mardi 20 septembre 2016

Eric Bony: " La musique des ténèbres"


Editions City Editions
356 pages


4 ème de couverture




Un scientifique se jette par la fenêtre de son appartement parisien. Sur son torse, on découvre des lettres gravées à l’encre sanglante, un message destiné à Thomas Cazan, le journaliste spécialisé dans les affaires étranges. Au même moment, un autre chercheur est retrouvé mort devant l’immeuble où habite sa fille Agnès. Ce vieil excentrique, mis au ban de la communauté scientifique, s’était toute sa vie passionné pour une ancienne partition de musique qui aurait le pouvoir de tuer… C’est le début d’une étrange aventure pour Thomas et Agnès qui décident de collaborer pour lever le voile sur les circonstances de ces morts tragiques et mystérieuses. Une enquête au cours de laquelle sociétés secrètes, multinationales et scientifiques sans scrupules n’hésiteront pas à faire couler le sang pour s’approprier le secret de la « musique des ténèbres »…

Une enquête de Thomas Cazan, journaliste de l’étrange.


Mon avis




Il s'agit de la deuxième enquête de Thomas Cazan. N'ayant pas lu le précédent roman de l'auteur, " la musique des ténèbres" peut se lire indépendamment.

C'est un roman où l'ésotérisme est au rendez-vous. J'évite parfois ce genre de livres car jai peur de me perdre dans la complexité du thème abordé.

Or dans " la musique des ténèbres", l'auteur, Eric Bony nous embarque avec aisance dans une histoire dûment bien ficelée et construite.

L'affaire est plutôt malsaine; deux cadavres sont retrouvés avec d'étranges marques sur leurs corps.

Thomas Cazan et Agnès Lecomte, la fille du scientifique vont enquêter sur la mort du scientifique et le suicide de Bonnerive.

Les derniers mots qu'Agnès ait pu entendre de son père ont été: " Il faut que tu les préviennes. Détruis le Chant de la sorcière ou ils vont tous mourir. "

Que signifient ces paroles, pourquoi sa fille se sent soudain en danger?

Vous l'aurez compris, " la musique des ténèbres" vous bascule dans l'horreur absolue. D'étranges hommes chassent et sèment la panique et la mort sur le chemin de Thomas et d' Agnès.

Le mal rôde et crée un véritable calvaire pour certaines personnes. Ainsi commence une aventure étrange pour nos deux enquêteurs.

Les pistes sont semées d'embûches mais rien ne les arrête dans leur expédition.

L'affaire va les amener vers une légende datant de l'Inquisition au milieu du quatorzième siècle. Elle fait référence à cette partition maudite.

dimanche 18 septembre 2016

Piero Degli Antoni: " Bloc 11"


Editions Archipoche
288 pages


4 ème de couverture



New York, milieu des années 1990. Par une belle journée ensoleillée, Moshe, un vieil homme, entend une expression allemande – Mützen ab ! – qui le ramène cinquante ans en arrière.

Auschwitz, 1944. Trois prisonniers viennent de s’évader. Par mesures de représailles, le commandant du camp désigne dix détenus. Cependant, au lieu de les exécuter, il les enferme une nuit dans le bloc 11.

Au petit matin, ils devront désigner celui d’entre eux qui sera fusillé. Pendant ce temps, le commandant du camp se livre avec son jeune fils à une étrange partie d’échecs…
Moshe se souvient de cette nuit-là et de sa détention par un terrible voyage au fond des ténèbres. Et c’est alors qu’un inconnu sonne à sa porte…


Mon avis



L'histoire se passe à Auschwitz en 1944. Trois des détenus se sont évadés. Le commandant enferme dix prisonniers dans le " Bloc 11". Le temps de désigner qui sera fusillé.

" Bloc 11" est un roman huis-clos dans lequel l'univers est oppressant à jamais. A l'intérieur de ce bloc, on apprend plus sur les conditions de vie de chaque détenu et sur les comportements des SS. Dix prisonniers vont en sortir mal en point, ces derniers s'alignent devant un mur pour être fusillés mais le commandant Breitner en a décidé autrement; il n'exécute aucun d'entre eux. La seule solution est de les enfermer une nuit dans le " Bloc 11" afin de choisir qui sera fusillé.

Pendant ce temps-là, le commandant fait une partie d'échecs avec son fils; il compare ce jeu au dix prisonniers du bloc 11. Les détenus ne sont en fait que de vulgaires pions. Le comportement machiavélique du commandant se fait alors ressentir.

" Les déportés savaient qu'ils n'avaient pas le droit de s'adresser aux SS, encore moins au commandant...C'était une infraction qui pouvait être punie de mort immédiate. Breitner les fixait un par un, se délectant de leur désarroi." 

mardi 13 septembre 2016

Ingrid Desjours: " Les fauves"


Editions Robert Laffont
La Bête Noire
448 pages

4 ème de couverture


Votre pire prédateur : Celui qui vous aura apprivoisé. 


" Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la ! " À la tête d'une ONG luttant contre le recrutement de jeunes par l'État islamique, l'ambitieuse Haiko est devenue la cible d'une terrible fatwa. 
Lorsqu'elle engage Lars comme garde du corps, le militaire tout juste revenu d'Afghanistan a un mauvais pressentiment. Sa cliente lui a-t-elle dit l'entière vérité sur ses activités ? Serait-ce la mission de trop pour cet ancien otage des talibans ? 
Dans cet univers où règnent paranoïa et faux-semblants, Haiko et Lars se fascinent et se défient tels deux fauves prêts à se sauter à la gorge, sans jamais baisser leur garde.


Mon avis



« Les Fauves » de Ingrid Desjours a pour toile de fond la montée de la radicalisation et les enjeux du recrutement des jeunes chez les extrémistes religieux de tout bord. Mais c’est avant tout l’histoire de deux êtres qui se rencontrent et qui jouent au chat et à la souri.

L’auteure sait bien expliquer les mécanismes qui font qu’un esprit peut se laisser embrigader dans des conflits religieux. On sent qu’elle connait son sujet. A cet égard, on entre et on tranche vite dans le vif !!

Le thème principal reste la relation haine/amour que tissent Haïko et Lars. Les deux personnages sont bien décrits et leur part d’ombre demeure volontairement floue. La sensualité torride qui se dégage de leur chassé-croisé est très plaisante et fait contraste avec les horreurs du terrorisme.

Ingrid Desjours aborde en parallèle des sujets de société tels que le féminisme, l’influence des média et le mécanisme du choc post traumatique.

L'auteure est très forte pour nous faire sentir tant d'émotions et au niveau de la psychologie des personnages, Ingrid Desjours m’impressionne toujours autant.

dimanche 11 septembre 2016

Christelle Colpaert- Soufflet: " Mémoires assassines"


Editions Livr's Editions
454 pages

4 ème de couverture


« Eva Lorca, chroniqueuse à succès du magazine people «Murmures d’ici et là», est victime d’une violente agression qui la laisse au seuil de la mort. Elle sort de l’hôpital après plusieurs mois avec le besoin de s’isoler du reste du monde. Pour tenter de se reconstruire, elle emménage dans son dernier caprice, une immense maison de maître qu’elle a exigé en échange du divorce que demande son mari. Eva commence à explorer sa nouvelle demeure et trouve dans un coffre au grenier les mémoires de l’ancien propriétaire des lieux, Henri Ficheaux. Eva découvre alors au fil des pages de ce journal intime la descente aux enfers d’Henri et les crimes de plus en plus atroces dont celui-ci s’est rendu coupable. Au fil de sa lecture, un lien étrange se tisse entre Eva et Henri. Elle va remonter cette piste sanglante jusqu’à trouver l’horreur, mais cette enquête aidera-t-elle Eva à se relever, ou l’entraînera-t-elle dans les abîmes jusqu’à ce que sa raison défaille ? »


Mon avis 



J'ai mis du temps à lire " Mémoires assassines" et j'ai pris plaisir à suivre la vie de chaque personnage.

Je félicite d'ailleurs l'auteure car sa plume a grandement évolué; elle a pris plus d'assurance et j'ai senti qu'elle maîtrisait parfaitement le thème qui en découle.

Dans " Mémoires assassines", Christelle Colpaert- Soufflet nous narre l'histoire de Eva Lorca. Ancienne journaliste, elle a subi une grave agression la rendant agoraphobe.

Sortant de l'hôpital depuis peu, Eva décide de reprendre sa vie en main et de combattre ses démons. Elle divorce et emménage dans une grande et belle demeure.

" Il m'avait fallu dix-sept mois pour redevenir une moitié de femme. Pourquoi moitié? Parce qu'en plus d'une agoraphobie très prononcée, je souffrais d'arthrose post-traumatique consécutive aux nombreuses fractures et interventions chirurgicales qu'avait subi mon corps durant et après l'agression. "

Mais ce que Eva va découvrir à l'intérieur de cette bâtisse se révélera en véritable cauchemar et angoisse.

" Je sursautai. L'interphone s' égosillait à nouveau dans toute la maison. Je venais de me rendre compte que je vivais désormais dans l'antre d'un tueur. "

dimanche 4 septembre 2016

Gilles Vidal: " Le sang des morts"







Editions Hélios noir
356 pages


4 ème de couverture



"Le sang des morts coule toujours dans les veines de ceux qui leur ont survécu." L'ambiance vire au cauchemar dans la paisible cité balnéaire de Vernais. Un mort est retrouvé dans la piscine d'un jardin, la police découvre des cadavres en pagaille dans une maison jusqu'ici sans histoire, un informaticien est enlevé par une inconnue aussi belle que dangereuse et une jeune femme commence à avoir de sérieux doutes sur les fréquentations de son mari. Et s'il y avait un lien entre toutes ces affaires ? Y a-t-il quelqu'un d'innocent dans cette ville ? Auteur chevronné de polar avec des titres chez Baleine, Coups de tête, Le Castor Astral ou les éditions du Jasmin dont son dernier livre Les Sentiers de la nuit), Gilles Vidal tisse en expert une intrigue imparable aux personnages saisissants, nous ouvrant peu à peu les portes de l'enfer. Un roman sur la banalité du mal... 


Mon avis




Gilles Vidal nous transporte une fois de plus dans  un univers bien personnel dans ses romans. Il trace un sillon dans le Noir qui le rend attachant.
J’ai retrouvé dans « Le Sang des morts » », ses thèmes de prédilection tournant autour des liens maternels, la parentalité, la culpabilité et les faux-semblants.
Dans la station balnéaire de Vernais, des corps sont retrouvés, on enlève un informaticien, une femme découvre un homme mort dans sa piscine… Rien ne va plus dans cette commune habituellement sereine.

D’abord, on est frappé par la misère ordinaire des personnages. Et ils sont nombreux. Leurs destins vont se rejoindre au final.
Gilles Vidal a l’art de se faire croiser des êtres très différents. Des hommes et des femmes sont projetés dans un espace paradisiaque, ensoleillé. Ils semblent ne rien avoir de commun… Et pourtant, c’est à partir de ces improbables rencontres que le fil du polar se tisse et se détisse pour notre plus grand plaisir.
L’intrigue claque et nous assomme au fil des pages. Il y a du suspense, de l’humour et du sexe, le tout est imbriqué intelligemment.

vendredi 2 septembre 2016

Åsa Larsson: " Tant que dure ta colère"


Editions Albin Michel
336 pages



4 ème de couverture



Le corps d’une femme repêché dans une rivière à la fonte des neiges au nord de la Suède. Une procureure au sommeil hanté par la vision d’une silhouette accusatrice. Des rumeurs concernant la mystérieuse disparition en 1943 d’un avion allemand au-dessus de la région de Kiruna. Une population locale qui préfère ne pas se souvenir de sa collaboration avec les Nazis durant la guerre. Sur les rives battues par le vent d’un lac gelé rode un tueur prêt à tout pour que le passé reste enterré sous un demi-siècle de neige et de glace… Un thriller psychologique complexe et plein de rebondissements. La nouvelle enquête de Rebecka Martinsson.


Mon avis


C'est le premier roman que je lis de l'auteure et j'ai aimé suivre la nouvelle enquête de Rebecka Martinsson, la substitut du procureur. Elle va devoir travailler en étroite collaboration avec la procureure Anna-Maria Mella mais aussi avec Sven-Erik Stalnacke.

Le cadavre d'une jeune fille est retrouvée à la surface du lac de Vittangijärvi. Après des recherches, elle était accompagnée de son meilleur ami Simon lui même disparu lors d'une plongée dans les eaux froides. Ils recherchaient un avion allemand datant de 1943.
Quelqu'un les a empêchés de remonter à la surface. L'enquête va réveiller bien d'anciennes rumeurs. Pourquoi le tueur s'en est pris à ces deux personnes?

Je n'ai pas pour habitude de lire de thrillers nordiques car j'ai toujours peur de ne pas retenir les noms des personnages. " Tant que dure ta colère" est un thriller plutôt plaisant à lire. Les paysages retranscrits m'ont permis de voyager au fin fond de la Suède avec ses forêts et ses montagnes.
Je suis très heureuse de découvrir également à la tête de cette histoire deux protagonistes féminins et c'est finement réussi.

dimanche 28 août 2016

Michel Embareck: " Jim Morrison et le diable boiteux"


Editions de l' Archipel
224 pages

4 ème de couverture




Le nom de Gene Vincent est inséparable de son hit intemporel, « Bee-bop-a-Lula ». Mais en 1968, l’époque n’est plus au rockabilly : les fans réclament de la sauvagerie. Quant à Jim Morrison, l’emblématique chanteur des Doors, il rêve d’en terminer avec la musique pour renaître à Paris dans la peau d’un poète.
Les deux artistes, âgés de 33 et 25 ans, partagent déconvenues et désespoir. Morrison voue un culte sans borne à son aîné. Les voilà pourtant tous deux prisonniers d’une célébrité trop précoce, qui les conduit à se détruire.
Défonces suicidaires, bisbilles avec la justice et soucis conjugaux seront le ciment de leur amitié, nourrie d’alcool, de drogue, d’errance et de blues. Résistera-t-elle aux excès en tous genres ? Quand la réalité rattrape la fiction, en 1971, ne reste que le souvenir de deux existences foudroyées à trois mois d’intervalle.
Los Angeles, Woodstock, Miami, Toronto, Paris… Dans ce roman où les faits réels alimentent la fiction, on croise John Lennon, Alice Cooper, Richard Nixon, Elvis Presley, Charles Manson. Le tout rythmé par les commentaires d’un vieil animateur radio qui a vécu en direct une époque bénie où le rock’n’roll était bien plus qu'une musique à danser.




Mon avis




Dans « Jim Morrison et le diable boiteux » Michel Embareck nous propose un voyage en compagnie de Jim Morrison et de Gene Vincent. La fiction et la réalité se mélangent dans des volutes de fumées et nous enflamment l’imagination. Nous croisons des personnages des années 1950 à 1970, une époque durant laquelle le rock se transforme et changent les idéaux.

Comment redescendre dignement sur terre quand on est monté si haut dans les sphères de la célébrité ?

L’auteur, sans nous donner de réponse à cette question, tourne délicieusement autour de cette problématique tout au long de son roman.

Qui mieux que Jim Morrison incarne le mythe du rock des années 1960 ?

Cette histoire est jalonnée d’anecdotes vraies ou moins vraies car il ne faut pas oublier que « Jim Morrison et le diable boiteux » n’est pas une biographie mais une fiction superbement orchestrée.

Aussi, nous ne savons pas toujours la vérité sur certains événements. Mais les protagonistes la connaissent-ils vraiment ? Dans les vapeurs de l’alcool et de la drogue les légendes du Rock'n Roll ne possèdent peut-être pas davantage les clefs des énigmes.

Grâce au sens de la formule lapidaire, Michel Embareck nous fait apprécier des êtres pas toujours recommandables. On finit ainsi par compatir et comprendre les douleurs et la déchéance de ces deux idoles. On se dit que parfois il vaut mieux mourir jeune pour survivre dans ce monde de la musique.

jeudi 25 août 2016

Jacques-Olivier Bosco: " Quand les anges tombent"


Editions Jigal Polar
328 pages


4 ème de couverture




Cinq enfants kidnappés… Un truand impitoyable, Vigo, dit le Noir, condamné à perpét’ pour le meurtre de gamins qu’il nie farouchement avoir commis… Un avion en provenance de Russie qui par malheur s’écrase sur une prison… Un procès truqué, une vengeance… Un préfet assoiffé de pouvoir qui brouille les cartes, un flic déboussolé au fond du trou, un malfrat corse en rupture de ban, un cheminot alcoolo, un juge en fin de parcours, une avocate opiniâtre, des parents bouleversés mais combatifs… Et leurs cinq mômes bien décidés à survivre et prêts à tout pour s’en sortir tout seuls



Mon avis




Jacques-Olivier Bosco nous catapulte dans un univers dur et dense. Cinq enfants sont kidnappés. Certains notables sont les parents de ces pauvres gamins. Les motivations du kidnappeur sont troubles. Mais la vérité n’est pas toute simple. Très vite on découvre que du côté des géniteurs, les responsabilités sont lourdes. Très lourdes. Et les enfants vont faire preuve souvent de plus d’intelligence et de cœur que leurs parents.

Bien sûr, la perte de l’enfant, l’angoisse de ne pas être à la hauteur des devoirs de père ou de mère est au centre du roman. Mais pas que… Les regrets sont vivaces et rendent ce roman très profond. Le lecteur se trouve ainsi en émoi. Certains passages sont touchés par la grâce.

« Quand un enfant tombe, on a peur, notre cœur bondit et nous aussi, vers lui, pour l’aider à se relever, et à repartir. »

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