dimanche 30 août 2015

François Xavier Dillard : " Fais le pour maman "



Editions Fleuve Noir
288 pages



4ème couverture



Au début des années 70, Sébastien, 7 ans, vit seul avec sa mère et sa sœur adolescente, Valérie. Leur mère arrive tant bien que mal à joindre les deux bouts, malgré ses deux emplois qui lui prennent tout son temps et toute son énergie. Une dispute de trop avec sa fille qui dégénère, et c’est le drame familial. Valérie survivra à ses blessures mais la police ne croit pas à la version de la mère accusant son petit garçon d’avoir blessé sa sœur. La mère prendra 5 ans de prison.
Des années plus tard, et grâce à ses parents adoptifs, Sébastien mène une vie « normale », alors que sa sœur vit dans un institut spécialisé et que sa mère n’est jamais reparue après sa sortie de prison. Sébastien est devenu un père et un médecin exemplaires. Jusqu’à de mystérieux décès d’enfants parmi ses patients et avec eux, le retour funeste des voix du passé…


Mon avis


"Fais le pour maman " est un thriller psychologique très bien ficelé. Dès  les premières pages, on assiste à un drame familial plongeant dans un univers sombre.
J'ai été heurtée par cette scène d'une violence inouïe, j'ai senti la détresse et le traumatisme de ce petit garçon recroquevillé  sur lui-même. Entendant les cris de sa mère et ceux de sa soeur, il ne peut faire face. L'image d'un couteau et du sang le hante  à jamais...

Les chapitres sont courts et sont alternés par différentes personnes.
Sébastien Venetti est praticien, veuf ayant deux filles. Suite au décès de sa femme, il élève seul ses deux enfants mais il a subi quelques troubles dans son enfance.

" Il sait bien au fond que sa vocation médicale, que ce qui l' a toujours passé à faire mieux, à faire plus, à rester en tête, à être le mieux classé, le mieux informé, le plus assidu auprès de ses maîtres, c'est ce besoin viscéral de venir en aide à ceux dont il a partagé, il y a si longtemps, les souffrances."

Claire, commissaire de police, vient d'être mutée dans la ville de province.

Ces deux personnages ont un lourd passé....
Pourquoi et dans quel but ce passé ressurgit?

La lecture va être agrémentée  de flash-backs la rendant ainsi haletante.
Je n'avais qu'une hâte découvrir le dénouement final.

jeudi 27 août 2015

John Green : " Nos étoiles contraires "



Editions Nathan
336 pages



4ème couverture



Hazel, 16 ans, est atteinte d'un cancer. Son dernier traitement semble avoir arrêté l'évolution de la maladie, mais elle se sait condamnée. Bien qu'elle s'y ennuie passablement, elle intègre un groupe de soutien, fréquenté par d'autres jeunes malades. C'est là qu'elle rencontre Augustus, un garçon en rémission, qui partage son humour et son goût de la littérature. Entre les deux adolescents, l'attirance est immédiate. Et malgré les réticences d'Hazel, qui a peur de s'impliquer dans une relation dont le temps est compté, leur histoire d'amour commence... les entraînant vite dans un projet un peu fou, ambitieux, drôle et surtout plein de vie. . Élu " Meilleur roman 2012 " par le Time Magazine ! Prix de L'Échappée Lecture 2014 de la Nièvre Prix du Jury littéraire Giennois 2014 Prix Plaisirs de lire 2014, département de l'Yonne Prix des Embouquineurs 2014 Prix Farniente 2015 (Belgique) Prix Les goûts et les couleurs 2015 CANOPE - Académie de Rennes Prix des Incorruptibles 2015.



Mon avis



" Vivre aujourd'hui le meilleur de votre vie" est une des phrases résumant parfaitement " nos étoiles contraires ". L'auteur, John Green, nous explique la vie de deux jeunes adolescents, Hazel et Augustus, atteints d'un cancer. La jeune fille âgée de 16 ans a un cancer de la thyroïde survenu dès l' âge de 13 ans avec d’innombrables métastases dans les poumons. Hazel donc besoin continuellement de bouteilles d'oxygène pour respirer. Elle rencontre Augustus lors du groupe de soutien et va apprendre que ce dernier a un ostéosarcome et est amputé d'une jambe. Leurs regards vont se croiser...

" J'avais consacré le plus clair de ma vie à m'efforcer de ne pas pleurer devant les gens qui m'aimaient, je savais donc ce qu' Augustus était en train de faire. Vous serrez les dents, vous relevez la tête, vous vous dites que , s'ils vous voient pleurer, ils vont avoir mal, et que vous ne serez jamais rien d'autre que de la tristesse dans leur vie."

Je ne vais pas tout vous raconter l'histoire, si vous pensez que "nos étoiles contraires" va être mortel, triste et mélancolique, et que vous vous dites je n' y arriverai pas à le lire vu le sujet, eh bien non!
L'auteur aborde majestueusement cette "saloperie" de maladie à travers des notes humoristiques et philosophiques.

lundi 24 août 2015

Michel Bussi : " Nymphéas noirs "


Editions  Pocket
506 pages


4ème couverture



Le jour paraît sur Giverny.
Du haut de son moulin, une vieille dame veille, surveille. Le quotidien du village, les cars de touristes... Des silhouettes et des vies. Deux femmes, en particulier, se détachent : l'une, les yeux couleur nymphéa, rêve d'amour et d'évasion ; l'autre, onze ans, ne vit déjà que pour la peinture. Deux femmes qui vont se trouver au coeur d'un tourbillon orageux. Car dans le village de Monet, ou chacun est une énigme, ou chaque âme a son secret, des drames vont venir diluer les illusions et raviver les blessures du passé..


Mon avis




Je ne connais absolument rien à la peinture et encore moins au village de Giverny. Je m'empresse donc de découvrir " Nymphéas noirs".
Ce roman est un huis clos où l'auteur, Michel Bussi, dévoile le destin de trois femmes à travers un village parsemé de couleurs. Un endroit qui peut paraître paisible puisque Monet y a séjourné et peint ses nymphéas de nombreuses années. Mais ce récit n'a pas trait qu'à la peinture car un meurtre a été commis, le cadavre de Jérôme Morval a été retrouvé....

A travers cette enquête, j'ai suivi le parcours de trois femmes:

Une vieille dame immisce le lecteur dans son récit en employant le pronom personnel "je". On a l'impression qu'elle veut prendre le lecteur en tant que témoin. Qui est donc cette personne?


" Bon je ne vais pas gâcher votre plaisir, je ne vous dévoile pas la fin, vous le lirez, ce bouquin si vous en avez l'occasion. C'était juste pour vous expliquer ce que j'ai l'intention de faire; devenir un témoin de cette affaire aussi insoupçonnable que le chat de mon manoir."


Une fille de 11 ans,nommée Fanette, aimant par dessus tout la peinture et n'a qu'un but, réaliser une toile pour le concours de la fondation Rockefeller. Et Stéphanie, la charmante institutrice qui physiquement ne laisse personne indifférent.

samedi 22 août 2015

Marin Ledun : " Luz "


Editions Syros  
Série Rat noir
117 pages


4ème couverture



Premier dimanche des vacances d’été. Luz claque la porte de chez elle, furieuse après ces adultes qui restent à table jusqu'au milieu de l'après-midi, qui rient et qui boivent trop. Légèrement grisée par le soleil brûlant, l'adolescente gagne les rives de la Volte où se prélassent des groupes de baigneurs. Elle rencontre bientôt Thomas, un élève de troisième qu’elle connaît peu mais qui lui plaît, accompagné d’une amie. Tous trois décident de se rendre jusqu’à un point d’eau difficile d’accès, mais beaucoup moins fréquenté…


Mon avis



Ce qui est incroyable avec cet auteur, c'est qu'il arrive à écrire des  romans jeunesses très forts.
Un dimanche d'été qui ressemble à tous les autres dimanches chez Luz. Un déjeuner où l'alcool coule à flot. Les hommes sont éméchés et leurs femmes ne disent rien.

Luz de son vrai prénom Lisa préfère fuir ce décor et n'a qu'une seule obsession, enfiler son nouveau maillot de bain et se baigner à la Volte. Elle croise Frédéric Vanier, un des amis de son père. Son regard et ses gestes se faufilent sur le corps de cette adolescente. Fuyant les mains baladeuses de Frédéric, Luz file vers la rivière où  les torrents  sont dangereux à certains endroits.

" Autour d'eux, la lumière s'est teintée d'ocre et de brun. Les falaises semblent s'être resserrées, comme si elles voulaient prévenir toute tentative d'évasion. "

mardi 18 août 2015

Sulaiman Addonia : " Les amants de la mer rouge "


Editions Flammarion
311 pages


4ème couverture



Djeddah, fin des années 80. Naser est un jeune Erythréen de vingt ans que les troubles politiques dans sa terre natale ont forcé à émigrer en Arabie saoudite où, pour gagner sa vie, il lave les voitures. Là-bas, les femmes sont cachées sous leurs voiles et les hommes ont les pleins pouvoirs. Seule prévaut la justice des riches et des puissants. Naser grandit dans un climat brutal et ses moindres faits et gestes sont épiés par la police religieuse tandis que sa vie est rythmée par les sermons stridents de l'impitoyable imam de la mosquée locale. Jusqu'au jour où il reçoit - sacrilège - un mot d'amour écrit par une inconnue. Bravant les chefs religieux et politiques, Naser décide de vivre cette passion, tout en sachant qu'il risque sa vie s'il venait à être découvert. Les Amants de la mer Rouge est l'histoire d'un amour interdit, dans une Arabie Saoudite brûlante et tyrannique, une passion universelle et moderne tout à la fois.



Mon avis




" Les amants de la mer rouge" est un roman d'amour plus exactement un amour interdit. Nasser, un jeune Erythéen, va voir sa vie basculer lorsqu'il reçoit un billet d'une jeune fille. Mais en Arabie Saoudite, l'amour est un acte dangereux, aucune femme ne doit communiquer avec un homme, c'est péché. La police religieuse a pour principe de guetter les rendez vous secrets entre hommes et femmes.

" Parce que nous sommes comme le feu et l'huile, et si les deux se rencontraient, il se produirait une grande flamme et ce serait l'enfer sur terre et dans l'au delà".


Nasser, narrateur du livre, parvient tant bien que mal à s'en sortir en travaillant comme serveur dans un bar mais certains hommes lui font des avances. Ils sont prêts à tout pour assouvir leurs moindres désirs. Mais Nasser, par ce billet d'amour, n'aura qu'un seul objectif, découvrir l'identité de cette jeune femme..... 

lundi 17 août 2015

Gérard Coquet: " Malfront- Les fantômes de la combe"


Editions In Octavo
359 pages

4ème couverture



An trois de la République. Lyon, ville insoumise, endure la plus sanglante des répressions. Fuyant la soldatesque, une nonne accepte l'invitation d une étrange vieille, croisée au détour d' un chemin.Marceline restera à Malfront, contrainte et forcée par les effets d onguents qui vont l' éloigner du Seigneur. Elle accouchera, malgré elle, d'une descendance bercée de maléfices qui ne s'éteindront jamais. Juin 2007. À Martebrun, paisible bourgade des Monts du Lyonnais, on égorge, on flingue, on assassine ! Trio improbable, un commissaire alcoolo-dépressif, un écrivain fantôme et une fliquette néogothique tentent d'enrayer l hémorragie de notables...


Mon avis



"Les fantômes de la combe " n'est vraiment pas un roman comme les autres; des personnages noirs, des lieux étranges et l'espace temporel de ce dernier est extraordinaire.

L'auteur, Gérard Coquet, situe l'histoire en Thermidor 1794. Soeur Marceline n'a pas eu le choix, elle doit rentrer dans l'antre du Malin car Ernestine la force. Assez étrange comme personne, elle dégage d'étranges pouvoirs et n'a qu'une seule idée en tête, convaincre Marceline d'enfanter pour ainsi donner une descendance à la Combe de Malfront. Cette nonne se plie donc aux exigences d' Enerstine.

Après avoir donné naissance à un garçon nommé Georges, Marceline remarque quelque chose d'anormal dans le comportement de son enfant. Il aime faire mal, et faire souffrir.
C'est le début d'une descendance où maléfices et malédictions s'installent dans ce bourg.

Mais ce qui est le plus surprenant dans ce récit c'est ce vieux chêne Fourbu. Il parle. Je trouve l'idée assez originale de donner la parole à cet arbre.

dimanche 16 août 2015

Ken Grimwood: " Replay "






Editions Points
432 pages




4ème couverture




À 43 ans, Jeff Winston meurt subitement d’une crise cardiaque, laissant derrière lui une vie médiocre et un mariage à la dérive. Quelle n’est pas sa stupeur lorsqu’il se réveille… dans sa chambre d’étudiant, âgé de 18 ans. Dans le passé, sa vie recommence comme avant. Sauf qu’il a gardé le souvenir de sa précédente existence…

Qui n’a jamais rêvé de pouvoir revivre son passé fort de son expérience d’aujourd’hui.



Mon avis



Quelle surprise ce roman! C'est un véritable chef d'œuvre datant des années 80. J'ai été littéralement transportée.

Jeff Winston, 43 ans, meurt d'une crise cardiaque en appelant sa femme Linda. Il se réveille, 25 ans plus tôt soit à l'âge de 18 ans. Il refait ce qu'il a vécu car il se souvient chaque étape de sa vie; Jeff retrouve ses amis de l'époque comme si rien n'avait changé. Grâce à ces "replay", il tente de revivre ses premiers amours, les années sixties marquées par le mouvement des hippies. Sexe, drogue, famille, argent sont des thèmes chers, prédominants dans "Replay". Mais ces sujets suffisent-ils réellement à mener une vie meilleure pour Jeff ?

A travers ces " replays ", notre protagoniste tente de devenir un homme puissant, riche en investissant dans des sociétés jusqu'au moment où il connaitra de nouveau la mort pour ainsi revivre, remourir et ainsi de suite....

L'auteur, Ken Grimwood, parvient à me tenir en haleine avec ce récit hors norme. Je pensais que cette histoire allait se répéter; la mort et la vie du héros qui se reproduisent continuellement. Détrompez-vous! Chaque "Replay" a son histoire, une nouvelle expérience à connaitre.

" Chaque vie avait été différente car chaque choix est toujours différent."

vendredi 14 août 2015

Julie Otsuka:" Certaines n'avaient jamais vu la mer "



Editions 10/18
140 pages


4ème couverture



Ces Japonaises ont tout abandonné au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis, sur la foi d'un portrait, un inconnu. Celui dont elles ont tant rêvé, qui va tant les décevoir. Choeur vibrant, leurs voix s'élèvent pour raconter l'exil : la nuit de noces, les journées aux champs, la langue revêche, l'humiliation, les joies aussi. Puis le silence de la guerre. Et l'oubli.


Mon avis



Quel beau roman, jamais je n'ai eu autant d'émotions en lisant un livre! Certes c'est un roman court mais procure tant de sensations. Des sensations où  je me suis sentie  mal à certains  passages. Je ne m'attendais pas à une telle histoire. Un texte écrit a la première personne du pluriel "Nous" et ce nous désigne toutes ces japonaises fuyant leur pays pour espérer avoir une vie meilleure en Amérique.

"Sur le bateau, la première chose que nous avons faite [...] c'est de comparer les portraits de nos fiancés. C'étaient de beaux jeunes gens aux yeux sombres, à la chevelure touffue, à la peau lisse et sans défaut. Au menton affirmé. Au nez haut et droit. A la posture impeccable. Ils ressemblaient à nos frères, à nos pères restés là-bas, mais en mieux habillés, avec leurs redingotes grises et leurs élégants costumes trois-pièces à l'occidentale. [...] Tous avaient promis de nous attendre à San Francisco, à notre arrivée au port.

Sur le bateau, nous nous interrogions souvent : nous plairaient-ils? Les aimerions-nous ? Les reconnaîtrions-nous d'après leur portrait quand nous les verrions sur le quai?"


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