement surprise par l'ampleur du sujet. L'auteur maîtrise les différents thèmes abordés. Il semble avoir une culture assez vaste tant les tenants et aboutissants de ce roman sont complexes. Le continent africain est bien mis en lumière avec ses difficultés et sa culture. Insérer certains problèmes de l'Afrique dans une affaire policière est une idée originale et donc à souligner.

Le style est clair, un atout important quand un auteur doit assurer une aventure de plus de 480 pages. Ainsi Yves Corver parvient à faire vivre les personnages avec une plume érudite et précise. Ils sont dominés par une policière et un journaliste. Chacun a un caractère bien trempé, ce qui permet des joutes verbales et des éclats bienvenus dans cette enquête ardue. Ils sont obligés de travailler ensemble, et le challenge est de démasquer le tueur tout en sachant coopérer. Cette confrontation est un des points positifs de “ Ligne de myrrhe”.

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