vendredi 14 octobre 2016

Anna-Véronique El Baze: " La fille au 22"



Editions Cherche Midi
192 pages


4 ème de couverture



La dérive d’une femme qui se mue en une tueuse en série.



Léa s’ennuie. Son existence terne ne lui apporte ni bonheur, ni désir. Mariée trop jeune, elle s’étiole dans une vie de couple médiocre. Sa seule évasion, cette fille de mafieux la trouve dans la lecture. Une vraie boulimie. Un livre en entraîne un autre. Puis survient une rencontre. C’est le déclic qui la fait basculer. Léa se transforme physiquement et moralement. Elle commence à tuer…


Mon avis



« La fille au 22 » d’Anna-Véronique El Baze est un livre court mais intense. Léa vit un divorce et un drame familial à sa façon. Grande lectrice de polars dont elle est une spécialiste dans une librairie, Léa s’inspire peu à peu de certains de ces romans qu’elle vend avec brio. Sinon, c’est une femme effacée qui va réserver quelques surprises.

Tout d’abord, j’ai trouvé Léa assez sympathique d’autant plus que c’est une lectrice de classiques du polar comme moi. D’ailleurs les quelques références que l’auteure glisse au fil des pages ne peuvent que ravir les amateurs du genre.

Mais peu à peu je découvre une autre personnalité effrayante sous les traits de la timide jeune femme. L’intrigue montre l’évolution de Léa qui sait être douce et brutalement cruelle selon ses souffrances.

La plume de l’auteure offre d’intenses moments de lecture. El Baze est très littéraire sans nous lasser. Le style est incisif et froid en adéquation avec la personnalité de l’héroïne. 

« Le journaliste se gratte le crâne. Visiblement, une tournée d’implants capillaires ne serait pas un luxe. »

jeudi 13 octobre 2016

Maud Mayeras: " Lux"




Editions Anne Carrière
252 pages


4 ème de couverture



C’est l’histoire d’un retour, d’une sentence et d’une vague qui monte à l’horizon.

2016. Antoine Harelde débarque à Ceduna, dans les terres arides du sud de l’Australie.
Vingt ans auparavant, il a passé un été dans cette petite ville perdue et, en l’espace de trois mois qui l’ont vu quitter l’adolescence, il a connu la joie, l’amitié, l’amour et l’horreur.
Aujourd’hui il est un homme. Il n’a pas oublié, il n’a rien pardonné.
Mais la justice prend d’étranges et inquiétantes couleurs à la lumière de l’apocalypse.

Ballade meurtrière sur fond de fin des temps, Lux est le roman de la confirmation d’une jeune auteure au sommet de son art. Après le succès de Reflex (Anne Carrière, 2013 / Pocket, 2015), le nouveau thriller de Maud Mayeras est très attendu.


Mon avis



Après avoir lu ses précédents romans, " Hématome" et " Reflex", je découvre un tout autre genre chez Maud Mayeras. Au début de " Lux" ce n'était pas évident de le lire. Mon esprit était ailleurs. Nombre de personnes m'ont dit " retente-le, tu vas voir tu ne seras pas déçue!" Eh bien, oui ils ont eu raison!
J'ai été embarquée par la belle écriture de l'auteure; Maud Mayeras a sa manière à elle de faire ressentir un tourbillon d'émotions.

Je ne vais pas vous raconter l'histoire, à vous de lire " Lux". L'auteure mise avant tout sur les couleurs et les paysages de l' Australie.

" Son rire c'est certainement cela qui lui manque le plus encore, quand il y pense, ce rire-colibri qui vous rentrait par une oreille et consumait les nuages à l'intérieur de votre tête. "

Sur fond post-apocalyptique, vous imaginez bien le chaos ou la fin du monde dans ce décor.

Les personnages de ce fait ne sont que des monstres ou pas entre eux et se dévorent mutuellement. L'amitié, l'amour subsistent malgré tout et pourraient estomper ce lourd et ténébreux fardeau.

" Lux" regorge de descriptions tout en odeur et couleur et les sentiments sont enfouis au fond de l'âme humaine.

mardi 11 octobre 2016

Nicolas Duplessier: " Eté pourri à Melun plage"




Editions Parabellum
260 pages



4 ème de couverture




Florian traîne son mal de vivre dans les rues de Melun, entre un boulot minable et une vie sentimentale sans joie.

De morose, son existence devient vraiment pourrie le jour où Roxane, l’ex-grand amour de sa vie, est portée disparue.

Très vite dans la ligne de mire des policiers, Florian doit mener sa propre enquête et se confronter à ses fantômes, découvrant une histoire qui le dépasse et la tonne d’emmerdes qui l’accompagne.

Été pourri à Melun-Plage est un roman noir et cinglant qui raconte la descente aux enfers d’un loser pas du tout magnifique.



Mon avis




«Eté pourri à Melun plage » de Nicolas Duplessier nous narre les aventures assez peu glorieuses de Florian, un homme qui n’a pas vraiment le destin qu’il attendait. Il travaille dans un entrepôt, n’est pas au chômage et vit avec sa petite amie. Et cet ensemble ne le comble visiblement pas. Pourtant ce qu’il va vivre après avoir renoué avec son ex, Roxane, va être pire que son quotidien déjà désastreux.

L’auteur nous montre habilement la noirceur d’une ville en décomposition subissant de plein fouet les conséquences de LA crise.

« Melun

spectacle désolant d’une banlieue apathique. Au mieux, une ville réputée comme sans identité, au pire, définie comme une cité ringarde.

Melun sera toujours Melun »

Ce qui est certain c’est que vous trouverez votre vie bien douce et agréable après avoir lu ce roman. En effet le pauvre Florian est un loser dont on ne peut pas envier le train de vie. Nous avons donc ici un roman noir de chez noir.

samedi 8 octobre 2016

Sandrine Roy: " Lynwood Miller"




Editions Lajouanie
304 pages


4 ème de couverture 



Elle est jeune, belle et capable de déplacer des objets à distance et de guérir par l’impositions des mains.

On cherche à la tuer.

Il est beau, américain et coule une retraite paisible et prématurée dans les montagnes françaises. Lynwood Miller est un ancien des forces spéciales. Il veut la sauver.

Ils se sont rencontrés dans des circonstances peu communes : deux malfrats avaient kidnappé la belle et projetaient de l’exécuter. Pas de chance, ils opéraient à deux pas de la bergerie de l’ancien soldat…

Gravitent autour de ce duo, deux psychiatres allemands au passé chargé ; un jeune hacker un brin introverti partageant son temps entre balades en montagne et curieuses missions à travers le monde ; une brigade de policiers d’outre-Rhin ; un commissaire français débonnaire et un sacré nombre de gens bien décidés à faire disparaître définitivement l’héroïne.

De l’action, de l’amour, du suspense, des rebondissements… tous les ingrédients, en somme, d’un roman que ne renierait pas Marc Lévy.


Mon avis


Un américain, Lynwood Miller, se retrouve dans les Pyrénées tout en rénovant une vieille ferme. Que vient-il faire dans cette région en plein milieu des montagnes? Sa présence fait jaser l'entourage et Simon, un véritable geek en informatique décide de faire connaissance.

Tous les deux vont se lier d'amitié. Malgré sa nature mystérieuse, Lynwood se confie de plus en plus à Simon. Au fil des pages, les sentiments de Lynwood se dévoilent.

Un soir il porte secours à une femme prénommée Elisabeth; elle a été violentée par deux hommes. A cet instant le bel américain voit sa vie basculée; il tombe éperdument amoureux de la belle Éli.

Cette femme a tout; belle, attachante mais possède d'étranges dons paranormaux.

" Elle a crié mon nom quand elle était en enfermée dans le sous-sol et ensuite, elle a recommencé quand elle s'est réveillée chez moi, avant l'hôpital. Comment t'expliques ça toi? "


Simon et Lynwood décident de mener l'enquête sur le rapt d'Élisabeth.

Celle-ci va aboutir à un drame....


" Lynwood Miller" est un roman policier mais pas que...
Oui, les éditions Lajouanie ne proposent pas que des romans policiers.

Dans ce premier roman, Sandrine Roy met en scène un bel américain et une jeune femme aux dons surnaturels.

Loin des clichés romans à l'eau de rose, Sandrine Roy attire dans ces filets toute l'attention du lecteur grâce à ces personnages hauts en couleurs.

Cette jeune femme est diablement attirante, sensuelle et attachante je comprends mieux pourquoi ce bel américain est complètement amoureux d'elle!

Les personnages collent à la peau de l'auteure; elle les sent, les met à l'épreuve et aime jouer avec leurs sentiments.

samedi 24 septembre 2016

Christelle Soufflet-Colpaert: " Tu as oublié, Annabelle"


Editions LivrS Editions
312 pages

4 ème de couverture



Lille, 2014.

Des corps mutilés sont découverts, dans une mise en scène qui rappelle les techniques de tortures médiévales. Devant le sadisme et la complexité de l’affaire, le commissaire Briard décide d’associer deux de ses agents, Sam Starys, nouvellement muté dans son service, et Annabelle Briard, sa fille. La jeune femme, surnommée la femme-araignée par ses collègues, n’a pas un caractère facile et vit recluse, avec les arachnides les plus dangereuses, auxquelles elle voue une passion sans limite, négligeant les relations humaines. Dès les premiers échanges, Sam sait que leur collaboration ne sera pas simple. Entre horreurs et secrets, les deux capitaines vont devoir s’entendre pour comprendre et mettre un terme aux supplices qui semblent fasciner la jeune femme.


Mon avis



Je tiens tout d'abord à remercier Christelle Soufflet-Colpaert de m'avoir offert un exemplaire de son second livre paru chez Livr'S Editions.

Je trouve que l'auteure mérite d'être connue car elle a un sacré potentiel!
Dans " tu as oublié, Annabelle", Christelle raconte avant tout la vie d' Annabelle, une femme d'apparence glaciale qui voue une véritable passion pour les araignées. Drôle de passions car beaucoup d'entre nous n'aiment pas ce genre de spécimens.

D'ailleurs son entourage la surnomme " Pisaura" du nom d'une espèce que l'on peut voir un peu partout. Annabelle sous ses airs de femme forte cache une personnalité meurtrie et blessée par le passé.

De nature froide, elle se voit confiée une affaire d'apparence plus que meurtrière; l'affaire est assez délicate car les corps retrouvés sont l’œuvre d'un sadique où les pratiques ou supplices datent du Moyen Age.

mercredi 21 septembre 2016

David Foenkinos: " Le mystère Henri Pick"


Editions Gallimard
288 pages

4 ème de couverture




En Bretagne, un bibliothécaire décide de recueillir tous les livres refusés par les éditeurs. Ainsi, il reçoit toutes sortes de manuscrits. Parmi ceux-ci, une jeune éditrice découvre ce qu’elle estime être un chef-d’œuvre, écrit par un certain Henri Pick. Elle part à la recherche de l’écrivain et apprend qu’il est mort deux ans auparavant. Selon sa veuve, il n’a jamais lu un livre ni écrit autre chose que des listes de courses... Aurait-il eu une vie secrète? Auréolé de ce mystère, le livre de Pick va devenir un grand succès et aura des conséquences étonnantes sur le monde littéraire. Il va également changer le destin de nombreuses personnes, notamment celui de Jean-Michel Rouche, un journaliste obstiné qui doute de la version officielle. Et si toute cette publication n’était qu’une machination? Récit d’une enquête littéraire pleine de suspense, cette comédie pétillante offre aussi la preuve qu’un roman peut bouleverser l’existence de ses lecteurs.


Mon avis




Une jeune femme, amoureuse des Lettres, découvre un manuscrit dans un endroit inédit au fond de la Bretagne. Dans une bibliothèque, un certain Gourvec y a créé un rayon réservé à des manuscrits refusés. 

Comment trouver une citation ou un extrait dans « Le mystère Henri Pick»? C’est en effet un tâche possible mais hautement difficile tant le roman est truffé de bons mots, d’oxymores délirants et de phrases « délicates ».

« Pendant toute la matinée, Magali s’efforça de travailler comme si de rien n’était. Elle avait toujours aimé cette expression qui tente de masquer l’essentiel ; en l’occurrence, le précipice d’une décision majeure. »

Voilà, on l’aura compris, je suis subjuguée par ce dernier opus de David Foenkinos. Plutôt habituellement attirée par du noir, du polar pur et dur, je ne suis pas une lectrice de cet auteur.
Et pourtant… Il me faut bien dire que ce mystère est une vraie énigme digne d’un roman policier. On est bluffé du début jusqu’à la fin.
En définitive, ce petit bouquin de 286 pages nous réserve beaucoup d’agréables surprises.

mardi 20 septembre 2016

Eric Bony: " La musique des ténèbres"


Editions City Editions
356 pages


4 ème de couverture




Un scientifique se jette par la fenêtre de son appartement parisien. Sur son torse, on découvre des lettres gravées à l’encre sanglante, un message destiné à Thomas Cazan, le journaliste spécialisé dans les affaires étranges. Au même moment, un autre chercheur est retrouvé mort devant l’immeuble où habite sa fille Agnès. Ce vieil excentrique, mis au ban de la communauté scientifique, s’était toute sa vie passionné pour une ancienne partition de musique qui aurait le pouvoir de tuer… C’est le début d’une étrange aventure pour Thomas et Agnès qui décident de collaborer pour lever le voile sur les circonstances de ces morts tragiques et mystérieuses. Une enquête au cours de laquelle sociétés secrètes, multinationales et scientifiques sans scrupules n’hésiteront pas à faire couler le sang pour s’approprier le secret de la « musique des ténèbres »…

Une enquête de Thomas Cazan, journaliste de l’étrange.


Mon avis




Il s'agit de la deuxième enquête de Thomas Cazan. N'ayant pas lu le précédent roman de l'auteur, " la musique des ténèbres" peut se lire indépendamment.

C'est un roman où l'ésotérisme est au rendez-vous. J'évite parfois ce genre de livres car jai peur de me perdre dans la complexité du thème abordé.

Or dans " la musique des ténèbres", l'auteur, Eric Bony nous embarque avec aisance dans une histoire dûment bien ficelée et construite.

L'affaire est plutôt malsaine; deux cadavres sont retrouvés avec d'étranges marques sur leurs corps.

Thomas Cazan et Agnès Lecomte, la fille du scientifique vont enquêter sur la mort du scientifique et le suicide de Bonnerive.

Les derniers mots qu'Agnès ait pu entendre de son père ont été: " Il faut que tu les préviennes. Détruis le Chant de la sorcière ou ils vont tous mourir. "

Que signifient ces paroles, pourquoi sa fille se sent soudain en danger?

Vous l'aurez compris, " la musique des ténèbres" vous bascule dans l'horreur absolue. D'étranges hommes chassent et sèment la panique et la mort sur le chemin de Thomas et d' Agnès.

Le mal rôde et crée un véritable calvaire pour certaines personnes. Ainsi commence une aventure étrange pour nos deux enquêteurs.

Les pistes sont semées d'embûches mais rien ne les arrête dans leur expédition.

L'affaire va les amener vers une légende datant de l'Inquisition au milieu du quatorzième siècle. Elle fait référence à cette partition maudite.

dimanche 18 septembre 2016

Piero Degli Antoni: " Bloc 11"


Editions Archipoche
288 pages


4 ème de couverture



New York, milieu des années 1990. Par une belle journée ensoleillée, Moshe, un vieil homme, entend une expression allemande – Mützen ab ! – qui le ramène cinquante ans en arrière.

Auschwitz, 1944. Trois prisonniers viennent de s’évader. Par mesures de représailles, le commandant du camp désigne dix détenus. Cependant, au lieu de les exécuter, il les enferme une nuit dans le bloc 11.

Au petit matin, ils devront désigner celui d’entre eux qui sera fusillé. Pendant ce temps, le commandant du camp se livre avec son jeune fils à une étrange partie d’échecs…
Moshe se souvient de cette nuit-là et de sa détention par un terrible voyage au fond des ténèbres. Et c’est alors qu’un inconnu sonne à sa porte…


Mon avis



L'histoire se passe à Auschwitz en 1944. Trois des détenus se sont évadés. Le commandant enferme dix prisonniers dans le " Bloc 11". Le temps de désigner qui sera fusillé.

" Bloc 11" est un roman huis-clos dans lequel l'univers est oppressant à jamais. A l'intérieur de ce bloc, on apprend plus sur les conditions de vie de chaque détenu et sur les comportements des SS. Dix prisonniers vont en sortir mal en point, ces derniers s'alignent devant un mur pour être fusillés mais le commandant Breitner en a décidé autrement; il n'exécute aucun d'entre eux. La seule solution est de les enfermer une nuit dans le " Bloc 11" afin de choisir qui sera fusillé.

Pendant ce temps-là, le commandant fait une partie d'échecs avec son fils; il compare ce jeu au dix prisonniers du bloc 11. Les détenus ne sont en fait que de vulgaires pions. Le comportement machiavélique du commandant se fait alors ressentir.

" Les déportés savaient qu'ils n'avaient pas le droit de s'adresser aux SS, encore moins au commandant...C'était une infraction qui pouvait être punie de mort immédiate. Breitner les fixait un par un, se délectant de leur désarroi." 

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