mercredi 7 février 2018

Jacques Jung: " Vengeances en Creuse"



Editions Geste noir
240 pages


4 ème de couverture



Un paysan est retrouvé assassiné dans un bois. Lorsque l’inspecteur Castellon prend en charge le dossier, un suspect est déjà inculpé, c’est André Roure, un jeune Réunionnais. Le policier s’interroge sur cette conclusion aussi rapide avec une culpabilité qui arrange tout le monde. L’enquête progressera de rebondissement en rebondissement dans un milieu hostile, peu ouvert à la confidence.

Un retour dans la Creuse des années soixante qui hésite entre progrès et conservatisme. Les foires rythment la vie rurale, les réseaux publics d’eau potable ne desservent pas encore toute la population, les tracteurs et les diverses machines agricoles modernes apparaissent aux côtés des chevaux et des boeufs.

Afin de réduire les effets de l’exode rural qui saigne les campagnes, les autorités font appel à des enfants originaires de l’île de la Réunion.


Mon avis



" Vengeances en Creuse" de Jacques Jung est un roman bien agréable. J'ai suivi avec interêt cette enquête autour de la mort  d'un paysan qui va s'avérer la toile de fond de l'intrigue.
L'auteur, avec quelques petites touches, a su me mettre dans l'ambiance de ce village de la Creuse dans les années 60. Des mots un  peu désuets sont employés pour rappeller un temps pas si ancien que ça tels que "café filtre", "dancing"...

"L'inspecteur Diégo Castellon arriva à Chénérailles vers 18 heures, par la petite route sinueuse de Lavaveix-les-Mines. L'autoradio le saoulait avec Puppet On A String interprété par la chanteuse aux pieds nus Sandie Shaw, qui avait été lauréate au concours de l'Eurovision en 1968."

Le sujet est traité avec méthode. Je n'ai perdu aucun fil de l'enquête de l'inspecteur Castellon. Il est parvenu à me faire douter sur l'auteur du crime. Ce n'est qu'à la fin que j'ai enfin saisi les méandres de l'histoire. La construction du récit en trois parties inégales mais bien amenées est une originalité de ce roman. Des pointes d'humour bon enfant coupent le rythme qui pourrait rapidement devenir monotone dans cette campagne française.


"L'inspecteur se dirigea vers la ferme des Ténégrier. Il ne croyait pas aux affaires bouclées d'avance et encore moins aux coupables tout désignés. Ici, tout était trop simple avec un assassin idéal que tout accusait.  André Roure avait la tête de l'emploi, celle qui conduit à la guillotine."

Je déplorerais un manque de chaleur dans le traitement des personnages. Jacques Jung aurait peut-être gagné à développer le sujet des jeunes réunionnais déracinés, une déchirure historique notable. C'est un choix de l'auteur qui s'en sort quand même très bien. Avec la description des pratiques d'antan et les caractères forts des protagonistes, j'ai envie de lire un autre ouvrage dans la même veine. Et je ne manquerai pas de revenir bientôt sur la suite des aventures de l'inspecteur Castellon...


L'auteur



Jacques Jung est retraité d’une carrière dans la fonction publique au service de la défense du consommateur, il a également exercé les activités de correspondant de presse et de chroniqueur radio. L’auteur a déjà publié un roman historique « La Brême d’Or » sur l’histoire tourmentée d’une famille en Moselle. Ce roman figurait dans la première sélection du Goncourt lorrain 2013 (prix Erckmann-Chatrian). Il vit à Saint-Gély-du-Fesc (34).


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