mardi 25 octobre 2016

Gaël Faye: " Petit pays"





Editions Grasset
224 pages


4 ème de couverture



En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…



Mon avis



Le narrateur est Gabriel surnommé Gaby. Enfant âgé de 10 ans, il vit avec son père de nationalité française, sa mère rwandaise d'origine Tutsi et sa sœur Ana à Burundi.

Gaby raconte son enfance burundaise des années 90. Cette enfance aura le goût des saveurs des mangues et sera marquée par une bande de copains faisant les quatre cents coups.

" La guerre n'était encore qu'un simple mot. Nous avions entendu des choses, mais n'avons rien vu. La vie continuait comme avant, avec nos histoires de boums, de cœur, de marques, de mode. "

Mais Gaby voit malgré tout son petit pays entrer dans l'horreur et l'atrocité de la guerre; le génocide et la guerre civile éclatent.

" On dirait des coups de feu.... Ana s'est glissée dans mon lit pour se blottir contre moi. Un silence angoissant succédait aux bruits d'explosions et de tirs de mitraillette. "

Avec beaucoup de poésie et de finesse, Gaël Faye nous bouleverse, nous fait ressentir toutes les émotions de ce petit garçon. On est loin d'une ode joyeuse et d'une berceuse car à la lecture de ce roman, la mort et les massacres sont omniprésents.

" A ces heures pales de la nuit, les hommes disparaissent, il ne reste que le pays, qui se parle de lui-même. "

samedi 22 octobre 2016

Barbara Abel: " Je sais pas"





Editions Belfond
304 pages


4 ème de couverture




À cinq ans, on est innocent, dans tous les sens du terme...


« Une belle journée de sortie des classes qui vire au cauchemar.

Une enfant de cinq ans a disparu.

Que s’est-il passé dans la forêt ?

À cinq ans, on est innocent, dans tous les sens du terme.

Pourtant, ne dit-on pas qu’une figure d’ange peut cacher un cœur de démon ?»




Mon avis




Je savais qu'en démarrant ce roman je passerai un bon moment. En effet, j'ai ressenti diverses émotions.
L'intrigue est présente mettant en scène une petite fille Emma âgée de 5 ans. Elle est loin d'avoir un visage d'ange cette gamine!

Ce que vous allez découvrir sera cauchemardesque. Mais l'histoire n'est pas axée que sur la disparition de cette fille, d'autres facteurs vont entrer en jeu. Divers thèmes sont abordés tels que l'ignorance, l’innocence, la franchise mais aussi le pardon.

" Comment lui en vouloir? Elle a cinq ans et, à cet âge, la notion de vérité a des contours bien flous."

vendredi 21 octobre 2016

Emmanuel Prost: " Kamel Léon"





Editions Aconitum
328 pages




4 ème de couverture



Kamel est un jeune marié descendu sur Paris afin devenir comédien. En attendant la gloire, il est employé dans un cabaret où il s’occupe tour à tour de la salle et de la régie. Il se lie d’amitié avec Pierrot, un homme souriant qui cache pourtant un passé nébuleux. Rien ne se passe comme prévu, le succès ne vient pas et Kamel se sépare de son épouse. Après un soir de beuverie, le jeune comique se réveille dans le corps d’un autre ou plutôt avec le corps d’un autre. Il découvrira rapidement qu’il est métamorphe. Il met Pierrot dans la confidence. Grâce à ce pouvoir, il va se créer une nouvelle identité, celle de Léon, et va conquérir le cœur d’Iréné, une star qu’il adule depuis des mois. En parallèle, sa carrière d’artiste va exploser puisque Kamel est désormais en mesure de faire des imitations plus vraies que nature. Mais à tout vouloir, tout avoir, Kamel-Léon ne risque-t-il pas de se perdre ?



Mon avis




Dans « Kamel Léon », Emmanuel Prost nous conte l’histoire de Kamel qui a le pouvoir d’être Métamorphe. Comme il court les cachets pour devenir comédien, ce pouvoir s’avère très utile pour séduire les producteurs de spectacle. Seulement, en approchant de la gloire, ne va-t-il pas se brûler les ailes ?

On a, avec ce roman, une idée géniale. La couverture témoigne d’ailleurs de la dualité du personnage principal et le jeu de mots s’appuie à merveille sur le don particulier de Kamel.

On sent aussi la volonté de l’auteur d’écrire une fable sur l’ambition et ses dangers. A cet égard, on pense à Marcel Aymé et son « Passe-muraille ».
Cependant, de mon point de vue, le thème demandait davantage de flamboyance. Emmanuel Prost a choisi une certaine forme d’humour bon enfant pour décrire le parcours de son héros; cela va certainement trouver des adeptes. Pourtant j’aurais apprécié un style plus audacieux à l’image du pouvoir de Kamel. Le côté grinçant et ironique manque parfois, je ne l’ai ressenti que dans les derniers paragraphes avec une fin qui ne déçoit pas. C’est justement ce ton assez incisif que j’attendais bien avant.

Emmanuel Prost sait bien évoquer les déboires de son héros avec des mots justes :

« Ce jour n’était donc toujours pas son jour.

Son père n’avait cesse de lui seriner dans sa jeunesse que les échecs étaient la meilleure école de la vie. N’empêche que Kamel commençait à en avoir ras la casquette de toujours redoubler. Il aurait tant aimé qu’on le remarque. »

vendredi 14 octobre 2016

Anna-Véronique El Baze: " La fille au 22"



Editions Cherche Midi
192 pages


4 ème de couverture



La dérive d’une femme qui se mue en une tueuse en série.



Léa s’ennuie. Son existence terne ne lui apporte ni bonheur, ni désir. Mariée trop jeune, elle s’étiole dans une vie de couple médiocre. Sa seule évasion, cette fille de mafieux la trouve dans la lecture. Une vraie boulimie. Un livre en entraîne un autre. Puis survient une rencontre. C’est le déclic qui la fait basculer. Léa se transforme physiquement et moralement. Elle commence à tuer…


Mon avis



« La fille au 22 » d’Anna-Véronique El Baze est un livre court mais intense. Léa vit un divorce et un drame familial à sa façon. Grande lectrice de polars dont elle est une spécialiste dans une librairie, Léa s’inspire peu à peu de certains de ces romans qu’elle vend avec brio. Sinon, c’est une femme effacée qui va réserver quelques surprises.

Tout d’abord, j’ai trouvé Léa assez sympathique d’autant plus que c’est une lectrice de classiques du polar comme moi. D’ailleurs les quelques références que l’auteure glisse au fil des pages ne peuvent que ravir les amateurs du genre.

Mais peu à peu je découvre une autre personnalité effrayante sous les traits de la timide jeune femme. L’intrigue montre l’évolution de Léa qui sait être douce et brutalement cruelle selon ses souffrances.

La plume de l’auteure offre d’intenses moments de lecture. El Baze est très littéraire sans nous lasser. Le style est incisif et froid en adéquation avec la personnalité de l’héroïne. 

« Le journaliste se gratte le crâne. Visiblement, une tournée d’implants capillaires ne serait pas un luxe. »

jeudi 13 octobre 2016

Maud Mayeras: " Lux"




Editions Anne Carrière
252 pages


4 ème de couverture



C’est l’histoire d’un retour, d’une sentence et d’une vague qui monte à l’horizon.

2016. Antoine Harelde débarque à Ceduna, dans les terres arides du sud de l’Australie.
Vingt ans auparavant, il a passé un été dans cette petite ville perdue et, en l’espace de trois mois qui l’ont vu quitter l’adolescence, il a connu la joie, l’amitié, l’amour et l’horreur.
Aujourd’hui il est un homme. Il n’a pas oublié, il n’a rien pardonné.
Mais la justice prend d’étranges et inquiétantes couleurs à la lumière de l’apocalypse.

Ballade meurtrière sur fond de fin des temps, Lux est le roman de la confirmation d’une jeune auteure au sommet de son art. Après le succès de Reflex (Anne Carrière, 2013 / Pocket, 2015), le nouveau thriller de Maud Mayeras est très attendu.


Mon avis



Après avoir lu ses précédents romans, " Hématome" et " Reflex", je découvre un tout autre genre chez Maud Mayeras. Au début de " Lux" ce n'était pas évident de le lire. Mon esprit était ailleurs. Nombre de personnes m'ont dit " retente-le, tu vas voir tu ne seras pas déçue!" Eh bien, oui ils ont eu raison!
J'ai été embarquée par la belle écriture de l'auteure; Maud Mayeras a sa manière à elle de faire ressentir un tourbillon d'émotions.

Je ne vais pas vous raconter l'histoire, à vous de lire " Lux". L'auteure mise avant tout sur les couleurs et les paysages de l' Australie.

" Son rire c'est certainement cela qui lui manque le plus encore, quand il y pense, ce rire-colibri qui vous rentrait par une oreille et consumait les nuages à l'intérieur de votre tête. "

Sur fond post-apocalyptique, vous imaginez bien le chaos ou la fin du monde dans ce décor.

Les personnages de ce fait ne sont que des monstres ou pas entre eux et se dévorent mutuellement. L'amitié, l'amour subsistent malgré tout et pourraient estomper ce lourd et ténébreux fardeau.

" Lux" regorge de descriptions tout en odeur et couleur et les sentiments sont enfouis au fond de l'âme humaine.

mardi 11 octobre 2016

Nicolas Duplessier: " Eté pourri à Melun plage"




Editions Parabellum
260 pages



4 ème de couverture




Florian traîne son mal de vivre dans les rues de Melun, entre un boulot minable et une vie sentimentale sans joie.

De morose, son existence devient vraiment pourrie le jour où Roxane, l’ex-grand amour de sa vie, est portée disparue.

Très vite dans la ligne de mire des policiers, Florian doit mener sa propre enquête et se confronter à ses fantômes, découvrant une histoire qui le dépasse et la tonne d’emmerdes qui l’accompagne.

Été pourri à Melun-Plage est un roman noir et cinglant qui raconte la descente aux enfers d’un loser pas du tout magnifique.



Mon avis




«Eté pourri à Melun plage » de Nicolas Duplessier nous narre les aventures assez peu glorieuses de Florian, un homme qui n’a pas vraiment le destin qu’il attendait. Il travaille dans un entrepôt, n’est pas au chômage et vit avec sa petite amie. Et cet ensemble ne le comble visiblement pas. Pourtant ce qu’il va vivre après avoir renoué avec son ex, Roxane, va être pire que son quotidien déjà désastreux.

L’auteur nous montre habilement la noirceur d’une ville en décomposition subissant de plein fouet les conséquences de LA crise.

« Melun

spectacle désolant d’une banlieue apathique. Au mieux, une ville réputée comme sans identité, au pire, définie comme une cité ringarde.

Melun sera toujours Melun »

Ce qui est certain c’est que vous trouverez votre vie bien douce et agréable après avoir lu ce roman. En effet le pauvre Florian est un loser dont on ne peut pas envier le train de vie. Nous avons donc ici un roman noir de chez noir.

samedi 8 octobre 2016

Sandrine Roy: " Lynwood Miller"




Editions Lajouanie
304 pages


4 ème de couverture 



Elle est jeune, belle et capable de déplacer des objets à distance et de guérir par l’impositions des mains.

On cherche à la tuer.

Il est beau, américain et coule une retraite paisible et prématurée dans les montagnes françaises. Lynwood Miller est un ancien des forces spéciales. Il veut la sauver.

Ils se sont rencontrés dans des circonstances peu communes : deux malfrats avaient kidnappé la belle et projetaient de l’exécuter. Pas de chance, ils opéraient à deux pas de la bergerie de l’ancien soldat…

Gravitent autour de ce duo, deux psychiatres allemands au passé chargé ; un jeune hacker un brin introverti partageant son temps entre balades en montagne et curieuses missions à travers le monde ; une brigade de policiers d’outre-Rhin ; un commissaire français débonnaire et un sacré nombre de gens bien décidés à faire disparaître définitivement l’héroïne.

De l’action, de l’amour, du suspense, des rebondissements… tous les ingrédients, en somme, d’un roman que ne renierait pas Marc Lévy.


Mon avis


Un américain, Lynwood Miller, se retrouve dans les Pyrénées tout en rénovant une vieille ferme. Que vient-il faire dans cette région en plein milieu des montagnes? Sa présence fait jaser l'entourage et Simon, un véritable geek en informatique décide de faire connaissance.

Tous les deux vont se lier d'amitié. Malgré sa nature mystérieuse, Lynwood se confie de plus en plus à Simon. Au fil des pages, les sentiments de Lynwood se dévoilent.

Un soir il porte secours à une femme prénommée Elisabeth; elle a été violentée par deux hommes. A cet instant le bel américain voit sa vie basculée; il tombe éperdument amoureux de la belle Éli.

Cette femme a tout; belle, attachante mais possède d'étranges dons paranormaux.

" Elle a crié mon nom quand elle était en enfermée dans le sous-sol et ensuite, elle a recommencé quand elle s'est réveillée chez moi, avant l'hôpital. Comment t'expliques ça toi? "


Simon et Lynwood décident de mener l'enquête sur le rapt d'Élisabeth.

Celle-ci va aboutir à un drame....


" Lynwood Miller" est un roman policier mais pas que...
Oui, les éditions Lajouanie ne proposent pas que des romans policiers.

Dans ce premier roman, Sandrine Roy met en scène un bel américain et une jeune femme aux dons surnaturels.

Loin des clichés romans à l'eau de rose, Sandrine Roy attire dans ces filets toute l'attention du lecteur grâce à ces personnages hauts en couleurs.

Cette jeune femme est diablement attirante, sensuelle et attachante je comprends mieux pourquoi ce bel américain est complètement amoureux d'elle!

Les personnages collent à la peau de l'auteure; elle les sent, les met à l'épreuve et aime jouer avec leurs sentiments.

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