vendredi 24 février 2017

Delphine de Vigan: " D'après une histoire vraie"


Editions JC Lattès
484 pages



4 ème de couverture



"Ce livre est le récit de ma rencontre avec L. L. est le cauchemar de tout écrivain. Ou plutôt le genre de personne qu'un écrivain ne devrait jamais croiser."

Dans ce roman aux allures de thriller psychologique, Delphine de Vigan s'aventure en équilibriste sur la ligne de crête qui sépare le réel de la fiction. Ce livre est aussi une plongée au cœur d'une époque fascinée par le Vrai.

PRIX RENAUDOT 2015


Mon avis


" D'après une histoire vraie" est un roman qui reflète avant tout la vie de l'auteure en particulier sur le travail de l'écriture. " Après le succès de " Rien ne s'oppose à la nuit", Delphine de Vigan a l'angoise de la page blanche, elle n'écrit plus, ne tient d'ailleurs même pas un stylo et quant à son ordinateur, l'écran reste totalement éteint.

" Le simple mot écrire dans une lettre ou un message suffisait à me nouer l'estomac. Ecrire, je ne pouvais plus. Ecrire c'était non. " 

C'est sûr qu'avec le succès de son dernier, difficile de captiver encore plus le lecteur. Fera-t-elle mieux, arrivera-t-elle à surmonter de nouveau la réussite?

Trois années se sont écoulées et toujours aucune inspiration. Une rencontre va bouleverser la vie de l'auteure; une femme prénommée L. s'immisce petit à petit dans sa vie et parvient à occuper une place importante jusqu'à prendre l'identité de Delphine de Vigan. L'auteure voue une véritable admiration pour cette femme. Mais elle commence à se sentir de plus en plus angoissée que de coutume.

Est-ce la présence de L. qui l'étouffe?


" D'après une histoire vraie" est un roman vertigineux et bien mené; je me suis demandée est-ce vrai ou faux? Les pistes se brouillent au fil des pages. Delphine de Vigan préfère-t-elle au fond s'inspirer de la fiction ou de la réalité?

mercredi 22 février 2017

M. J. Arlidge: " Am Stram Gram"


Editions 10-18
408 pages


4 ème de couverture



Un thriller phénomène dans lequel des victimes prises au piège d’un tortionnaire retors doivent choisir entre tuer ou être tuées.

Deux jeunes gens sont enlevés et séquestrés au fond d’une piscine vide dont il est impossible de s’échapper. À côté d’eux, un pistolet chargé d’une unique balle et un téléphone portable avec suffisamment de batterie pour délivrer un terrible message : « Vous devez tuer pour vivre. » Les jours passent, la faim et la soif s’intensifient, l’angoisse monte. Jusqu’à l’issue fatale. Les enlèvements se répètent. Ce sont les crimes les plus pervers auxquels le commandant Helen Grace ait été confrontée. Si elle n’avait pas parlé avec les survivants traumatisés, elle ne pourrait pas y croire. Helen connaît les côtés sombres de la nature humaine, y compris la sienne ; pourtant, cette affaire et ces victimes apparemment sans lien entre elles la laissent perplexe. Rien ne sera plus terrifiant que la vérité.


Mon avis 



"Am stram gram" de M.J. Arlidge s'ouvre sur une histoire de séquestration qui peut faire penser à "Saw" mais la suite n'est pas du tout celle du film.
Des duos sont emprisonnés dans un endroit hermétique et la seule façon de s'en sortir est de tuer l'autre avec un revolver ne contenant qu’une seule.
Le commandant Helene Grace est sur l'affaire. Elle ne se doute pas qu’elle va vivre des moments intimes et professionnels d’une grande intensité. Au début du livre, elle vit des instants légers, et cela ne sera rapidement plus le cas.

« En sortant dans l’air vif du soir, Helen Grace se sentait détendue et heureuse. Ralentissant le pas, elle savourait cet instant de paix en jetant un œil amusé à la multitude de badauds alentour. »

J’ai trouvé le roman un peu long. En effet certaines descriptions alourdissent le suspense. Bien sûr les différents protagonistes sont bien décrits mais ce sont les situations qui sont trop lentes.

Cependant l'idée de départ est bien exploitée et on ne devine que vers la fin l'issue de cette folle histoire. Les scènes sanglantes sont bien travaillées grâce à un style incisif agrippant les trippes du lecteur. L’auteur n’hésite pas à décrire les situations de façon crue. Ce qui plaira ou pas aux lecteurs !

lundi 20 février 2017

Anne Tyler: " Une bobine de fil bleu"


Editions Phébus
400 pages


4 ème de couverture



Ils se croyaient uniques : c’était peut-être la preuve supplémentaire que les Whitshank étaient une famille comme les autres.

Portrait des Whitshank, et de leur si jolie maison de Baltimore, Une bobine de fil bleu détricote sur plusieurs générations l’histoire d’une famille bien trop heureuse pour être vraie.

Et qu’il s’agisse de débusquer les politesses, de chasser les faux-semblants ou de dire l’amour, la plume drôle et méticuleuse d’Anne Tyler ne laisse rien au hasard.



Mon avis



Cette fois-ci, je me lance dans une saga familiale en suivant les Whitshank à Baltimore. Abby est mariée à Red et ont 5 enfants. Tous les deux mènent une vie tranquille dans leur résidence à Bouton Road.

Les enfants et les petits enfants aiment se retrouver autour des bons petits repas qu' Abby prépare avec amour. Mais si leurs progénitures reviennent au sein du foyer, c'est parce qu'ils s'inquiètent avant tout de l'état de santé de leur mère; elle a des pertes de mémoire.

" Je suis tellement navrée! dit-elle à Denny et Red lorsqu'ils arrivèrent à son niveau. Je n'ai pas d'explication. D'un coup, je me suis retrouve assise ici. J'étais assise sur ces marches et je me suis dit: " Est-ce que j'arrive ou est-ce que je pars?"

Anne Tyler brosse le portrait d'une famille américaine où la vie des uns et des autres sera bousculée par l'attitude d'Abby. C'est une famille menant une vie en somme tout assez banale mais certains secrets et jalousie vont basculer leur petit train-train quotidien.

Anne Tyler fait vivre tous ses personnages avec beaucoup d'authenticité si bien que j'ai eu l’impression de vivre auprès d'eux. L'auteure a le sens du détail en décortiquant chaque geste des protagonistes et permettant de mieux ressentir leurs sentiments, leurs secrets mais aussi leur bonheur parfois fragilisé.

dimanche 19 février 2017

Amélie Lamiée: " Un cri silencieux"


Editions Fleur Sauvage
200 pages


4 ème de couverture



Des gouttes d'eau perlent à travers le mur d'une salle de bains, la chose pourrait sembler banale.

Ce phénomène va pourtant conduire Mathilde à s'interroger sur sa santé mentale, la menant dans une quête d'explications au dénouement insoupçonné.

Et à l'histoire d'une petite fille... Camille.


Mon avis



Il y a des livres qui vous glacent, vous hantent, vous laissent parfois pantois ou vous basculent tellement que vous mettez du temps à vous en remettre eh bien! " un cri silencieux"  fait partie de ces livres.

Amélie Lamiée a une écriture qui vous fragilise, vous bouleverse et vous bascule de tout votre être.
J'ai ressenti toutes ces émotions car à travers ce roman très court, vous serez non seulement transportés par la plume de l'auteure mais aussi par cette histoire à la fois touchante et énorme.

L'auteure nous narre l'histoire de Mathilde, mère de trois enfants et mariée à Olivier. Ce jeune couple cherche une maison idéale répondant avant tout à leurs critères. Une agence immobilière met en avant une belle demeure avec diverses chambres, salles de bains et grand jardin.
Repéré par Mathilde, cette grande maison correspondrait bien à leur profil.

" Magnifique maison située dans un jardin arboré de 1000 mètres carré. Situation idéale arrière-gare, à cinq minutes à pied du centre ville. Cinq chambres, possibilité sept, deux salles de bain, trois WC. Aucun travaux à prévoir. "

Le couple visite aussitôt cette maison; Mathilde et Olivier sont sous le charme et signent le compromis de vente. Quel bonheur pour ce couple!

mercredi 8 février 2017

Solène Bakowski: " Un sac"



Editions Milady
288 pages


4 ème de couverture



En pleine nuit, une jeune femme attend face au Panthéon, un sac dans les bras qu’elle serre comme un étau. Cette femme, c’est Anna-Marie Caravelle, l’Affreuse Rouquine, la marginale.

Lorsque, vingt-quatre ans plus tôt, Monique Bonneuil a pris en charge son éducation à l’insu du reste du monde, elle n'imaginait pas qu’elle abritait un monstre. Car la petite s’est mise à tuer. Un peu, d’abord, puis beaucoup.

Voici l’histoire d’Anna-Marie Caravelle. Que fait-elle là, agenouillée en plein Paris, au milieu de la nuit ? Et que contient ce sac qui semble avoir tant d’importance ?


Mon avis



" Un sac" est un roman très noir. Je l'ai lu en une journée et je peux vous dire que ce thriller est impossible à lâcher.

Je suis passée par tous les stades d'émotions; de la frayeur, de l'interrogation à la sensibilité. Solène Bakowski nous raconte l'histoire de Anna-Marie Caravelle, cette toute jeune fille rouquine.
Sous ses airs singuliers se cache un monstre redoutable. Est-ce à cause du suicide de son père ou de la folie de sa mère que son comportement est trouble au point de faire mal à son entourage?

Anna-Marie rencontrera dans sa vie des personnes appréciant non seulement sa présence mais aussi son amour.

Mais cette fille pense que son entourage pourrit son existence et de ce fait torture ses amis jusqu'à les mettre en état de vulgaires poupées de chiffon.

Quant au style de l'écriture, Solène Bakowski emploie des phrases poétiques mais utilise aussi des mots très forts et violents pour exprimer la folie extrême de Anna-Marie.


C'est difficile pour elle de se reconstruire, d'être aimée car elle se sent différente et accepte mal son physique; c'est normal pour une fille mal aimée depuis sa naissance et presque démunie de tout amour et non désirée.


L'affection que ce soit de Camille, Max ou Monique Bonneuil, sa mère qui l' a élevée depuis toute petite, ne résoud pas le mal être de Anna-Marie.


" Quant à moi, et je me l'ai pris en pleine figure, rien ni personne ne m’attachait plus à aucun endroit : l’on ne m’attendait pas,peut-être même ne m’attendrait-on jamais. "

" Un sac" est un roman noir que j'ai particulièrement apprécié.

samedi 4 février 2017

Ghislain Gilberti: " Dynamique du chaos"

Editions Ring
467 pages


4 ème de couverture



Gys vient de s’évader de l’enfer. Pour échapper à un passé trop agité, pour décrocher de l’héroïne, pour oublier Séverine, son amour vénéneux, il a trouvé refuge au purgatoire, au sein de la « Génération Nada ». Avec Manu, Céline et Vanessa, il écume les bars sordides et les boites de nuits minables, cherchant une issue au vide et à l’ennui de cette nouvelle existence. Pour oublier ses vieux démons et meubler le néant, il joue, plonge dans les excès, dans l’alcool, la coke, le sexe facile. Mais les leurres sont minces et son passé tenace. Lorsqu’il revoit Séverine, son ancienne vie le rattrape et vient le frapper de plein fouet.


Mon avis



Dans la foulée des romans qui ne laissent pas indifférents, voici " Dynamique du chaos". Il s'agit du premier écrit de Ghislain Gilberti qui avait rencontré un franc succès sur internet au moment de sa mise en ligne.

Aujourd’hui il est sorti en format papier aux éditions Ring et à la lecture de ce dernier j'en ressors toute chamboulée et tellement surprise!

Je dois avouer que " Dynamique du chaos" m'a littéralement perturbée et transportée dans l'enfer de la drogue et des bars.

" Je suis pleinement conscient que tout va trop vite : la voiture, Céline, la soirée, ma jeunesse agonisante, les battements de mon coeur... Mais quelle importance après tout ? Cette folie vertigineuse peut bien me conduire où elle veut, je me sens indestructible et pleinement vivant.Je n'ai plus peur de rien."

Je tombe vite dans tous les excès, les abus et boîtes de nuit et ça m'a complètement déstabilisée voire effrayée.

Sexe et drogues en tout genre sont le moteur essentiel du livre. Ghislain Gilberti nous délivre à coeur ouvert sa vie personnelle, ce qu'il a véritablement vécu en tant que drogué.

jeudi 2 février 2017

Leïla Slimani: " Dans le jardin de l'ogre"



Editions Folio
240 pages



4 ème de couverture



«Une semaine qu'elle tient. Une semaine qu'elle n'a pas cédé. Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça.» 

Adèle semble heureuse avec Richard, le médecin qu'elle a épousé. Pourtant, elle ne peut s'empêcher de collectionner les conquêtes. Dans le jardin de l'ogre est l'histoire d'un corps esclave de ses pulsions que rien ne rassasie. Un roman féroce et viscéral sur l'addiction sexuelle et ses implacables conséquences.


Mon avis



Avec "Dans le jardin de l'ogre" qui précède son succès "Chanson douce », Leïla Slimani nous conte l'histoire d'une femme souffrant d'addiction sexuelle. Sa vie d'épouse va être mise à mal et le lecteur va suivre, tétanisé, son évolution.


J'ai aimé ce livre même s'il paraît moins puissant que "Chanson douce" que j'avais adoré. J’ai littéralement dévoré l'histoire de cette femme, Adèle, grâce à son style et à l'intrigue. Enfin je devrais dire une partie d'histoire, une partie de la vie d’Adèle. Bien sûr quelques flash-back, légèrement esquissés révèlent des aspects du passé de la jeune femme. Mais la romancière ne dit pas tout.

Adèle ne trouve pas sa place dans le bonheur que lui a fabriqué son mari Richard. J’ai senti qu'elle n'était pas à l'aise dans sa vie de mère et d'épouse. Mais avec Leïla Slimani, je ne peux être sûre de rien. Elle excelle dans ce jeu de dupes. Evidemment ce flou dans le déroulement de l’histoire peut gêner certains lecteurs. Pour ma part, je dirais que cela fait partie du charme du roman.

« Elle a mis son mari et son fils en pyjama. Elle les a fait manger. Elle se précipite dehors, le sentiment du devoir accompli et le besoin d’être prise. Elle ne sait pas pourquoi Xavier a tenu à aller dîner au restaurant. Elle aurait préféré aller rue du Cardinal-Lemoine, se déshabiller tout de suite, l’épuiser. Ne parler de rien. »

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