Pages

lundi 29 juillet 2019

Fabio M. Mitchelli: " Apocalypse Transferts"




French Pulp Editions
Angoisse
304 pages

4 ème de couverture



Un jeu en ligne ultra violent et ultra réaliste…

Si réaliste que lorsque les joueurs se déconnectent de la plate-forme, certains d’entre-deux ne prennent pas conscience de leur retour à la réalité, et continuent de tuer…

Dans quel monde vivons-nous vraiment ? Sommes-nous les acteurs de nos vies ou n’en sommes-nous que les marionnettes ? Et dans ce cas, qui tire les fils de nos destinées ? Cette banalisation de la violence et du sexe ne finira-t-elle pas par conduire l’humanité aux frontières d’un chaos irréversible ?

À l’heure des réseaux sociaux, de l’hyperconnexion, des drogues de synthèse, et de l’impression des armes à feu en 3D, l’adolescence est en passe de supplanter l’adulte et de prendre le contrôle…

« Je m’appelle Mika Petrovka, j’ai seize ans et aujourd’hui je vais mourir… »


Mon avis


Dans « Apocalypse transferts », Fabio M. Mitchelli nous livre un bien curieux récit de par sa construction et ses personnages. Ainsi, j'ai été au départ déstabilisée par l'histoire hors des chemins classiques. 

Cet auteur, justement, est quelqu'un qui ose des intrigues particulières sans se préoccuper des modes du monde de l'édition. En ce sens, il est à part dans le polar français. Bien sûr, cela veut dire qu'il ne peut pas plaire à tout le monde. Pour ma part ce n'est pas le roman que je préfère de Fabio M. Mitchelli car les personnages ne m'ont pas vraiment touchée. Et pourtant, évidemment, de nombreuses qualités sont présentes dans « Apocalypse transferts ». 

J'ai apprécié, comme dans ses précédents polars, les références autour du cinéma et de la culture pop en général. Fabio M. Mitchelli est sans conteste un écrivain très cultivé et rien n'est inepte dans ses propos. Il sait manier la dérision au bon moment pour faire rebondir son intrigue. Avec lui, on est entre de bonnes mains !

« Il ne veut plus mettre sa vie en danger ou être contraint à prendre des décisions catastrophiques comme il a pu le faire par le passé. Il doit résoudre, interpréter, déchiffrer, c'est comme cela qu'il conçoit son métier de flic depuis le drame. Terminé le théâtre des opérations, terminé les interventions musclées aux côtés de la BRI ou du GIPN. Il estime que son rôle de flic à la Schwarzy ou à la Bruce Willis est terminé. Piège de cristal, ce n'est plus pour lui. »

Le style est très visuel et symbolique à la fois car il parvient à jongler avec les mots du marasme et de la noirceur afin de faire ressentir la détresse de ses protagonistes. L'humour est incisif dans les dialogues et dans les réflexions de chacun d'entre eux. 

« Melissa Delgado dévisage silencieusement le capitaine Alexandria. Elle ouvre grand les yeux, comme si elle venait de voir filer la comète de Halley, bien consciente qu'elle ne la reverrait pas avant au moins soixante-quinze ans. »

Le sujet tournant autour des jeux vidéos violents est maîtrisé. Le message sur les dangers de l'addiction est bien clair. Mais là où le roman m'a moins accrochée c'est que ces propos sur les jeux virtuels sont trop répétitifs. Le discours de l'auteur est certes très pertinent mais revient trop souvent.
Ce n'est que dans la seconde partie que l'histoire devient plus palpitante. C'est alors que les personnages prennent toute leur ampleur. Dans cette dernière partie j'ai beaucoup aimé le côté sombre mis au service de l'action. Chaque élément est placé et les protagonistes sont susceptibles d'appuyer sur la gâchette. Et tout devient explosif. L'auteur nous montre à la fin du livre que la nature humaine est souvent désespérante.

« Apocalypse transferts» renferme de grandes qualités et j'ai ressenti que l'auteur a mis beaucoup de sa sensibilité dans l'histoire. La façon dont les paragraphes se succèdent plaira à plus d'un lecteur ! Néanmoins pour ma part, j'aurais voulu que l'intrigue décolle un peu plus tôt. J’attends le roman suivant pour savoir ce que Fabio M. Mitchelli nous réservera encore une fois comme originalité.

Bande annonce



2 commentaires:

  1. Comme toi je trouve que la seconde partie du récit est très réussie... dommage qu'elle arrive aussi tardivement.

    RépondreSupprimer